"Si le Covid devait arrêter la compétition maintenant, nous serions descendants!". Patrick Billiet n'a ni envie de rire ni surtout de jouer les prophètes de malheur, mais sa boutade a pour but de conscientiser sur la situation peu enviable dans laquelle ses troupes se sont engluées. L'Entente Velaines Enclusienne occupe une avant-dernière place à laquelle aucun suiveur - dont Côté Coach! - ne l'aurait placée. Ceci dit, nous n'en sommes bien sûr qu'au tiers de la compétition et Patrick n'est pas du genre à se laisser abattre. Il connaît parfaitement les raisons de cette période de disette et les recettes pour la surmonter: "Ce mardi, alors qu'il y a une coupure le week-end prochain, nous étions nombreux à l'entraînement, et j'ai apprécié l'intensité mise par les joueurs. La séance de jeudi a été suivie d'un souper et ce samedi, nous organiserons une activité au club. De quoi resserrer les liens du groupe, ce qui sera indispensable pour sortir de la spirale négative. Avec le travail bien sûr. Et puis, surtout, nous espérons le retour des blessés, notamment mon entrejeu: Guillaume Clément, Rémy Malina, Lloyd Deplechin, Steve Lorand, quatre absents pour deux places centrales..."
Dans cette P3A, trois équipes occupent actuellement le haut du pavé: la Squadra Mouscron, qui a raflé la première tranche au nez et à la barbe du Pays Blanc B et de Néchin qui est revenu au galop après une entame plus hésitante. Or, il se fait que Velaines est la seule équipe à avoir déjà affronté ce trio de ténors. Nous avons donc questionné Patrick, lui demandant de se positionner sur les chances des uns et des autres. Le coach a consulté ses notes et nous livre ses impressions. Nous le remercions encore pour sa disponibilité.
Des trois équipes qui mènent actuellement la danse dans votre série, quelle est celle qui t'a fait la plus forte impression?
La Squadra est une très belle équipe. Nous l'avons affrontée lors de la deuxième journée (NDLR: défaite 5-2), sur la lancée de leur succès probant à Antoing. Ils pratiquent du beau football, en une ou deux touches de balle, un peu comme Luingne. Contre eux, la moindre erreur se paye cash. Projection très rapide vers l'avant, exploitation maximale des flancs, centres instantanés et Greco à la conclusion en renard des surfaces.
À quels niveaux ton équipe a-t-elle été en dessous?
Face à Néchin lors du dernier match (défaite 0-4), il nous manquait beaucoup trop de joueurs. Même si c'est le lot d'un peu tout le monde, nous n'avions aucun médian spécifique, et nous avons été mangés au milieu. Nous aurions aimé être plus consistants, comme à Bléharies, mais nous avons dû déplorer quatre défections supplémentaires suite au dernier entraînement et du coup modifier notre système. Ceci dit, les Néchinois pratiquent eux aussi un beau football avec beaucoup d'appels et de dédoublements.
Au Pays Blanc (défaite 2-1), on n'a pas joué, on a choisi de les attendre fort bas. Cette option tactique a fait douter les Antoiniens qui n'ont pas pu développer leur beau foot. Ils ont frappé le poteau, nous ouvrons la marque sur pénalty et nous ne sommes battus que dans les arrêts de jeu...
Tactiquement, as-tu pu observer des choses intéressantes face à ces équipes?
Oui, du côté de Néchin; ils ont des joueurs intelligents, qui ont aspiré notre défense pour partir dans notre dos. Je regrette par contre la tendance à casser le jeu adverse avec des petits coups qui ne sont pas nécessairement sanctionnés par l'arbitre.
Les individualités qui t'ont le plus marqué?
À Néchin toujours, le meneur de jeu Lionel Vanleynseele avec son expérience du foot national. Quand il a le ballon, c'est impossible de le lui prendre! Adriano Greco à la Squadra bien sûr, pour son aisance technique. Jeu en une ou deux touches de balle, volées, intérieurs du pied, tout le bagage technique y passe. C'est impressionnant ce qu'il fait encore à 37 ans. Au Pays Blanc, je pense à Jefferson Rjillo et son magnifique pied gauche. Sa facilité dans les petits espaces et ses coups de pied arrêtés. Un coup-franc bien placé avec lui, c'est 80% du temps dedans...
Quelle est l'équipe qui, selon toi, a le plus les moyens de tenir la distance et d'aller au bout?
Néchin me semble paré à toute éventualité. L'équipe est complète: un très bon gardien, une défense solide (NDLR: 9 buts encaissés en 10 matchs, contre 16 à la Squadra et 18 au Pays Blanc), l'entrejeu pareil. Dès qu'ils peuvent inscrire le premier but, ils se libèrent et c'en est généralement fini pour l'adversaire...
C'est la régularité qui fait défaut à Antoing, ils perdent pas mal de points à domicile.
Les Mouscronnois ont ce qu'ils voulaient avec le ticket pour le tour final. Sans Greco, sans leur deuxième attaquant (NDLR: Laurent Potier), peut-être aussi sans Sébastien Nottebaert, leur axe risque d'être moins performant. À voir aussi leur adaptation aux terrains boueux qui ne vont pas faciliter leur jeu. Mais ils se sont enlevé de la pression avec la tranche, vont pouvoir préparer sereinement les jeunes et retaper les blessés pour répondre présent lors du sprint final.
Qu'est-ce qui pourrait, éventuellement, enrayer leur progression?
Le Pays Blanc compte en ses rangs des joueurs à fort tempérament qui peuvent vite s'énerver quand ça ne tourne pas, et rouspéter sur les équipiers. Comment vont-ils réagir dans les moments difficiles, comme lors du 4-1 à Néchin? De plus, ils sont attendus par tout le monde...
Si Georges Lecoustre venait à se reblesser, Néchin se créerait moins d'occases, c'est sûr. Rodolphe Alais carbure au super, mais il n'est plus tout jeune non plus, supportera-t-il la répétition des efforts?
Vois-tu une autre formation susceptible d'encore pouvoir se mêler à la course au titre?
Je ne vois guère que Rongy pour éventuellement inquiéter les leaders. Certes leurs résultats sont en dents de scie, sans doute est-ce dû à un manque de présence aux entraînements, mais il y a beaucoup d'expérience dans ce groupe. Sébastien Alliotte, notamment, fait encore mal à de nombreuses défenses.
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