Huit déplacements, huit victoires, le moins que l'on puisse écrire, c'est qu'Esplechin s'exporte bien! Une réussite écrasante qui contraste quelque peu avec un ratio correct mais moins confondant à domicile (14 sur 21). Un coach rassembleur, un bloc compact, du gabarit et de la vitesse, un jeu direct, autant d'ingrédients connus qui permettent a priori d'expliquer cette facilité à se déplacer. Nous avons toutefois voulu savoir s'il n'y avait pas d'autres critères explicatifs. Pour éclairer notre lanterne, nous avons sollicité les constats des hommes de terrain.
Ce qu'on en pense de l'intérieur...
"En déplacement, nous arrivons souvent à marquer très vite" (Benoit Staelens)
Pour illustrer les dires du T2 esplechinois: ouverture du score à Escanaffles: 1e minute de jeu, Luingne 4e, Ère 6e, Rongy 13e, Thumaide 14e, Pays Vert 18e et Bléharies 28e. Seul le match à Ellezelles diffère de ce scénario, avec un handicap d'un but à remonter à la mi-temps.
"Une fois qu'on est devant, quand on dispose de toutes nos armes défensives, il est vraiment compliqué de nous mettre un goal", poursuit Benoit. Qui réfute l'argument tactique: "Nous utilisons la même stratégie qu'à domicile, ce sont les circonstances du match qui font que nous prenons l'avantage et que nous faisons alors valoir notre extrême solidité derrière. Sur le banc, nous sentons alors que c'est quasiment partie gagnée."
Cinq buts concédés en huit matchs, dont deux en toute fin de match quand le succès est acquis, quatre clean-sheets, on peut effectivement parler de solidité.
Cette tendance avérée à scorer tôt n'est pourtant pas une garantie absolue. Le T2 s'explique: "Ce dimanche encore, je trouve qu'on fait vingt-cinq bonnes premières minutes, mais une fois qu'on a marqué, on recule, en se fiant exagérément à notre défense."
Quant à Greg Beukenne, s'il a l'honnêteté de reconnaître que la manière n'est sans doute pas toujours à la hauteur, il ne fait pas pour autant la fine bouche: "À Thumaide encore, comme souvent cette saison, ce n'était pas une grande prestation de notre part, mais les trois points sont là. La qualité purement technique ne permet pas d'expliquer notre statut de leader; par contre, dans l'envie de gagner et le jusqu'auboutisme, nous sommes bien présents. Toujours y croire, c'est le message que je répète constamment aux joueurs."
Le T1 est conscient qu'il faudra peut-être adopter un autre profil pour la suite de la compétition: "Les adversaires vont nous connaître. Nous avons peu encaissé au premier tour, avec une bonne base défensive, du gardien à nos deux six, mais nous pourrions marquer plus. Comme nous nous créons les occasions, j'ai bon espoir que nous puissions améliorer notre production offensive. Si l'efficacité atteint le niveau de notre mentalité, alors tous les espoirs seront permis.."
... et ce qu'on en dit en face
"Cette équipe me fait penser à une forteresse assiégée dont les soldats font tout pour la défendre, et terriblement dangereux quand ils sortent en territoire ennemi." Vous aurez reconnu la verve inimitable de Philippe Labie, qui ajoute: "Honnêtement, ils défendent leur but de toutes leurs forces et sont assez rapides en reconversion. Ils ont un énorme esprit d'équipe."
Michaël Wisniewski, le désormais ex-coach de Rongy, commence par corroborer les dires de Benoit Staelens: "C'est une équipe qui sera plus en difficulté si elle est menée et doit courir après le score. Par contre, s'ils sont devant au tableau d'affichage, leur bloc sera très difficile à bouger. Avec une base défensive solide, en commençant par Pitot dans les buts, et une ligne arrière agressive."
Thomas Vandecasteele n'est pas surpris par cette statistique à l'extérieur: "C'est une équipe qui n'aime pas trop prendre le jeu à son compte, très réaliste sur phases arrêtées mais aussi en jeu ouvert avec des éléments capables d'un pragmatisme froid. Contre nous, ce fut particulièrement le cas, avec Jérôme Craeye, Bryan Cuignet, Melvyn Hendoux, Tony Dubois et Dewaegheneire, tous impliqués dans les buts qu'ils nous ont mis." Le coach des Étoilés émet une autre hypothèse: "Peut-être y a-t-il tout doucement une forme de respect qui s'installe, qui expliquerait que les adversaires n'osent pas jouer toutes voiles dehors. Je trouve que ça a été notre tort, parce que quand on a osé aller les chercher haut du fait que nous n'avions plus grand-chose à perdre, on les a vraiment mis en difficulté. Malheureusement, ils n'ont pas eu assez le temps de douter. C'est aussi une des raisons de ce bon bilan: ils sont en confiance, ils réussissent à se mettre devant et puis leur expérience fait le reste, avec Pollet, Cuignet et Hendoux dans l'entrejeu; et derrière, il y a aussi du métier."
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