Si le titre semblait devoir se jouer à coup sûr entre Monceau et Molenbaix, le récent come-back des Beloeillois les a remis dans la course. Leur programme semble plus ardu, mais mathématiquement ils peuvent toujours brûler la politesse aux deux meneurs en cas de faux pas conjugués de leur part. Pour préfigurer ce final three, nous avons pris la température auprès des coachs de la WAPI.
2. MOLENBAIX, 53 pts, 16 v., 65-26, reçoit Biévène, va au Pays Blanc, reçoit Snef
3. BELOEIL, 51 pts, 15 v., 50-27, va à Ransart, reçoit Monceau, va à Montignies
Frédéric DEBAISIEUX (Molenbaix)
Fred, quel message avez-vous transmis à vos joueurs suite à la défaite à Hornu ?
Que cette défaite n'était finalement pas trop grave en soi. Nous avons pu rivaliser correctement avec cette équipe d'Hornu qui tenait absolument à nous battre. Ce qui me dérange davantage, c'est que nous nous sommes laissé bousculer pendant les 30 premières minutes. L'adversaire a montré un visage conquérant et une grande détermination à laquelle nous n'avons pas su répondre. Sur le plan de la motivation et de l'engagement, nous nous devions d'être au-dessus, or ce ne fut pas le cas.
Nous concédons le premier but sur un corner évitable, avant de refaire surface et d'égaliser à l'approche du repos. Nous avons ensuite eu le tort de gaspiller deux occasions trois étoiles, et nous sommes fait punir derrière sur une série d'erreurs, de placement surtout. Bref, au lieu d'un possible 1-2, ce sont les visités qui ont repris les devants.
Je n'aime pas dire ça car on doit pouvoir compter sur tout le monde, mais quatre titulaires absents, cela faisait beaucoup. Nous ne pouvons nous en prendre qu'à nous-mêmes d'avoir laissé passer notre chance. C'est bien sûr regrettable quand on regarde le classement: ces points valaient de l'or. La meilleure manière de se relever est de bosser sérieusement en semaine et de se remobiliser, sans pour autant regarder les autres. La réception de Biévène a tout du match piège, concentrons-nous sur ce que nous avons à faire et sur nos attendus.
La leçon que je retiens est d'éviter de se projeter et d'imaginer tel ou tel scénario. Trois formations peuvent encore revendiquer, point.
Penses-tu que Beloeil puisse encore prétendre au titre ?
Bien sûr ! Je ne les ai personnellement jamais écartés, et je les en crois encore plus capables maintenant. Ils sont à l'affût, et contrairement à ce qu'affirme mon ami Seb, prêts à profiter du moindre faux pas. Ils restent sur une bonne série et se sont relevés de leur défaite à Antoing. Le tournant d'après moi est le match essentiel qu'ils ont su gagner à Solre, qui est très difficile à jouer sur son terrain. Les Beloeillois sont les grands bénéficiaires du week-end passé. Maintenant, chaque dimanche aura sa vérité. Je n'en veux pour exemple que la dernière journée: celle-ci leur propose un déplacement à Montignies, qui d'un côté joue sa survie et d'un autre peut encore prétendre à la troisième tranche !
De votre côté, un neuf sur neuf sera-t-il indispensable pour décrocher les lauriers ?
Je m'avance, mais je suis persuadé que l'équipe qui sera capable de faire un 7 sur 9 sera championne. Les trois ont des matchs difficiles, si tout le monde joue le jeu...
Le fait que le Pays Blanc doive encore assurer son maintien complique-t-il votre tâche ?
Quoi qu'il en soit, je les vois mal lever le pied contre nous. Rien de plus normal, c'est du sport avant tout. La solidarité entre clubs régionaux n'est pas la même en Hainaut occidental que dans d'autres coins de la province. Quand Ransart a décroché le nul chez nous, ils l'ont d'abord fêté en pensant à leurs voisins de Monceau.
Luingne devrait pouvoir assurer en P1. Que conseillerais-tu aux candidats à la montée via le tour final ?
Je n'aurais qu'un message à toutes les régionaux concernés: jouez le coup à fond ! Même si la P2 propose de beaux derbys, la P1 représente autre chose sur le plan du contenu et des intentions de jeu. Il y a certes la distance géographique mais l'élite provinciale offre un football intéressant.
Si on joue la tête en P2 et qu'on a l'occasion de faire le pas, il ne faut pas hésiter. On n'a pas nécessairement besoin de moyens disproportionnés, juste bien cibler ses renforts.
C'est le même raisonnement pour nous: imaginerait-on Molenbaix en D3 ? C'est un autre monde au niveau des infrastructures, mais quand tu travailles toute une saison pour arriver à un résultat, que les joueurs sont motivés et que les dirigeants te suivent, c'est une expérience à vivre...
Sébastien TERLIN (Beloeil)
Seb, votre récent 12 sur 12 doit vous faire d'autant plus regretter le gros creux qui a suivi l'annonce de ton arrêt, non ?
C'est surtout le 1 sur 6 face à Biévène et Morlanwelz qui me reste en travers de la gorge. Là, on peut s'en mordre les doigts. Lors des confrontations directes, il y a moins de regrets à avoir: contre Molenbaix, la pièce est tombée de leur côté, et contre Hornu, nous aurions sans doute mérité le nul. Après la défaite au Pays Blanc, j'ai dit au groupe qu'il fallait maintenant se préparer au tour final. Nous devons encore jouer Ransart et Monceau qui sont des adversaires potentiels de ces prolongations. Deux tests grandeur nature pour les derniers réglages. Nous ferons ce qu'il faut pour être prêts, sachant que dans un tour final, le succès se joue à pas grand-chose...
Crois-tu encore en vos chances de titre ?
Notre goal average est inférieur à celui de nos concurrents, il faudrait donc avoir un point de plus qu'eux, ce qui me paraît fort compliqué.
Pour être champions, vous devriez faire un maximum face à des formations face auxquelles vous n'avez pris qu'un point sur neuf à l'aller, et tabler sur des faux pas adverses...
Honnêtement, je crois que Molenbaix va émerger. Je ne les vois plus gaspiller. Monceau aura la tâche plus compliquée face au Roeulx qui a encore besoin de points, et Ransart qui peut encore envisager le tour final.
Le fait que le Pays Blanc doive encore assurer son maintien complique-t-il la tâche des Molenbaisiens ?
Une victoire à Morlanwelz suffirait aux Antoiniens pour être tranquilles. Ceci dit, ils voudront jouer le derby à fond, c'est sûr. Mais, encore une fois, je vois Molenbaix faire le plein et aller au bout.
Biévène et Morlanwelz n'ont pu assurer leur maintien dans la série. L'écart avec la P2 semble donc bien réel. Que conseillerais-tu aux candidats à la montée ?
Sur un match, comme en Coupe, ok, on peut rivaliser. Mais sur la durée, il faut des routiniers de la série pour bien y figurer. C'est risqué de monter avec uniquement des gars qui n'ont pas encore connu ce niveau. La largeur du noyau est aussi à prendre en compte, surtout aujourd'hui avec les absences répétées quand le foot n'a plus la priorité absolue. À moins d'avoir une super deuxième équipe ou de très bons jeunes derrière.
2 questions aux trois autres coachs de WAPI:
2. Comment répartissez-vous les chances entre Monceau et Molenbaix ?
Jonathan KRYS (Péruwelz)
1. Disons une petite chance, notamment due au fait qu'ils doivent encore recevoir Monceau.
2. Je dirais que c'est du 50/50. L'avant-dernière journée sera sans doute déterminante. Outre le déplacement de Monceau à Beloeil, Molenbaix ira au Pays Blanc, qui affectionne les derbys, dans une ambiance de folie mise par les socios. Après cette journée, on y verra plus clair... sauf surprise ce week-end !
Gwennaël RUSTIN (Pays Blanc)
1. Ce n'est pas impossible, ça reste encore jouable, il n'y a jamais que trois points d'écart. Mais ce ne sera pas simple, ils devront faire un 9 sur 9, c'est-à-dire battre Monceau et espérer un faux pas de Molenbaix.
2. J'ai envie de dire que ce sera du 50/50, même si Monceau reste mon favori. Molenbaix dispose d'un calendrier plus favorable. Je ne les vois pas perdre de points à domicile contre Snef ou Biévène. L'avant-dernière journée sera décisive. Monceau est capable de se défaire du Roeulx et de Ransart, donc tout se jouera à Beloeil, pendant que Molenbaix sera chez nous en derby. En n'oubliant pas que Monceau compte un petit point d'avance, qui peut faire la différence.
Ronny ROELEN (Biévène)
1. Oui, à condition de gagner les deux prochains matchs...
2. Je pense 60-40 pour Molenbaix, qui a un calendrier plus abordable. Jusqu'au bout, c'est la régularité qui déterminera le champion. Avec Hornu, on a bien les quatre équipes les plus fortes de la P1.
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