Pendant que l'équipe A se bat pour assurer son maintien en P2, la seconde formation wiersienne est occupée à remonter le classement de la P4B. À sa tête, un duo d'inséparables jeunes coachs: Frank Castelain, 31 ans, et Kévin Donfut, 30. En réalisant leur interview, nous pouvions presque entendre des jumeaux, tant leur discours était concordant. Vous constaterez une fois de plus à la lecture de cet article à quel point l'encadrement de nos formations de quatrième provinciale évolue favorablement...
Une invincibilité de cinq matchs, onze points sur quinze, une troisième place aux points perdus, vous êtes décidément sur une belle lancée...
Frank: Si on nous avait proposé un tel bilan avant de commencer la saison, nous aurions aussitôt signé. Nous jouons sans pression, puisque nous n'étions pas attendus. Cette bonne dynamique résulte des liens forts qui unissent cette belle bande de potes...
Kévin: Nous sommes dans une bonne passe effectivement, et nous espérons poursuivre sur notre lancée. Une petite trêve pour permettre à tout le monde de souffler, pas de match dimanche et puis focus de retour pour les trois dernières rencontres de 2022.
Avec cette victoire nette à Hollain, vous reléguez le FC Brunehaut à six points, et vous dépassez le Risquons-Tout aux points perdus, encore un beau dimanche!
Vous êtes deux jeunes coachs. À la tête d'une équipe jeune?
Frank: Kévin et moi nous connaissons depuis toujours. Nous avons été équipiers à Péruwelz, je l'ai coaché en U21. J'ai joué à Harchies quand il y était T3 de Jean-Charles Fabrel. En ce qui me concerne, il devenait compliqué de m'entraîner, avec mon métier à pauses. Je trouve aussi plus de plaisir dans cette nouvelle fonction. Kévin a fait le même choix de se consacrer entièrement au coaching. Il n'y a pas vraiment de hiérarchie entre nous.
Notre noyau comporte peu de jeunes joueurs. Ce sont principalement des gars avec qui j'ai joué, ou d'anciens U21, comme Dylan Vinchent, Benoît Bauwens, Cyril Delhaie, Florentin Ronfaut, Julien Menuge ou Xavier Boucq.
Kévin: Je n'étais pas un super joueur, et c'est plus valorisant pour moi de coacher. J'ai passé les premiers brevets avec Corentin Douterlungne notamment, puis l'UEFA B avec Mica Liétard. Au-delà de former un binôme, Frank et moi sommes d'abord de très bons amis, qui partageons en outre une vision du foot similaire. Nous avons juste fixé une hiérarchie pour trancher quand c'est nécessaire, mais je me sens pleinement respecté dans ce rôle de T2. Beaucoup de T1 demandent leur opinion à l'adjoint mais n'en tiennent pas trop compte. Chez nous, la collaboration est réelle et égalitaire.
Mes premières expériences en équipes seniors concernaient des groupes très jeunes, ce n'est pas vraiment le cas ici. C'est parfois amusant de coacher des plus âgés, comme notre capitaine Jean-Loup Baticle. Étant donné qu'il s'agit de personnes qui ont du respect, cela ne pose aucun problème!
Les échos reçus vous concernant parlent clairement d'un groupe solide...
Frank: J'ai fait venir des gars fiables dans le respect des consignes et disposés à se battre nonante minutes durant. Le groupe se compose de 25 joueurs solidaires et prêts physiquement à aller au charbon...
Kévin: Solide et surtout solidaire! Nous dirigeons une bande de copains qui jouent les uns pour les autres et savent se serrer les coudes. On peut parfois être moins bons mais avec la solidarité, on renverse des montagnes, ce ne sont pas les exemples qui manquent en football.
Un groupe qui encaisse peu: onze buts en douze matchs, cinq clean-sheets, quatre fois une seule concession, ce sont de belles statistiques défensives!
Frank: Notre dispositif n'est pourtant pas spécialement défensif. Notre volonté est de développer du jeu. Simplement, nous faisons les efforts à la perte du ballon. Tout le monde bosse. J'en veux pour preuve les six ou sept kilomètres parcourus par Valentin Huon, qui chasse entre les défenseurs. À 33 ans, il sort rincé après une heure de jeu... Et derrière, notre gardien rassure. Maxime Belenger fait un gros début de saison.
Kévin: Notre philosophie de jeu ne se veut pas particulièrement prudente et nous chassons toujours les trois points. C'est un fait que Maxime, que nous avons côtoyé en fin de saison à Harchies et qui a vite adhéré à notre projet, réalise un très bon premier tour.
Maxime Belenger
Devant lui, le quatuor défensif fait le travail. Nous avons très tôt perdu Maxime Masure, touché aux ligaments, et Jonathan Perin dont on espère le retour en janvier. Heureusement, nous avions construit un noyau large. Nous tournons dans ce secteur à cinq ou six. Florentin Ronfaut et Benoît Bauwens ont beaucoup joué. Pour le reste, comme l'a dit Frank, c'est toute l'équipe qui est à englober dans le même éloge concernant le coeur à l'ouvrage.
Florentin Ronfaut, défenseur central mais déjà 4 buts en championnat
Il y a juste eu ce couac à domicile face à Ellezelles B (0-3), et dans une moindre mesure la défaite (2-0) à Houtaing...
Frank: Nous ne nous attendions pas à ce premier revers net dans les chiffres, même si la semaine précédant le match avait été compliquée. Sans doute un excès de confiance. Notre prestation n'avait pas été si mauvaise, mais pas moyen de trouver l'ouverture. Contrairement à Ellezelles qui, s'appuyant sur un gardien en forme, nous a piégés sur de longs ballons de contre... Scénario semblable à Houtaing où les locaux ont été plus réalistes que nous dans un match plein, avec un duo offensif qui nous a fait mal: Maxence Duvivier, un pivot costaud, et autour de lui le remuant Tayron Delavallée. Une défaite peut toujours être bénéfique, à condition de remettre les bouchées doubles à l'entraînement. Une fois revenus les pieds sur terre, nous sommes repartis de l'avant.
Kévin: À Houtaing, nous avons été nettement dominateurs en première armure, avec la descente. En deuxième, nous avons maintenu le choix de jouer la gagne et nous nous sommes pris deux contres. Contre Ellezelles, une formation au profil semblable, nous avons payé une semaine d'entraînement moyenne. Nos adversaires ont bien exploité les reconversions, eux aussi. Par son ampleur, cette défaite a favorisé une remise en question propice à une réaction rapide.
Vous avez partagé sur le même score (1-1) face à vos plus proches rivaux, le Risquons-Tout B et Anvaing B...
Frank: Cette semaine sera légère, après une quinzaine chargée: congé et repas vendredi. Nous avions prévenu le groupe que novembre serait décisif avec trois matchs face à des prétendants au top 5. Nous aurions déjà été satisfaits avec cinq points sur neuf, nous en retirons finalement sept, c'est parfait. Peu d'équipes iront prendre des points à Anvaing... Quant au Risquons-Tout, leur système nous a posé des problèmes, notamment leur milieu de terrain étoffé. Heureusement pour nous, ils se sont quasiment arrêtés de jouer dans le dernier quart d'heure, se contentant du point car convaincus qu'il suffirait pour remporter la tranche... Je constate qu'ils ont un peu de mal maintenant, sans doute le contrecoup de la déception.
Kévin: L'opposition face à une séduisante équipe mouscronnoise a été très équilibrée. Nous avons poussé en fin de match alors qu'ils se satisfaisaient du point pour les raisons que Frank vient d'exposer. Le point pris à Anvaing illustre la solidarité et le caractère évoqués ci-avant. Notre égalisation est en effet tombée tardivement sur un pénalty que les Anvinois ont jugé litigieux mais qui était tout à fait justifié d'après moi.
Vous voilà maintenant potentiellement sur le podium. Taintignies figure comme attendu sur la plus haute marche. Et il semble bien qu'il ne sera pas évident de l'en déloger!?
Frank: Cette équipe est la plus forte, mais elle n'est pas à l'abri d'un coup de mou. Nous étions bye quand elle se déplaçait au Risquons-Tout. Nous sommes allés voir et sommes repartis impressionnés de Mouscron, notamment par le triplé de Guillaume De Stommeleir, dont le potentiel devrait selon toute vraisemblance lui permettre de terminer meilleur buteur de la série...
Kévin: Ils n'ont pas cherché à cacher leur ambition de retrouver la P3 au plus vite. Obtenir un résultat chez eux (NDLR: dernier match du premier tour, le 11 décembre) serait du bonus. Fidèles à nos habitudes, nous regarderons l'adversaire dans les yeux et nous essaierons de lui compliquer la tâche. Pour en revenir à leurs chances de titre, chaque équipe connaît un creux. Leur effectif est jeune dans sa majorité, cela peut amener une déconcentration. Il faudra voir comment ils vont reprendre après la trêve...
Il y a eu récemment pas mal de Français dans les noyaux wiersiens. Est-ce encore le cas?
Frank: Non, pas plus en P2, où je crois qu'il n'y a qu'Aziz, que chez nous, où il y a juste Valentin Piasta, que l'on a connu à Maubray ou Harchies, et Jean-Loup Baticle qui nous fait le plaisir de refaire une saison. Un sacré joueur qui nous apporte beaucoup avec son expérience...
Jean-Loup Baticle
Kévin: J'ajouterai juste que Valentin et Jean-Loup jouent depuis quelques saisons dans nos séries provinciales.
L'équipe A vit actuellement des moments difficiles. Quelles relations entretenez-vous avec elle?
Frank: À l'origine, ce sont Michaël Liétard, avec qui j'ai joué à Péruwelz, et Christophe Ergo, qui a été mon coach à la Verte Chasse, qui nous ont demandé de revenir. Je gardais de bon souvenirs du stade de Gourgues où j'ai évolué. Le club voulait reformer une bonne P4 et tenter d'en sortir. Tous les arguments étaient donc réunis pour que j'accède à cette demande. Notre attaquant Raphaël Deman (NDLR: auteur d'un doublé en journée initiale) est vite monté en équipe A pour régler un problème offensif. Baptiste Cambrai a déjà mis sa polyvalence à leur service aussi. Cela nous réjouit de voir qu'ils s'y font une place.
Kévin: On connaît d'autres structures où ça se passe moins bien. Ici, l'entente est bonne. Il était très agréable de collaborer avec Christophe et Mica, deux personnes très compétentes. Leur choix de faire un pas de côté était tout sauf évident. Mais ce sont des amoureux du club qui ont pris cette décision pour le bien du groupe. J'espère que la connexion avec leur successeur sera aussi constructive.
Les enseignements des coachs adverses
Andy Dhondt
Havinnes B a perdu 2-1 à Gourgues
"C'est probablement l'équipe la plus solide que nous ayons affrontée. Physiquement très au point, de gros volumes de course. Ils se vident les tripes sur le terrain. Le meilleur exemple, c'est leur centre avant qui a mis un pressing constant pendant 45 minutes et qui est sorti épuisé à la mi-temps. C'est leur bloc équipe qui est impressionnant, plus que les individualités, même s'ils ont tendance à beaucoup jouer sur leurs flancs qui sont très rapides. Je ne suis pas surpris de les voir là, je serais même plutôt étonné de ne pas les voir plus haut."
Frédéric De Vuyst
Houtaing a gagné 2-0 à la Berlière
"C'est un collectif très solide, fort bien organisé, en 4-2-3-1. L'entrejeu est très costaud et dur à bouger: ça va au duel! Ils ne lâchent rien et se battent jusqu'au coup de sifflet final. Leur bloc m'a donc favorablement impressionné. Nous avons dû puiser dans nos ressources pour en venir à bout."
Vincent Williame
Wiers vient de s'imposer à Hollain (FC Brunehaut) sur le score sans appel de 0-4
"Wiers est une équipe très dure dans les duels, dans le bon sens du terme, et qui dispose d'un excellent gardien. Avec leur mentalité, ils peuvent aller loin!"
Kévin Glorieux
Le Risquons-Tout est venu partager 1-1 à Wiers
"Les Wiersiens nous ont bougés physiquement. Ils ont essentiellement procédé par longs ballons. Peu d'équipes iront gagner chez eux, c'est un déplacement très compliqué. Ils peuvent prétendre au top 5."
David Vanalderweireldt
Wiers a obtenu le point du nul (1-1) à la Drève d'Anvaing
"Wiers, c'est avant tout un bloc de sept, huit joueurs autour desquels tourne un joli mix de jeunes et de moins jeunes. Ils ont de l'expérience dans toutes les lignes. Onze buts encaissés en treize rencontres, pour vingt-quatre marqués, le ratio est bon et révélateur de ce qu'ils ne sont pas faciles à jouer. Ils sont capables d'adapter la hauteur de leur bloc en fonction de l'adversaire. Je ne vois pas d'individualités à sortir du lot, c'est vraiment une force collective. Ils comptent beaucoup de buteurs différents (NDLR: 9), ce qui complique l'organisation défensive de leurs adversaires. Tactiquement, ils défendent à dix, et attaquent en 3-4-3, ce qui exige une belle dépense physique!"
Thibaut MAES
Thumaide B s'est incliné 4-2 à Gourgues
"Nous les avons affrontés en septembre, ça commence donc à dater! Ce dont je me souviens à leur sujet, c'est qu'il s'agit d'un très solide groupe de copains, qui ne lâchent jamais rien. Nous les avions malmenés en première mi-temps, en posant le jeu au sol et en relançant de derrière. À 0-2, nous avons sans doute cru que c'était gagné, c'était sans compter sur la pugnacité des Wiersiens. Leur staff a su analyser le match et apporter les rectifications nécessaires. Ils ont disposé quatre milieux de terrain pour densifier l'axe. Ils sont capables d'appliquer un pressing haut et de pratiquer un jeu direct vers les ailiers. Le groupe s'appuie sur quelques cadres qui sont des exemples dans l'engagement et qui emmènent le reste de l'équipe dans leur sillage. Boucq a l'air de tirer son épingle du jeu offensivement. Contre nous, en tout cas, il a été diablement efficace!"
Xavier Boucq
Les Wiersiens termineront 2022 en recevant Barry-Carrières, avant de se déplacer chez le leader taintignien où il sera intéressant d'observer la résistance de leur bloc qui fait l'unanimité chez les coachs consultés, et d'entamer les matchs retours à Rongy B.
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