jeudi 18 février 2021

Le capitaine, ce leader naturel

Captains

Dans son livre "Leading", Alex Ferguson - dont on ne peut douter qu'il fasse autorité en matière de leadership - développe un chapitre justement intitulé "Captains" (pp.102-106). Il y détermine 4 qualités principales attendues de ceux à qui il pourrait confier le brassard de capitaine:

- quelqu'un qui ait la faculté de diriger sur le terrain

- quelqu'un de confiance avec qui on puisse discuter

- quelqu'un que ses équipiers respecteront comme tel, et qui suivront ses instructions

- quelqu'un capable de s'adapter aux circonstances changeantes (par ex. lorsque les choses tournent moins bien)

Nous avons voulu confronter ces caractéristiques au vécu et au ressenti des acteurs de notre foot provincial. 

Voici donc le retour de quelques coachs et joueurs de la région.

Le respect de chacun

Commençons par Jonathan KRYS, T1 au Péruwelz FC (P1): Le capitaine est la personne de confiance, le bras droit, la personne-relais parfaite pour une communication fluide entre le staff et les joueurs, mais également le relais du coach sur le terrain. Ses mots doivent être justes et toujours dans le respect de chacun. Quand il s'exprime, on se tait et on écoute, car il aura toujours les mots justes, quelle que soit la situation, positive ou négative. Il est dès lors le rassembleur du noyau dans les moments importants. 


Photo Geoffrey DEVAUX (La DH)

Au PFC, Thibaut GUELTON est le capitaine désigné, et Sébastien MONTUELLE vice-capitaine:


                
                                                                        
                                                                               Photos La DH

Un choix primordial



Photo empruntée au site du club

C'est ensuite Luc PAUL, fidèle adjoint de Sébastien TERLIN à la RUS Beloeil (P1), qui nous décrit précisément le rôle généralement dévolu à Ludovic BRONIER: Un capitaine est un leader naturel (respecté par ses coéquipiers) qui se doit d'être le relais des entraîneurs sur le terrain. Il doit comprendre la tactique mise en place par le coach. Il doit aussi pouvoir booster ses équipiers durant les temps faibles, en cours de match. Mais le rôle du capitaine est tout aussi important en dehors du terrain. Il contribue à l'ambiance et à la vie de groupe, et n'hésite pas à pousser une gueulante, ou recadrer gentiment certains joueurs si le sérieux et l'application durant les séances ne sont pas optimales. Il dialogue avec le staff  et peut donner son avis sur certaines décisions s'il le juge opportun. Bref, la désignation du (bon) capitaine peut s'avérer un choix primordial pour un entraîneur...

En cas d'absence de Ludo, c'est Steven GUEGUIN qui le supplée: 

Il a l'avantage d'avoir joué à un niveau supérieur, possède un excellent sens tactique, est expérimenté (34 ans), écouté et respecté par l'ensemble du groupe (charisme naturel), et de par son poste de gardien de but, il a une vision du jeu et une anticipation des problèmes au-dessus de la moyenne. C'est un coach sur le terrain!


                              

Déjà capitaine durant plusieurs saisons à la JS MESLIN GM (P2), Ludovic BRONIER, 34 ans également, a donc rapidement hérité du brassard lors de son arrivée dans son nouveau club, en 2017. C'est un signe qui ne trompe pas quant à ses qualités naturelles de leader. Écoutons-le donc évoquer divers aspects de la fonction: 

Le plus important est de faire en sorte que le groupe vive bien, que toutes les individualités ne fassent qu'un. Guider les jeunes du mieux que l'on peut pour les intégrer dans le monde adulte. On sert un peu de tampon entre les joueurs et le staff: lorsqu'un joueur ou un coach est dans la réflexion ou le questionnement, c'est généralement vers le capitaine qu'on se tourne! Quand les résultats sont favorables, il est important de faire en sorte que tout le monde garde les pieds sur terre et, dans le cas inverse, il faut faire en sorte que personne ne baisse les bras et que tous se révoltent un maximum, même lorsque le moral est au plus bas. J'ai été élevé à l'ancienne et, pour moi, il est important d'inculquer cette mentalité aux plus jeunes. Se donner à fond, ne pas se prendre pour ce qu'on n'est pas, et surtout vivre de bons moments sur le terrain, mais pas seulement... Il y a la buvette aussi, c'est selon moi l'endroit où le groupe se solidifie.


Photos Thierry DAUSSIN

Montrer l'exemple

Cela fait des années que Pierre WANGERMÉE porte le brassard de l'AC ANVAING au bras gauche, d'abord en équipe A (P2), et à présent avec les jeunes de l'équipe B (P4). De par sa longue expérience dans ce rôle de "grand frère" (ce sont ses propres termes), son témoignage mérite lui aussi notre attention: 

Ce rôle de "capi" évolue avec le temps. Plus jeune, c'était davantage un rôle de relais du coach, style leader qui doit montrer l'exemple sur le terrain. Au fur et à mesure, on devient de plus en plus philosophe et on guide les petits jeunes. Beaucoup de relationnel entre les joueurs, le staff, les dirigeants, souvent pour arrondir les angles. Se serrer les coudes quand ça va moins bien est super important. C'est sans doute une des choses les plus difficiles comme "capi", ça vient avec le temps. Le foot est un sport d'équipe, il faut donc avoir confiance envers tes équipiers (et vice-versa). Je ne suis pas du style à crier "à tout va", mais plutôt à encourager et glisser un petit conseil  quand un équipier est dans le dur: "Allez, relève la tête, reviens à des choses simples!". Tout part de la confiance, en fait!


Capitaine emblématique et fidèle à son club de l'AC Anvaing (photo empruntée au site du club)



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