jeudi 27 janvier 2022

P2A: La chasse à Luingne!

 Au moment où d'aucuns avaient déjà décrété que le titre était acquis aux hommes de Giovanni Seynhave, ceux-ci ont terminé 2021 sur deux défaites de rang, à la REAL B puis à Anvaing, relançant bien malgré eux le suspense en tête de la série.

En reprenant la compétition à Ère puis face à Templeuve, les Luingnois vont immédiatement replonger dans le grand bain! Leur première place est-elle en danger? Nous avons pris la température auprès des coachs du top 8, qui connaîtra trois affrontements directs ce week-end!


LUINGNE, 36 points, se déplace à Ère




4 questions à Giovanni SEYNHAEVE:

Serez-vous champions? 

Je ne peux répondre que par l'affirmative, même si ce sera très difficile. Mais j'ai confiance en mon groupe et je pense qu'on peut le faire.

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre? 

Ère est à neuf points. Imaginons, même si je préfère ne pas y penser, qu'ils nous battent dimanche, ils reviendraient à six longueurs. Il resterait treize matchs, ce qui est énorme! Je dirais donc que toutes les équipes de la colonne de gauche gardent leurs chances, même si forcément ce sera plus compliqué pour celles qui ont du retard.

Qui vois-tu comme votre principal rival ? 

Je vois surtout deux clubs, même si je peux évidemment me tromper. C'est Templeuve et Estaimbourg que je crains le plus.

Ère, Templeuve, Enghien, fameux programme pour reprendre! Dans quel état d'esprit après le 0/6 et cette longue trêve?

Notre programme est effectivement fort chargé, mais s'il faut choisir je préfère l'avoir maintenant plutôt qu'en fin de saison. À nous d'être costauds. Concernant la fin du premier tour, nos défaites ont fait beaucoup parler, surtout compte tenu de l'invincibilité prolongée qui les a précédées. Certains ont évoqué une perte de vitesse. Si ces deux revers avaient été répartis sur les 16 matchs, nous n'aurions pas entendu toutes ces critiques. Ca fait partie du jeu, à nous d'être forts dans les têtes pour passer au-dessus. La trêve est tombée au bon moment pour nous, afin d'enrayer ce début de série négative. 

Je suis très confiant pour la reprise. La coupure a fait du bien mentalement, et nous avons continué à nous entraîner régulièrement, avec une vingtaine de présences à chaque séance! Nos matchs amicaux ont livré des enseignements intéressants. Contre la Squadra notamment (7-2). Et ce samedi à Moorsele, 3e en P2 flamande, nous avons été très solides (0-2). Je sens que j'ai un groupe hyper concentré pour aller au bout. Tout le monde est concerné, et je vais encore me gratter la tête et perdre quelques cheveux, mais ce sont des choix de luxe; je ferai des déçus, c'est inévitable.


OBIGIES, 32 points, se déplace à Templeuve




4 questions à Fabien DELBEEKE:

Luingne sera-t-il champion? 

Oui, car je pense que c'est un bloc-équipe avec pas mal de qualités individuelles, et un effectif plus large que la plupart de leurs rivaux. Le blocus et les examens auraient pu leur poser des soucis; dans ce sens, le report lié a pandémie a plutôt servi leurs intérêts. Et n'oublions pas qu'ils ont encore des jokers.

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre? 

Je pense que les huit équipes de la colonne de gauche ont encore leurs chances. Je ne tenais pas le même discours après notre courte défaite à Luingne (1-0), mais leur double revers a resserré les écarts et remis un peu de suspense

Qui vois-tu comme le principal rival des Mouscronnois? 

Anvaing me semble bien armé pour les embêter et les titiller. Les autres seront là aussi, une surprise n'est pas à exclure, mais il faudra faire preuve de régularité et ne rien lâcher.

Vous êtes actuellement la meilleure équipe à domicile, c'est plus difficile à l'extérieur. Et avec la refonte du calendrier, vous reprenez sur trois déplacements (Templeuve, Herseaux, REAL B). Que t'inspire ce programme?

Le constat est là, même si on aborde les matchs à l'extérieur de la même façon. Nous négocierons ce triple déplacement avec l'optique de prendre un maximum de points, et en tout cas d'éviter les faux-pas, pour ne pas être distancés et prendre un coup au moral.


ANVAING, 31 points, reçoit la REAL B




4 questions à Michaël BROWAEYS:

Luingne sera-t-il champion?

Oui, sur papier, ils ont le meilleur effectif de la série. Et ce ne serait que logique eu égard à leur première partie de saison. Bien sûr dans un coin de ma tête, j'espère encore qu'ils puissent trébucher. L'arrêt prolongé peut avoir des conséquences positives comme négatives. À Ère et contre Templeuve, ils ont quand même deux chaudes batailles à livrer en guise de reprise.

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre?

Je dirais quatre ou cinq, celles qui comptent au moins 29 points. Templeuve aussi. En fait, tout dépendra de la première quinzaine.

Qui vois-tu comme le principal rival des Mouscronnois?

Obigies, c'est l'équipe la plus proche, et elle s'est jusqu'à présent montrée régulière.

Vous avez terminé 2021 en boulet de canon (15/15) et aborderez la revanche avec la REAL (défaite 5-3) en position d'embuscade. Crois-tu Ère capable de battre Luingne et de relancer complètement le championnat?

Ce sera du 50/50 selon moi. Il faut voir comment les deux formations ont géré la trêve, ainsi que les conditions climatiques à venir. Un terrain lourd pourrait contrarier les visées des Mouscronnois. Dans un grand jour, Ère peut battre tout le monde. La preuve, ils sont toujours dans le parcours en Coupe du Hainaut (quarts de finale).


ESTAIMBOURG, 29 points, reçoit Isières




4 questions à Corentin DOUTRELUNGNE:

Luingne sera-t-il champion? 

Oui.

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre? 

Les huit peuvent encore y prétendre. Neuf points, avec toutes les confrontations qui doivent encore avoir lieu, ça peut aller vite.

Qui vois-tu comme le principal rival des Mouscronnois? 

Je dirais Obigies, qui est pour moi l'équipe la plus complète.

La réception d'Isières, c'est un match décisif pour le tour final, ou pour se lancer à la poursuite de Luingne? 

J'y vois surtout un affrontement décisif pour le tour final. Un résultat positif permettrait de lancer au mieux le deuxième tour, et enchaîner les matchs avec le meilleur état d'esprit possible.


ENGHIEN, 29 points, reçoit Esplechin




4 questions à Bernard LÉNELLE:

Luingne sera-t-il champion? 

Oui, sans aucun souci. Ils ont le staff, les infrastructures et les compétences pour jouer la tête l'an prochain en P1!

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre?

Aucune à part Luingne! Le leader a connu un petit passage à vide, mais perd très peu de points à domicile. Les poursuivants vont se manger entre eux. On enregistre d'ailleurs un grand nombre de matchs nuls.

Qui vois-tu dès lors terminer dauphin des Mouscronnois?

C'est fort difficile. Il y a Anvaing, Templeuve qui serait là aussi si leur début de saison avait été meilleur. Je vais me risquer à dire Isières, qui peut compter dans son noyau étoffé sur des joueurs capables de performer sur des terrains plus lourds. 

En recevant Esplechin, c'est vous qui avez sur papier la tâche la plus abordable pour reprendre. De quoi vous rapprocher davantage encore de la tête du classement?

C'est le match piège par excellence. Je respecte tous les adversaires, et m'efforce d'insuffler cette mentalité à mes joueurs. J'ai la chance de disposer avec Mathias Gortz et Julien Delbecq de deux attaquants parmi les meilleurs de la série, mais ils entament leur suspension de trois matchs. Ces absences ne nous empêcheront cependant pas de viser la victoire car avec des nuls, on n'avance pas...


ISIÈRES, 29 points, se déplace à Estaimbourg




4 questions à Johan DEVOS:

Luingne sera-t-il champion? 

Pour moi, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, malgré leur passage à vide de décembre. Ils seront leur principal adversaire!

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre? 

Après les avoir toutes affrontées lors du premier tour, je dirais une seule...

Qui vois-tu comme le principal rival des Mouscronnois? 

Anvaing, qui possède une équipe bien équilibrée, et qui donne du fil à retordre à tous, même à des cercles de P1.

Vous avez terminé 2021 sur un beau nul à Templeuve (1-1). Prêts maintenant à aller venger la défaite de l'aller à Estaimbourg?

Nous allons évidemment tout faire pour venger l'affront de l'aller, d'autant que c'est notre seule défaite à domicile depuis mon arrivée à Isières. Mais aller gagner à Estaimbourg n'est jamais une mince affaire. Qui plus est, avec les défections qui déciment mon noyau (suspensions, Covid, examens, ski...), nous devrons livrer le match parfait... 


TEMPLEUVE, 28 points, reçoit Obigies




4 questions à Jean-Do VESSIÉ:

Luingne sera-t-il champion? 

Oui.

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre? 

Trois, avec Obigies et Anvaing s'ils poursuivent sur la même dynamique.

Qui vois-tu comme le principal rival des Mouscronnois?

Anvaing, au vu de ses derniers résultats, face à Isières et Luingne en décembre, et dernièrement face à Beloeil et Péruwelz en amicaux. 

Un nul face à Isières pour terminer 2021, un nul à Obigies à l'aller (2-2). Cette fois, vous ne pouvez plus vous contenter d'un partage avant d'aller à Luingne?

C'est clair, on ne peut plus gaspiller en route, mais j'ai des doutes, au vu de l'implication très moyenne de certains pendant cette longue trêve. Je ne suis pas très optimiste, même si je sais mon groupe capable de me surprendre positivement. Il n'empêche que pour travailler une base solide, c'est très compliqué vu la fréquentation loin d'être optimale et le manque d'assiduité. Qui plus est, Mathias Catteau se plaint du genou et devra passer une IRM. En plus des blessés déjà nombreux, c'est une fameuse tuile!


ÈRE, 27 points, reçoit Luingne




4 questions à Julien COLLIE:

Luingne sera-t-il champion? 

Oui, cette équipe a tout pour l'être.

Combien d'équipes peuvent encore prétendre au titre? 

Obigies est bien placé et fait preuve d'une remarquable régularité. Anvaing revient très bien. On a encore Enghien, Templeuve et Estaimbourg qui sont là, et bien malin qui pourrait dire qui finira derrière Luingne; le mois de février sera crucial.

Qui vois-tu comme le principal rival des Mouscronnois? 

Je vois Estaimbourg, bien équilibré et bien armé, quel que soit l'état des terrains.

Recevoir le leader après une longue interruption, c'est la reprise idéale? Vous les avez fait trembler à l'aller (2-2), prêts à relancer définitivement la course au titre?

Oui, je suis très content de reprendre face au leader, il ne faudra absolument pas motiver les mecs. Nous avons quelques cas Covid, mais notre premier objectif sera quand même de nous rapprocher à six points. Hélas, la situation sanitaire risque de tronquer le championnat. Il y a des formations décimées pour qui ça risque d'être compliqué. Quatre ou cinq absences pèsent plus dans un noyau de provinciales qu'à des niveaux supérieurs. 


L'avis de Côté Coach




Comme les coachs interrogés, qui nous ont paru sincères dans leurs pronostics, il nous semble également que si Luingne passe sans casse l'écueil d'Ère et de Templeuve, il ira au bout. Dans le cas contraire, il est vrai que le stress pourrait s'installer. Quand beaucoup à l'heure de la sélection craignent de recommencer en étant trop justes qualitativement et quantitativement, Giovanni Seynhaeve se torture l'esprit en pensant aux choix qu'il va devoir faire. On entend souvent des réserves sur leur capacité à performer sur des terrains lourds, mais avec des Delecluse, Devos, Lefebvre, Reheul, Tambour, Vercruysse entre autres, ils ont aussi du gabarit et de la puissance dans toutes leurs lignes!

Même si mathématiquement tout reste possible et que la mécanique luingnoise peut s'enrayer, nous pensons que le suspense vaudra surtout pour le podium et la qualification au tour final. Cinq unités seulement séparent Obigies et Ère, soit sept équipes pour quatre places, à moins qu'une équipe de la colonne de droite ne nous sorte une troisième tranche du tonnerre! Chaque dimanche, la bataille fera rage pour atteindre la cinquantaine de points généralement synonyme de récompense. Nous suivrons ça très attentivement, avec beaucoup d'intérêt et de plaisir!

Fred Debaisieux: "Ouf, la reprise!"

 Monceau - Molenbaix, Beloeil - Péruwelz, Le Roeulx - Hornu, trois affrontements impliquant les six premiers, c'est tout simplement un programme royal qui attend la reprise en P1! Dans un contexte très particulier d'après fêtes et un arrêt inhabituellement long, une refonte du calendrier et une crise sanitaire qui continue d'impacter les noyaux.

Nous avons pris la température du côté de Molenbaix, où Fred Debaisieux prépare un périlleux déplacement en bord de Sambre. Le coach cellois envisage aussi pour nous le premier derby Wapi de 2022.




Fred, après une trêve de six semaines, voilà directement un sommet à votre programme avec ce déplacement à Monceau. Comment l'appréhendes-tu?

Quand nous avons pris connaissance de la nouvelle planification du calendrier, nous avons d'abord ressenti de l'incompréhension. Terminer la deuxième tranche avant d'attaquer la troisième, rien de plus logique. Mais pourquoi ne pas reprendre la compétition là où on l'a laissée, à savoir à la dix-septième journée? C'est une question d'équité, notamment par rapport aux suspendus qui louperont un autre match que celui initialement prévu...




Ceci dit, nous sommes tous enchantés de retrouver la compétition. Les amicaux ne contribuent pas suffisamment à garder la mobilisation et l'émulation d'un groupe. Ce mardi, nous nous sommes rendus à Avelgem (2-2), mais je ne vois franchement aucun enseignement à retirer de cet affrontement. C'est donc une très bonne chose de reprendre le championnat. Nous serons directement dans le vif du sujet. C'est le scénario rêvé, dans le sens où l'approche et la préparation sont sans doute plus faciles que face à un opposant de moindre acabit où nous devrions faire le jeu avec un inévitable manque de rythme. 

L'occasion nous est donc donnée d'aller affronter le grand favori de la série, qui va doublement nous attendre: d'abord pour venger la lourde défaite de l'aller (4-0), ensuite parce que nous partageons la première place. Une double motivation encore facilitée par le fait de jouer à la maison.

Comme votre hôte du jour, vous avez terminé 2021 sur une note moyenne, à savoir un nul. Doit-on en conclure que la trêve est tombée au bon moment pour vous?

Peut-être, même si prendre un point à Solre, l'équipe en forme à l'époque, était plutôt un bon résultat. Sur un terrain lourd qui ne nous favorisait pas spécialement. Si les Solréziens restent sur la même dynamique, ils seront en course pour la deuxième tranche, même si leur programme est chargé. 

De leur côté, les Moncellois ont dû cravacher pour arracher le point du partage face à Gilly, un adversaire difficile à manier et jamais évident à affronter, a fortiori en derby.

Comment les deux équipes vont-elles digérer cette longue période sans compétition? Tous les coachs se posent des questions sur le niveau physique et mental de leurs troupes. Il y a des doutes sur tous les paramètres...




Pendant que vous en découdrez à Charleroi, le troisième co-leader, Beloeil, recevra Péruwelz, quatrième à trois unités. Quel est le résultat qui vous arrangerait le plus?

Ce n'est pas dans mes habitudes de tabler sur les résultats des autres rencontres. Je préfère me focaliser pleinement sur mon équipe. Si on peut aller chercher quelque chose à Monceau, cela signiferait que nous avons bien repris, et nous ferions d'office une bonne opération. Comme le vainqueur éventuel du duel qui opposera Le Roeulx à Hornu. En ce qui nous concerne, quel que soit le résultat dimanche, nous devrons nous reconcentrer aussitôt, car la suite du programme nous verra affronter successivement Le Roeulx, Beloeil et Ransart!

Quel regard portes-tu sur le derby?

Seb (Terlin) n'a pas oublié la grosse déception du match aller (victoire de Péruwelz 2-0). Son équipe n'avait pas répondu à l'attente, sur le plan athlétique, absente dans les duels, comme dans le contenu. Le coach va s'appuyer là-dessus dans son discours de la semaine et à la théorie. Remettre les points sur les i, c'est l'axe sur lequel il va se reposer. Les joueurs auront pour leur part à coeur de prouver leur vraie valeur. Dans un derby sans doute très engagé, cet élément motivateur peut constituer un plus. 



Pour le reste, les deux effectifs se connaissent tellement bien, difficile de surprendre l'adversaire. L'avenir nous dira si Kévin Maléon, le transfuge offensif des Beloeillois, sera le buteur attendu. S'il parvient à se faire directement à notre compétition et à trouver rapidement le chemin des filets, son apport pourrait être déterminant.

De son côté, Jonathan Krys dont les hommes ont terminé 2021 sur une victoire en... derby à Antoing invitera simplement ses hommes à bien reprendre et pourra s'appuyer sur une bonne série face au voisin. Sans pression supplémentaire.




Coup d'envoi dimanche 15h. Au sifflet, Nicolas Bughin

mercredi 26 janvier 2022

P3A: Trois hommes pour un titre!

 Tout le monde s'accorde à dire que le futur champion de P3A se trouve sur le podium actuel. La Montkainoise et Béclers comptent 10 points de retard sur les leaders et batailleront avec leurs proches poursuivants pour une qualification au tour final.

L'ajournement dû à la situation sanitaire nout vaut d'avoir immédiatement droit à un affrontement direct, la Squadra Mouscron (35 points) recevant Néchin (37 points), duel au sommet que l'équipe B du Pays Blanc (37 également) suivra attentivement. À l'approche de cette relance attendue, nous avons posé quelques questions aux trois coachs impliqués dans cette course aux lauriers.

Côté Coach: Quel poucentage de chances vous donnez-vous d'être champions?

Steve Artisien (Pays Blanc B): Ce pourcentage a sans doute augmenté un peu du fait de notre victoire à Mouscron, qui nous offre un léger avantage dans cette série compliquée. Je dirais 55 à 60%.

Giovanni Huin (Néchin): C'est une question piège! Notre objectif initial était le top 5. Je n'ai pas envie maintenant de passer pour un prétentieux, même si mon équipe est très compétitive. Si on retrouve la bonne carburation tout de suite, on peut rêver du titre, mais il y a tant de facteurs qui entrent en jeu...

Xavier Lemmens (Squadra): Je vais la jouer tactique: 33%. (sourire). Je crois en effet que les trois clubs ont des chances égales...

Côté Coach: Une bonne raison de penser que vous pouvez l'être?

Steve: Je dispose d'une équipe qui se connaît depuis des années; et tout le monde veut être champion avant de se quitter...

Giovanni: J'ai un groupe très réceptif, qui a faim et qui veut aller au bout...

Xavier: On n'a pas encore joué avec notre noyau complet et ce sont des joueurs importants qui étaient absents. La trêve nous a permis d'en récupérer quelques-uns. Nous espérons aussi un retour rapide du beau temps pour la qualité des terrains.

Côté Coach: Et a contrario, ce qui pourrait vous empêcher de l'être?

Steve: Un excès de confiance dans le chef de certains qui ont souvent tendance à croire qu'ils n'auront qu'à paraître pour vaincre. Ainsi que la longueur de cette coupure, qui peut faire mal, notamment pour des organismes plus âgés. Je crains aussi que tous n'aient pas mis le même sérieux dans l'entretien de leur condition physique, ce qui n'était déjà pas notre point fort...

Giovanni: Tout simplement que la Squadra et le Pays Blanc soient plus réguliers que nous!

Xavier: L'étroitesse de notre noyau, comparé à nos rivaux. À certaines positions, les absents sont plus difficiles à remplacer.

Côté Coach: Votre principal rival selon vous?

Steve: Comme je l'ai déjà dit, Néchin m'a épaté à l'aller. C'est le seul adversaire qui nous a pris ainsi à la gorge. Et il m'est revenu qu'ils s'étaient bien entraînés pendant la trêve...

Giovanni: C'est la Squadra qui m'a laissé la plus forte impression, dans le jeu, la mobilité... Mais le Pays Blanc est en tête, grâce à son expérience et sa régularité.

Xavier: Le groupe de Néchin est très stable et solide. Ils ne marquent peut-être pas autant, mais encaissent très peu. Le Pays Blanc a l'avantage d'un noyau large et expérimenté, avec le luxe quand c'est nécessaire de pouvoir aller chercher du renfort en P1. Ils ont donc tout pour être champions... 

Côté Coach: Combien de points faudra-t-il pour décrocher le titre?

Steve: Je pense qu'il faudra gagner 11 à 12 matchs sur les 14 qui restent.

Giovanni: Je dirais qu'il sera nécessaire d'ajouter entre 27 et 30 points à notre compteur actuel.

Xavier: Autant et peut-être même plus qu'au premier tour!

Côté Coach: Des individualités qui t'ont davantage marqué chez vos adversaires directs?

Steve: À Néchin, c'est l'ensemble qui est solide  et qui met de l'impact physique, avec l'envie constante d'aller vers l'avant. Du côté de la Squadra, Cyriac Vancauwenberghe a fait un gros premier tour et peut certainement envisager son avenir plus haut.

Giovanni: Le collectif de la Squadra avec ses mouvements, son jeu sans ballon. Tactiquement, c'est très au point. Voilà pourquoi si je dois citer quelqu'un, j'opterais pour leur chef d'orchestre, Xavier Lemmens, un très bon entraîneur! 

Xavier: Concernant le Pays Blanc, Thomas Boucart, descendu de P1 comme Huyzentruit et Ciot, très bons aussi, a fait la différence contre nous. Delannoy a gardé son sens du but. J'apprécie aussi Florian Carbonnelle, qu'ils ont pu se permettre de laisser sur le banc. À Néchin, j'ai apprécié Valentin Allard qui incarne leur solidité défensive, et Mehdi Deconinck devant, pour sa vivacité et ses qualités de dribbleur. Il y a également Lionel Vanleynseele, que je connais bien.

Côté Coach: Au-delà des affrontements directs, y a-t-il des rendez-vous dont tu te méfies particulièrement?

Steve: Nous devons encore aller à Ellezelles, et c'est très difficile de les affronter sur leur terrain. Ce ne sera pas évident d'aller à Bléharies non plus. Heureusement, nous avons su éviter l'écueil de Béclers, un autre déplacement toujours compliqué.

Giovanni: Béclers d'abord, où Philippe Breyne ne laisse rien au hasard, chapeau à lui! La Montkainoise, Rongy. Mais tous les adversaires méritent notre respect. Même à l'Union B, notre gardien Jordy Lherbier a dû s'employer à plusieurs reprises pendant 20 minutes, preuve qu'il ne faut snober personne. Ce n'est pas dans ce genre de match qu'on gagne un championnat, mais c'est là qu'on peut le perdre...

Xavier: Tous les matchs sont à jouer, mais je pense d'abord à Ellezelles dont le trio d'entrejeu, Diatta-Neukermans-Dewulf nous a fait mal à l'aller. À Tournai B, qui constitue toujours une inconnue. À Rongy et Béclers naturellement. Philippe Breyne, qui a été mon entraîneur à Lauwe, organise sa stratégie en fonction de l'adversaire et je n'aime pas jouer contre eux, surtout sur leur petit terrain qu'ils savent exploiter à merveille.


Nous avons ensuite brièvement abordé la rencontre de ce dimanche 15h, qui sera confiée à M. Blondiau:




Steve, vous avez été sèchement défaits à Néchin (4-1), et pris une éclatante revanche à Mouscron (0-5). Doit-on en conclure que tu vois les Néchinois émerger? 

Pas nécessairement, non. La Squadra est plus forte techniquement, que nous aussi sans doute, mais ils veulent toujours aller marquer et se découvrent facilement; c'est leur point faible, que nous avons su exploiter. Et Néchin aime repartir très vite en contre, avec Rodolphe Alais notamment. 


© Christelle Luyten-Gobert

Giovanni, après la courte défaite de l'aller (0-1), prêts pour la revanche?

Nous avions été battus ce jour-là par plus forts que nous. La Squadra reste à mes yeux la plus belle équipe rencontrée lors de ce premier tour. Par la suite, nous avons connu une excellente série. On va se déplacer à Mouscron avec nos armes. Sans Georges Lecoustre, c'est dommage, mais nous devrions récupérer Lionel Vanleynseele, qui manque bien sûr de rythme mais qui m'a déjà bien plu lors des deux amicaux qu'il vient de disputer. De toute manière, c'est une remise en route pour tout le monde, et l'inconnue est grande: retrouverons-nous tout de suite la bonne carburation? Nous avons bien travaillé pendant la trêve, nous sommes donc en droit de l'espérer. 




Xavier, avez-vous pu digérer la déception du 0-5 qui a tristement clôturé la première phase de compétition?

Nous avons reçu une fameuse gifle, il faut l'avouer, mais ça fait plus d'un mois maintenant, c'est assez pour digérer. Nous devons oublier cette déconvenue, qui a eu le mérite de nous ramener les pieds sur terre, et regarder devant nous. Ce match contre Néchin est très important, et la victoire impérative si nous voulons rester dans la course. Nous marquons plus facilement, surtout avec le retour d'Adriano (Greco), mais ils sont plus solides devant leur but, et malheureusement le Covid et les blessures vont encore amoindrir mon groupe.


samedi 22 janvier 2022

Le coaching de A à Z

 Petit exercice de style en attendant la reprise de la compétition, nous vous proposons un abécédaire du coaching, basé sur les leçons apprises de notre écolage et de notre expérience personnelle, et illustré par des citations de maîtres en la matière. Un relevé forcément subjectif et incomplet, le choix étant fort large pour certaines initiales, beaucoup plus étriqué pour d'autres... On pourra ainsi s'étonner de ne pas retrouver des notions telles que l'expérience, l'ambition, l'autorité, le fair-play, la confiance ou la psychologie, mais elles seront incluses dans d'autres entrées.


ADAPTABILITÉ

Chaque entraîneur doit être prêt à faire face à toutes les situations (Antonio Conte)

Entraîner, c'est s'adapter! Aux joueurs mis à sa disposition d'abord. Dans le travail hebdomadaire ensuite, où il n'est pas rare que des indisponibilités soient annoncées en dernière minute. Une séance est prévue pour 16 joueurs de champ et deux gardiens, et à 18h30, vous vous retrouvez à 13+1, il faut savoir rebondir, désigner un homme neutre pour les oppositions et deux petits buts pour l'équipe qui défend. Ou encore, vous prévoyez des ateliers par deux et vous vous retrouvez à un nombre impair...

Cette capacité à réagir dans l'urgence peut également s'appliquer à la compétition. Une carte rouge - du gardien particulièrement -, un changement tactique adverse, il faut pouvoir trouver la parade le plus rapidement et le plus efficacement possible.


BANC

Ceux qui passent du temps avec les remplaçants ont tout compris (Claude Leroy)

La force d'une chaîne dépend de son maillon le plus faible. Dans le même ordre d'idées, on peut affirmer que la force d'un groupe dépend de la qualité et de la progression du joueur au plus faible temps de jeu. Le moment viendra toujours où on aura besoin de tout le monde, et si tous les éléments composant le noyau parviennent à prester avec un impact similaire sur la qualité du jeu, le coach a toutes les chances d'avoir un banc compétitif. Pour ce faire, sa tâche sera de concerner l'intégralité du groupe et d'entretenir la motivation des gars qui ne figurent pas dans le onze de base. L'établissement d'un plan B et la possibilité de changements gagnants sont à ce prix. Un petit mot bienveillant pour les réservistes lors du briefing d'avant-match sera dès lors le bienvenu.




COMMUNICATION

J'aime m'appuyer sur ce que les joueurs disent (Didier Deschamps)

Motivateur, sélectionneur, coach mental, préparateur, les missions incombant à l'entraîneur sont nombreuses et exigent de trouver les mots justes. La causerie d'avant-match, les réglages à la mi-temps prennent d'autant plus d'importance qu'on n'a pas comme dans d'autres sports la possibilité de temps morts pour recadrer. Le débriefing du match est un passage obligé de la semaine. Le coach y jouera un rôle de modérateur, ne survalorisant pas les victoires et ne noircissant pas le tableau dans la défaite. Il saura aussi se mettre à l'écoute de ses joueurs. Ceux-ci apprécieront le cas échéant que leur mentor soit capable de faire son auto-critique et ne rejette pas la responsabilité intégrale d'un échec sur leurs épaules.




DISTANCE (juste)

La première tâche, difficile mais capitale, est de rester proche des joueurs, tout en leur montrant qu'on reste le boss (Carlo Ancelotti)

Au niveau provincial plus qu'ailleurs sans doute, le coach est souvent fort impliqué dans la vie de groupe et proche de ses joueurs. Sur ce plan, il convient de trouver un juste équilibre, en gardant une certaine distance: complice, mais pas trop. L'entraîneur doit assumer son statut, différent de celui de ses hommes. Il peut être intéressant de constituer un petit comité de joueurs cadres qui serviront de relais entre le groupe et le coach, au même titre que le T2.




EXPERTISE

Votre première forme de crédibilité est votre qualité de spécialiste footballistique (Gérard Houllier)

Qu'il s'agisse de tactique ou de préparation physique, tout coach qui se respecte se doit de maîtriser son sujet. Cette habileté technique viendra avec l'expérience - on apprend de ses erreurs! -, mais peut aussi être affinée grâce à la formation dispensée entre autres par la Fédération. Être au fait des différents systèmes de jeu; planifier les zones de travail et d'intensité physique, déterminer les surfaces adéquates en fonction de l'objectif et du nombre de joueurs, respecter les temps de récupération qui s'imposent, autant de compétences qui ne s'improvisent pas.




FEELING

Il y a parfois une forme d'instinct. Une sensation inexplicable qui vous fait agir de telle ou telle sorte (Ottmar Hitzfeld)

Pour sentir la tonalité à donner aux séances de la semaine, définir l'approche tactique d'un match, choisir entre deux candidats au même poste, faire les bons changements, il s'agit de sentir les choses et de faire confiance à son intuition. Pour ce qui est du côté humain des relations en jeu dans le système "équipe", on parlera de psychologie ou d'intelligence émotionnelle. Des capacités d'empathie seront utiles.




GROUPE

Les meilleures équipes sont celles où un lien profond existe entre les joueurs (Sir Alex Ferguson)

Quand un groupe marche main dans la main, le succès arrive plus facilement (Diego Simeone)

On entend souvent parler, à propos de groupes où le lien est fort, de famille. Cette étiquette n'est pas exagérée. Lorsqu'on travaille dur ensemble, que l'on partage un vestiaire, que l'on vit des émotions communes, que l'on gagne et que l'on perd ensemble, de solides accointances naissent d'elles-mêmes. Les stages d'avant-saison, les soupers, les activités de team-building renforceront ce sentiment d'appartenance: c'est la vie de groupe.





HUMILITÉ

Face à l'échec, persiste; devant la victoire, sois humble... (Pep Guardiola)

Un bon entraîneur sans bons joueurs ne réussira rien de grand (Fabio Capello)

De Claudio Ranieri à Jurgen Klopp, les plus grands coachs évoquent cette vertu de l'humilité (Je suis un gars normal de la Forêt Noire, et je ne me compare pas aux génies, a déclaré le coach allemand). Ne pas se gonfler du col et s'enflammer en cas de succès, garder courage et espoir dans les périodes de vaches maigres, et ne jamais oublier que le coach est totalement dépendant de ses joueurs qui sont les vrais acteurs de terrain. 


INNOVER

Mon expérience est d'écouter, de voir, de ressentir, puis de réfléchir à ce que vous changez (Jurgen Klopp)

Créer du neuf s'impose particulièrement lorsqu'on vit un cycle prolongé dans le même club. Déjà au cours d'une seule saison qui dure tout de même 10 mois, il est important que les joueurs ne ressentent pas de lassitude à toujours répéter les mêmes exercices. Le coach doit faire preuve de créativité et rester en permanence en recherche et à l'affût de nouvelles idées.



JEU

Trop souvent un entraîneur a tendance à ne s'adresser qu'à l'adulte, avec des injonctions de performance, de victoire, de réflexion, au détriment de l'enfant qui joue pour le plaisir, dans l'instant présent (Arsène Wenger)

Le terme même de joueur contient en lui-même la dimension ludique attendue de la pratique du football (The beautiful game). Les paramètres physiques, techniques et tactiques peuvent être pris en compte dans les activités de jeu. Le plaisir et la joie donnent du coeur à l'ouvrage, et cela rejaillira sur les prestations. Qui plus est, l'entraînement sous forme de jeu est sérieux et efficace: des intermittents 3 contre 3 avec 2 gardiens, par exemple, permettent de travailler avec une intensité qui se rapproche du rythme d'un match.




KILOS

Très tôt je pensais à tout ça, l'organisation et en l'occurrence, l'importance du régime alimentaire (Sir Alex Ferguson)

Surveiller le poids ou le pourcentage de masse grasse de ses joueurs, voilà qui peut suprendre au niveau provincial, où la diététique n'a pas (encore?) vraiment droit de cité; et cependant, quelques conseils de base pourraient aisément être donnés, notamment pour l'alimentation les veilles et jours de match. Nous avons expérimenté ce genre de contrôle lors d'un stage d'avant-saison avec une de nos équipes, et nous pouvons dire que les joueurs étaient très réceptifs! Quelques heures de cours sont dispensées à cet effet dans le cursus de formation de l'Union Belge. Les entraîneurs qui n'y ont pas été préparés peuvent toujours faire appel à un(e) diététicienne ou un(e) coach en nutrition. 




LEADERSHIP

Une grande partie du leadership consiste à extraire ces 5% supplémentaires de performance que les individus ne savaient pas qu'ils possédaient (Sir Alex Ferguson)

Le coach se doit d'être un leader et de susciter du leadership parmi les cadres de son groupe. Ce rôle de guide exige de sa part de l'exemplarité. C'est lui qui devra inspirer les joueurs et leur insuffler l'envie de donner le meilleur d'eux-mêmes. Joueur comme entraîneur, on ne s'improvise pas leader, on l'est naturellement. Nous avons consacré un article à ce thème sur ce blog.




MENTALITÉ

J'ai toujours pensé que le football ne "naissait" pas dans les pieds, mais dans la tête (Arrigo Sacchi)

Par rapport à d'autres paramètres que l'on ne maîtrise pas pleinement, en voilà un sur lequel il importe d'être intransigeant. L'envie doit être constante dans le chef des joueurs.

Le coach sera avisé de prendre cette dimension en compte dans la phase de recrutement, en veillant à ce que ses transferts potentiels aient la mentalité adéquate. L'état d'esprit dans un sport collectif est une clé du succès, celle qui contribuera par exemple à faire les efforts pour l'autre, ou à redresser une situation compromise.


NOYAU

Quand on construit une maison, on ne commence pas par le toit (Ronald Koeman)

Équilibre, complémentarité, polyvalence, autant de finalités qui seront poursuivies dans la constitution du noyau. Y compter trop de joueurs aux profils similaires ne pourra amener que des problèmes de sélection. Une répartition rationnelle entre éléments à vocations défensive et offensive, ainsi qu'entre les trois lignes de jeu, est recommandable, sachant que la stabilité est surtout de mise en défense, et que les changements en cours de match concernent essentiellement les offensifs, notamment sur les flancs. Un bon second gardien, qui accepte ce statut, est d'un secours précieux.


OBJECTIFS

Personne ne doit se fixer d'objectif à long terme. L'objectif est toujours le prochain match (Diego Simeone)

Développer une vraie culture de la progression est essentiel pour réussir (Carlo Ancelotti)

Il faut se méfier de proclamer des objectifs trop élevés en avant-saison, ce qui n'a aucun intérêt et pourrait passer pour de l'arrogance aux yeux des observateurs. Par contre, dans l'intimité du vestiaire, il sera constructif de s'en fixer à court et moyen terme, sous la forme d'un plan d'action découpé en étapes. Le coach est d'ailleurs la plupart du temps dans l'anticipation du lendemain. Pour éviter la stagnation voire le recul, il convient de se convaincre qu'on peut toujours faire mieux et maintenir la volonté de progresser.


PASSION

Le football a toujours été dans mon sang; c'est plus qu'une simple occupation (David Moyes)

Le coaching est une vocation qui ne peut se vivre et durer qu'avec 100% d'enthousiasme. Il en faut en effet pour surmonter les déceptions, faire face aux critiques et aux contestations des mécontents, savoir rebondir en cas d'échec et traverser les spirales négatives. Cela s'appelle avoir le feu sacré.




QUESTIONNEMENT

Le football est divers. Personne n'en détient la vérité (Diego Simeone)

Savoir remettre ses convictions en question, solliciter l'avis de ses adjoints, demander celui des joueurs qui ressentent les choses différemment sur le terrain, autant de précautions opportunes au moment de prendre ses décisions. On a coutume de dire que ce sont les joueurs qui gagnent et le coach qui perd. Le vestiaire appréciera en tout cas que son mentor sache se remettre en question, admettre une erreur, en prenant toutefois garde de ne pas instiller le doute dans leur esprit.




RESPECT

C'est à travers le respect et la confiance que l'autorité doit émerger (Carlo Ancelotti)

Valeur fondamentale dans le sport comme dans la vie, le respect doit aller dans les deux sens. La première règle dans le vestiaire, c'est le respect, sous toutes ses formes. Un titulaire qui manifeste sa mauvaise humeur lors d'un remplacement ne manque pas seulement de respect à l'égard du staff, mais également à l'égard de ses équipiers réservistes. Dans l'autre sens, les joueurs ne sont pas des pions dont on dispose à sa guise, mais des êtres humains qui apprécieront de sentir que leur coach les traite comme des personnes dignes de considération.




STAFF

Je pense que le choix d'un assistant est très difficile. On doit être complémentaires. Il ne doit pas avoir la même personnalité que vous, au contraire (Louis Van Gaal)

Aussi compétent soit-il, un coach a besoin d'être bien entouré pour réussir: un adjoint pour le seconder dans sa mission et assurer un lien plus souple avec le groupe de joueurs; un entraîneur de gardiens, une fonction bien spécifique et réellement indispensable; sans oublier le délégué qui sera d'une aide précieuse pour toute une série de tâches. Ce travail d'équipe permettra de mieux gérer l'ensemble des critères à prendre en compte.




TRAVAIL

C'est dans ma nature de travailler comme si tu allais être au club pour ta vie, pour toujours (Mauricio Pocchetino)

Je ne connais qu'une seule voie: travailler dur (Roberto Mancini)

Planifier la préparation avec son lot de matchs amicaux, concevoir deux à trois séances chaque semaine, avec leurs dimensions physiques, techniques, ludiques et tactiques, envisager la sélection avec ses adjoints, analyser l'adversaire - tous ne s'en soucient pas de la même manière -, prendre des notes collectives et individuelles - indispensable pour le cas où un joueur souhaite faire le point, voire demander des comptes sur sa non-sélection ou sa non-titularisation, préparer les débriefings, ce ne sont pas les tâches qui manquent pour les coachs. Aux niveaux inférieurs de notre football, l'entraîneur est un véritable homme-orchestre, sa mission s'apparentant quasiment à un second métier...





UNITÉ

Je me suis rendu compte du côté rassembleur qui émanait de moi (Felice Mazzù)

Où il y a l'unité, il y a toujours la victoire, écrivait un poète latin du nom de Publius Syrus. Il ne parlait certes pas du football qui n'existait pas encore à l'époque (mais comment faisaient-ils???). Lorsque toutes les forces d'un club tirent dans le même sens, les chances de succès s'en trouvent grandement augmentées. Il n'est pas évident d'installer cette cohésion entre une vingtaine d'individus aux personnalités parfois fort différentes. C'est tout l'art du team-building.




VIGILANCE

Être loué constamment vous affaiblit (Luis Enrique)

J'ai appris qu'un entraîneur devait veiller à tout (Gérard Houllier)

Rien n'est jamais acquis et c'est lorsque tout semble aller bien qu'il convient d'être vigilant! Relâcher la pression et l'attention aux détails peut s'avérer dangereux. Dans une spirale positive, il importe de ne pas s'endormir sur ses lauriers, mais au contraire maintenir un haut niveau d'exigences.




WIN-WIN

Je n'ai d'engagements avec personne. J'ai seulement un engagement avec la victoire (Diego Simeone) 

La victoire est l'oxygène d'un groupe; elle en solidifie les liens, et récompense la somme des efforts fournis à l'entraînement. "Ca va payer", se répètent les joueurs couverts de sueur pendant la préparation. "On ne peut pas toujours gagner, mais on doit toujours tout faire pour gagner", voilà un leitmotiv. Le travail de motivation est fondamental. Le but sera donc de développer une culture de club (fierté voire amour du maillot) et de la victoire qui profite à tous: joueurs, staff et club dans son ensemble.




X

Personne n'est plus important qu'un autre (Diego Simeone)

Le collectif importe plus que les individualités. On connaît la difficulté à gérer certains égos. Il est des joueurs qu'il convient de ne prendre que si l'on est à peu près sûr qu'ils seront des titulaires à part entière. Dans le cas contraire, on court un risque au niveau de l'ambiance globale, voire même le coach à titre personnel. Dans un groupe sain, tout le monde part à égalité de chances, et le onze de départ doit pouvoir être choisi en toute objectivité. Les aptitudes importent plus que les noms: à chacun de prouver qu'il mérite sa sélection.




Y-A-QU'À

Lorsqu'une équipe perd, indépendamment des caractéristiques de l'entraîneur, il reste seul et tout le monde prend ses distances (Marcelo Bielsa) 

Le coach se doit d'avoir une solide carapace face aux critiques et à tous les sélectionneurs de buvette qui détenaient évidemment la solution que vous n'avez pas trouvée. Si l'échange de vues et la critique sont les bienvenus, il n'est pas toujours simple de prendre du recul et de faire la part des choses. C'est pourtant nécessaire pour garder sa ligne de conduite. Et se dire qu'un bon choix n'est pas toujours un choix gagnant. L'important étant de l'avoir fait en âme et conscience.




ZÉRO

Attaquer, tout le monde peut; défendre, tout le monde doit (Albert Cartier)

Tenir le zéro derrière: une bonne organisation défensive est un des priorités dans le coaching. Une clean-sheet garantit au minimum un match nul. En fin de saison, les équipes qui se retrouvent en haut de tableau sont celles qui encaissent le moins.