Progrès, Plaisir, Performance: tel est le programme de formation concocté par la FFF, notamment sous la houlette de Gérard HOULLIER, alors Directeur Technique National. À destination des entraîneurs et formateurs, il énonce une évidente ligne de conduite qui peut inspirer les coachs de tous niveaux.
PROGRÈS
La clé d'un succès continu est une croissance constante
(Phil JACKSON, coach de basket cité par Marti PERARNAU, Pep Guardiola, The Evolution, p.162)
Si cette notion coule de source dans la formation du jeune footballeur, tant sur le plan individuel (apprentissage technique) que sur le plan collectif (apprentissage tactique), elle reste valable pour la post-formation et le football adulte.
Tous les spécialistes du coaching s'accordent à dire que mettre en place une culture de la progression est essentiel pour réussir. En cas de succès répété, le risque est bien réel de s'endormir et de se reposer sur ses lauriers. Qui n'avance pas recule pourrait-on dire alors: Un bon leader ne doit jamais se reposer sur ses acquis. (...) Se reposer sur ses lauriers, c'est faire machine arrière (Carlo ANCELOTTI, Mes joueurs et moi, pp.186, 208).
Ce constat est particulièrement vrai pour un entraîneur qui dure dans son club. Ainsi parle Diego SIMEONE: Je veux un Atletico compétitif, avec l'unique ambition d'améliorer ce qui a été fait l'année précédente (Mes secrets de coach,p.147).
D'où la nécessité de se renouveler, comme l'exprime Pep GUARDIOLA: Ce n'est pas suffisant de continuer à apprendre et grandir, vous devez aussi évoluer (p.205). Ce renouvellement implique dès lors d'être plus exigeant avec soi-même.
PLAISIR
On connaît "Le fun-football chez les diablotins" de Joost DESENDER et Gino CAEN, publié sous l'égide de l'URBSFA. Le genre d 'ouvrage qui traduit bien l'importance du jeu dans l'apprentissage des enfants: introduire de la compétition, compter les points, permettre à tous de jouer et encourager par un coaching positif, varier les activités, etc.
Mais cette joie de jouer est tout aussi indispensable chez les adultes et ce, quel que soit le niveau. Écoutons Arsène WENGER: Trop souvent un entraîneur a tendance à ne s'adresser qu'à l'adulte, avec des injonctions de performance, de victoire, de réflexion, au détriment de l'enfant qui joue pour le plaisir, dans l'instant présent. L'entraîneur doit s'adresser à l'enfant qui vit dans chaque joueur (Ma vie en rouge et blanc, p. 73).
D'où l'importance d'intégrer le jeu dans son programme d'entraînement: possessions avec appuis, 3c3 ou 4c4 + 2K sur double grand rectangle, courses-relais, défis, etc. Il est tout à fait possible de construire une séance intensive et rythmée tout en l'axant sur le ludique.
PERFORMANCE
Allier plaisir et performance n'est contradictoire qu'en apparence, surtout si l'on veut mener son activité sportive dans la durée. Développer une culture de l'effort, du travail, de la victoire, mais aussi de l'apprentissage par la défaite, reconnaître ses limites et chercher à les repousser.
Les plus grands champions ne sont jamais satisfaits d'eux-mêmes et se donnent constamment de nouveaux objectifs pour améliorer leurs performances. Ils peuvent être des sources d'inspiration pour des sportifs plus modestes.
Le même Arsène WENGER rappelle tout ce qui, au-delà de l'entraînement, peut contribuer à une culture de la performance, et que l'on a coutume de nommer la "préparation invisible": la diététique, les massages, la préparation mentale, le sommeil, la qualité de vie, l'entourage (p.71).
De nouveau, ce qui est valable au plan individuel, l'est tout autant sur le plan collectif. Le leadership du coach permet d'agir sur la performance d'un groupe. Nous reviendrons plus tard sur cette notion de leadership.
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