Loin de son prestigieux passé qui l'a mené jusqu'en Promotion nationale, le club de Lignette, associé à Leuze depuis vingt ans, évolue désormais à l'échelon le plus bas de notre football provincial. Mais loin de sombrer dans le marasme et la sinistrose, les amoureux du matricule s'évertuent à cultiver la fierté du blason et à remonter dans la hiérarchie. Sans toutefois se mettre de pression. L'impressionnante série en cours des Orange et Vert les propulse en tête de la P4B. Le chemin est encore long pour envisager un retour en P3, mais Corentin Coudou et ses hommes avancent discrètement mais sûrement. Entretien avec le coach qui, même s'il se considère comme un intérimaire, a su s'entourer pour mettre toutes les chances de son côté.
Corentin, depuis la défaite à Rumes, vous enchaînez huit victoires de rang. Un fameux déclic, non?
Cette défaite nous pendait au nez après deux partages difficiles obtenus dans les dernières minutes face à St. Jean et à Esplechin. Le scénario du match à Rumes fut l'exact inverse puisque nous y menons 0-2 avant de nous écrouler. On peut donc parler de déclic en ce sens que le groupe a compris qu'il fallait redoubler d'ardeur au travail.
2 nuls, 1 défaite, 8 victoires, t'attendais-tu à un tel bilan?
J'espérais un 12/12 face à des équipes à notre portée. Le reste était du bonus. Ce très beau bulletin est donc plutôt inespéré.
Avec des succès probants contre Brunehaut et à Hérinnes!
Cette double réussite contre des gros morceaux annoncés top 3 a en effet valeur de confirmation.
Avec une moyenne de 3,5 buts/match, votre production offensive est bonne. On retrouve souvent dans les buteurs les noms de Fabrowski, Petit et Defroyennes...
Christopher Fabrowski est un attaquant français qui nous vient de Vieux-Condé. C'est un solide centre-avant qui sait tenir un ballon et permettre au bloc de remonter. Corentin Petit est un ailier que nous avons hélas perdu pour quelques semaines suite à une inflammation des ligaments du genou. Quant à Antoine Defroyennes, que l'on a connu à Wiers et Péruwelz, sa polyvalence est un atout. Il peut invariablement être aligné en 6, 8 ou 10 avec le même succès, il fait le boulot partout.
Rondia, Cuignez, Defroyennes, Cuvelier, Masson, il y a pas mal d'expérience dans ton groupe...
Sébastien Cuignez est un ami, qui a voulu nous faire plaisir pour une dernière saison. Comme chaque année (rires). Avec le désir de finir en beauté. Il apporte un précieux plus au groupe, spécialement à nos jeunes joueurs. Thibaut Cuvelier et Benjamin Masson (ce dernier a fait toute sa carrière à Pipaix malgré diverses sollicitations) sont de parfaits clubmen.
Parés pour jouer le titre, alors?
Notre objectif reste le tour final via le top 5. Bien sûr, c'est tentant d'y penser, mais nous ne voulons nous mettre aucune pression. Notre force est de former un groupe de copains qui veulent juste donner le maximum.
Tu as été promu coach fin 2019, ayant arrêté de jouer suite à une blessure, mais je vois que tu as rechaussé les crampons?
À la base, je suis arrivé comme joueur dans le groupe de Steven Dangremont, mais hélas une blessure lors du premier match à Brugelette m'a contraint à stopper prématurément. Le boulot passe avant, et il n'était pas question vis-à-vis de mon patron de multiplier les absences. Lorsque Steven a été limogé, je me suis proposé pour reprendre le flambeau. Pas dans son dos, j'insiste. Mais connaissant bien le club, je savais que ce dernier avait davantage besoin d'un rassembleur que d'un tacticien. Le football que prône Steven à Tournai ne convenait pas à Lignette. Je suis d'ailleurs ravi pour lui du parcours qu'il est en train de réussir au Varenne. Son implication le mérite.
J'ai effectivement dû rejouer un peu en début de saison vu les inévitables blessures dues à la longue interruption. Étant un adepte de la course à pied, j'ai continué d'entretenir ma condition physique, ce qui ne fut pas nécessairement le cas de tous les joueurs, quel qu'en soit le niveau (clin d'oeil)...
Tu n'as pas pu empêcher la descente en P4, mais vous voilà bien partis pour remonter!
Quand j'ai repris l'équipe, elle occupait la dernière place avec 4 petits points. Au moment de l'arrêt prématuré de la compétition, nous étions barragistes, avec 19 unités au compteur. Nous sommes descendus en tant que plus mauvais barragiste. Le Covid a de nouveau coupé notre élan la saison suivante puisque nous avions débuté par un 9/9...
Tu es assisté dans ta tâche par un adjoint, je crois?
Joachim Stich officie à mes côtés comme T2. C'est un ami de longue date, nous avons évolué ensemble en jeunes, à Thumaide. Il m'aide à préparer les entraînements et donne son avis sur les sélections. Il y en a plus dans deux têtes que dans une!
Satisfait de la présence aux entraînements?
Nous sommes entre 15 et 20 à chaque séance. Les réserves ont la possibilité de s'entraîner avec nous. Je n'ai jamais connu autant de présences les années précédentes. Il est vrai que l'enchaînement des victoires favorise l'engouement collectif. Le jeudi, nous faisons suivre la séance d'un apéro qui a pour but de renforcer les liens...
Le club s'est restructuré au niveau du comité?
Ca prend forme. Même si on ressent toujours les effets de la crise sanitaire. Le club vient d'organiser un souper, mais on ne fait pas encore ce qu'on veut... Suite au décès de Willy Brunin, figure emblématique de Lignette, Joshua La Placa a repris la présidence.
Quels enseignements as-tu déjà pu retirer de ta jeune expérience de coach?
Tout d'abord que l'on n'a pas la même vision que sur le terrain. Respect à ceux qui, comme Seb Cuignez, ont su combiner les fonctions de joueur et d'entraîneur. En ce qui me concerne, je n'ai aucune ambition de faire carrière dans le coaching. Je suis là en dépannage, pour aider mon club de coeur, dont la situation me peinait...
Quel est ton système de prédilection?
Nous évoluons en 4-2-3-1. Je ne suis pas partisan des grands discours tactiques. Ce qui prime, c'est le mental, l'envie, la hargne. Et un discours positif auprès des joueurs.
Hérinnes reste-t-il selon toi le principal candidat au titre?
Sans doute, oui. Même si c'est Rumes qui m'a fait la plus belle impression jusqu'ici...
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