Quelque peu isolés dans cette série montoise et boraine, les formations bis de Meslin, Vaudignies et Pommeroeul figurent toutes trois en bas de tableau, mais viennent de connaître un dimanche sans défaite. Nous en avons profité pour contacter leurs coachs afin de vous faire découvrir leur univers...
JS Meslin GM B
10 points (2 victoires 4 nuls), 18 buts pour, 27 contre
Coach: Arnaud LIÉTART
Après une saison tristement marquée par la descente des deux formations meslinoises, et un fort sentiment d'abandon dans le chef de l'ancien staff des B, Arnaud savait qu'il se lançait dans une entreprise ardue de reconstruction, mais le chemin lui apparaît encore plus escarpé que ce qu'il escomptait: C'est plus difficile que prévu, je ne m'attendais pas à autant de contretemps. D'un noyau initialement fixé à 23 éléments, il ne me reste aujourd'hui que 14 joueurs de champ et deux gardiens! Certains ne sont jamais venus, d'autres ont jeté l'éponge ou laissent tomber leurs équipiers pour aller voir une D1. De plus, nous ne pouvons que rarement compter sur des renforts de P3, celle-ci connaissant également des soucis d'effectif.
Difficile pour le coach de mettre en place un plan de progression efficace avec une fréquentation minimaliste des séances d'entraînement: il est rare que nous soyons quinze en semaine. Il nous arrive de nous retrouver à huit ou dix... Heureusement, Arnaud peut compter sur quelques garçons pleinement concernés: Achille Deneyer est aux études et ne peut être présent qu'une fois/semaine. Mais il se décarcasse pour être là. Son compère en milieu de terrain, Tom Avenne, doit être à 95% de présence. Ce sont des jeunes gens intelligents, éduqués et à l'écoute, qui se donnent sans compter. Dans le même ordre d'idées, un Samy Athis, qui s'est mis tardivement au football, est en constante évolution, dans l'impact physique notamment.
Le problème réside donc plutôt dans la quantité que dans la qualité, car ces jeunes issus des U19 ont du potentiel. D'après leur coach, il ne leur manque pas grand-chose pour briguer une place en milieu de tableau: lors du déplacement à Espanola (NDLR: leader aux points perdus), nous ne nous sommes inclinés que sur un score arsenal. Leur T1 a reconnu que nous les avions mis en difficulté. Nous avions pu compter ce jour-là sur l'apport d'Aymeric Médart et de Brice Bousez, deux "98" du noyau A, les plus âgés sur la feuille de notre côté, là où le plus jeune visité était un "97"...
Arnaud Liétart est loin d'être le seul dans la série à faire de la post-formation, une fonction qui lui plaît: Casteau, Vaudignies, Wasmes ou Havré sont de vraies équipes B, qui alignent elles aussi une majorité de jeunes nés entre 2000 et 2004. Qui plus est, la série est plaisante et nous y côtoyons de chouettes entraîneurs. Ce fut encore le cas ce dimanche face à Élouges qui, à l'instar de ce qui se fait à Wodecq, aligne ses B en A. Un nul logique au terme d'une rencontre agréable.
En ce qui concerne cette P4C qu'il découvre, l'ancien coach d'Houtaing la trouve moins relevée: le niveau d'ensemble est correct, mais la série A est plus compétitive. Nous aurions du mal d'y éviter la dernière place...
Pour terminer, nous avons demandé à Arnaud comment il voyait le derby à venir entre Pommeroeul et Vaudignies: Comme nous, l'équipe de Vaudignies est très jeune. Ce qui entraîne forcément de l'irrégularité. Un bon jour peut lui valoir de gagner 0-5 à Wasmes, et la semaine d'après de se faire surprendre 0-2 par Vacresse... Des erreurs techniques ou de placement leur coûtent des points. Rien de plus normal, ces espoirs poursuivent leur apprentissage. Ils ont la chance d'être guidés par Julien Duquesne. Chapeau pour ce qu'il fait encore sur le terrain à son âge! Chez nous, il a failli égaliser à la 90e après avoir traversé le terrain! Le noyau de Pommeroeul est plus expérimenté. Ils évoluent dans un classique 4-2-3-1. Ils ne lâchent rien, comme le prouve cette égalisation à la dernière minute contre nous. Pour expliquer sa position au classement, je trouve que cette équipe a tendance à s'adapter au niveau de l'adversaire. Le métier contre la fougue de la jeunesse, c'est du 50/50 selon moi.
AS Pommeroeul-Ville B
9 points (1 victoire, 6 nuls), 18 buts pour, 22 contre
Coach: Erdal YILDIRIM
Le son de cloche du côté de Pommeroeul est clair, l'équipe ne répond pas aux attentes et n'est pas à sa place. J'ai à ma disposition un groupe de 26 joueurs pour la plupart chevronnés, explique Erdan Yildirim. Ce noyau est taillé pour le top 5. Il y a deux semaines, après le partage contre Casteau, leur entraîneur est venu me féliciter et me dire que nous étions une des plus belles équipes rencontrées... Pour expliquer cette déception, le coach avance plusieurs explications: dominer n'est pas gagner, c'est bien connu. Or, nous oublions souvent de plier le match. Ce manque de concrétisation offensive, tantôt dû à la maladresse, tantôt à un manque de réussite, ainsi que des cadeaux dans notre camp nous privent de précieux points. Nous devons donc nous appliquer davantage. Encore dimanche à Espanola, nous menons 0-2 avant de voir l'adversaire revenir. Même mésaventure à Baudour, et je cite là deux formations de tête. Par contre, nous avons sans doute pris certaines rencontres à la légère.
Erdan espère que ce bon point pris à Espanola amorcera un virage positif dans la saison: avec Alland (Prévot, le T2 et ancien joueur bien connu dans la région), nous sommes convaincus que nous allons décoller et quitter cette place. Les joueurs eux aussi sont bien conscients qu'il ne sert à rien d'accrocher les leaders si nous ne rentabilisons pas contre les équipes à notre portée.
L'ambition reste en effet bien présente: j'ai senti après le match de dimanche un groupe bien décidé à enchaîner les victoires. J'espère que la réception de Vaudignies marquera notre vrai départ. Nous ambitionnons toujours le tour final, même si un espoir de montée dépend d'une éventuelle accession en P2 de la formation de Benoit Brasseur. Avec lequel Erdan s'empresse de dire que la collaboration est excellente, ce qui constitue déjà une belle réussite...
AS Vaudignies B
7 points (2 victoires, 1 nul), 17 buts pour, 21 contre
Coach: Julien DUQUESNE
À la base, le groupe drivé par Julien Duquesne ne devait pas se retrouver en P4, mais en U21. L'ACFF n'a toutefois pas pu recenser suffisamment d'équipes pour organiser un championnat. Voilà donc un cap franchi malgré lui par le RTFJ, formateur au club pour la troisième saison, avec un titre obtenu en U15, ce qui a valu une expérience en U16 Provinciaux l'année qui y a suivi. La plupart de mes joueurs ont à peine 20 ans, explique le coach. Il est donc normal que nous soyons toujours dans une phase d'apprentissage. Nous ne sommes jamais dominés outrageusement, mais nos erreurs de jeunesse se payent cash. Peu importent ces difficultés à s'extirper du bas de classement, Julien garde sa ligne de conduite: nous essayons de proposer un jeu de qualité. Cette semaine, nous avons été récompensés (victoire 4-1 contre Ghlin). J'espère que nous pourrons confirmer ce succès, pourquoi pas dimanche? En tout cas, les gamins prennent de la bouteille, ce qui nous autorise à croire en un deuxième tour meilleur en termes de points.
En sachant que, de toute manière, le but est de les aguerrir pour arriver en équipe fanion: il y en a déjà deux actuellement en P3, mon fils Noa, qui évolue en défense centrale ou sur le côté droit. Il a pris une rouge sévère à mes yeux dans le derby contre Chièvres et redeviendra sélectionnable ce week-end. Arthur Druet est également occupé à s'y faire une place, lui aussi défenseur central, un garçon intelligent, qui fait preuve de clairvoyance et dégage déjà une belle assurance. D'autres suivront sans aucun doute, comme Marceau Gossuin ou Justin Trémont par exemple.
Étant entendu qu'à Vaudignies, la formation est le ressort principal du succès: un club familial, se réjouit encore Julien. Quand nous avons été champions en U15, on est venu nous chercher quelques éléments, Mouscron notamment. Mais plusieurs nous sont revenus, pour jouer avec leurs potes. Les parents suivent, dans la bonne humeur. Nous avons reçu un nouveau jeu de maillots d'un cafetier athois, nous y sommes tous repassés un dimanche soir pour le remercier. La collaboration est également excellente avec le groupe aujourd'hui confié à Arnaud Gain: nous nous entraînons séparément le vendredi, pour permettre à nos universitaires d'être présents. Mais le mardi, la séance est commune avec la P3. Et quand l'un ou l'autre doit descendre avec nous le dimanche, il le fait toujours de bon coeur.
À 41 ans, Julien Duquesne chausse encore très régulièrement les crampons pour guider ses jeunes protégés. Toujours bon pied, bon oeil, le coach! Quand il y a des suspendus ou des blessés, Papy dépanne là où il faut, en défense centrale ou en six. Et sa remontée de terrain en fin de match à Meslin démontre à suffisance que le coach peut encore allier le geste à la parole pour inspirer ses poulains!
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