mercredi 12 octobre 2022

Chièvres - Vaudignies: partage sur fond de renouveau

 Le derby de la ville de Chièvres s'est déroulé dans un contexte très particulier, avec dans chaque camp le limogeage du coach à respectivement une et deux semaines de ce rendez-vous tant attendu. Paul-Henri Deroubaix a fait les frais d'un début de saison ne correspondant pas aux ambitions affirmées au départ, et a été remplacé par Nicolas Dangriaux de retour aux affaires après un break réparateur. À Vaudignies, le duo Arnaud Gain - Adrien Muno a pris la succession de Rémy Godfrin, lui aussi sacrifié sur l'autel des résultats. No Télé nous a offert un reportage sur ce match que nous avons débriefé avec les nouveaux T1.



© sudinfo.be


Nicolas DANGRIAUX (RFC Chièves 69)

"Mettre le goal qui vaut trois points"


© sudinfo.be

Nicolas, tu avais quitté le club essentiellement en réaction à de regrettables incidents sur et en dehors du terrain. Te voilà de retour, j'imagine avec certaines garanties quant à l'état d'esprit de ton vestiaire?

Un tri a été fait par le club et l'ancien coach. Personnellement, je me suis trouvé bien sans football pendant un certain temps, avant d'être repris par le virus et de retourner voir des matchs. À Chièvres notamment, c'est mon club de coeur. J'ai alors reçu quelques appels du pied, mais sans y donner suite car j'ai un respect total pour Paulo. C'est la semaine dernière que le Comité m'a sollicité pour revenir.

Quels seront tes principaux points de travail dans l'immédiat?

D'abord, la condition physique; j'ai constaté une grosse carence collective à ce niveau. Nous devons améliorer ce paramètre afin de pouvoir mettre plus d'intensité sur l'intégralité d'une rencontre.

Certains manquements sont criants sur le plan mental également. Nous avons déjà montré un visage plus conquérant dans le derby. À nous de corriger les lacunes constatées pour remonter au classement; le groupe a les qualités pour mener à bien cet objectif.

Tu reprends une équipe mal en points et qui a pourtant la particularité d'avoir marqué dans tous les matchs...

Les stats mentent un peu sur ce plan, je trouve. L'équipe manque d'un vrai finisseur, capable de marquer le but qui nous rapporterait trois points...

Je note que Gwenaël Decot en est quand même déjà à 4 réalisations...

Oui, c'est un jeune attaquant, encore perfectible devant le but. Dimanche, il loupe une grosse occase après 30 secondes de jeu! Loin de moi l'idée de l'incriminer, la maîtrise lui viendra avec l'expérience.

Dimanche, c'est ton deuxième gardien qui a joué suite à la suspension du numéro 1...

Charles-Henri (Moulin) a pris deux jaunes que je qualifierais de stupides à Casteau. Il s'est puni lui-même en se privant du derby. C'est le jeune Romain Cnockaert qui l'a suppléé, c'est pour ça que nous l'avons transféré. Il a tout bien fait sauf sur le but concédé, mais je ne voudrais pas l'en accabler.

Dans quel système Vaudignies s'est-il présenté face à vous? As-tu repéré l'une ou l'autre individualité?

Ils ont évolué dans le même système que nous, en 4-5-1. Offensivement, ils ont quelques éléments intéressants, notamment Thomas Minon, sur l'aile. Derrière, Nolan Sinty m'a bien plu, il donne de la vitesse à ce secteur et a fait montre d'une saine agressivité.

À votre programme pour terminer la première tranche un déplacement à Harchies et la réception de Lens. La motivation devrait venir d'elle-même pour ces rendez-vous...

À Harchies, sur un beau terrain en plus, ce ne sera pas difficile de les motiver. La réception de Lens équivaudra à un match à six points; nous nous devrons d'être présents dans la concentration et l'envie.


Arnaud GAIN (AS Vaudignies) 

"Travailler l'animation du bloc"



Arnaud lors du match de Coupe face à Péruwelz


Arnaud, te voilà promu à la tête de l'équipe première, peux-tu nous expliquer ton parcours? Adrien et toi avez-vous déjà été confirmés dans vos fonctions?

Oui, nous avons été confirmés dans le vestiaire après le match de ce dimanche. Nous pouvons paintenant nous projeter. Nous ne faisons finalement qu'avancer d'un échelon. En ce qui me concerne, de T2 à T1, et Adrien de T3 à T2. Nous sommes des copains d'unif, la symbiose entre nous va de soi. Après avoir évolué aux Francs Borains et à Beloeil, Adrien est arrivé au club il y a 5-6 ans. Suite à une grave blessure au tendon d'Achille, il s'est consacré au coaching des jeunes, avant d'intégrer le staff avec Rémy. Quant à moi, je suis à Vaudignies depuis dix ans et cela fait sept saisons que je forme des jeunes. Les U17 cette saison (NDLR: Arnaud nous a confié vouloir continuer avec eux, ce qui témoigne de sa haute fiabilité!), auparavant les U21 dont plusieurs sont aujourd'hui en Première: Nolan Sinty, qui est déjà devenu un routinier de la P3, mais aussi Romain Massy, Hassan Rouass, Viktor Starquit pour n'en citer que quelques-uns. 

J'ai pu constater que vous aviez beaucoup de joueurs à deux cartes. Ne crains-tu pas que ça joue prochainement en votre défaveur?

Ce dimanche encore, nous en avons pris beaucoup (5 et une rouge). Cela jouera forcément à un moment donné, et nous n'avons pas un noyau extensible. Mais dans l'état actuel des choses, je ne me soucie que de la quête de points. Nous aviserons quand surviendront les suspensions...

Une moyenne de deux buts encaissés par match, est-ce la principale explication de votre situation précaire au classement?

C'est un des problèmes déplorés en ce début de saison, effectivement. L'animation défensive du bloc s'est avérée insuffisante. Nous avons dès lors décidé de changer de système et de passer d'un 3-5-2 à une défense à quatre. Nous n'avons pris qu'un but contre les Francs Borains, de loin la meilleure attaque de la série, et un malheureux auto-goal dimanche. Il y a donc déjà un mieux dans la structure défensive.

Ceci dit, la production offensive est également insuffisante. Je ne vois que le seul De Waele à 2 buts...

C'est notre prochain axe de travail! La projection offensive d'un bloc-équipe plus serré, avec moins de distance entre les lignes. Faute de moyens, nous n'avons pas dans notre noyau un Delneste ou un Romain Nis, ni la qualité intrinsèque des Espoirs des Francs Borains. À nous de remettre en confiance un gars comme Valentin De Waele, qui avait tourné à plein régime au second tour, avant de tourner moins bien, comme le reste de l'équipe.



Valentin De Waele 

Vous devez être soulagés d'enregistrer le retour d'Antoine Bassée après sa blessure encourue en Coupe contre Péruwelz...

Malgré son jeune âge - 24 ans -, Antoine est déjà un joueur-clé. Je lui ai d'ailleurs confié le brassard. Il a été excellent contre les Francs Borains. Grâce à une bonne base physique, il est vite revenu dans le parcours. Son volume et son impact au milieu du jeu sont précieux.

Comptes-tu poursuivre comme joueur-entraîneur ou te concentrer exclusivement sur le coaching?

J'ai encore l'envie de jouer, mais je me mets volontairement en retrait. Je continuerai de m'entraîner en semaine, histoire de me tenir prêt si je dois dépanner en défense centrale. Nous sommes trois pour gérer les deux équipes premières, avec Julien Duquesne, le coach de la P4. Nous nous partageons les tâches. Le mardi, la séance est en grande partie commune. Le jeudi, Adrien et moi nous répartissons les séquences. Il fera par exemple la mise en train avec ballon, tandis que je m'occuperai de la hauteur du bloc et de la reconversion offensive.

Comment Nicolas a-t-il disposé ses pions contre vous? As-tu remarqué des individualités plus marquantes?

Les Chiévrois étaient disposés en un 4-5-1 qui devenait un 4-3-3 en possession. Il y a plus d'expérience dans leur équipe. Par contre, j'ai trouvé qu'ils manquaient un peu de grinta pour emballer le match. Quand ils la retrouveront, ils ne resteront pas longtemps en fond de classement, avec un tel potentiel offensif. Ils ont du foot et de la vitesse. J'ai trouvé Decot très mobile dans l'axe, il crée des brèches. Aboubacar Diallo égal à lui-même, un félin sur son flanc gauche: du métier et de la percussion.  

Un nouveau derby en vue dimanche avec la venue de Beloeil B...

Après deux matchs nuls, il est indispensable de penser aux trois points face à cette équipe qui se situe juste au-dessus de nous au classement. Même si on est encore tôt dans la saison, j'estime que c'est déjà un match important!


Denis Van Schandevyl nous parle d'Arnaud...




En tant que joueur, Arnaud a connu plusieurs coachs à Vaudignies: Benoit Cicigoi, Olivier Gossuin, Eric Mbaya et, avant Rémy Godfrin, Denis Van Schandevyl, dont il est devenu le capitaine, et qui a beaucoup compté pour lui sur le plan humain. Nous avons demandé à celui qui est désormais le bras droit de Jonathan Labie - un autre Vaudignien! - à la JS Meslin GM de nous parler du nouveau T1 des Noirs et Blancs.


"Les principales qualités que je vois chez Arnaud? C'est quelqu'un qui est extrêmement posé, calme et surtout très intelligent, aussi bien dans la vie de tous les jours que sur le terrain. Comme joueur, il a été formé à Beloeil et Renaix quand ce club était encore en division 2, et ça se sentait notamment dans son placement. Il avait déjà une analyse très fine du jeu et du système mis en place par l'adversaire. En match, nous pouvions facilement nous adapter car il lisait très vite les choses."

"En tant que capitaine, il n'était pas du genre à élever la voix, mais il savait dire les vérités comme elles devaient être dites, toujours avec calme, ce qui passe mieux notamment auprès de ses jeunes équipiers."

"C'est également quelqu'un d'une extrême correction à tout point de vue. Nous avions souvent des discussions au niveau tactique. Même s'il n'était pas toujours d'accord avec moi, il se rangeait derrière mes idées et les faisait passer auprès du groupe. Il exerce une profession très prenante, mais ça ne l'a jamais empêché d'être parmi les plus réguliers aux entraînements. Qu'il suivait avec beaucoup d'application."

"Il était déjà coach des U21 quand j'étais encore en place à Vaudignies. Il n'y avait pas encore d'équipe B à l'époque. Le réservoir de l'équipe première se trouvait donc dans le vivier des jeunes. Une grande partie du mérite lui revient d'avoir permis l'éclosion de garçons comme Justin Libre, Hassan Rouass ou encore Noa Cloet qui est aujourd'hui à Meslin, ainsi que d'autres qui ont également percé sous Rémy Godfrin."

"Arnaud a fait ses preuves comme formateur. Il avait une vision très claire de ce à quoi il souhaitait arriver. Pour ma part, je crois que c'est vraiment un bon choix des dirigeants de l'avoir nommé. Il a le coaching dans le sang, et il y était destiné. Avec un peu d'expérience, je suis sûr de sa réussite dans la fonction." 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire