jeudi 31 mars 2022

Gwen Rustin, entre enseignements et projections

 À 41 ans, Gwennaël Rustin est désormais bien installé sur le banc de l'équipe fanion de la RAS Pays Blanc Antoinien. Après avoir dirigé l'équipe B en P3, le Péruwelzien a pris le relais de Steve Artisien il y a de cela trois ans. Il devient donc tout doucement un routinier de l'élite provinciale où il a l'occasion de côtoyer les Fred Debaisieux, Seb Terlin, Jo Krys ou encore Ronny Roelen pour ne citer que les coachs régionaux. 

Si ses deux premières saisons ont été tronquées par la pandémie de Covid-19, la troisième est la bonne pour mener à bien un championnat à son terme. Avec succès, puisque l'équipe n'a pas été directement mêlée à la lutte pour éviter la relégation, ce qui est heureux cette année qui risque de voir pas mal de descendants. Mieux, les Antoiniens ont titillé les sommets et seront passés très près d'une accession au tour final, avec un goal-average nettement favorable même s'il convient de le nuancer par deux forfaits en leur faveur.

Alors qu'il reste deux beaux rendez-vous à domicile face à Soignies et surtout Molenbaix, ainsi qu'indirectement le titre de l'équipe B à assurer, nous avons fait le point avec le coach antoinien qui tire un bilan plus que positif même si teinté de regrets.




Gwen, un petit mot d'abord sur le derby de ce dimanche à Molenbaix. Péruwelz a su contenir la puissance offensive des Molenbaisiens à l'aller (0-0). On sait aujourd'hui que Jo Krys doit céder quelques éléments à l'équipe B. Penses-tu que les Péruwelziens puissent à nouveau contrarier les leaders malgré ces absences ?

Oui, bien sûr ! Aucun match n'est facile en P1, a fortiori un derby. Péruwelz a surtout perdu des points dans des nuls (8, maximum partagé avec Biévène) et est rarement battu (6 fois). C'est un fait que les Péruwelziens seront privés d'atouts majeurs, mais ils possèdent un noyau assez costaud, et ils sauront rivaliser, cela ne fait pas de doute. Ils seront bien en place, disposés pour laisser le monopole du ballon aux Molenbaisiens et leur faire mal en contre. Péruwelz ne part pas favori mais c'est un scénario qui peut bien convenir à cette équipe.

Molenbaix doit encore se déplacer à Hornu et... Antoing, Monceau à Beloeil, la lutte pour le titre s'annonce épique. Un petit pronostic ?

Monceau reste mon favori, celui que j'ai cité quand on m'a posé la traditionnelle question d'avant-saison. Ce n'est pas nécessairement l'équipe la plus douée, mais selon moi c'est la plus solide sur le plan de l'organisation. Molenbaix compte peut-être plus d'individualités marquantes, que l'adversaire peut dès lors cibler et tenter de museler pour réduire l'efficacité globale. Leurs calendriers sont relativement similaires, il faudra tenir compte des éventuelles blessures et voir qui gère le mieux la pression.

Celle de ces deux formations qui ne sera pas championne ira au tour final. Avec Hornu ?

D'après moi, oui. Leurs deux derniers résultats (victoires à Montignies et contre Soignies) vont les y propulser. Et je leur souhaite de tout coeur d'accéder à la Nationale 3... (Est-il utile de rappeler pour comprendre l'ironie du coach antoinien l'atmosphère plus que délétère dans laquelle s'est déroulé le déplacement des Antoiniens au Stade Barbet ?).

Vous échouez à un petit point de Solre pour la deuxième tranche. Samedi dernier un succès retentissant face à Monceau qui vous échappe in extremis. Il ne vous a vraiment pas manqué grand-chose. Quels sont les matchs qui te laissent le plus de regrets ?

Il y en a beaucoup. Si nos victoires ont rarement souffert de discussion, les défaites à Péruwelz (2-1 à la 92e), à Soignies (1-0 à la 93e), le nul contre Monceau (2-2 à la 88e) sont très frustrants. Quelques minutes voire quelques secondes de trop... 


Les Antoiniens concèdent l'égalisation face à Monceau
© Bernard Libert (nordeclair.sudinfo)

Je pourrais encore citer le double 0-1 qui a sanctionné nos affrontements contre Ransart, deux défaites contredites par les expected goals. Il nous a souvent juste manqué un petit quelque chose.



C'est ta troisième saison en P1, la première qui devrait être complète. Quels sont tes principaux motifs de satisfaction ?

Avant tout d'avoir atteint le premier objectif, qui était le sauvetage. Je reste un jeune coach, la moyenne d'âge de mon noyau est basse également, et nous grandissons ensemble. 





Depuis le début du second tour, on se sent plus à l'aise. L'opposition aurait-elle régressé ? Je préfère croire que nous avons progressé. Grâce au travail incessant auquel nous nous sommes astreints, ne relâchant jamais la pression, tout en ne négligeant pas l'indispensable dimension de plaisir.

Qu'as-tu essentiellement appris de ces trois saisons ?

On apprend tout le temps. Mais je retiendrais d'abord qu'il n'y a aucun match facile dans cette élite provinciale. La victoire de la lanterne rouge Morlanwelz face au leader moncellois en est la meilleure illustration ! J'insiste systématiquement sur les détails qui font souvent la différence, une faute inutile, une seconde de retard. En aucun cas, le talent ne peut suffire.

Comment se passe la collaboration avec ton adjoint Jacques Depreter ?




Cette collaboration est très enrichissante. Jacques a un côté formateur que j'ai peu expérimenté, prenant directement la direction d'une équipe adulte à l'issue de ma carrière de joueur. C'est une personne adorable, profondément humaine, que tout le groupe apprécie. Sa jovialité n'empêche pas une exigence dans le travail, avec une touche à la flamande, notamment sur le plan de la mentalité.

La montée de Luingne va-t-elle donner un attrait supplémentaire à la P1 ?

C'est une belle équipe, que nous avons affrontée en Coupe (qualification antoinienne aux tirs au but), et qui a largement le niveau de la P1. Ils disposent d'un beau terrain et jouent au sol, avec des remontées de terrain propres, des décrochages, ce sera un plus dans cette P1 où on voit trop souvent du jeu long vers l'avant suivi de duels pour le deuxième ballon.


Émile Windal incarne le jeu construit de Luingne
© Bernard Libert (nordeclair.sudinfo)

Les Luingnois devront s'adapter à leur nouvelle série. C'en sera fini de s'imposer sans trop de difficultés comme cela a pu leur arriver en P2. Le fossé est assez important et les Mouscronnois devront se montrer plus réalistes que lors de ce match de Coupe où ils ont payé cash leurs opportunités manquées.


L'ouverture du score par Julien Daxhelet
 © Bernard Libert (nordeclair.sudinfo)

Ce n'est pas encore fait pour l'équipe B, mais le titre s'approche à grands pas. Ne sera-ce pas trop lourd pour le club de gérer une P1 et une P2 ?

Restons prudents, l'équipe B n'est pas encore en P2 même si la voie est royale. Si c'est le cas, ce sera une très bonne chose pour permettre à nos jeunes joueurs de s'aguerrir. Mais rien ne changera dans le management, qui se poursuivra dans la continuité de ce qui se fait actuellement. Romain Delaby a un parcours et une mentalité de pro. Il s'ancrera dans cette philosophie au service des intérêts du club. Cyrille Huain et Christophe Caulier nous aident dans la gestion sportive des deux équipes. Entre lesquelles je perçois un rapprochement en cette fin de saison. Je sens les noyaux plus soudés. Il y a deux semaines, nous nous déplacions à Ransart, un concurrent direct pour le top 5. Dans le même temps, nos B affrontaient Néchin dans un match décisif pour le titre. Nous leur avons cédé Loïc Delval, Donovan Haillez et Thomas Boucart, qui leur ont prêté main forte de bon coeur. Le message était clair: l'intérêt général du club avant la hiérarchie des formations. Une fois notre sauvetage assuré, la mission était d'assurer leur montée en P2, tout en jouant crânement notre chance à l'étage du dessus.


Thomas Boucart et Donovan Haillez en renforts offensifs face à Néchin 
© Bernard Libert (nordeclair.sudinfo)

mercredi 30 mars 2022

Corentin Coudou (Leuze-Lignette): "J'espère ramener le club en P3"

 Le stade Philippe Laho de Pipaix sera ce dimanche le théâtre d'un match décisif pour l'attribution des lauriers en P4B. Rumes ayant totalement relancé le suspense grâce à sa nette victoire aux dépens d'Hérinnes (4-0), Leuze-Lignette peut espérer brûler la politesse à des Pecquois qui sont en tête depuis le début de saison et pour qui ce match sera le dernier obstacle majeur avant une éventuelle consécration. Steve Delgrange ne s'était pas trompé en affirmant après la défaite de l'aller que le championnat serait passionnant jusqu'au bout. Corentin Coudou et ses hommes ne comptent que deux points de retard et savent ce qu'il leur reste à faire...




Corentin, les matchs au sommet vous réussissent plutôt bien. Prêts à rééditer la victoire de l'aller (1-2) ?

Plus que prêts. Les joueurs ont depuis longtemps coché la date. D'autant que nous n'avons pas trop apprécié le triple forfait dont notre adversaire a récemment bénéficié. Les B de Bléharies, Wiers et Esplechin se sont trouvés à court d'effectif à l'heure d'affronter Hérinnes. Nous ne pouvons rien y faire, mais je trouve que cela remet en question l'éthique de la compétition, surtout dans le cas où le bruit du forfait circule déjà deux semaines avant la date...

Deuxièmes au moment d'aborder le sprint final, peut-on considérer que vous avez le beau rôle ?

Dans un sens, peut-être. Mais nous aurons tout de même la pression: nous n'avons en effet plus le droit à l'erreur. Une défaite ou même un nul, et c'en serait sans doute fini de nos espoirs de titre. Après, n'oublions pas que nous enchaînerons par Havinnes et Rongy, pas simple ! Mais psychologiquement, une victoire dimanche représenterait un boost considérable.

La défaite au Risquons-Tout vous laisse sans doute pas mal de regrets ?

Malheureusement, oui, une victoire à Mouscron nous aurait permis d'aborder ce sommet avec un point d'avance. Mais nous n'avons pas réussi à hausser le rythme, nous mettant au niveau de l'équipe adverse, comme ce fut aussi le cas face à la Montkainoise ou, dernièrement, à Barry. Inconsciemment, mes joueurs se disent sans doute en consultant le classement qu'ils n'auront qu'à paraître. Mais le danger est réel de sous-estimer un adversaire. Alors que contre Rumes, Brunehaut et Hérinnes, nous avons toujours bien presté.




Museler Pottiez et ne pas se laisser aspirer pour éviter leurs contres rapides, c'est sans doute simpliste, mais ne seraient-ce pas encore les consignes de base ?

C'est bien résumé, en effet. C'était notre plan d'attaque à l'aller: empêcher leur plaque tournante de distiller ses longs ballons dans le dos de nos défenseurs. Info ou intox, Quentin serait paraît-il blessé ? Quoi qu'il en soit, nous allons nous préparer comme s'il était bien présent. Et de toute manière, le danger peut venir d'ailleurs, avec des Debaere ou encore Llopis Iborra, buteur à l'aller.

La place de Leuze-Lignette est bien en P3, au moins, non ?

Au moins en P3, effectivement. Il ne faut pas se voiler la face, on doit y être l'année prochaine. Leuze-Lignette a un passé plus haut dans la hiérarchie. La saison est déjà réussie, puisque l'objectif initial d'intégrer le tour final est atteint depuis le gain de la deuxième tranche. Bien sûr, si nous pouvons aller chercher le titre, nous n'allons pas nous en priver. 

Tu avais signalé lors d'un précédent reportage que tu te considérais comme un intérimaire. Qu'en est-il à l'heure actuelle ?

Le club vient de communiquer le nom du futur coach: Jonathan Delvaux sera à la barre dès juillet prochain. C'était ma décision d'arrêter au terme de cette saison. J'espère maintenant aller au bout et ramener le club en P3.



Vous venez de réaliser trois clean-sheets de rang, ce qui porte votre total à quinze ! Cette solidité défensive serait-elle la première explication à votre bonne santé ?

18 buts encaissés en 25 matchs, nos statistiques défensives sont les meilleures de la série. Que l'on affronte Wiers, Bléharies ou Hérinnes, mon discours est le même: garder le zéro derrière est super important. Par la force des choses, je devais insister sur cet aspect la saison où j'ai repris le flambeau et où nous luttions pour ne pas descendre, et aujourd'hui que nous nous battons en haut de tableau, je continue d'axer ma causerie là-dessus chaque week-end. En n'encaissant pas, nous avons d'office un point, et si nous sommes aussi efficaces devant, les victoires suivent...



© Jean-Luc Boitte, lavenir.net


À noter qu'aucun arbitre n'est actuellement désigné pour diriger ce match au sommet, la P4B n'étant pas couverte ce week-end...

mardi 29 mars 2022

Christophe Seignez et la préparation mentale d'un match couperet

 Pas d'autre alternative que la victoire pour Havinnes ce dimanche. D'abord laisser la lanterne rouge à Esplechin, ensuite se lancer à la poursuite de l'Union de Tournai. Nous avons fait le point avec le coach des Sang et Or avant cet affrontement crucial.



Christophe et son capitaine, Corentin Delcourt
© Jean-Luc Boitte, lavenir.net


Christophe, quel était l'état d'esprit du groupe à l'issue du partage à Wiers ? Es-tu personnellement satisfait avec ce point ?

Relativement satisfait dans les chiffres, même si la fin de match était plutôt pour nous et qu'avec un point, on n'avance pas. Nous nous étions fixé comme objectif de faire un 6 sur 6, histoire de se donner un peu d'air. Du coup, il y avait de la déception au coup de sifflet final. Ca devient long après une saison si éprouvante, et cela risque de peser dans les têtes...

On ne peut pas dire non plus que nous soyons favorisés. J'en veux pour preuve cette phase où Jean-Philippe Mbuy est coupé dans sa course par la sortie de Taylor Rousseau. L'arbitre met jaune au gardien mais n'accorde pas le pénalty, estimant que la faute avait été commise à l'extérieur de la surface...

Il va de soi que la victoire sera impérative face à Esplechin. C'est un peu vaincre ou mourir. En cas de succès, c'est l'Union qui deviendrait alors votre cible principale ?

Nous n'avons plus le choix, la victoire est obligatoire. Pour garder Esplechin derrière nous, puis nous rapprocher de l'Union et essayer de la dépasser. Avec ses renforts de P1, Péruwelz devrait pouvoir se mettre à l'abri (NDLR: son programme n'est cependant pas simple), et je crois que Meslin devrait s'en sortir également. Notre situation pourrait être meilleure mais nous manquons de réalisme. À Isières, nous loupons une occasion trois étoiles. Ce dimanche, nous encaissons très vite suite à une inattention sur un long ballon wiersien.  

Nous allons bien nous préparer cette semaine. Du jeu ce soir car je veux revoir des sourires sur les visages après le goût de trop peu de dimanche. Jeudi, nous accentuerons la préparation, surtout mentale. Avec une bonne buvette et des 421 pour renforcer la solidarité.

À quelques exceptions près, on constate souvent une difficulté à marquer ?

De fait, nos statistiques offensives sont les plus faibles de la série. Nos attaquants sont de gros bosseurs, je ne peux rien leur reprocher, mais il nous manque un véritable finisseur. Antoine Vercruysse travaille énormément sur son flanc. Pareil pour Jean-Philippe Mbuy, qui nous a déjà sorti de quelques situations embarrassantes. Je le préférerais en 9, mais c'est aussi le poste de prédilection de Tom Dellettre, qui s'y sent plus à l'aise. J'ai beaucoup parlé avec ce dernier jeudi passé, il en a besoin. Nous travaillons régulièrement la finition en semaine mais en match, nous frappons trop peu au but. Notre situation critique n'aide évidemment pas à jouer libéré...

                     

             Antoine Vercruysse                                                                      Tom Dellettre                                                                                                          Jean-Philippe Mbuy
© Jean-Luc Boitte, lavenir.net


Une défaite à Meslin (1-0), un nul contre l'Union (1-1), une victoire contre Péruwelz B (3-0), votre  bilan est mitigé face aux adversaires directs...

C'est un bilan que nous aurions voulu plus étoffé. Face à Isières et Estaimbourg également, nous pouvions revendiquer quelques points supplémentaires...

L'arrivée de Guillaume Flamant au mercato semble vous avoir apporté un réel plus ?

C'est clairement un vrai renfort. Non content de stabiliser notre secteur défensif, Guillaume a déjà marqué quelques buts importants. Au-delà de ses réelles qualités purement footballistiques, c'est aussi une belle personne.


© Jean-Luc Boitte, lavenir.net

As-tu regardé un peu les calendriers respectifs des uns et des autres ?

Celui de l'Union est très similaire puisqu'on les suit. Ils ont un gros match ce week-end avec la réception d'Obigies. Comme nous, les Unionistes n'ont plus le droit à l'erreur. Chaque point sera important. Nous devrons tenter de grapiller contre des équipes qui, n'ayant plus rien à jouer, seront peut-être quelque peu démobilisées.

Tiendras-tu compte des caractéristiques adverses pour préparer ce match ? Qu'est-ce qui peut faire la différence en votre faveur ?

Le déplacement à Esplechin était mon premier match à la tête de l'équipe (victoire 1-2). Je ne pars donc pas dans l'inconnu. Mais je ne vais pas me calquer sur eux, je préfère me focaliser sur notre jeu. Je crois que chez nous, avec l'envie qu'il y a dans le groupe, nous disposons des armes pour aller chercher les trois points. Nous devrons être prêts dès le vestiaire.

Je rappellerai la vigilance sur leurs phases arrêtées. L'idée sera de tenter d'ouvrir la marque. Une fois menés, ils ont en effet tendance à baisser les bras.


© Jean-Luc Boitte, lavenir.net


On sait que lors d'un changement d'entraîneur, il y a souvent un résultat à court terme. Après bientôt cinq mois, es-tu satisfait des progrès enregistrés ?

Oui, le groupe a tout de suite répondu favorablement. Les entraînements ont été suivis en nombre, et je me suis d'abord attelé à en remettre une couche sur le plan physique. Nous avons énormément encaissé en fin de premier tour (22 buts en 4 matchs). Il fallait donc faire quelque chose sur le plan défensif. Nous avons pu enrôler Guillaume et nous concédons désormais beaucoup moins. Nous aurions aussi souhaité un renfort offensif. Notre recrue française nous a recommandé son copain Kevin Maleon mais celui-ci a logiquement préféré rejoindre Beloeil. Heureusement, si nous n'avons pas de tueur de surface, tout le monde peut marquer. 

La trêve prolongée m'a permis de mieux connaître mon groupe, mais nous avons sans doute mis trop de temps à trouver le bon équilibre. Notamment au milieu du jeu, où le trio composé de Corentin Delcourt, Corentin Leroy et Rayan Renard est maintenant bien établi. 

jeudi 24 mars 2022

En recevant le Pays Blanc B, Ellezelles parviendra-t-il à accrocher un des trois meneurs ?

 Le match aller à Antoing a été cauchemardesque pour les hommes d'Yves Moreau. On ne parle pas de revanche à la rue de Renaix, mais de la volonté de réussir un résultat contre un des leaders. Trois défaites en déplacement, mais il reste deux possibilités à la maison où, justement, la Squadra Mouscron est la seule formation à l'avoir emporté. En attendant Néchin qui se présentera peut-être un peu démob en avant-dernière journée, voici venir le Pays Blanc B pour qui chaque dimanche constitue un possible pas vers un titre tant convoité. Le RFC Tournai B, Béclers, les obstacles sont encore de dimension pour les Antoiniens, à commencer par cette visite sur les terres de coriaces Ellezellois.


Les Bleus ont déja pu jubiler sept fois à domicile 


Yves, êtes-vous prêts à offrir une réception digne de ce nom au leader ? C'est une belle affiche pour votre club, ton président et tes joueurs en parlent-ils ?

Pas vraiment, non. On en a un peu parlé mardi, mais sur le plan purement sportif, nous sommes dans une phase où on a décidé de ne plus se projeter. On prend match par match. L'équipe tient la route, en espérant qu'il n'y ait pas de défection de dernière minute, car divers pépins ont fortement réduit l'effectif.

C'est un match de gala face à l'armada du Pays Blanc, qui possède déjà un très bon noyau de base, et qui est encore renforcée par les retours de Bastien Chantry et Jonathan Masure, que je trouve impressionnant en demi défensif, et par l'apport des P1, dont ce diable de Boucart que j'ai entraîné deux ans à Mouscron.

Nous n'aurons rien à perdre, et nous chercherons d'abord à nous faire plaisir. Tout espoir de tour final n'est pas perdu, mais le 1/6 contre Wez a sérieusement compliqué la tâche.

7 points sur les trois derniers matchs, vous êtes sur une bonne dynamique

Nous aurions même dû faire le plein. L'état d'esprit est plus positif et, par la force d'un noyau réduit, le onze de base a trouvé une stabilité.

C'est difficile pour les adversaires de s'imposer à Ellezelles !

Et nous aimerions vraiment en connaître la raison. Certains évoquent le terrain, mais c'est un des meilleurs de la série. Il est bien drainé, avec des tonnes de sable en profondeur. Il est chaîné chaque semaine et préservé pour les matchs d'adultes. Il y a peu d'herbe, certes, mais il est bien plat.

Seule la Squadra y est jusqu'ici parvenue, mais il ne vous a pas manqué grand-chose ce jour-là (1-2)...

Nous avions effectivement sorti une grosse prestation. De l'avis même de Xavier Lemmens, un nul aurait été plus logique. Un ballon avait franchi la ligne, mais l'arbitre avait la vue masquée par un défenseur et n'a pas pu valider le but. Nous avions aussi frappé deux fois la barre. De ce fait, nous n'avons pas encore réussi à accrocher un des trois gros...



9-1 à l'aller, c'est une expérience traumatisante pour un coach, non ?

Elle l'a été ! À chaud, c'est difficile à avaler; à froid, on a analysé. Nous avions des excuses à faire valoir. Déforcés dès le départ, puis réduits à dix, nous avons craqué mentalement et lâché le match (sept buts en seconde armure). Ce n'est arrivé qu'une fois sur la saison. Nous avons su faire notre auto-critique et nous avons rebondi.

Cela signifie-t-il que vous privilégierez une option défensive dimanche ?

Non, pas du tout, ce serait envoyer un mauvais signal aux joueurs. Nous n'allons pas être naïfs et nous jeter dans la gueule du loup, mais nous voulons nous amuser. Nous resterons donc dans nos principes, avec quelques ajustements.

Nguegoh suspendu, mais ton trio axial présent, c'est important pour la compétitivité de ton équipe ?

La suspension de Guillaume est embêtante. C'est d'autant plus regrettable qu'il avait précédemment pris une carte qui devait être comptabilisée à un équipier. 

Édouard Dewulf est important, de par ses courses et son leadership qui s'affirme de plus en plus. C'est un leader naturel, capable de dire les choses adéquatement, et qui tire le groupe en montrant l'exemple sur le terrain. 



Édouard Dewul est aussi au départ de dangereuses phases arrêtées
© Bernard Libert

Concernant Malang Diatta, nous sommes très contents pour lui qu'il ait pu décrocher ce transfert à Isières. Dès le départ, je lui ai dit que je voulais de la transparence, et il a été clair avec nous. En attendant, il va tout donner pour bien terminer la saison sous nos couleurs.



Malang Diatta et Lamjed Abi-Loft
© Bernard Libert

Quant à Maxence Neukermans, c'est une grande satisfaction de pouvoir le conserver la saison prochaine. Faire resigner les cadres était le premier objectif.

Par rapport à l'aller, l'équipe a quelque peu changé par la force des choses. Notamment le gardien, et le nouveau venu Thieffry ?

Anton Dubrule a 18 ans, il s'entraîne avec nous et notre coach Jacques Guilmot depuis ses 15 ans. C'est notre troisième gardien, derrière Jérôme Defrançois (dos et mollet) et Kyllian Dubois (hernie). Il a encore beaucoup à apprendre mais gagne déjà en expérience. Il a joué en Coupe à Wez (0-2), face à Thumaide au premier tour (1-1), et participé aux deux dernières victoires. Il est donc actuellement invaincu. Comme notre autre gri-gri, Ryan Rasseneur, avec qui on ne perd pas (sourire).

Quant à Alexis Thieffry, il fut à l'époque mon capitaine en U12 à l'Excel. J'avais une excellente relation tant avec lui qu'avec son entourage. Je l'ai contacté fin 2021 pour lui demander s'il ne connaissait pas l'un ou l'autre renfort, français notamment, susceptibles de nous rejoindre. Il ma répondu: "Moi, coach !". Il était à l'arrêt depuis deux ans suite à une blessure au genou. Son apport au milieu du jeu nous est très profitable.



Alexis Thieffry à gauche, Damien Vantrimpont au ballon et le capitaine Édouard Dewulf
© Bernard Libert



mercredi 23 mars 2022

Harchies - Pommeroeul, derby au sommet à Bernissart (P3B)




 

Les stades distants d'à peine 4 km, les deux équipes séparées d'un petit point sur le podium actuel de la P3B, un engouement du public local, tout est réuni pour vivre un vrai derby bien chaud dimanche à Harchies. À l'aller, Benoît Brasseur et Jean-Charles Fabrel s'étaient quittés sur un partage (1-1). Ce match retour qui met en ébullition le football bernissartois est l'occasion rêvée pour nous de faire connaissance avec ces deux sympathiques coachs.


Jean-Charles Fabrel (FC Harchies-Bernissart), 36 ans 



Stefen Ashman (T2) et Jean-Charles
© nordeclair.sudinfo.be


- premiers pas dans le coaching à... Bernissart, 2 saisons en Diablotins (U7-U9)
- 2 saisons en Minimes (U13) à Leuze-Lignette
- 5 saisons aux Géants Athois (des U15 jusqu'aux Espoirs)
- 2 1/2 saisons à Flénu comme T2 de Philippe Venturoso (condisciple de Jean-Charles aux cours d'entraîneur; le coach bernissartois est titulaire du Brevet A)
- une saison à Havinnes comme T2 de Greg Van Huffel
- 2 premières saisons en tant que T1, à Péruwelz B, avec une montée en P2 via le tour final
- deuxième saison à Harchies-Bernissart


Benoît Brasseur (AS Pommeroeul-Ville), 54 ans 



© laprovince.sudinfo.be

- Benoît a découvert le coaching en s'occupant des jeunes à Givry, club où il a terminé sa carrière de joueur
- il dirige pour la première fois des adultes dans ce même club, où il passera 9 saisons, avec pas moins de 7 participations au tour final et une montée en P3
- 3 saisons à Thulin, deux fois au tour final et une montée en P2
- une saison à Estinnes B en P3
- une saison à Jemappes en P3 également
- troisième saison à Pommeroeul avec une montée en P3

Entretien croisé


Vous vous apprêtez à disputer un vrai derby, qui plus est de haut de tableau. Est-ce bien utile de vous demander si c'est un rendez-vous plaisant ?

Jean-Charles : C'est génial. Il y a quelques semaines, nous affrontions Hensies à la maison, il y avait du monde, un rayon de soleil. Les conditions devraient être similaires, avec de l'enjeu. En espérant un résultat positif qui serait la cerise sur le gâteau. Dimanche dernier, nous avons vécu un match fou à Ath, face à une belle équipe composée de jeunes prometteurs, dont certains devraient prochainement se retrouver en D3. Je pense notamment à Séraphin Mundine, 16 ans, un attaquant avec un beau potentiel.

Benoît : Je ne suis pas de la région, mes derbys à moi, c'était Givry - Quévy, ou Haulchin - Estinnes, mais j'ai bien compris à quel point ce rendez-vous tenait à coeur à mon président ou aux joueurs. Et s'il fallait une motivation supplémentaire, il y a cette deuxième place honorifique en point de mire; ça promet un match haut en couleurs !

Quel souvenir gardez-vous de l'aller ? Neuf cartes jaunes distribuées, c'était chaud ? 




Jean-Charles : Il y avait beaucoup d'intensité, pour dire le moins. Un peu trop à mon goût. Deux de mes joueurs, Greg Florent et Lorenzo Brancato, se sont tout de même retrouvés aux urgences. Benoît avait d'ailleurs bien résumé les choses en disant que l'émotion avait pris le dessus...

Benoît : C'était un match assez fermé, avec peu d'occasions. Physique aussi, c'est sûr. J'insiste personnellement sur le press et l'intensité. Les cartes ? C'était un vrai derby, avec tout ce que cela suppose d'engagement...

Accéder à la P2, une réelle ambition pour votre club ?

Jean-Charles : Clairement, oui. Nous avons construit le noyau pour atteindre cet objectif. Monter est une volonté que nous avons affirmée dès le départ. Hensies avait un gros avantage pour le titre: c'est le même groupe depuis trois ans. Il faudra dès lors passer par le tour final. Sportivement parlant, je crois que nous avons notre place en P2, je me demande même si nous ne nous y sentirions pas plus à l'aise ? Quant au projet initial de se refaire une réputation, je constate que notre image est déjà beaucoup plus positive. J'ai des appels de joueurs intéressants qui souhaitent nous rejoindre. Et le président me disait récemment qu'il voit revenir d'anciens supporters qui avaient déserté vu les incidents à répétition.

Benoît : Dimanche face à Meslin B, nous avons fêté le maintien, officiellement acquis (rires). Au-delà de la boutade, Pommeroeul avait un passif : deux fois monté, deux fois aussi vite descendu. Je suis arrivé avec l'ambition de prester le plus haut possible dans les limites des possibilités du club. L'objectif était de viser la colonne de gauche et de chatouiller le top 5. J'ai été reconduit pour une saison supplémentaire, et cet engagement sous-entend que nous pouvons envisager la P2. Si nous n'y arrivons pas cette fois, le but sera de faire aussi bien, voire mieux, donc de jouer le top en P3. Et si nous montons, ce sera de nous situer au plus près des quelques équipes qui sont au-dessus du lot, je dirais entre la 7e et la 12e place. Quand on joue pour ne pas descendre, on descend...

Un mot sur les points forts adverses ?

Jean-Charles : Pommeroeul, c'est d'abord un vrai groupe, un collectif assez complet, composé de gars qui ne rechignent pas aux efforts. Très difficile à jouer, mentalement armé pour des derbys. Un bel équilibre expérience - jeunesse. Tout le mérite en revient à Benoît qui, avec des moyens limités, les a fait monter et les a rendus directement compétitifs à l'étage supérieur. L'équipe compte en ses rangs le meilleur buteur de la série (31 réalisations à ce jour !). Personne ne connaissait Maoro Rousseau quand il est arrivé de Quaregnon. Nous sommes parvenus à le neutraliser chez eux, avec un très bon match de ma paire centrale composée de Jo Latour et Mathias Sanna. Nous devrons encore l'avoir à l'oeil dimanche; c'est un attaquant malin dans ses déplacements et de toute évidence adroit devant le but...



Maoro Rousseau
© lameuse.sudinfo.be


Benoît : Ils ont de belles individualités dans toutes les lignes, et un groupe pour monter. Harchies aurait pu, voire dû, être plus proche d'Hensies. Ils ont eu à composer avec des blessures qui ont fait qu'ils se sont cherchés par moments. Peut-être aussi n'ont-ils pas toujours eu la réussite de leur côté ?


Gianni Gallo, 22 buts


Une seule défaite pour Harchies à domicile (face à Beloeil B), même bilan pour Pommeroeul en déplacement (à Vaudignies). Comment comptez-vous surprendre un opposant aussi coriace ?

Jean-Charles : En jouant notre jeu: poser le ballon, mettre du rythme. Je n'ai pas envie de chercher un point faible en face. Nous n'avons pas de scout, et je ne m'attarde pas sur la compo adverse. À nous de prester à niveau.


© Geoffrey Devaux (dhnet.be)


Benoît : On jouera avec nos qualités, en essayant de les mettre en valeur, tout en tentant de minimiser les forces adverses. 



© laprovince.sudinfo.be

Les deux équipes ont du répondant offensif (68 buts pour Harchies, 57 pour Pommeroeul). Défensivement, ils m'ont fait bonne impression également. J'ai d'ailleurs été surpris du nombre de buts encaissés à Ath ! La forme du jour sera déterminante, ainsi que le petit brin de chance. Maoro Rousseau nous est arrivé de nulle part, il a fallu travailler son mental, le canaliser car c'est un garçon fort nerveux. Il avait des lacunes dans son jeu en mouvement, mais c'est un bosseur, à l'écoute. Il a de la chance d'être tombé sur un coach qui lui fait confiance - il a tout joué -, et un super groupe, qui l'encourage. Quadruple buteur face à Meslin, c'était un match pour lui, avec une défense très jeune en face, cette réussite récompense son travail. Mon T2, Pierre Gallez, est d'une aide précieuse. Très psychologue, il parle beaucoup aux joueurs. Travailleur de l'ombre, c'est la voix de la sagesse, il a le recul dont je manque parfois. Nos tempéraments sont fort différents: il est très discret, je prends de la place. Mais nous avons trouvé un modus vivendi, et j'ai découvert un ami. Dimanche, ça m'a fait tout drôle qu'il ne soit pas là. Il était en voyage aux Pays-Bas, mais il est tout de même repassé après le match, un vrai clubman ! C'est cela, Pommeroeul, une famille. 



Benoît en compagnie de son adjoint Pierre Gallez
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Quel type de coach êtes-vous ? Quelles sont les lignes directrices de votre management ?

Jean-Charles : Je dirais d'abord l'état d'esprit; le respect est fondamental. Sur un plan plus technique, j'aime que mon équipe soit joueuse, qu'elle propose un jeu construit. J'ai la chance de disposer d'un beau noyau et de joueurs polyvalents. Mon système de prédilection est le 4-3-3, mais en fonction des qualités des joueurs disponibles, j'ai déjà changé plusieurs fois de dispositif au coup d'envoi, pour évoluer soit en 4-4-2 à plat ou en losange, soit en 3-5-2.



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Benoît : On dit souvent que j'ai une main de fer dans un gant de velours. Sur le terrain, je suis le patron, très exigeant; à la buvette lors des troisièmes mi-temps, je suis leur copain. Je respecte les autres, et j'attends qu'on me respecte. En semaine, nous sommes là pour travailler, tout en s'amusant. Comment envisager de faire 30 bornes aller-retour pour chaque entraînement autrement qu'avec la passion et le plaisir  ? Ne dit-on pas qu'on joue au football ? Je mets donc en place des jeux pour travailler le physique. Mais pas question de se cacher: celui qui triche, je le recadre et, en général, il comprend assez vite. En match, c'est dans le 4-3-3 que les joueurs sont le plus à l'aise. En fait, c'est l'effectif disponible qui détermine le choix tactique. Pour jouer en 3-5-2, il faut trois centraux derrière et deux latéraux capables de pistonner. Au-delà du système, c'est l'animation qui compte: quand les joueurs sont heureux, ça se voit sur le terrain...


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jeudi 17 mars 2022

Face à Néchin, le Pays Blanc n'aura plus droit à l'erreur

 Sur les terres de ses deux rivaux directs, l'équipe de Steve Artisien a connu des fortunes diamétralement opposées. Dominatrice en diable à la Squadra lors du dernier match avant la trêve (0-5), elle s'était cassé les dents deux mois plus tôt au Complexe Sportif de Néchin (4-1). Place au match retour, qui promet un fameux affrontement! Une semaine après avoir grillé son joker à Bléharies, les Antoiniens qui n'ont jamais caché leur volonté d'accéder à la P2 et qui étaient présentés comme les grands favoris en avant-saison, n'ont plus droit à l'erreur. 

En guise de préface, nous vous proposons une approche comparative basée sur des éléments objectifs concernant les forces en présence en fonction des circonstances du moment.

Merci à Christelle Luyten-Gobert pour les photos !

 



 Du côté du Pays Blanc


Les plus

- l'apport des P1

Malgré la position très avantageuse de l'équipe A, quatrième en P1 et aux portes du tour final, le club ne fait pas mystère de la priorité accordée au titre, ou en tout cas à la montée, de l'équipe B. On sait donc que trois éléments viendront renforcer l'équipe. Lesquels? Thomas Boucart semble une certitude au vu des derniers matchs. Olivier Huyzentruit et Luca Ciot ont été déterminants lors de la nette victoire à Mouscron. Adrien Detemmerman peut dynamiter le bloc défensif adverse. Sébastien Abrassart, Romain Carbonnelle, Loïc Delval, Yanis Derbal, Donovan Haillez, Pierre Urbain, ils sont nombreux à être déjà passés par la P3. Les coachs auront à poser les choix les plus pertinents en fonction des besoins spécifiques préalablement définis.

Ajoutons à cela l'apport en cette fin de saison de Bastien Chantry sur le flanc et de Jonathan Masure, dont Florian Sénéca nous disait que sa montée au jeu en 6 avait posé des problèmes à son équipe. 

- le public

Aucun doute là-dessus: l'ambiance sera chaude au stade Jean Huart. Maxime Hecq mobilise les troupes afin de jouer pleinement le rôle de douzième homme. Les visiteurs devront faire preuve d'une grande maîtrise de leurs nerfs pour limiter l'influence de ce paramètre...

- les meilleurs à domicile

Si l'on excepte l'exploit de la Squadra en journée initiale (3-5), les Antoiniens ont tout gagné à la maison, avec un goal average éloquent (72-15). La Montkainoise et Bléharies ont connu un sort identique (4-2), tandis qu'Ellezelles, Escanaffles et Rongy subissaient de véritables corrections...


Les moins

- les absences



Plusieurs absents parmi ces titulaires de la première manche 

Brillant face à Thumaide dans son rôle de régulateur du jeu - et double buteur -, Stéphane Deprekel manque à l'équilibre de l'équipe. Steve Artisien a en outre perdu Jefferson Rjillo, si précieux notamment sur les coups de pied arrêtés. 


Tous les adversaires connaissent le haut degré de dangerosité d'une telle phase... 


Tony Filmotte est en revalidation en vue de la saison prochaine. Thomas Schieja est sorti blessé face à Rongy. Steven Marechal et Benoît Gramtine ont pris la jaune de trop.

Dans l'autre sens, le coach va récupérer Julien Labarrère et Bachir Metrouch suspendus dimanche dernier, et sans doute son buteur fétiche Jonathan Jean-Jean Delannoy, sur le banc à Bléharies pour son apport psychologique mais pas encore opérationnel. 

- la pression

Il n'est pas facile de mener la course en tête à l'entame du sprint. Le banc antoinien peut se montrer fort nerveux. La défaite à Bléharies a pu semer le doute dans les esprits et ne fait qu'accroître l'importance de ne plus se louper pour atteindre l'objectif fixé. La confiance habite davantage le camp visiteur.


 Qu'en est-il à Néchin ?


Les plus

- la stabilité

L'effectif de Giovanni Huin est beaucoup plus stable, et les automatismes rôdés. Sur les 16 éléments renseignés sur la feuille à l'aller, 13 y étaient encore dimanche dernier face à Thumaide. Cette stabilité s'observe aussi dans le staff puisque Giovanni continuera la saison prochaine, au contraire de Steve.

- la solidité défensive

18 buts encaissés en 23 rencontres, les chiffres parlent d'eux-mêmes. Et on connaît l'importance de ce critère pour être compétitif sur la longueur...



Gros press défensif: l'adversaire est cerné !



Jordy Lherbier, un gardien fort complet


- performants à l'extérieur

Néchin est la formation de P3A qui s'exporte le mieux: 10 victoires en 12 matchs. Seuls Béclers (2-1 en tout début de championnat) et la Squadra (2-0 à la reprise) leur ont fait courber l'échine hors de leurs bases. Outre la solidité de leur bloc défensif, les Néchinois ont cette capacité à se projeter très vite et à exploiter les flancs en reconversions. Pour Philippe Labie, dernière victime en date, Néchin est "le sniper de la série: tu pointes le bout de ton nez et t'es tiré comme un lapin!".


Mehdi Deconinck et Rodolphe Alais


Les moins

- le manque de vitesse derrière

C'est assez paradoxal avec ce que nous avons écrit ci-dessus, et en tout cas contredit par les chiffres, mais si le bloc néchinois se laisse aspirer, il se met en danger dans le dos de la défense. Valentin Allard, routinier de la P2, est une solide valeur sûre. Arnaud Hempte a une bonne lecture de jeu et une excellente diagonale. Mais, comme beaucoup de défenseurs centraux, l'un et l'autre ne sont pas des modèles de mobilité et de vitesse. Le but récemment inscrit par le kainois Rémy Lefebvre en est une illustration flagrante.

Les inconnues

- l'arbitrage

Joël Landry Simo avait plutôt bien tenu les équipes au match aller. Mais il n'avait pas passé une après-midi de tout repos, distribuant 7 cartes jaunes équitablement réparties (4 à Néchin, 3 au Pays Blanc).



Le nombreux public et l'importance accrue du résultat à ce stade de la saison vont compliquer la tâche du referee... C'est Thomas Vinchent qui a été désigné pour arbitrer ce sommet. Espérons que le fair-play soit au rendez-vous et que l'affrontement reste correct, à l'image du spectaculaire duel Labarrère - Vanleynseele...




- le synthétique

On pourrait bien sûr y voir un avantage pour l'équipe locale, plus habituée à s'y produire. Mais Néchin aime jouer au sol, et possède d'indéniables qualités techniques. À voir comment ils géreront cette surface...


N'oublions pas la Squadra...

Un nul dimanche (étonnamment, ça n'est jamais arrivé au Pays Blanc à domicile ni à Néchin en déplacement !) arrangerait bien Xavier Lemmens et ses troupes. Encore faudrait-il pour en profiter s'être débarrassés des coriaces Béclersiens. L'élève Xavier craint à juste titre le maître Philippe, qui a beau déplorer chaque semaine ses problèmes d'effectif, il n'en reste pas moins sur un 24/30, invaincu depuis le 21 novembre et la défaite face... au Pays Blanc (3-5) ! Mais quand le coach de la Squadra rappelait que pour rester dans la course, il fallait battre Néchin, c'est chose faite. Son noyau s'est complété et les conditions météo redeviennent à leur goût.


Et la suite ?

À la question de savoir ce qui pourrait les empêcher d'être champions, Giovanni Huin nous répondait tout simplement "que la Squadra et le Pays Blanc soient plus réguliers". Tout ne sera pas décidé dimanche à 17h, il restera 18 points à distribuer, et la constance décidera de l'attribution des lauriers. Difficile de comparer les calendriers respectifs. Si l'on s'en tient aux indices chiffrés (places au classement), le programme de la Squadra semble le plus aisé, celui de Néchin le plus ardu. Mais ces chiffres sont trompeurs. Par exemple, rencontrer consécutivement Wez, Taintignies et Ère B, ce qui sera le cas des Mouscronnois, n'est évident que sur papier, ces formations luttant pour leur survie. Seule quasi certitude: le Pays Blanc ayant encore à jouer (?) l'Union B peut déjà ajouter 3 points au compteur... 

mercredi 16 mars 2022

Bryan Losterman (REAL B) fait confiance à la jeunesse

 À 39 ans, Bryan fait partie de la génération montante dans le coaching. Après avoir fait ses armes dans presque toutes les catégories de jeunes, il dirige ses premiers vestiaires adultes à Acren - Lessines. Dans un club où de nombreux joueurs sont de passage dans l'espoir de percer en Nationale, il fait oeuvre de post-formation et se sent en phase avec le projet mis en place par le manager sportif Denis Dehaene. Titulaire du Brevet B, Bryan envisagera l'UEFA B dès que sa situation personnelle le lui permettra.




Parcours de joueur :

- débuts en équipe première à Biévène (P1) dès l'âge de 16 ans, sous la houlette d'un certain Denis Dehaene

- à Lessines où il accède à la Promotion, avec Bernard Lénelle puis Christian Torfs

- à Ostiches (P2), où il connaît Guy Piéraert et Didier Parent

- retour à Lessines où il encadre des jeunes talentueux comme Charly Morren ou Mathieu Herbecq, sous les ordres de Jean-Luc Depluvrez, puis Johan Devos (et un nouveau titre en P2)

- retour à Ostiches (P1), avec Philippe Labie puis Michaël Browaeys

Parcours d'entraîneur :

- Ostiches en U19 Nationaux, avec des Bastien Carton-Delcourt, Cyrille Meulenyzer, Florian Vandewattyne...

- Lessines avec son fils Kylan (U7 à U9)

- Pays Vert, U15 puis U17 (champion, avec une très belle génération qui perce actuellement: Gil Paternostre, Andrew Ritière, Adrien Vancrombrughe, Melvin Bonnier, Tom Dellettre ou encore Noa Depotre, aujourd'hui gardien à Mons ! Reprise ensuite de l'équipe de son fils en U13 et U14 IP.

- arrivée à la REAL, en U15, l'équipe de... son fils; reprise de la P2 quand le club s'est séparé de Philippe Venturoso et a nommé Ronny Roelen pour le remplacer en équipe A

- première saison complète après les deux arrêts Covid; son équipe est présentement neuvième, à un petit point du duo Templeuve - Herseaux, et peut donc toujours prétendre à la colonne de gauche

  

Bryan, tu as évolué sous les ordres de nombreux coachs bien connus dans la région. Que retiens-tu d'essentiel chez l'un ou l'autre, qui te guiderait maintenant que tu portes à ton tour le brassard rouge ?

J'ai connu beaucoup de meneurs d'hommes, de vrais leaders. Je pense à Didier Parent, Christian Torfs, et bien sûr Bernard Lénelle, avec lequel j'ai connu mes premiers succès en équipe première. Sa gestion de groupe m'a marqué. Proche de ses joueurs, il sait les pousser dans la motivation pour les tirer le plus haut possible. Il est performant avec toutes les équipes qui lui sont confiées, même s'il a souvent eu les moyens de ses ambitions.

Je retiens aussi le côté humain de Guy Piéraert, ainsi que de Philippe Labie, un coach très intelligent et proposant des entraînements intéressants. Je partage totalement sa vision du football: il fait confiance à la jeunesse et prône une construction de derrière, même quand le terrain est compliqué, se montrant exigeant sur le jeu en une ou deux touches de balle.

L'expérience vécue à Lessines avec Jean-Luc Depluvrez peut m'inspirer aujourd'hui pour ce que nous sommes occupés à bâtir à la REAL. Sous sa guidance, nous avons été champions avec une équipe très jeune. Si l'on excepte Franky Charmant qui était dans les buts, j'étais le plus âgé à 28 ans... C'est bien la preuve qu'un peu d'expérience pour encadrer de jeunes talents peut amener beaucoup de satisfactions.

Je tire aussi les leçons d'un passage plus difficile en fin de carrière. Lorsque Michaël Browaeys est arrivé à la tête de l'équipe d'Ostiches, j'ai été écarté sans véritable explication, au même titre que Papy Kaba Botanya et Ronny Huart. Je regrette ce manque de communication. Un petit mot du coach pour justifier ou expliquer ce qu'il attend de plus, c'est appréciable pour un joueur.

Coacher une équipe B est toujours une mission délicate. A fortiori à la REAL, où pas moins de... 55 joueurs ont déjà évolué sous tes ordres cette saison ! Cela ne doit vraiment pas être évident pour toi de définir une équipe type et de prévoir un onze de départ ? 

Honnêtement, c'est compliqué. La P2 et les Espoirs s'entraînent ensemble, il faut donc gérer un grand nombre de joueurs. D'autant que les noyaux sont très larges. Ce n'est vraiment pas facile pour créer des automatismes. Heureusement, une distinction plus nette des deux groupes (P2 - Espoirs) est en projet pour la saison prochaine.

D'un point de vue personnel, je ne pouvais pas être satisfait de la première tranche, où nous n'avons pris que neuf points. Nous alignions alors certains éléments avec de réelles qualités intrinsèques, mais qui faisaient passer leur intérêt personnel avant le collectif. Mon effectif est plus stable à l'heure actuelle, et la mentalité plus sérieuse, ce qui facilite les résultats. La deuxième tranche était déjà meilleure (15 points), et nous espérons finir en beauté.


Avant le premier match de championnat, à Wiers


Le Comité Provincial du Luxembourg a pour projet de réglementer de façon plus drastique les conditions du passage des noyaux A vers les équipes B. Ce qui signifierait pour un club comme le vôtre de... ne plus pouvoir intégrer des joueurs de Nationale en P2. Quel est ton avis sur la question ?

Ce n'est pas une mauvaise idée. Beaucoup d'entraîneurs adverses râlent quand des éléments du dessus nous arrivent, allant jusqu'à parler de tricherie, alors que la démarche est réglementaire. Personnellement, je préfère d'ailleurs faire sans. Ceci dit, je signalerai qu'en tant que deuxième équipe dans le club, nos moyens financiers sont très limités. En P2, nous affrontons des cercles où les joueurs sont défrayés du simple au triple. Qu'est-ce qui est le plus immoral ? Poser la question, c'est y répondre...

Comment te sens-tu dans le pôle d'entraîneurs mis en place par Denis Dehaene ?

Ce projet est fort intéressant; nous essayons de progresser, à l'image du club qui n'a cessé de grandir: accession en Nationale, obtention du synthétique, du label, enregistrement de 5 affiliations supplémentaires cette saison... Farid Mousin apporte beaucoup en tant que RTFJ. Ronny Roelen fait de l'excellent travail en U19.

Notre pôle d'entraîneurs, composé de Jean-Luc Delanghe, Fabrice Milone, Alain Sterckx, Denis bien sûr, et moi-même, apporte beaucoup de bonnes idées. Nous avons ainsi décidé de rajouter une quatrième séance hebdomadaire, où nous convions les meilleurs jeunes des U16 aux U19 en compagnie de quelques D2. De cette façon, les espoirs du club peuvent emmagasiner de l'expérience.

Tout le monde sait que Denis Dehaene a son caractère, mais j'apprends personnellement beaucoup de son management. C'est quelqu'un de très compétent, au contact duquel je ne peux que grandir. Ce qui est positif également, c'est qu'on ne m'impose pas de joueurs. Si certains éléments descendent, c'est toujours en concertation.


© nordeclair.sudinfo.be


Un déplacement à Ère puis la réception d'Estaimbourg, avant Isières en fin de saison, vous allez jouer un rôle d'arbitre dans la course au tour final. Qui vois-tu émerger dans cette mini-compétition pour rejoindre Anvaing ?

Je ne pense pas qu'Isières en sera. Johan Devos connaît un problème de gardiens, tous deux blessés. De plus, la saison de Jonas Mercier serait terminée, ce qui ne va pas arranger leurs difficultés à scorer...

Enghien est en pleine confiance. Mathias Gortz est de retour, c'est un plus évident même si l'équipe a su faire des résultats sans lui, et partiellement sans Julien Delbecq. Avec Matthew Verhaeren au milieu du jeu, Bernard dispose d'un relais expérimenté.

Les trois autres formations peuvent toutes en être. Le classement évolue chaque semaine. Nous nous rendons dimanche à Ère, un solide bloc, difficile à manoeuvrer, défensivement costaud.

Attention toutefois à ce qu'une autre formation ne vienne rafler la troisième tranche. Pourquoi pas nous? Je dis ça en boutade, même si nous nous fixons des petits challenges, histoire de ne pas terminer en roue libre. Nous sommes sauvés, nous allons préparer la saison prochaine. Il y aura pas mal de départs de cadres, huit actuellement, ce sera un beau défi de reconstruire avec des jeunes. À l'exemple de Corentin Lumen, un 2005 que j'ai eu en U15, et qui s'est déjà imposé dans notre défense centrale. Avec l'aplomb d'un gars de 28 ans. Nous avions encaissé 24 buts lors des dix premiers matchs, ça va mieux maintenant. Ce n'est pas dû à lui seul bien sûr, mais il contribue à notre stabilité défensive. Il a par exemple muselé le redoutable Devianne comme un chef lors du déplacement à Estaimbourg.




Vous venez de battre Péruwelz B. Vous devez encore vous rendre à Meslin et Havinnes, et entre les deux recevoir l'Union. Là aussi, vous arbitrerez cette lutte pour le maintien. Comment vois-tu le match prévu dimanche entre Meslin et Esplechin ?

Esplechin a certes connu un coup de boost avec l'intronisation de Grégory Beukenne, avant d'enchaîner deux défaites. À voir sur la durée. L'arrivée de Jo Labie a fait beaucoup de bien à Meslin, un très bon choix du comité. Il a réussi à remotiver certains joueurs un peu découragés. Je crois qu'ils sont suffisamment armés pour se sauver. Si l'on excepte la claque contre Luingne, ils ont toujours fait bonne figure contre les équipes du haut. Je note toutefois que Vanquaethem et Colin étaient absents à Wiers, c'est un facteur dont il faut tenir compte même s'ils peuvent compter sur de bons jeunes en P3.

Le calendrier vous offre de terminer le championnat à Luingne. L'occasion de fleurir les plus que probables champions. Que retiens-tu de cette formation ?

Avant tout que c'est une équipe très respectueuse, dotée d'une excellente mentalité. Lorsque nous les avons reçus en décembre, nous étions dans une situation délicate et nous avons bénéficié de renforts avec des joueurs cadres de Nationale. Les Luingnois ont connu à cette occasion leur première défaite, mais les joueurs n'ont pas crié à l'injustice, et Giovanni Seynhaeve ne s'est pas servi de cette excuse dans la presse. Classe, vraiment !

Sur le plan purement sportif, on ne peut qu'apprécier le système mis en place, avec beaucoup de mouvements, du switch; c'est le fruit d'un travail quotidien, ça se voit tout de suite. Leur noyau est très complet: du physique, de la technique, de la vitesse, des buteurs... Qualitativement, ils sont au-dessus du niveau de la P2; c'est même à mes yeux le seul club prêt à monter en P1 et à y faire bonne figure. Avec deux ou trois transferts, ils peuvent y viser la colonne de gauche. Le club me semble bien géré, les infrastructures sont très bonnes et la proximité du Futurosport leur permet d'attirer de jeunes éléments de valeur...