Péruwelz - Pays Blanc, c'était déjà l'affiche en ouverture de la saison 2021-22. Le Comité Provincial a remis le couvert, et les Antoiniens entameront de nouveau leur championnat à la Verte Chasse. En compagnie des deux coachs, nous avons évalué les forces en présence dans cette P1 nouvelle mouture, et dressé le contexte de ce premier derby. Une discussion sérieuse et fort intéressante, dans le respect mutuel et la bonne humeur...
Les clubs de Wallonie Picarde
Beloeil au-dessus du lot?
Gwen: Avec un tel mercato, ils ont mis la barre très haut. Le signal envoyé à toute la série est clair: "Nous voulons être champions". Mais ils vont être attendus, sur des terrains parfois difficiles. Les joueurs issus de la Nationale devront s'adapter à la provinciale, et mettre leur talent au service du club. Comme le dit l'expression consacrée, il faut voir si la mayonnaise prendra. S'ils y mettent tous les ingrédients, ils ne peuvent que survoler la série.
Jo: On parle beaucoup du mercato des joueurs, mais n'oublions pas celui du staff. Les coachs ont déjà travaillé ensemble aux Francs Borains. Ils n'auront pas de scrupules à écarter un cador. Ils devront en tout cas gérer une fameuse concurrence. On ne peut mettre que treize noms hors U21 sur la feuille...
Gwen: Ils feront en effet de nombreux décus chaque semaine!
Molenbaix, aussi haut dans le classement?
Jo: Après une campagne de transferts intéressante, ce sera de nouveau une grosse écurie. Le club veut connaître la Nationale. L'équipe a encore facilement marqué pendant cette préparation. Elle a dû traverser une période creuse en cours de saison dernière et devra gagner en régularité.
Gwen: L'effectif est costaud et doit valoir un top 5, mais il a beaucoup changé, et la stabilité est importante. Un Clément Petit, par exemple, ne peut être efficace que si l'ensemble tourne bien. Si l'on compare avec le coude à coude de l'an dernier avec Monceau, les rivaux seront plus nombreux.
Péruwelz au tour final?
Jo: Nous l'avons raté de peu, dans les circonstances que l'on connaît, et qui auraient pu faire éclater le groupe. Mais celui-ci est top, humainement parlant. J'ai encore pu le vérifier cette semaine avec Maxime Ruggeri qui s'est spontanément proposé pour véhiculer Boris Mercier blessé au genou. Cette solidarité n'est certes pas un gage de succès, mais elle permet de surmonter les moments de moindre conjoncture. Mes joueurs sont revanchards et ont une grosse envie de faire mieux. Nous devrons assumer le fait d'être plus souvent cités. Et gagner en maturité pour gérer les matchs et ne pas retomber dans certains travers.
Gwen: Je leur souhaite d'aller au tour final en perdant le premier match. Une défaite inaugurale, rien de tel pour faire une grosse saison. Plus sérieusement, ils ont les ingrédients pour réussir: la stabilité, un mercato pointu et bien ciblé, la qualité et l'expérience des joueurs arrivés de Tertre, un travail sérieux et pro du staff, tout en gardant le côté provincial qui est tout aussi important. Il ne leur manque donc rien pour terminer dans le top 5, si ce n'est la réussite, qu'on ne contrôle pas. Pas plus que les décisions arbitrales. C'est ainsi qu'on peut passer à côté d'une victoire attendue,
Pays Blanc, lutte pour le tour final ou pour le maintien?
Gwen: Se maintenir est le premier objectif, mais on peut avoir une bonne surprise si tout roule. Je dirais entre la 6e et la 10e place selon le degré de réussite. Notre mercato n'est peut-être pas fini, nous sommes toujours en contact avec deux recrues potentielles. Nous n'avons pas les moyens humains dont disposent d'autres matricules, qui peuvent recruter cinq ou six éléments confirmés. Nous devons de notre côté explorer les divisions inférieures, à l'exception peut-être d'Erwin Seignez, intéressé par notre projet, et faire des paris sur certains joueurs. Mais nous avons d'autres atouts, comme les infrastructures. Le travail ne manque pas et la fonction est énergivore - l'analyse vidéo est venue s'ajouter! -, mais je peux heureusement compter sur Cyrille Huain et Christophe Caulier, toujours à l'écoute et réactifs. La bonne nouvelle de ce mercato, c'est que nous n'avons plus connu de départs de dernière minute.
Jo: Leur mercato a été calme et le groupe n'a pas subi beaucoup de changements. Cette stabilité doit être un atout. Une autre ressource du club, ce sont ses socios, qui encouragent du début à la fin dans les gros matchs, notamment les derbys...
Les promus
Luingne paré pour ce niveau?
Gwen: Honnêtement, je ne sais pas. Je ne pense pas pouvoir me forger une opinion sur notre affrontement de la saison passée en Coupe du Hainaut. Le score final était de 2-2, mais sur une rencontre, l'équipe de niveau inférieur peut se sublimer. Je me pose quand même des questions sur le peu de transferts entrants. Le staff n'est-il pas un peu tombé amoureux de son groupe suite aux succès répétés? Quand on gravit un échelon, il me semble indispensable d'ajouter une plus-value. Les Luingnois devront s'habituer à un foot différent de celui pratiqué en P2A, avec les équipes carolos à la mentalité particulière. Le beau jeu qu'ils s'efforcent de développer se heurtera parfois à des gars plus roublards qui laisseront venir et partiront dans leur dos. Les jeunes devront vite grandir. Ils ont un bon coach, qui a du métier et de la psychologie, mais qui n'est pas sur le terrain! Je ne les vois en tout cas pas se mêler à la lutte pour le haut et, comme il n'y a pas de ventre mou en P1, ils joueront le maintien. Qui plus est, ils devront se farcir Beloeil et Flénu lors des deux premières journées...
Jo: Le plus dur pour eux sera de gérer les périodes de disette. Après cette longue spirale positive qui les a vus grimper de la P4 à la P1, ils devront apprendre à perdre, et le vrai visage de certains se révélera alors. C'est un risque et une inconnue.
Et les autres montants?
Jo: Il y a beaucoup d'expérience à Flénu. Ils avaient déjà Arena et d'autres qui viennent de plus haut, et ils ont en outre recruté Gilson et Nicaise. Ils ont survolé la P2B et peuvent prétendre à un top 5. Mais il y a des caractères chauds, et il faudra gérer ceux qui ne jouent pas.
Gwen: Je suis d'accord avec Jo. Sur papier, le potentiel de cet effectif vaut même peut-être un top 3, mais il faut voir la transition et la gestion émotionnelle de ceux qui ne joueront pas. Le coach devra avoir une main de fer! Je connais moins Courcelles, mais j'ai des infos via Nico Huyghebaert et Pierre Urbain. C'est très expérimenté, avec de vieux briscards. Ils prendront beaucoup de points chez eux, sur un terrain difficile.
Jo: Avoir dans ses rangs des joueurs d'expérience est une force en P1. Ils ont de la tchatche et sont de ce fait influents.
Hors Wapi
Gwen: Les Beloeillois n'auront pas d'autre rival qu'eux-mêmes...
Jo: Outre Flénu, je pense à Ransart, qui est entre les mains d'un coach expérimenté et très pro arrivé en fin de saison dernière de Namur (NDLR: plus précisément du Condruzien). Sur leur petit terrain synthétique, avec des joueurs d'expérience, les Ransartois seront difficiles à contourner, un peu comme le PAC Buzet il y a quelques années.
Le bilan de votre préparation
Gwen: Mitigé. Nous avons pu faire l'inventaire du noyau, situer le niveau des "paris" et découvrir leur mentalité. Le stage à Waimes a renforcé la cohésion et permis à certains garçons de sortir de leur réserve. Mais le groupe est restreint et on déplore des absences pour entamer le championnat. Pourquoi ne reprend-on pas en septembre comme avant? Les joueurs ne sont pas pros et n'ont pas toujours le choix de leurs vacances.
Jo: Les résultats sont plutôt bons. Nous avons montré différents visages en fonction des compos. Tout le monde a pu se montrer; les meilleurs et les plus méritants commenceront. Nous devons gérer les allers-retours de vacances, pas d'autre choix que de s'adapter. Dans ces conditions, très difficile de mettre en place un bloc-équipe, de déterminer un onze de base ou de régler les phases arrêtées...
Votre réaction en découvrant l'affiche en ouverture
Gwen: Un sentiment de déjà vu... Nous aurons face à nous des amis, il y aura du monde, de l'ambiance, une bonne buvette. En fin de préparation, c'est l'idéal. C'est le genre de match qu'on aime disputer, comme un gala, sans pression.
Jo: Content de ce calendrier. C'est le début de saison, il n'y a pas encore de pression. Jouer un derby à la maison pour débuter est bien plus agréable que de devoir se farcir un long déplacement.
Quelle approche tactique?
Gwen: Nous avons plusieurs options, deux systèmes bien huilés. À nous de définir la hauteur de notre bloc. Laisser jouer les Péruwelziens ou les prendre à la gorge? Nous avons déjà testé ces stratégies contre eux. Dans les deux cas, ça a bien fonctionné dans l'idée, moins dans les résultats. En décembre, nous avons perdu 1-4 en les pressant haut, mes joueurs s'étant écroulés après le premier but.
Jo: Il nous reste une séance pour faire le tour de l'effectif disponible. Nous devons encore réfléchir au meilleur choix par rapport aux profils adverses. À domicile, nous nous devons de montrer un beau visage, de produire du jeu. Et marquer. Faire le gros dos quand il le faut, et frapper juste. En n'oubliant pas que dans un derby, le souci du détail est primordial.
Coup d'envoi samedi à 17h30.
L'arbitre désigné est Antonio Dionisio, assisté d'Anthony Vandersteene et Christophe Bruwier
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