L'équipe de Wez-Guignies a déjoué les pronostics des suiveurs pour son premier match en allant l'emporter sur les terres des Diables Rouges de Rongy. L'occasion pour nous de faire plus ample connaissance avec son coach.
Benjamin LEGAT, 44 ans, entame sa troisième saison à Wez. Dès son arrivée, il permet au club d'accéder à la P3. Une promotion que Benjamin avait déjà connue à Havinnes, où il est resté 5 ans. Ancien gardien de but, il a terminé sa carrière de joueur à Ère sous les ordres de Michaël Dutrieux. Comme beaucoup, il a fait ses premiers pas dans le coaching chez les jeunes, U15 et U17 à Havinnes et U21 à Ère.
Nicolas Decruyenaere évoque la victoire à Rongy et nous parle de son coach
"C'est effectivement une très belle victoire. Nous avons été menés au score assez rapidement, mais nous n'avons pas baissé les bras et avons pu inverser la tendance jusqu'à mener 1-3, avant d'encaisser un second but à l'approche immédiate du repos. Loin de nous démobiliser, nous sommes restés calmes et soudés. La deuxième mi-temps a été plus compliquée. Julien Tambour a fait rentrer Derdour et Broccolichi, et nous avons subi les assauts incessants des Rongyciens. À un quart d'heure du terme, l'arbitre leur a accordé un pénalty et exclu notre défenseur pour sa faute de main. Heureusement pour nous, le poteau a repoussé l'essai de Maxence Delval. À partir de ce moment-là, nous avons opposé un bloc aussi bas que solidaire, et nous aurions même pu nous mettre à l'abri sur l'un ou l'autre contre."
"Peut-être Rongy a-t-il pris ce match un peu à la légère et s'est-il vu trop beau? De notre côté, nous sommes arrivés avec 16 guerriers qui n'ont rien lâché de la première à la dernière minute. Nous formons une vraie équipe de copains, il n'y en a pas un au-dessus de l'autre."
"Benjamin Legat est un coach que j'ai eu en jeunes à Ère. Il est très bien; ce que j'aime chez lui, c'est qu'il arrive à faire la part des choses entre les moments où il faut travailler sur le terrain, et en dehors où on peut déconner. Tactiquement, ses consignes sont toujours très claires avant le match, tout comme le système."
"Au niveau de la préparation, très peu de séquences sans ballon. Il arrive à nous faire travailler physiquement avec. Ce qui est chouette également, c'est que nous avons un T2, Stéphane Roman, qui donne l'entraînement de temps en temps. Il nous apporte une autre manière de travailler, ce qui évite la monotonie sur le long terme."
Entretien avec Benjamin LEGAT
Benjamin, une heureuse surprise pour commencer à Rongy. Une série difficile, la P3A?
Compte tenu du potentiel des individualités présentes en face, prendre un point était déjà beau, c'est dire notre satisfaction de l'avoir emporté! Nous ne nous emballons pas pour autant. Dans la série, il y aura bien d'autres adversaires aussi compliqués que Rongy. Je pense entre autres à Néchin, la Squadra, le Pays Blanc bien sûr. On va commencer chaque match pour prendre quelque chose, avec l'objectif de se sauver le plus vite possible. Pour y arriver, l'esprit de groupe sera capital. Savoir accepter d'être sur le banc par exemple.
Un coach qui a... le vent en poupe!
Nico Decruyenaere parle de guerriers sur le terrain. Ce premier match vous coûte déjà 7 cartes jaunes. Ces nombreuses sanctions ne risquent-elles pas de vous handicaper à moyen terme?
Il est vrai que nous avons pris beaucoup de cartes, mais jamais pour des fautes méchantes. On y est presque obligé face à des adversaires plus expérimentés et capables de faire la différence individuellement. Si on les respecte trop, on ne joue pas avec... Mes joueurs gagnent en maturité et en confiance dans ce genre de rencontres.
Il évoque aussi en parlant de toi des consignes claires et une stratégie bien maîtrisée. As-tu un système de prédilection?
Je dispose le plus souvent mes pions en 4-3-3, mais je suis flexible. En fait, j'aime bien prendre mes renseignements sur l'adversaire. Pour ce match d'ouverture, j'ai été bien tuyauté par François Échevin, le coach d'Esplechin. Face au 3-5-2 mis en place par Julien Tambour, j'ai surtout voulu densifier mon entrejeu, avec pour consigne de toujours rester bien compact. Je craignais un peu qu'ils ne nous enfoncent avec la descente, mais finalement nous avons fait notre meilleure mi-temps avec la montée. On a profité de nos reconversions offensives, tout en proposant quelques belles constructions en triangle.
Tes joueurs apprécient aussi la collaboration avec ton adjoint, Stéphane Roman...
Avec Pitch, nous formons un vrai binôme, on s'entend super bien. Lui plus calme, moi plus nerveux. Stéphane a joué à l'Enclus, et apporte son expérience au groupe. Quand je fais les postes, c'est lui qui assure les séances. Ce qu'il fait avec un grand sens de l'organisation, c'est franchement top!
Quel regard portes-tu sur le coach Ben Legat? As-tu un modèle dans le coaching?
Difficile de parler de soi. Je dirais que c'est le côté humain qui passe avant tout. Je déteste laisser quelqu'un de côté, la sélection est un exercice qui s'apparente pour moi à un vrai calvaire. Surtout quand on sait qu'ici aucun joueur n'est payé...
Parmi les coachs que j'ai connus, c'est Michaël Dutrieux dont je garde le meilleur souvenir, et je ne dis pas ça parce que nous sommes amis et qu'il est le parrain de ma fille. Mais son approche, ses préparations d'entraînements, sa psychologie expliquent selon moi les bons résultats qu'il a obtenus. Et puis, c'est quelqu'un de bien. Malgré ses diplômes, il reste humble. Ce n'est pas le cas de tous ceux que j'ai fréquentés et qui m'ont parfois déçu...