On a vécu deux mi-temps aux scénarios diamétralement opposés ce samedi soir à Néchin: 45 premières minutes d'une maîtrise technique et mentale de la part des Herseautois, suivies d'une révolte néchinoise traduite au marquoir par un hat-trick de leur capitaine. Analyse.
Recto Herseaux
L'équipe d'Herseaux est apparue séduisante en première mi-temps, bien en place dans son 4-4-2. Avec un coaching positif de Julien Deconinck, les "très bien" et " bien joué" revenant régulièrement dans son discours. "N'écoute que toi, suis ton instinct", indiquait-il à son attaquant Salvator Schembri. La volonté de mettre le pied sur le ballon et de proposer des circuits de passes déterminés à la théorie transparaissait clairement. Une diagonale du capitaine Pierrick Bracaval dans le dos de Marvin Gobert l'illustrait parfaitement. À ses côtés en défenseur central droit, Jean-Christophe Monier est très solide et sait jouer au ballon. Dorian Carnoy repoussera des poings un coup-franc direct venu de son pied droit à la 75e. Même le gardien Necati Herek est dans cette philosophie: mis en difficulté sur une passe en retrait hasardeuse, il dribblait l'attaquant à la 44e, illustrant la confiance qui habitait les visiteurs à ce moment du match.
L'idée de jouer simple et au sol, présente dès l'échauffement, débouchait sur l'ouverture du score par Thomas Debailleul isolé par Ryan Leva sur la droite du rectangle, le puissant attaquant concluant un mouvement rapide sous Carnoy.
Mais la sérénité qui habitait l'équipe et le dispositif tactique allaient être mis à mal par un changement presque forcé à la pause: Mickaël Mezzina avait pris une jaune pour une faute inutile à la 29e, quelques instants après s'en être pris verbalement à son gardien qui ne jouait pas assez vite selon lui, puis à son T2 Enzo Salvini qui lui enjoignait de se calmer. Percutant sur son flanc gauche par sa faculté de dribble et auteur d'une grosse entame de match, le bouillant offensif faisait planer la menace d'une exclusion sur le onze visiteur. Ironie du sort, c'est ce qui arrivera par la suite à Schembri...
Le staff herseautois modifiait donc ses batteries à l'entame de la deuxième mi-temps, Samir Moulay rentrant dans l'axe de l'entrejeu aux côtés de Maxime Marti, le gaucher Ryan Leva étant décalé sur l'aile où il allait s'éteindre, comme le reste de l'équipe au demeurant. S'inscrivant dans une logique de gestion, cette modification allait en effet s'avérer pénalisante sur le terrain. Même si Julien regrettait plutôt la diminution des courses et le manque d'engagement dans les duels. Comme le faisait remarquer Enzo Salvini, l'absence conjuguée de Jordan Leroux et Dorian Harduin avait pesé davantage après la pause.
Gueulante et changement gagnant
Le mérite en revient d'abord à l'équipe locale, très nerveuse en première mi-temps. "Calmez-vous", "remettez les bases", "arrêtez de porter, de parler": tant du banc que des leaders, le message était négatif. Insatisfait du rendement de Rachid Barah en demi offensif, Giovanni Huin le laissait au vestiaire, introduisant Aurélien Carlier sur le flanc droit, et faisant rentrer Maiky Delval dans l'axe.
Le match changeait d'âme dès le quatrième quart d'heure. Herseaux subissait et sentait le match lui échapper.
Déjà présente auparavant, avec une frappe croisée de Berte déviée du bout des doigts par le gardien visiteur (30e), ou une reprise de Delval sur le dessus de la transversale (42e), la menace néchinoise se traduisait au marquoir à l'heure de jeu. Un coup-franc somptueux de Georges Lecoustre ramenait d'abord l'égalité (63e), sa frappe partie du côté gauche allant se loger dans la lucarne. Aussi précise que puissante. Trois minutes plus tard, le capitaine récidivait sur une remise de la tête de Sulli Agostino. Et il assurait le succès en fin de match (82e) sur un pénalty provoqué par la vitesse de Berte dans l'espace laissé libre. En bon capitaine, Geoges montrait l'exemple en reprise de tâche, ne rechignant pas à revenir en défense en couverture de Gauthier Vandenberghe. En pleine confiance, un coup-franc même de 35 mètres devenait pour lui une occasion de but.
Pour assurer le coup, le T1 adaptait son 3-5-2 en 4-5-1, introduisant Julien Denis en défense centrale. Remi Keromest, qui avait déjà secoué ses équipiers durant leur temps faible et à la pause, faisait alors pleinement profiter le groupe de sa vision du jeu, de sa technique et de ses interventions tacklées.
Le score final reflète la domination locale (5 corners à zéro) et le potentiel présent dans le noyau. Giovanni Huin peut ainsi se payer le luxe d'aligner dans le trois défensif un Vanleynseele qui ferait le bonheur de bien des coachs un cran plus haut (ce qui était d'ailleurs le cas dimanche dernier à la Montkainoise). Mais Lionel peut jouer partout, et il a suppléé sur la droite du trio un Julien Denis en délicatesse avec ses adducteurs.
Dans le camp herseautois, on regrettera que l'édifice se soit fissuré après 135 minutes d'inviolabilité. Mais comme le reconnaissait à juste titre Julien Deconinck, c'était face à une belle équipe - et un capitaine décisif! - qui tentera de confirmer son maximum à l'Union avant de recevoir Enghien.
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