Péruwelz - Pays Blanc: des regrets chez les Antoiniens

 Nous avons eu le plaisir de suivre le premier derby de P1 après l'avoir préfacé en compagnie des deux coachs. nous vous en proposons ici une petite analyse.       

                                                          

        

Comme partout, des absents des deux côtés. À Péruwelz, on notera surtout celle imprévue de Gaëtan Delys, ainsi bien sûr que celle de Boris Mercier, dont la saison est hélas déjà terminée (rupture des ligaments du genou). Gwen Rustin considérait le dernier match de préparation à Templeuve (défaite 2-0) comme déterminant pour ses choix tactiques. Nous attendions donc avec intérêt de découvrir ceux-ci.

La première inconnue résidait dans le système. Gwen optait finalement pour un 4-3-3, avec le seul Milo Hinnens devant la défense, Cyriac Vancauwenberghe et Luca Ciot en pointes offensives du triangle. L'autre objet de réflexion pour le staff antoinien résidait dans la hauteur du bloc et le choix du press. "On reste haut": les consignes venues du banc étaient claires. Le jeu des visiteurs penchait fort à gauche avec la paire Delval - Derbal, et c'est l'ancien de la maison qui ouvrait la marque. Toujours très motivé lorsqu'il revient à la Verte Chasse, Yanis rentrait dans le jeu et trompait Lelièvre d'une frappe au sol dans le coin gauche du but. 

Une ligne de 4 offensifs derrière le target-man, Valentin Ramser: Hssaine, Ciot, Vancauwenberghe et Derdal, les flancs ayant permuté pour l'occasion

En B-, Gwen Rustin et Jacques Depreter insistaient sur l'importance de resserrer et de fermer l'intérieur. Ce choix tactique du press haut n'allait évidemment pas sans risques et c'est sur une rapide reconversion que Tidjani Heddadji s'échappait sur la droite, résistait au retour de Loïc Delval et croisait sa frappe (31e), confirmant une efficacité révélée en préparation malgré des soucis de blessure. 

Peu d'occasions nettes par ailleurs. On notera cependant un corner rentrant de Jérôme Debruxelles (27e) que Romain Carbonnelle était tout heureux de voir terminer sur la transversale.

Intéressant d'observer les nouveaux venus dans les deux camps: le mouscronnois Cyriac Vancauwenberghe, précieux dans la conservation de balle, et intéressant sur phase arrêtée, avec son voisin gaucher Luca Ciot. Sur le synthétique antoinien, ces deux-là devraient bien s'entendre pour combiner. C'est d'ailleurs Cyriac qui déposait le ballon pour le 1-3 de Valentin Ramser (53e), Donovan Haillez ayant forcé Corentin Lelièvre à l'erreur quelques instants auparavant, un ballon prolongé dans le but par Valentin (1-2 à la 50e).

Un duo intéressant, sur phases arrêtées notamment

Aligné sur le flanc droit, Assim Hssaine faisait valoir ses qualités techniques de dribble et de percussion, mais se faisait aussi reprocher par ses coéquipiers son péché mignon de ne pas lâcher la balle. 

Pour le reste, on constatait pas mal d'imprécisions en jeu long des deux côtés. Les défenseurs centraux, Jérémy Jean-Philippe et Maxime Ruggeri à Péruwelz, Oscar Gonzalez et Olivier Huyzentruyt à Antoing, privilégiant le plus souvent la passe longue, mais avec peu de succès.

Après deux changements poste pour poste, le staff péruwelzien jouait son va-tout à la 67e en sortant un défenseur, Ruggeri en l'occurrence, pour ajouter un attaquant, Léon Gahungu, entre Heddadji et Xavier Berthe, auxquels s'ajoutait Sacha Cortvrint sur la droite. Valentin Hostens apportait également la percussion et les infiltrations qui manquaient à l'axe péruwelzien, la prise en charge serrée de Vincent Milito étant automatique dans le chef des médians antoiniens. C'est toutefois d'une phase arrêtée que renaissait l'espoir dans le camp local: Nathan Hennebicq sortait une tête victorieuse en seconde zone sur corner de Milito (73e). Avant que M. Dionisio ne sanctionne d'un pénalty une intervention du bras de Donovan Haillez jugée fautive sur une frappe de Maxence Andry. Heddadji transformait la sentence main droite d'un Romain Carbonnelle pourtant parti du bon côté (88e). 

Jo Krys et Sylvain Binon cherchant les solutions lors de la rentrée au vestiaire

Qu'a-t-il manqué aux visiteurs pour conserver leur avantage? La fatigue a fait son oeuvre, plusieurs éléments s'étant progressivement effacés. Un manque de réussite (but annulé sur une frappe déviée de Ciot, 80e) ou de lucidité en contre (grosse possibilité pour le rentrant Florian Decruyenaere seul face au gardien à la 88e). La sortie de Ramser (74e) a pesé aussi, Valentin étant précieux dans la conservation de balle en attendant l'appui des soutiens. Le coup de coin encore forcé à la 93e illustrait à quel point le sentiment d'avoir perdu deux points était surtout visiteur à l'issue de la partie.

Jonathan KRYS: Nous sommes déçus, car notre analyse de l'adversaire était bonne, et les consignes claires. Nous avons fait tout le contraire de ce qui était demandé, balançant de longs ballons comme une équipe jouant le maintien, et facilitant ainsi la tâche du Pays Blanc. Je n'ai pas du tout apprécié le côté amorphe de l'équipe, qui a été incapable de hausser le rythme. Les points de satisfaction sont d'abord le come back, et la montée des deux jeunes, Sacha Cortvrint et Valentin Hostens, ce dernier ayant apporté ce jeu vers l'avant qui nous manquait et qui nous aurait permis de nous approcher de la surface adverse. La concurrence va revenir, nous aurons d'autres cartes en mains.

Gwennaël RUSTIN: Nous sommes forcément déçus par la physionomie du match. Nous avons surtout péché dans la conservation du ballon. Forcés de reculer par le fait que Péruwelz a mis plus de monde devant, nous avons toujours cherché à ressortir le bloc le plus haut possible. Mais nous avons trop vite perdu les ballons qui nous auraient permis d'exploiter les espaces laissés par l'adversaire. À l'instar de la saison dernière, nous sommes repartis avec un goût de trop peu. Sans incriminer le trio arbitral qui reste humain, il y a trois décisions qui prêtent à discussion, et qui ont à chaque fois été prises en notre défaveur: le pénalty accordé à Péruwelz qui est tout sauf flagrant, le nôtre à 0-1 qui l'est bien davantage, et le but annulé qui de l'avis même de certains locaux ne devait pas l'être... Ceci dit, je pense que le point de Péruwelz n'est pas volé. Ils ont été très efficaces dans le dernier quart d'heure, mais nous avions été tout aussi chirurgicaux après la pause. Au final, ce sont deux points précieux que nous avons là perdus, dans une série où le maintien se jouera à une telle différence...