Le contexte
Ce sont des Ellezellois en pleine bourre qui sont venus défier le leader sur ses terres. Huit matchs sans défaites - seul Béclers les a privés de deux des vingt-quatre derniers points mis en jeu -, une attaque mitraillette - de loin la meilleure de la série, et en tête de la deuxième tranche. Et ce devant... Esplechin. Il s'agit donc d'un véritable match au sommet. Yves Moreau et ses hommes voudront faire mieux qu'à l'aller, une défaite 1-2 qui leur est restée en travers de la gorge.
Quant au leader, il a régulièrement fait preuve de réalisme, en l'emportant par un but d'écart, ou en revenant sur Péruwelz dans les dernières minutes. Le dernier week-end l'a vu creuser l'écart sur son dauphin de la Verte Chasse tenu en échec à Thumaide. Les hommes de Greg Beukenne ont donc un joker d'avance, qu'ils tiennent évidemment à conserver le plus longtemps possible.
La direction de la rencontre a été confiée à Christian Blondiau.
Les équipes
Esplechin (4-2-3-1): Pitot; Hernandez, Schneider, Soudan, Loin; Pollet, Fourez (46e Lysen); Dewaegheneire (83e Bausier), Hendoux (83e Mestach), Craeye (74e Manteau); Dubois
Ellezelles (4-3-3): Defrançois; Nguegoh, Delestray, Flament, Notté; Thieffry, Dewulf, Neukermans; Schreyers (81e Villyn), Flamant (63e Hajaje), Vanderoost
Les tournants du match (en italiques, les actions ellezelloises)
3e Thomas Pitot se détend sur une frappe déviée d'Alexis Vanderoost suite à un dégagement défensif raté
5e Pitot détourne en corner une frappe en coin de Maxence Neukermans depuis la ligne de touche
31e Nouvelle faute de Corentin Fourez, sur Julien Notté. Après hésitation, l'arbitre ne lui met pas la deuxième jaune
32e Pitot se couche sur sa droite pour sortir en corner un coup-franc latéral de Benjamin Flamant
39e Tête au-dessus de Jérôme Soudan sur corner de Jérôme Craeye
52e Tête au-dessus de Dewaegheneire sur corner du même Craeye
57e Jérôme Soudan marque d'une tête en deuxième zone sur un troisième corner, toujours délivré par Jérôme Craeye (1-0)
58e Pitot repousse difficilement un ballon bondissant sur coup-franc latéral de Flamant
61e Le gardien esplechinois sort dans les pieds d'Édouard Dewulf infiltré dans le rectangle suite à un centre de Notté
70e Reprise acrobatique de Melvyn Hendoux sur un centre de la droite de Tony Dubois. Sa tentative se termine dans les bras de Jérôme Defrançois
90e Joris Villyn ne cadre pas sa tête sur un centre d'Alexis Thieffry
91e Neukermans rate sa reprise de la tête sur coup-franc latréral de Dewulf
L'analyse
Esplechin a réalisé une perfomance de choix en gardant le zéro devant l'attaque la plus performante de la série. Malgré le désavantage du terrain qui ne favorisait pas leur football, les Ellezellois ont maintenu la pression une grande partie du match, à l'exception peut-être du quatrième quart d'heure. Mais contrairement aux locaux qui ont rentabilisé leur temps fort, ils se sont cassé les dents sur Pitot et son avant-garde ou ont manqué de précision devant la cible.
Le trio médian visiteur a dynamisé son secteur offensif, s'appuyant sur les enchaînements techniques de Maxence Neukermans, la vitesse de Quentin Schreyers à droite et les perforations d'Alexis Vanderoost à gauche. L'intention était clairement de prendre l'ascendant directement, à tel point qu'après dix minutes à peine, Jérôme Defrançois devait rappeler à ses équipiers de ne pas se découvrir naïvement et de rester en place.
Gardé en joker par Yves Moreau, Benabdela Hajaje était lancé dans la bagarre quelques minutes après l'ouverture du score. Insatisfait du pressing mis sur la défense centrale, qui était une des consignes à la théorie, le coach ellezellois choisissait de sortir son buteur Benjamin Flamant et de recentrer Vanderoost en pointe. Le capitaine Édouard Dewulf avait beau mener la charge jusqu'au coup de sifflet final, la défense esplechinoise resterait imperméable aux vagues bleues.
Le leader a créé peu de danger en jeu ouvert. Quelques explications à ce constat. Pour pallier l'absence de Geoffrey Roelandt retenu par sa récente paternité - encore toutes nos félicitations! - et contrer les courses de Tony Dubois, le coach ellezellois a préféré la vitesse de Dorian Delestray à l'expérience de Steven Visée.
Dorian Delestray au marquage de Tony Dubois
En possession, les Verts ont l'habitude de s'appuyer sur le jeu de tête de Melvyn Hendoux, cible de toutes les touches et du jeu long. Alexis Thieffry a soutenu la comparaison dans les duels aériens, opposant en outre sa vivacité à la protection de balle du capitaine local.
À l'avant-plan, le duel des tours , Hendoux-Thieffry
Les situations les plus intéressantes ont été créées via les renversements de jeu entre les ailiers, Dewaegheneire et Craeye. Ainsi bien sûr que sur les corners, bien donnés par le second nommé, notamment vers Jérôme Soudan, qui marquait déjà régulièrement lors de sa période estaimbourgeoise.
Comme le faisait remarquer Benoit Staelens dans un précédent article, une fois qu'Esplechin ouvre la marque, il est bien compliqué pour l'adversaire de refaire surface. Depuis son banc de touche, Greg Beukenne rappelait l'importance de penser à défendre avant de chercher à aller en mettre un deuxième. Cette solidité à toute épreuve s'est une nouvelle fois vérifiée dans la dernière demi-heure. Très solidaires, les Verts ont remporté une victoire de groupe. Rentré à la pause pour Corentin Fourez sous la menace d'une exclusion, Matthew Lysen s'est immédiatement fondu dans le moule.
Matthew Lysen briefé par Romain Pollet et Jérôme Soudan avant de monter
Les deux lignes esplechinoises coupaient bien les trajectoires et étaient sur tous les ballons, à l'image du remarquable retour défensif de Mathéo Hernandez pour bloquer in extremis la percée de Neukermans à la 88e. Ils remportaient également les duels sur corners, comme Schneider devant Thieffry sur le dernier à la 85e. Symbole de ce réalisme défensif, la prestation de Romain Pollet qui n'hésite pas à durcir les contacts quand il le faut.
Maxence Neukermans qui aide à se relever un Romain Pollet qui ne l'a pourtant pas ménagé, bel exemple de sportivité
L'avis des coachs
Greg Beukenne: "Après une première mi-temps selon moi équilibré, j'ai dit à mes joueurs que la première équipe qui marquerait aurait de fortes chances de l'emporter. Je crois que c'était un de nos meilleurs matchs sur le plan de l'organisation. Nous avons laissé très peu de failles, et avons cassé le jeu quand il le fallait. Cela nous coûte quelques cartes jaunes, mais avec un noyau de 21 joueurs, on ne doit pas avoir peur de l'une ou l'autre suspension. Tony a bien travaillé, monopolisant l'attention de la défense adverse. Seul, c'est compliqué. Romain a livré une prestation quasi parfaite, et derrière, Théo, Mathéo et les autres ont été solides comme toujours. J'entends souvent parler de la chance des champions, mais quand on perd une fois sur dix-huit, je ne crois pas qu'on puisse encore parler de chance..."
Greg peut être satisfait de ses troupes
Yves Moreau: "Esplechin a fait de l'Esplechin: un bloc compact, avec beaucoup d'énergie, un jeu direct pour trouver Dubois dans la profondeur, et un combat imposé. La surface de jeu n'a pas non plus favorisé le jeu et la possession que nous aimons développer. Ce qui ne nous a pas empêchés de nous créer plusieurs situations dangereuses, notamment via la mobilité de Neukermans; j'ai compté six balles de but. Je relève aussi un fait de match: leur numéro 6 doit être exclu après une demi-heure. Quand l'arbitre voit que c'est lui, il ne la sort pas. Le joueur en question a d'ailleurs été remplacé à la mi-temps..."
Yves Moreau déçu d'avoir de nouveau échoué dans les chiffres face au leader
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