jeudi 26 mai 2022

Ils y ont cru à ce tour final...

 S'accrocher toute une saison aux basques du leader, gagner une tranche ou terminer dans le top 5, histoire d'obtenir le droit de participer au tour final en espérant accompagner les champions dans la division supérieure, et puis voir le rêve s'écrouler sur un ou deux matchs...

 Dans ce qu'il est souvent convenu d'appeler une loterie, le tirage au sort, la forme ou la réussite du moment influencent considérablement les dénouements. Nous avons souhaité recueillir les impressions de quelques coachs ayant vécu cette douloureuse expérience de l'élimination...


La plus grosse déception de Sébastien Terlin (RUS Beloeil A)

Une nette victoire 4-0 aux dépens de Solre-sur-Sambre avant de se voir priver du tour final interprovincial par Hornu (1-2 après prolongations)




Déjà que nous aurions préféré jouer Molenbaix... Sur le plan humain, c'eût été plus agréable, et leur jeu nous aurait mieux convenu. Hornu pratique par des longs ballons et des duels. Quand on voit que c'est un défenseur qui évolue comme deuxième attaquant, c'est tout dire.

Mais voilà, quand on galvaude trois ou quatre franches occasions sur les vingt dernières minutes, on sait que ça risque de se retourner contre nous. Si on était passé devant à ce moment-là, je ne pense pas qu'ils seraient revenus car nous étions au-dessus physiquement. Mais le score étant resté de 1-1, ils se sont accrochés.

Encaisser sur un corner rentrant n'est déjà pas fréquent, mais alors deux... Difficile cependant de rejeter la faute sur quelqu'un, et loin de moi l'idée d'incriminer qui que ce soit. On a revu notre positionnement suite au premier but, mettant deux hommes au second poteau. Pour Steven Gueguin, malgré toute son expérience, c'était très compliqué d'anticiper, car le tireur donnait les corners très puissamment, alternativement première ou deuxième zone...

C'est plus facile d'être sorti quand l'adversaire est plus fort, qu'il a eu davantage de possibilités, mais sur deux phases arrêtées, c'est difficile à accepter. C'est clairement la plus grosse déception de ma carrière, joueur et entraîneur confondus. Mais en même temps, on n'a rien à se reprocher, après avoir mis toutes les chances de notre côté. On a terminé le championnat invaincu sur les sept derniers matchs, dont cinq victoires; on a retravaillé physiquement, resoudé le groupe mentalement. On était prêt, mais on sait que ce genre d'affrontement se joue souvent sur des détails...


L'acceptation de Michaël Browaeys (AC Anvaing A)

Les Anvinois se sont défaits de Pâturages (2-0) avant de recevoir Mesvin et d'être sortis lors de la cruelle épreuve des tirs au but (4-5)




Dans un match couperet comme on en vit au tour final, il y a forcément un supplément d'émotion et d'adrénaline. On connaît moins l'adversaire. On sait qu'on va vivre des moments intenses, qui couronnent le travail de toute une saison.

Hélas, le résultat final est négatif pour nous, c'est triste de ne pas avoir pu décrocher ce graal. Dans une séance de tirs au but, la gestion des nerfs est capitale. Nous nous y étions préparés à l'entraînement, mais la pièce est tombée de leur côté. Le fait que c'est celui dont on ne pense pas qu'il puisse rater qui échoue illustre parfaitement l'incertitude inhérente à l'exercice. Nous ne pouvons que l'accepter.

Mais il y a beaucoup de positif à retirer de l'aventure: 300 à 450 personnes autour du terrain, ça n'était plus arrivé depuis longtemps à Anvaing. Un public qui a pu voir un groupe soudé faire honneur à ses couleurs. Ce sont des liens qui ne s'oublieront pas et qui donnent envie de revivre des expériences aussi exaltantes, malgré l'arrière-goût amer. Nous essaierons de faire mieux la saison prochaine, en essayant de ne plus devoir passer par ces prolongations de mai pour monter en P1...

La déconvenue de Jean-Charles Fabrel (FC Harchies-Bernissart A)

Dauphins de l'intouchable Hensies en championnat, les Harchésiens avaient placé beaucoup d'espoir dans ce tour final pour atteindre l'objectif initial, la montée en P2. Le sort ne les a pas gâtés, avec un déplacement à Fontaine-l'Évêque, chez l'autoritaire second de P3D. L'ouverture du score d'Orlando Nis au quart d'heure avait bien lancé la rencontre, mais les locaux ont inversé la tendance pour l'emporter 3-1.


Site du club

Le foot peut nous faire vivre de grosses émotions, tant positives que négatives, et on peut très vite basculer des unes aux autres... À Fontaine, nous sommes de fait passés par tous les sentiments. Nous avons d'abord immédiatement perdu notre capitaine Christopher Wattiez, qui s'est blessé dès les premières minutes. C'est toujours compliqué pour un entraîneur de perdre un pion aussi important dans son dispositif. Malgré ce coup dur, on a réussi à prendre le match en mains et ouvrir le score. Une joie et une confiance qui ont de nouveau fait place à l'inquiétude dix minutes plus tard, au moment de l'égalisation fontainoise. 

On savait que c'était un match couperet où la moindre erreur pouvait se payer cash. La tension est montée d'un cran, avec le public local qui poussait ses favoris. On a ressenti une peur de se découvrir, malgré une assurance qui grandissait avec le temps. Car on savait pertinemment que si l'adversaire prenait l'avantage, ce serait très difficile de revenir. Comme souvent pendant la saison, on a péché à la finition, ce qui nous a empêchés de mener à la pause. La chance ne nous a pas souri non plus, le cadre ayant repoussé plusieurs de nos tentatives.

Le tournant est survenu à vingt minutes du terme quand l'arbitre, qui livrait par ailleurs une toute bonne prestation, a jugé non fautive une intervention sur Anthony Rotsaert, qui s'est fait piétiner la cheville et a dû sortir sur une civière, son opposant allant mettre le 2-1 sur cette action... S'en est suivi un énorme sentiment de frustration et de révolte. Il fallait malgré tout essayer de garder son calme pour exploiter le temps qui restait. On a tenté le tout pour le tout, malheureusement on a très vite encaissé le troisième.

Beaucoup de déception à la fin, parce qu'on joue toute une saison sur un match, et qu'on en sort éliminé. On rentre à la maison et on sait qu'on recommencera en P3. Il faut du temps pour digérer. Mais c'est aussi à partir de ce genre de désillusion qu'on apprend et qu'on peut s'améliorer. À nous d'analyser les raisons de cet échec et de voir ce qu'on peut améliorer. 


La gueule de bois de Dimitri Van Nieuwenhove (CS Pays Vert Ostiches-Ath B)

Les Athois menaient 0-1 à la mi-temps du match décisif avant de se faire remonter puis dépasser par Néchin. 
Nouvel échec (2-0) lors de la séance de rattrapage à Écaussines.




Nous avons vécu ce match intense à Néchin d'abord avec une grande fierté d'être là, et une saine confiance. Nous n'avons pas été loin de faire le 0-2, au lieu de ça, c'est le 1-1 qui est tombé peu après. À ce moment-là, on s'est dit qu'on allait essayer de tenir le coup pour jouer les prolongations. Dans cette optique, nous avons d'ailleurs gardé deux cartouches sur le banc, et puis nous avons encaissé ce deuxième but sur des courses qu'on n'a pas faites parce qu'on était un peu cuit ou moins concentré. Nous avons alors senti que c'était le travail de toute une saison qui s'écroulait. C'est dur pour les gamins qui ont bossé d'arrache-pied et n'ont jamais rien lâché. Les voir si tristes nous a vraiment fait mal. On vit avec eux quatre à cinq jours chaque semaine. 

Après coup, on a dû se relever, on a beaucoup discuté le mardi pour tenter de préparer au mieux le match à Écaussines. On voulait jouer à fond cette petite chance qui nous restait. On est très bien rentré dans le match, en faisant bien circuler le ballon. Malheureusement le réalisme avait choisi le camp local. Deux de leurs frappes sont rentrées alors que, de notre côté, nous avons galvaudé une kyrielle d'occasions. Là, on a compris que c'était fini. On en vient alors à se demander ce qu'on va faire le week-end suivant, tant l'aventure nous occupe depuis longtemps. Je ne sais pas si on a déjà digéré. Se lever le lundi avec une gueule de bois sans avoir consommé de boissons alcoolisées laisse une drôle d'impression... C'est une sensation de malaise sans que l'on puisse changer la donne.

C'est le plus gros ascenseur émotionnel sportif qu'il m'ait été donné de vivre à ce jour. On a frôlé le couronnement, et puis on subit cette grosse déception. Mais je garde le souvenir du travail accompli, de l'abnégation et de la rigueur des gamins, si bien encadrés par Jhonny, Thibault, Jordan et ceux du noyau A qui sont descendus. On peut être fier d'eux, c'est ce qui me réconforte à l'heure d'aujourd'hui.


La fierté de Sébastien Dangleterre (FC Rumes-La Glanerie)

Les Rumois ont écarté Mominoise (4-1) avant de subir la loi de Givry (0-2).



© nordeclair.sudpresse.be

Dès le tirage, j'ai constaté que nous tomberions probablement au second tour sur Givry, le meilleur deuxième de P4. Un adversaire que je redoutais assurément. Le match a donné lieu à un combat athlétique, l'enjeu prenant le pas sur le jeu. Le petit brin de chance ne nous a pas favorisés, avec un auto-goal concédé lors d'un de nos temps forts. Contraints d'aller chercher l'égalisation, nous nous sommes pris un contre d'école qui nous a crucifiés.

Les joueurs sont sortis en ayant tout donné, je ne peux rien leur reprocher, je suis simplement fier de la saison qu'ils ont réalisée. Nous tirerons les leçons de notre retour d'allumage en début de saison, car c'est à cette irrégularité initiale que nous devons de ne pas monter en P3. À nous de soigner la prochaine entame et de gagner en constance, cela montrera que nous avons appris de nos erreurs. Le groupe vit très bien, et il y aura peu de changements à apporter.

L'amertume de Corentin Coudou (R. Ass. Leuze-Lignette)

Les Leuzois ont été disqualifiés pour des incidents survenus en toute fin de match face à Saint-Jean alors que le marquoir indiquait 3-0...




Menant 3-0 à la 87e, nous n'aurions jamais imaginé que l'ACFF allait acter un double forfait. Pour l'arbitre, il était clair que notre qualification était acquise. Nous sommes tombés de haut et avons pris une grosse claque le jeudi. Une décision qui m'a fait prendre conscience qu'il était temps pour moi de mettre un terme à ma petite carrière footballistique. Je suis déçu de l'élimination bien sûr, mais aussi soulagé d'avoir été jusque Mons pour réaliser comment nous sommes gérés, c'est sans doute ma plus belle victoire cette saison....


Les sentiments mélangés de Fred Agboton (RFC Molenbaix B)

Le 15 mai aura décidément été une journée maudite pour Molenbaix. Pendant que les A de Fred Debaisieux encaissaient un coup-franc hornutois à la 115e minute, les B de Fred Agboton étaient sortis au second tour par Boussu/Walcourt sur le score sans appel de 4-0, après avoir vaincu Aiseau-Presles B (2-0) lors de la journée initiale.


Site du club

Je suis partagé entre déception, frustration, un énorme goût de trop peu eu égard aux qualités de l'effectif, et en même temps satisfaction et fierté; tous ces sentiments s'entremêlent. J'ai repris cette équipe un peu par hasard à la mi-octobre, avec l'aide précieuse de Grégoire Huvenne. Nous avons pu intégrer sept ou huit U21 qui ont contribué à gagner ce ticket et connaître un tour final pour la première fois de leur carrière. Forcément je suis déçu qu'ils ne puissent pas encore accéder à une P3, plus joueuse et relevée, et que les cadres du groupe ont déjà connue...

En positivant, je me dis tout simplement que nous avons tous appris et acquis de l'expérience pour la saison prochaine, ça ne pourra que nous être bénéfique.

L'ascenseur émotionnel de Laurent Baert (RSC Templeuvois B)

Après avoir défait Marbaix B sur un score de tennis - 6-2 - (normal quand on connaît leur coach), les Templeuvois ont vu leur rêve s'écrouler en fin de match contre les Carolos de Baulet (1-2 après prolongations).



© Christelle Luyten-Gobert


En termes d'ascenseur émotionnel, nous avons été servis. Nous sommes passés par tous les états: à la mi-temps, nous aurions pu ou dû mener 3-0, mais le score est resté vierge. J'ai choisi de remplacer Corentin Baroux qui avait pris une jaune et dont je craignais que le jeu engagé ne lui en vale une deuxième. Hélas, Ibrahim Andal s'est très vite blessé à la reprise. La donne se compliquait alors pour nous, mais nous avons gardé une image positive, c'était important vis-à-vis des joueurs. D'autant que nous avons enfin ouvert le score, sur une phase arrêtée. Hélas une mauvaise lecture de trajectoire amenait l'égalisation à une dizaine de minutes de la fin.

Ce n'était vraiment pas évident alors de trouver les mots pour remotiver tout le monde avec la fatigue et la chaleur. Dans ces conditions, c'est la tête qui fait avancer les jambes. La blessure d'Alexis Planquaert, emmené en ambulance suite à un choc à la tête, nous a achevés. Mon T2, Mike Moerman, a alors dû monter au jeu. Une nouvelle hésitation défensive profitait à l'adversaire en début de seconde prolongation, et c'en était fini pour nous.

Une déception, forcément, mais pour tous nos jeunes joueurs, pour moi aussi en tant que coach, vivre pour la première fois un tour final devant ce chaud public de la Providence, reste une expérience exceptionnelle.

mardi 24 mai 2022

Chris Godry, interlocuteur privilégié avant Mons B - Enghien

 Ayant récemment officié en tant que T1 au parc d'Enghien et désormais Responsable Technique de la Formation des Jeunes au RAEC Mons, Chris Godry est bien placé pour évoquer le dernier match (en principe du moins!) du tour final en P2. Le Jurbisien a permis aux Titjes de retrouver l'antichambre de l'élite provinciale à l'issue de la saison 2018-2019, en émergeant du tour final de P3 au détriment de la RES Frasnes. Sauvés d'extrême justesse la saison suivante (20 points à égalité avec Lens lors de l'arrêt de la compétition), les Enghiennois avaient revu leurs ambitions pour la saison suivante, qui n'a pas duré longtemps, mais suffisamment pour voir Chris quitter son poste, devant la difficulté de concilier celui-ci avec sa fonction chronophage au stade Tondreau...



Chris à l'entame de la saison 20-21 
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Chris, on t'imagine spectateur plus qu'attentif dimanche...?

Attentif et heureux! Ce sont deux belles équipes qui se retrouvent confontées. J'ai quasi vu tous les matchs de Mons, et j'ai pu voir deux fois Enghien, notamment lors de la victoire contre Luingne. Ce jour-là, je me suis dit que les Enghiennois ne seraient pas loin d'être champions. Mais c'était sans doute un rien trop tard, et Luingne n'a rien lâché...

Te voilà maintenant RTFJ à l'Albert, une fonction épanouissante?

Je prends énormément de plaisir à Mons, effectivement. Déjà à Enghien, nous avions convenu avec le Comité de travailler avec les jeunes du club, et ils sont nombreux à avoir participé à la montée en P2.



Lors de la préparation en août 2020
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Le coaching des adultes ne te manque pas?

Ce n'est pas une priorité actuelle, mais qui sait, à l'avenir peut-être? Dans l'immédiat, ma fonction me convient parfaitement: l'intégralité du noyau P2 et la moitié de celui de D3 sont issus de notre centre de formation, c'est très valorisant.

Marino D'Arcangelo est le post-formateur idéal pour guider tous ces jeunes...



The right man at the right place...
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Marino réalise de l'excellent travail, c'est un fait. Le coach est en grande partie responsable du succès de l'équipe. Il amène les jeunes là où il doit les amener. Très rigoureux, il leur apprend les dernières petites ficelles pour passer le cap. Fort investi, il est toujours prêt à donner un coup de main dans les catégories d'âge. Ce week-end encore, il coachait les U17, ce qui lui permet d'avoir un premier aperçu des éléments susceptibles d'intégrer son noyau.

J'ai remarqué une incroyable coïncidence en consultant les tableaux finaux de 2A et 2B: les deux équipes ont terminé avec le même average de 68-41! Étonnant, non?

Je n'avais pas remarqué cette coïncidence, c'est assez fou, en effet. C'est peut-être une petite trace de moi qui reste à Enghien (rires). Je savais par contre que les trois équipes se tenaient de fort près. Je connais bien Mesvin également, et il était évident pour moi que ça se jouerait à très peu de choses. Deux fois 0-1, imaginons le même score dimanche et ce serait reparti pour un tour!

À Estaimbourg et Mesvin, les jeunes Montois ont émergé dans les derniers instants, ça leur donne un gros boost pour la confiance...

Oui, et cela montre aussi leurs capacités physiques. Sur ce plan-là, on n'a rien à craindre, leur jeunesse est un atout! D'autant que les Enghiennois sortent de deux prolongations et d'un match compliqué.

Enghien garde-t-il ses chances malgré tout?

Tout le monde garde ses chances, même Mesvin. La deuxième place laissera un espoir, en cas de montant supplémentaire. Beaucoup d'éléments peuvent entrer en ligne de compte. L'expérience d'Enghien leur donne sans doute un avantage sur le plan de la gestion du stress, mais nos jeunes ont déjà connu des matchs chauds, quand ils jouaient le titre en catégories d'âge. Je ne suis pas inquiet pour eux, ils ne devraient pas craquer.

Colquhoun, Fosso, Limbourg, Locatelli, Mifsud, Vannieuwenborgh et d'autres encore ont déjà fait l'une ou l'autre apparition en D3. Luca Privitera, lui, a joué davantage de rencontres pour le compte des A?

Oui, mais il a moins joué sur la fin, suite aux transferts du mercato et à une blessure. Il n'y a pas de renforts de D3, ce sont les gars qui ont presté toute la saison qui disputent ces finales. Les mouvements viennent plutôt d'en dessous, avec des U17 et des U19 qui ne figuraient pas dans le noyau de départ.


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La P1 serait une étape supplémentaire pour favoriser l'éclosion de ces jeunes et la transition avec la D3...

Ce serait une excellente nouvelle pour le club, bien sûr. Le niveau de l'élite provinciale est plus proche de la troisième nationale. Cette promotion faciliterait encore notre collaboration future...

jeudi 5 mai 2022

Ère - Enghien: quel candidat à la P1 ?

                        


                                                       


On attendait avec impatience le tirage au sort du tour final, il nous a réservé un alléchant Étoilés d'Ère - FC Enghiennois. Après la fête consécutive au maintien de leur équipe B, les Tournaisiens sont ravis de jouer à la maison et espèrent revivre un autre moment fort de joie collective. Julien Collie n'a pas caché ses ambitions de jouer le coup à fond. Il va récupérer avec un évident soulagement les éléments qui ont prêté main forte à la P3. Côté enghiennois, on a laissé souffler quelques titulaires, notamment le duo Delbecq-Gortz, peut-être aussi suite aux incidents du match aller face à l'Union. Nous avons sollicité quelques coachs de la série pour dessiner les contours de ce duel prometteur. Commençons par un bref rappel du double affrontement en championnat.



Un troisième affrontement cette saison
© lavenir.net


14 novembre    Ère - Enghien    1-3    54e Lecomte (0-1), 70e Borremans (0-2), 85e Delbecq (0-3), 88e Plume (1-3)

10 avril    Enghien - Ère 2-2    5e Fidalgo (0-1), 44e Plume (0-2), 59e Lecomte (1-2), 79e Staessens (2-2)


Giovanni SEYNHAEVE (Luingne)




Cet affrontement s'annonce très serré. Les deux équipes disposent d'un gros potentiel offensif. Émile Plume d'un côté, le duo Gortz-Delbecq de l'autre peuvent faire des ravages. Pour y faire face, il faut deux bonnes défenses, et celle d'Enghien me semble plus costaude. Cela peut faire la différence, voilà pourquoi je donnerais un petit avantage aux visiteurs. 

Cependant, Ère joue à domicile, sur un terrain particulier, très long mais pas hyper large. Cette donnée ajoutée à la rage de vaincre que Julien va transmettre à son groupe constitue un sérieux atout, mais je pense qu'Enghien est capable de rivaliser.


Corentin DOUTERLUNGNE (Estaimbourg)




Enghien est l'équipe contre laquelle on a eu le plus de mal à jouer, au premier comme au deuxième tour. Elle réclame une concentration de chaque instant, et ce à plusieurs niveaux. Il faut d'abord être costaud dans les duels aériens. Lors de leurs récupérations de balle, ils vont très vite chercher les ailiers rapides que sont Staessens et Deotto, dans le dos de la défense. Et enfin l'association Gortz-Delbecq, très compliquée à museler tant ils s'entendent parfaitement.

Comme j'ai déjà pu le dire, Ère est une équipe qui nous ressemble, qui cherche à repartir de derrière en utilisant la supériorité que peut amener le 3-5-2 lors des relances du gardien. L'équipe combine pas mal au sol, dézone très souvent pour offrir des solutions au porteur. 

Mentalement, les forces sont assez semblables, il y a de la cohésion dans les deux collectifs. Ils affichent une bonne agressivité sur le terrain et sont solidaires dans les efforts. 

Le 3-5-2 utilisé par Ère pourrait être problématique s'ils n'arrivent pas à empêcher les transitions rapides d'Enghien. A contrario, Ère présente des joueurs plus mobiles, qui peuvent provoquer un déséquilibre. Pour cela, il faudra éviter les longs ballons et privilégier les combinaisons courtes et rapides au sol pour prendre l'avantage sur l'entrejeu enghiennois,


Johan DEVOS (Isières)




Un match très intéressant et tellement indécis entre deux équipes aux statistiques fort semblables: 57 points à l'issue du championnat, +25 à l'average pour Ère, +27 pour Enghien. Le nombre de défaites peut être plus parlant: seulement trois pour Enghien, comparativement aux sept d'Ère, ce qui montre toute la difficulté de se défaire de cette équipe enghiennoise. Qui a l'avantage aussi au nombre de clean-sheets (7-5).

Deux buteurs exceptionnels, qu'on ne doit plus présenter. Mathias Gortz, 25 buts sans tirer les pénaltys, plus du tiers du total de son équipe, c'est dire toute son importance sur l'échiquier de Bernard Lénelle. Seul bémol, sa pubalgie qui l'a régulièrement écarté des terrains au second tour, et du coup l'a privé du titre de meilleur buteur de la série. Sera-t-il à court de rythme ou à 100% ? C'est la grosse incertitude et la clé si Enghien veut aller au bout de ce tour final ! 

Mathias lors du déplacement à Luingne: le regard du buteur...

De l'autre côté, Émile Plume, 24 buts (4 pénaltys), qui est impressionnant et qui possède toutes les qualités du buteur moderne: punch, sens du but, jeu de tête, esprit de sacrifice.

Malgré les sollicitations dont il a fait l'objet, Émile est resté fidèle à son club

Un paramètre qui peut entrer en ligne de compte, c'est la fraîcheur. Ère a joué 47 matchs (championnat, Coupe, amicaux), pour 40 à Enghien. Un autre facteur, la contribution au sauvetage de la P3, peut avoir enlevé un peu d'influx à certains joueurs ayant dû régulièrement faire l'ascenseur.

Au niveau des coachs, Julien Collie a parfaitement géré son groupe, et il a les dents longues; face à lui, l'expérimenté Bernard Lénelle, routinier de ce genre de rendez-vous...

L'avantage du terrain, la forme du jour, l'arbitrage, surtout savoir qui veut aller au bout, tant d'incertitudes qui font la beauté de ce sport...

Mon pronostic fun : égalité parfaite au terme des 120 minutes, et MM. Spreux et Delvingt, à vous de jouer !


Fabien DELBEEKE (Obigies)




Un gros match, avec deux belles armadas offensives. Ce qui pourrait donner un match spectaculaire, mais comme c'est le tour final, les équipes ne vont pas se livrer tête baissée. En cas d'ouverture rapide du score, on pourrait alors voir beaucoup de buts.

Pour moi, les deux formations peuvent prétendre à une montée en P1. Julien Collie en a l'envie, Enghien a les infrastructures et Bernard Lénelle a l'habitude des échelons supérieurs. Après une telle saison, c'est le but de terminer avec une cerise sur le gâteau. Les joueurs qui vont monter sur le terrain seront motivés à bloc, même si ce ne sera pas évident car la route sera longue pour atteindre cet objectif.


Bryan LOSTERMAN (REAL B)




C'est un match qui s'annonce a priori fort équilibré entre deux formations qui terminent avec le même nombre de points au classement, mais j'aurais tendance à accorder un petit avantage à l'équipe d'Ère qui, à l'exception du dernier match où elle était privée de plusieurs titulaires partis renforcer la P3, reste sur une impressionnante série de douze matchs sans défaite. Elle est réellement montée en puissance dans cette troisième tranche. En face, Julien Delbecq s'est récemment partagé avec les vacances au ski, et Mathias Gortz est toujours gêné par sa pubalgie. 


Jean-Do VESSIÉ (Templeuve)




Je m'attends à un duel très serré. Qui pourrait bien aller aux tirs au but ! Il y a des ambitions des deux côtés. Un dirigeant enghiennois les avait affirmées en avant-saison. Bernard cache peut-être plus son jeu que Julien, mais le Comité d'Ère veut-il suivre son coach ?

Ce sera un match de Coupe, qui devrait se jouer sur des détails, une phase arrêtée par exemple. À voir qui gérera le mieux la pression.

Le mental est très fort à Ère, peut-être plus qu'à Enghien. Il ne faut pas tenir compte du résultat à Estaimbourg, mais plutôt de la bonne dynamique sur laquelle l'équipe reste. Il y a beaucoup de vitesse devant. En face, c'est surtout de la puissance. 

J'accorderais un léger avantage à Ère, surtout à domicile. Mais attention à un Gortz qui peut faire la différence à lui tout seul, même en ne jouant pas l'intégralité de la rencontre. Pour preuve le match retour, où il est rentré à la mi-temps et où l'équipe a refait son retard...


Gaëtan MULNARD (Union Tournai)




Ce sera, à mon avis, un duel très équilibré. Ces équipes se valent, en effet, dans les différents secteurs. La maîtrise des émotions aura une part prépondérante dans ce match. Il est clair qu'Enghien ambitionne de jouer le tour final à fond, puisque certains joueurs ont été laissés au repos le week-end dernier. Ce que n'a pu faire Ère, puisqu'il fallait sauver l'équipe B. Le buteur de chaque camp sera aussi un élément important à prendre en compte, les deux formations possédant cette perle rare.




mercredi 4 mai 2022

Pommeroeul - Pays Vert B: bis repetita !

 Ces deux formations viennent de se rencontrer lors de la trentième et dernière journée de championnat. Les Villois l'ont emporté (2-1), comme ils l'avaient déjà fait à l'aller (2-4). Une belle affiche entre les troisième et quatrième de P3B pour ouvrir le tour final, deux équipes qui n'ambitionnaient pas une telle réussite au départ...


Benoît BRASSEUR (AS Pommeroeul-Ville):

"Un des trois adversaires que je voulais éviter..."



© laprovince.sudinfo.be


Benoît, comme as-tu réagi à ce tirage au sort ?

Tout en respectant tout le monde, il y a trois adversaires que je voulais éviter: Fontaine, autoritaire deuxième en 3D, la Squadra Mouscron à domicile, et le Pays Vert B qui a déjà une belle équipe, et qui pourra encore la renforcer...

C'est aussi particulier de les recevoir deux semaines de suite...

Les deux oppositions se connaissent bien, c'est sûr. Pour le fun, je regrette de ne pas avoir tiré une formation émanant d'une autre série. Le tour final offre un charme supplémentaire quand il donne l'opportunité de découvrir d'autres horizons et de croiser la route d'un adversaire inconnu.

Vous les avez battus deux fois, jamais deux sans trois ?

Un autre proverbe dit qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué... À l'aller, nous avions eu en face de nous une équipe bien balancée, en place, qui nous a fait souffrir. Lors du retour dimanche, ils ont commis l'erreur de laisser au repos les joueurs à deux cartes, ignorant que les compteurs étaient remis à zéro pour entamer le tour final. Ils peuvent s'en mordre les doigts, cette défaite leur coûtant de ne pouvoir recevoir...

C'est un adversaire qui inspire Maoro Rousseau: deux buts à l'aller, et encore un dimanche...

Maoro a connu un gros creux à l'époque où il a été fort courtisé par d'autres clubs. C'est la première fois qu'il faisiat l'objet d'autant de sollicitations, et il ne savait plus très bien où il en était. Depuis qu'il a fait le choix de rester chez nous, il est libéré, s'est remis au travail sereinement et est de nouveau totalement impliqué dans notre jeu. 

Tu déclarais avant la saison vouloir éviter de reprendre l'ascenseur dans l'autre sens. Finalement, vous pourriez de nouveau monter d'un étage !

La saison est déjà réussie, c'est clair. Tout ce qui nous arrive est du bonus, et on prendra ce qui viendra. On travaille en coulisses pour construire le futur noyau. Si on reste en P3, ce sera pour faire mieux, donc jouer le top 3. Si on monte, on essaiera d'ajouter l'un ou l'autre renfort ciblé à la base existante, pour viser le milieu de classement en P2. Jeudi dernier, le comité a fait un geste fédérateur en transformant les primes de victoire supprimées par le forfait de Quaregnon, en invitant tout le groupe au restaurant. Cela ne peut que renforcer les liens !

Ne penses-tu pas que la jeune équipe athoise pourrait être stressée par l'événement ?

Le Pays Vert viendra avec les quelques renforts que le règlement lui autorisera. Quand ce ne serait qu'un gars, dix fois titulaire en D3, à notre niveau c'est tout de même un fameux renfort ! Mais avec l'expérience qu'il y a chez nous, je ne comprendrais pas que l'on n'aborde pas l'événement avec sérénité. Qui plus est, nous évoluerons à domicile et bénéficierons du soutien de supporters bien en voix !


Dimitri VAN NIEUWENHOVE (CS Pays Vert Ostiches-Ath B): 

"Comme une finale de Coupe..."




Dimitri, ta première réaction concernant ce tirage ?

Elle n'est ni bonne ni mauvaise. Dans un tour final, chaque match est à jouer. Ce n'est pas trop loin, c'est bien (rires).

C'est particulier en venant tout juste de les rencontrer...

Oui, c'est particulier, mais on savait que c'était possible. C'est une équipe qui joue au foot, je suis content, c'est ce qui m'intéressait en priorité. L'affrontement devrait être agréable à regarder.

Pommeroeul vous a battus deux fois...

C'est vrai, mais un match n'est pas l'autre. Chez nous à l'aller, leur victoire ne se discute pas. C'était déjà plus équilibré le week-end dernier. Dimanche, ce sera comme une finale de Coupe, j'espère que les forces vont se décupler...

Il faudra se méfier de Maoro Rousseau, qui vous met trois buts sur les six concédés...

Il n'est pas le seul, il y a de la qualité dans ce noyau. Je pense notamment à Anthony Wattiez, qui évolue en faux 10, et au duo d'entrejeu composé du capitaine Giuseppe Cammarata et de Lucas Secci.

C'est surprenant de les retouver à ce stade. Quand on se souvient que Benoît Brasseur voulait éviter de reprendre l'ascenseur dans l'autre sens...

Un peu comme nous, ils visaient le maintien. La sauce a pris, et l'appétit est venu en mangeant. C'est plus facile quand on est dans une bonne spirale. Je me souviens de certains matchs où les choses ont tourné en notre faveur.

Je me doute que tu ne dévoileras pas vos plans, mais on peut s'attendre à ce que vous bénéficiiez de quelques renforts ?

Le règlement ne nous le permettra pas beaucoup. Nous irons avec le même effectif: nos jeunes et l'un ou l'autre renfort. Maintenant que nous sommes arrivés là, nous allons jouer le coup à fond, mais sans pression sur les épaules, une promotion ne serait que du bonus. Les gamins vont découvrir l'ambiance si particulière d'un tour final. Ils ont déjà connu de chauds derbys, mais un match couperet, c'est encore autre chose. C'est une étape supplémentaire dans leur apprentissage...