samedi 19 novembre 2022

Comment le système mis en place par Gio Seynhaeve a enrayé la progression molenbaisienne

 À deux points du leader beloeillois au coup d'envoi, Molenbaix se présentait au stade Henri Gadenne sur la lancée d'un 9 sur 9, mais face à des Luingnois qui, avant de concéder la défaite 2-1 à Solre, restaient sur un excellent 11 sur 15, et ce sans avoir concédé le moindre but, remarquable performance pour une équipe promue. Face à une armada offensive qui en avait passé neuf à Montignies, Giovanni Seynhaeve a une nouvelle fois fait montre de tout son savoir-faire tactique...




RFC Luingnois A (4-1-4-1): C. Dupont; V. Windal, M. Lefebvre, Delcourt, A. Lefebvre; E. Windal; Delabie, Wouansi (86e Louage), Bulteel (89e M. Dupont), Catteau (73e Deman); Tambour

RFC Molenbaix A (3-4-3): Barois; Tangle, Vandenhove, Rei; Morain, Duchatelet (68e De Coninck), Fontaine (78e Boucart), Coqu (68e Fiston); Dekampener (56e Petit), Dezitter, Sylla

30e Momo Sylla profite d'une hésitation défensive pour glisser le ballon sous Cyrille Dupont (0-1)

40e Émile Windal frappe dans la lucarne un ballon boxé par le gardien sur un coup-franc latéral de Théo Bulteel (1-1)


Le plan de jeu imaginé par le coach luingnois pour contrer les armes offensives adverses consistait essentiellement à bien maîtriser les flancs. Devant Victor Windal, le demi défensif de la P3 ici aligné en arrière droit, et Augustin Lefebvre, lui aussi monté du noyau B et posté en latéral gauche, Giovanni avait choisi de titulariser deux... arrières latéraux au gros volume de course, respectivement Benjamin Delabie et Sam Catteau. La philosophie développée à Luingne incluant une forte participation offensive des arrières d'aile, ces derniers sont tout de même portés par un tempérament conquérant. Le flanc gauche local a d'ailleurs posé beaucoup de soucis au duo Morain - Tangle, ce qui a amené de dangereux coups-francs latéraux, particulièrement en première mi-temps. C'est d'ailleurs sur l'un d'eux, toujours bottés par Théo Bulteel, qu'Émile Windal envoyait dans la lucarne le ballon repoussé par la défense molenbaisienne à cinq minutes du repos. Il avait déjà failli scorer sur une phase semblable à la 24e, sa puissante reprise s'écrasant sur le bas du poteau de Barois.

Le début de match avait confirmé le potentiel du trio d'attaque cellois, alimenté par des flancs souvent recherchés, notamment Morain sur les transversales précises de Manu Rei. Dès la 6e, Sylla idéalement placé frappait le piquet après un relais avec Tom Dekampener, lequel forçait encore Dupont à un arrêt difficile trois minutes plus tard. L'orage passé, les locaux équilibraient les échanges et Quentin Tambour avait par deux fois la possibilité de tenter sa chance: sur un contre rapide à la 9e, le gardien repoussant sa frappe consécutive à une passe d'un Bulteel virevoltant pendant la première demi-heure, et à la 32e où, idéalement lancé en profondeur, il mettait dans les mains du gardien. 

Si Giovanni Seynhaeve justifiait son système comme étant inspiré par la prudence et une adaptation à l'adversaire, il n'était donc nullement question d'un dispositif se contentant de repousser les assauts dans sa moitié de terrain. Il avait certes laissé le plus offensif Noah Louage sur le banc, mais le danger apporté par son seul demi-def sur les deuxièmes ballons illustre la part prise par les locaux au spectacle. Ils ont bien défendu certes, mais ils ont joué avec, comme on dit. Le coach demandait d'ailleurs à ses défenseurs au plus fort de la poussée bleue de construire et de ne pas taper systématiquement devant. Il veillait par contre à maintenir son bloc en place et à disposer ses lignes pour un press médian bas. Il fallait bien une organisation au top pour garder le cap face aux incessants mouvements du cinq offensif visiteur, alimenté par le meneur de jeu Anthony Duchatelet, et occasionnellement soutenu par une sortie de défense de Tangle ou Rei.

À la place du jeune Louage, 20 ans, on découvrait dans l'entrejeu luingnois le solide Darryl Wouansi, un beau bébé musclé de 23 ans. Un box to box capable d'infiltrer en puissance. Qui provoquait la première carte de Rei obligé de stopper sa reconversion à la 19e. Le défenseur central gauche de Molenbaix sera par la suite exclu pour une seconde jaune à la 85e. De manière générale, les locaux ont été plus présents dans les duels. Aurélien Delcourt a été exemplaire dans son travail défensif, multipliant les interventions décisives. Avec son voisin de droite Morgan Lefebvre, ils ont été très précieux pour soulager Cyrille Dupont dans son petit rectangle sur les sept corners bottés rentrants par le droitier Dezitter ou le gaucher Duchatelet. Et dans l'autre rectangle, il fallait toute la vigilance de Barois pour repousser la tête du capitaine local sur un corner déposé en deuxième zone, par Bulteel bien entendu. Giovanni était convaincu en couchant son onze de base que tous les gars alignés ne lâcheraient rien. Et Fred Debaisieux a régulièrement appelé ses hommes à plus d'impact.

Avec De Coninck, Petit, Fiston et Boucart, le coach molenbaisien disposait d'un fameux banc, et les rotations apportées dans la dernière demi-heure ainsi que ses exigences, en terme d'augmentation du rythme et de vitesse d'exécution, mettaient la pression dans le tiers défensif luingnois. Sylla s'échappait à droite pour la plus grosse occasion à dix minutes de la fin, mais Dupont interceptait sa tentative de passe décisive vers Clément Petit. Et le jeune gardien luingnois bénéficiait du coup de pouce de Dame chance quand le pénalty frappé par Sylla dans les arrêts de jeu s'écrasait sur la transversale.

Si Giovanni Seynhaeve se plaignait il y a deux mois que ses gars n'étaient pas encore au point physiquement suite à une préparation insuffisante, il peut aujourd'hui se réjouir que son équipe, même diminuée par les absences, a pu rivaliser avec un ténor qui tournait à une moyenne de 3.5 buts/match. Encore un joli pari tactique réussi par le coach mouscronnois!

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