À tout juste 30 ans, Thomas Vandecasteele, fils de Stéphane, ancien attaquant emblématique du club et désormais dirigeant, et frère de Simon qui vient d'intégrer le noyau A, vit sa première expérience en tant qu'entraîneur d'une équipe senior, après avoir coaché les U19 de Molenbaix en collaboration avec son cousin Émile Plume. Une première mission chez les adultes qu'il mène de front avec Jérémy Fiévet, Thomas insiste là-dessus. Réunir vingt joueurs d'un noyau B un mardi de fin septembre après avoir encaissé un but dans les arrêts de jeu deux jours auparavant est le signe indiscutable de ce que la relation est saine et le travail de qualité...
Thomas, quel bilan tires-tu de ces premiers mois de coaching?
Avant tout que j'y prends beaucoup de plaisir. Surtout après la situation Covid. C'est vraiment quelque chose qui me prend aux tripes.
2 victoires, 2 nuls, 2 défaites, tu es déjà passé par toutes les émotions!
Ce 8/18 me semble correct, même si on n'aurait sans doute pas volé un ou deux points de plus. Contre la Montkainoise en journée initiale, nous méritions peut-être de l'emporter.
Dimanche, nous perdons deux points à la 93e, mais le nul est logique, et après la frustration du moment, nous réalisons que prendre un point en évoluant plus d'une heure à dix est une belle performance. Et ça a été l'occasion de vérifier le bon état d'esprit du groupe. Nous avons mangé ensemble après le match, nous étions vingt-deux, et l'ambiance n'a pas souffert du but tardivement concédé.
Des premières leçons à tirer?
Je m'aperçois qu'on doit être beaucoup derrière les joueurs. J'attendais plus d'autonomie, plus d'initiatives par exemple dans les transitions entre les exercices: prendre un ballon pour jongler, s'étirer, toutes ces petites choses qui me semblent personnellement évidentes.
Je me rends également compte que le coaching entraîne une perpétuelle remise en question. Prenons ce but encaissé dans les arrêts de jeu dimanche. A-t-on bien géré les changements? À titre personnel, comme jeune coach, l'emporter face à quelqu'un comme Philippe Breyne aurait été gratifiant, mais il faut savoir accepter que l'autre a aussi réussi son pari en faisant un changement gagnant.
Dans d'autres matchs, je me suis dit après coup qu'on avait peut-être été trop joueurs. A-t-on eu la bonne approche contre le Pays Blanc? N'aurait-on pas juste dû essayer de ne pas perdre? S'est-on montré trop naïfs sur le grand terrain de Tournai? On refait plusieurs fois le match dans sa tête...
Quels sont les points sur lesquels tu sais déjà devoir évoluer?
De par mon âge sans doute, je suis assez proche des joueurs, et ouvert à la discussion. C'est une qualité, mais qui peut me jouer des tours. La semaine dernière, j'ai été interpellé au moment de commencer la séance par un joueur qui souhaitait des explications sur son temps de jeu. J'aurais dû couper court et lui dire que ce n'était pas le moment. Ca viendra avec l'expérience.
J'applique le conseil d'un de mes anciens coachs de prendre beaucoup de notes post-matchs et post-entraînements afin de pouvoir justifier certaines décisions par des faits objectifs.
Et tes points d'insistance?
On essaye avec Jérémy de faire les choses du mieux qu'on peut, avec énergie. Cela prend beaucoup de temps, il faut gérer de nombreux paramètres. La philosophie est de venir s'entraîner pour travailler sérieusement. Nous préparons des exercices ludiques mais avec un fond. Le mardi, nous accompagnons le travail avec ballon d'une visée physique, du renforcement musculaire principalement. Lors de la seconde séance, nous essayons de mettre quelques petites choses en place en vue du match à venir.
Le credo est que les joueurs soient contents à la fin. Vendredi dernier, tout le monde avait le sourire après l'entraînement, c'est la récompense.
Dans l'abord des matchs, je me concentre essentiellement sur mon groupe. Je n'insiste pas tellement sur l'adversaire; je crains que cela ne bloquerait certains de nos joueurs de se focaliser sur leur opposant. Je préfère mettre l'accent sur nos qualités intrinsèques.
Le fait de ne plus jouer en te manque pas trop?
C'est logique que l'on me pose cette question à 30 ans. Je dirais que non, d'abord parce que je suis totalement investi dans ma nouvelle fonction. Et puis, je prends souvent part aux oppositions, quand le nombre est impair. Ensuite, je joue avec l'équipe réserve, ce qui me permet de garder le plaisir du jeu, et du rythme au cas où je serais amené à devoir m'inscrire sur la feuille. Mais nous avons construit un groupe suffisamment large pour pouvoir normalement écarter cette éventualité.
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