mercredi 20 avril 2022

Jonathan Krys (Péruwelz FC, P1): "Un championnat fou !"

 Le chaud derby à Antoing, le sommet à Beloeil, la fin de saison chahutée à la Verte Chasse, le coach péruwelzien fait le point pour nous avant les décisions finales, tant pour le haut que pour le bas de classement.


Jo Krys nous fait part de ses observations


Entre une équipe du Pays Blanc qui doit encore assurer sa place dans la série et celle de Molenbaix qui lutte pour le titre, comment pressens-tu ce chaud derby ?

Le contexte de ce derby a fortement changé suite aux dernières péripéties. Il y a peu, on n'aurait évoqué que la possibilité de sacre pour Molenbaix, mais voilà que le Pays Blanc, que l'on croyait sauvé, se trouve de nouveau mêlé à la lutte pour le maintien. Les deux formations sont donc concernées par une décision importante.


Fred Debaisieux et Charly Vanherpe concentrés sur leur sujet


La peur au ventre dans le camp local, le souffle d'une spirale positive et de l'ambition en face. Ce sera compliqué à gérer pour les Antoiniens, avec un stress énorme et, le cas échéant, l'attente du résultat des concurrents. Notre P1 paye les descentes des échelons nationaux. Il a fallu beaucoup de temps pour connaître le nombre de relégables. Ce serait quatre et un barragiste. Mais il faut encore attendre le sort des Francs Borains. Et quid de Mouscron ?



À Antoing, le sourire a fait place à la crispation
© Bernard Libert (nordeclair.sudinfo.be)

C'est quand même fou quand on sait que le Pays Blanc a flirté avec le tour final !

Même nous, à Péruwelz, ne sommes pas mathématiquement sauvés. Mais il y a des affrontements directs derrière, tous ne pourront donc pas remonter dans la hiérarchie. Pour en revenir aux Antoiniens, avoir gaspillé un avantage de deux buts à Morlanwelz peut trotter dans les têtes. Il faudra pourtant être costaud face à Molenbaix qui cherchera à se mettre rapidement à l'abri. On peut selon moi s'attendre à un gros forcing de leur part dès l'entame du match. Les hommes de Fred Debaisieux maîtrisent leur sujet, jouent très bien les coups et appliquent parfaitement les consignes de leur coach. Reste à savoir si le synthétique leur conviendra autant (NDLR: il faudra aussi gérer l'apport du bouillant public local).

Il y a quelques semaines, Beloeil connaissait un gros creux; aujourd'hui, il est revenu dans la course et s'apprête à recevoir Monceau pour un choc de titans...

Seb Terlin peut se réjouir d'avoir retrouvé un contenu et un esprit de groupe. Cette affiche arrive au meilleur moment pour, au minimum, préparer le tour final. Un Beloeil en forme peut faire des étincelles. La perspective d'une possible montée en D3, la volonté de bien finir pour le départ du coach, le rendement offensif retrouvé avec le retour d'Aneddam, avec tout cela ils peuvent faire quelque chose.


Omar Aneddam, 5 buts lors des 5 derniers matchs
© Bernard Libert (nordeclair.sudinfo.be)

Mais Monceau, c'est l'équilibre et l'expérience à l'état pur. Un ensemble rôdé et bien organisé, avec la qualité individuelle pour faire la différence. Parfois sans grand éclat, mais ils font le job. Je dirais donc que c'est du 50/50.

Zyane LISSENS et Jérémy CUYPERS, deux des cadres moncellois


Venons-en maintenant à la situation de ton club. Tu évoquais il y a peu l'intérêt collectif, mais il doit être particulièrement frustrant de devoir laisser filer une belle place dans le subtop pour tenter de sauver l'équipe B en P2 ?

La situation n'est facile pour personne, un vrai dilemme ! Nous étions quatrièmes quand la Direction a donné la priorité au sauvetage de la P2. Je n'ai pu que me plier à cette décision et agir dans l'intérêt du club. Nous avons été contraints de scinder notre noyau pour mettre 5 joueurs en B. 

Un noyau éclaté par la force des choses

Ce sont des choix très délicats. En P2, il faut selon moi privilégier la polyvalence et le fighting spirit. Un puncheur comme Boris Mercier s'y retrouve donc depuis quelques dimanches. Pareil pour Vincent Milito, par exemple. Xavier Berthe est aussi descendu. Les joueurs qui restent en A ressentent une légitime frustration, et certains l'ont manifestée après la défaite contre Gilly. Ils ont clairement ressenti qu'au complet, la victoire n'aurait pu nous échapper. Mais nous ne pouvons pas accabler les jeunes, jusqu'à des U17, qui viennent prester en P1 ! Nous nous devons de rester positifs avec eux mais, pour le reste, c'est très compliqué. La déception est grande et cela risque de se ressentir dans les séances. Je parle beaucoup avec mes cadres, qui comprennent la situation. Alors que nous bossions depuis juin, j'estime que nous étions à notre niveau. Un peu justes pour le podium, mais une quatrième ou une cinquième place me semblait conforme à nos qualités. La frustration de ne pouvoir mener le travail d'une saison jusqu'au terme de celle-ci est facile à comprendre. Les dernières semaines risquent d'être longues et j'espère qu'il n'y aura pas trop de séquelles...



Des nuages dans le ciel de Jo Krys...

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