Avec une équipe A ayant gravi tous les échelons de notre football provincial sans marquer d'arrêt à un étage, et une équipe B ayant dominé sa série de P4 la saison dernière, les deux formations luingnoises apparaissent dans notre inconscient collectif comme des machines à gagner. Les observateurs avertis ont cependant émis des réserves quant au niveau de performance envisageable pour les champions de P2A au sein de l'élite provinciale après une campagne de transferts très discrète. Pour ce qui est des B, les premiers résultats (deux fois 1-1) confirment l'équilibre général prédit en P3A. Giovanni Seynhaeve et David Leclercq font le point avec nous après des débuts mitigés.
Après les succès répétés connus par votre équipe, voilà que vous devez vous réhabituer à gagner moins, comment vous et vos joueurs vivez-vous cette transition ?
Giovanni: Effectivement, après trois ou quatre années où nous n'avons jamais quitté les sommets, nous devons réapprendre à perdre. Nous avions déjà abordé la question ensemble en avant-saison, mais nous n'y étions pas encore, ce qui est le cas maintenant. Mes premiers mots après la défaite face à Gilly sont allés dans ce sens. J'ai dit au vestiaire que deux solutions s'offraient à nous: soit commencer à se critiquer et à se tirer dans les pattes, soit retenir le positif et s'entraider pour essayer de s'en sortir, se remettre au travail dès mercredi pour aller chercher cette première victoire qui nous ferait tant de bien.
David: Nous connaissons un peu le même problème que l'an passé lors des cinq premiers matchs, à savoir un manque d'efficacité offensive (NDLR: les Luingnois avaient fait un 9/15, avec un average de 16-9 tout de même, mais en restant muets lors de leurs défaites face à Wodecq et Estaimbourg B). Les 45 premières minutes se passent généralement bien, mais ensuite les adversaires reculent, se satisfaisant du résultat. Et puis, il faut bien admettre que le niveau général est supérieur à celui de la P4.
Autre chose, nous avons fait beaucoup tourner, vu notre gros noyau: 35 joueurs pour la P3 et la Réserve (NDLR: les feuilles de match renseignent 24 noms pour les trois premières rencontres). On se cherche donc encore, notamment au niveau de notre charnière centrale.
Cest une question de quelques réglages, et aussi d'un peu de réussite. À Rongy, nous avons galvaudé, et à Escanaffles, nous n'avons pas su exploiter la supériorité numérique des vingt dernières minutes, loupant quelques occasions franches. Notre groupe est fort jeune, nous travaillons bien en semaine, en nombre (25-26), c'est juste un déclic à attendre.
Que manque-t-il actuellement à votre groupe ?
Giovanni: Pas mal de choses... On ne va pas de nouveau s'attarder sur une préparation qui n'a pas été aussi suivie que les saisons précédentes. On a pris du retard au démarrage. Même si ça va de mieux en mieux, on n'est pas encore tout à fait au point physiquement. Il manque aussi de la confiance. Deux défaites et un nul, le bilan n'est pas bon et il faudrait une victoire pour nous libérer. Même si on a trop encaissé à mon goût, le problème se situe surtout offensivement, où c'est largement insuffisant. Deux buts en trois matchs, qui plus est inscrits par nos défenseurs centraux, les chiffres parlent d'eux-mêmes. D'autant qu'on n'a vraiment pas eu beaucoup d'occasions franches à côté... À mes offensifs de montrer plus, même si on est bien conscient que la P1 est plus difficile, les défenses adverses sont plus costaudes et on ne passe plus aussi facilement que l'année dernière. À nous de trouver les solutions...
Giovanni et son adjoint Michaël Desloover cherchent encore la bonne formule
David: L'efficacité offensive, comme je le disais. On se crée beaucoup, ce qui est rassurant, mais encore faut-il marquer! Un peu de stabilité dans l'équipe-type également. Nous sommes amenés à aligner des gars du noyau A qui ont besoin de temps de jeu pour reprendre du rythme. Ce dimanche, nous avons aligné un entrejeu inédit, avec deux nouveaux joueurs en 6 et en 8. Jérôme Delecluse notamment, qui a livré une très bonne première heure de jeu, avant de souffrir logiquement sur la fin.
Comment remédier ? Par le travail, me direz-vous, mais à quels niveaux?
Giovanni: Nous devons d'abord continuer à travailler physiquement, pour être de mieux en mieux, aussi bien à l'entraînement qu'en match, où on va acquérir du rythme. On a rencontré trois belles équipes. J'ignore si ce sera tout le temps de ce niveau; si c'était le cas, ce sera vraiment compliqué. Mais nous avons des qualités aussi, à nous de travailer mentalement pour retrouver la confiance et repartir sur une spirale positive.
David: Je ne suis pas inquiet du tout à ce stade. Nous allons récupérer les trois points perdus contre Tournai B, qui a aligné sept joueurs de D3 dont cinq avaient joué en Coupe de Belgique. Ces trois points récupérés sur tapis vert nous en feront cinq, c'est positif pour un promu qui se jauge encore. Le contenu est là, il faut un peu de réussite. En Coupe du Hainaut, nous avons éliminé Bouffioulx (4-2) qui trône en tête de sa série (3D) avec 9 points.
C'est difficile de se situer dans une série dense. Nous sommes attendus partout. Papy (Michaël Wisniewski) savait comment on jouait. Ce dimanche, c'était du 50/50 en première armure, où nous concédons un but naïvement sur une faute inutile - erreur de jeunesse - aux 30 mètres. Mais en deuxième mi-temps, nous avons fait cavalier seul. Laurent Debeurne nous a complimentés sur la qualité du jeu déployé, mais il nous a manqué l'efficacité.
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