samedi 29 octobre 2022

Risquons-Tout A et B: la victoire leur va si bien!

 Si le coude-à-coude avec Molenbaix en série A n'est pas vraiment une surprise, même si on attendait aussi Rumes ou Saint-Jean, on s'étonne davantage de voir l'équipe B du Risquons-Tout taquiner Taintignies, généralement pointé comme favori par les suiveurs, et devancer des Brunehaut ou Wodecq, plus souvent cités. Invaincues toutes les deux, les formations mouscronnoises n'ont aucune intention de s'arrêter en si bon chemin. Les A tenteront de ne rien gaspiller avant d'accueillir leur rival molenbaisien début décembre, tandis que les B chercheront à prolonger le rêve, leur déplacement à Houtaing à la mi-novembre s'annonçant palpitant.



Un blason mis à l'honneur en ce début de saison!


Risquons-Tout A, objectif le titre


Anthony LEFEBVRE



Toutes les photos proviennent du site du club

Anthony, plus de dix ans à la tête de l'équipe fanion, c'est plutôt exceptionnel, non?

Un joli bail, en effet. C'est assez rare dans le milieu, mais en tant que bénévole, il y a aussi moins de pression... C'est heureux, parce que nous n'avons pas vécu que des bons moments. En tant que joueur, j'ai connu le titre en 2009, puis nous sommes redescendus en 2012. Une saison au cours de laquelle j'ai repris l'équipe en décembre. Le noyau actuel compte encore des gars qui ont traversé cette décennie avec moi, comme Kévin Brasme ou Jimmy Dubrulle. Kévin Glorieux, qui est à présent passé dans le staff, en faisait partie jusqu'en mai dernier.

Tu exerces en outre la fonction de CQ. Le Risquons-Tout, c'est ta deuxième maison?

C'est un poste que j'occupe par défaut. Lorsque nous avons restructuré le comité il y a quelques années, nous étions quatre: mon père, toujours président aujourd'hui, Kévin Glorieux et Loïc Delmeule, notre gardien en équipe B, et moi-même. Nos vies familiales et professionnelles s'étant déployées depuis, nous avons été rejoints par d'autres. Connaissant les rouages du club et du foot provincial, j'ai naturellement été sollicité pour exercer la mission de correspondant qualifié.

Aucune défaite, tant en A qu'en B, tout va bien chez vous...

C'est sûr, mais l'expérience nous dit que le ciel finira par s'assombrir. On reste prudent et ce sera à nous de gérer la première défaite lorsqu'elle se présentera éventuellement. Il s'agit simplement de rester réaliste, la route est encore longue! Mon discours garde cette constante: être performant tous les dimanches. Vu le recrutement effectué et la qualité de l'effectif, nous assumons le statut de favoris. Qui a pour conséquence que nous sommes attendus partout. Et d'autre part, tout le monde sait que Molenbaix veut faire monter son équipe B. L'hiver approche et les surfaces de jeu vont changer, considérons une journée à la fois. Quant à notre équipe B, elle tourne bien, c'est une bonne surprise. Et ses éléments sont précieux pour nous prêter main forte en cas de besoin.

C'est notamment le cas de Jimmy Dubrulle...

Jimmy a un passé chez nous. C'est un attaquant dans l'âme, qui a toujours été performant. Il est bien revenu après une saison compliquée. Il fait le job tant en A qu'en B. C'est super intéressant pour un coach de pouvoir s'appuyer sur un profil comme le sien. Jimmy est plus âgé que moi, nous avons été équipiers, mais cette proximité ne pose aucun souci: on peut toujours compter sur lui, sa motivation est intacte et c'est un fameux animateur de vestiaire!

 


Jimmy Dubrulle


Julien Dewaele, 37 ans, Jimmy 36, Vinarom 33, ce n'est pas l'expérience qui manque dans votre groupe!

Nous avons effectivement transféré plusieurs trentenaires. Leur vécu bonifie nos joueurs. Ce qui fait actuellement la différence, c'est ce recrutement d'éléments qui ont ramené rigueur, discipline, régularité et caractère au noyau préexistant.

Quelques-unes des recrues, entourant le président Jean-Charles Lefebvre


En même temps, nous incorporons des promesses. Dimanche dernier face à Obigies, nous avons fait rentrer deux 2005 (Tristan Pardo et Souleyman Latrache). C'est un beau signal pour tous nos éducateurs! Nous avons démarré il y a huit ans avec trois équipes de jeunes et en sommes aujourd'hui à dix. Même si ce n'est pas évident par rapport aux autres cercles de l'entité qui ont plus d'expérience dans la formation, notre dynamisme nous permet d'exister. Nous récupérons souvent les laissés pour compte, et c'est aussi un noble rôle social.

Lors du déplacement à Rumes, vous êtes passés en 3-5-2 dès la 30e. Es-tu un adepte de l'adaptabilité tactique?

En tant que féru de tactique, il m'a toujours semblé important d'inculquer un plan B à mes équipes. Notre système de jeu doit être modulable. C'est l'animation qui change. Dimanche encore, nous sommes passés à trois derrière pour la seconde mi-temps.

Le plus sûr moyen de monter est de décrocher le titre. Mais il faudra pour cela devancer Molenbaix. Pas une mince affaire...

Nous aurons deux matchs pour le faire... à condition de gagner tout le reste! On se prépare pour le titre, c'est notre objectif, mais tant de critères entrent en ligne de compte: l'absence d'arbitre, les défections de joueurs, un coup de mou collectif... Allons-y étape par étape, et soyons toujours dans la course en mars. La réception de Molenbaix début décembre sera un gros test, même si nous en avons déjà eu. C'est ainsi que, sur notre lancée d'un départ réussi, nous ne nous attendions pas à perdre deux points en recevant Estaimbourg B. Chaque dimanche nous rappelle à la vigilance. Il s'agit de se méfier de formations comme Saint-Jean ou Templeuve, sans doute la déception de ce début de saison.


 Steve HERSSENS



Steve, en haut à gauche, avec Anthony et Stéphan Glorieux. En bas, Jimmy Dubrulle, qui avait sans doute envie d'anticiper sa future reconversion dans le staff!


Steve, pour commencer, peux-tu nous présenter ton parcours de coach? 

J'ai découvert le coaching à Tourcoing, à l'âge de 18 ans, en tant qu'assistant de mon parrain, Luc Van De Woestyne. Nous avons collaboré sept ou huit ans, entre autres à Lambersart. J'ai ensuite été scout pour Zulte-Waregem. Mon fils s'étant inscrit au RE Mouscron, je m'y suis moi aussi investi en tant que formateur, et je m'occupe aujourd'hui des U14 ainsi que de la préformation en U5-U6. 

Avec un cycle de formation?

J'ai obtenu trois diplômes en France. Comme il n'y avait pas d'équivalence, j'ai passé les brevets C et B en Belgique, ainsi que la formation "détection talents" pour le scouting. Je n'ai pas d'autres projets dans l'immédiat, faute de temps...

Comment es-tu arrivé au Risquons-Tout après Hérinnes?

Je suis Mouscronnois, et j'ai appris le foot à la rue de la Dynastie, dès l'âge de 5 ans et jusque 14 ans. Après Hérinnes, j'ai eu plusieurs opportunités. J'ai opté pour ce club accueillant et motivé plus que pour l'argent. Et je n'ai actuellement qu'à me réjouir de mon choix.

Quelques renforts ont fait le voyage avec toi...

Frédéric Fleurman, Rodrigue Lopes et Michaël Llopis Iborra sont actuellement titulaires. 

Ce qui a amené un plus qualitatif, mais aussi du métier!

Leur apport est indéniable, ainsi que celui de Jessy Desloover, arrivé de Moen mais formé à l'Excel. Avec Frédéric Fleurman, il apporte de l'expérience au secteur défensif.

                                              

                                                                  Jessy Desloover                                                                                                                     Frédéric Fleurman


Plus haut sur l'échiquier, je suis impressionné par Sif-Eddine Guerar. Notre attaquant crée beaucoup de danger, et nos buts viennent souvent de lui. Et son compteur personnel pourrait renseigner un ratio supérieur s'il se montrait plus finisseur. En restant à l'écoute du staff et des cadres, il devrait encore nous apporter bien des satisfactions.


But pour Guerar!


Comment se passe votre collaboration? Quelles sont les tâches qui te sont confiées en tant que T2?

Je ne suis pas venu pour m'imposer. Stéphan Glorieux était déjà T2 avant mon arrivée: il continue à faire la préparation d'avant-match, échauffement et possession. Je gère pour ma part la finition des offensifs. Dans le dug-out, il y a beaucoup de dialogue: on s'écoute, dans un respect mutuel. Je connais bien Tony, avec qui j'ai joué mes deux dernières saisons. Il est le T1, et on profite de notre expérience respective. Ce week-end, par exemple, j'ai proposé une solution pour un changement. L'entente est très bonne à l'échelle de tout le club.

Le staff au coeur de l'action: Steve (assis), Anthony (au centre) et Stéphan


On ressent vraiment une grande solidarité et un esprit club entre les deux formations, tu peux confirmer?

C'est ce qui m'a tout de suite frappé en arrivant ici. C'est surtout Kévin Glorieux, avec qui j'ai joué gamin, qui a su trouver les mots pour me convaincre de les rejoindre. Il n'y a vraiment pas d'argent, les gars viennent pour le plaisir du jeu. Nous pouvons être jusqu'à 40 le jeudi! Si on ne s'entraîne pas ensemble, on se rejoint à la buvette. L'état d'esprit collectif est donc excellent. Il y a un peu plus de pression en A, c'est logique au vu des ambitions. L'incroyable parcours des B contribue à mettre le club en lumière, c'est très positif.

L'objectif affirmé est de monter, mais il faudra pour cela passer sur le corps de Molenbaix. Pas gagné, ça?

Je connais bien Jean-François Hempte; ce qu'il réalise depuis plusieurs saisons est formidable. Leur volonté de réduire le fossé avec la P1 est tout à fait compréhensible. Renforts ou pas, l'affrontement sera très ouvert. Et clairement décisif, même si les deux protagonistes ne sont pas à l'abri des erreurs et devront se méfier des Estaimbourg, Herseaux, Obigies ou Velaines qui a d'ailleurs accroché les Molenbaisiens...

Votre bulletin actuel présente de belles stats, tant offensives que défensives. J'ai notamment relevé celles de Jimmy Dubrulle, en quelque sorte un super-sub en A?

À la base, il est sur le banc avec nous. Le week-end dernier, il a débuté, mais il n'a plus la condition physique d'un gars de vingt ans. Il reste intraitable devant le but, et c'est plus rentable qu'il sorte du banc en cours de match.



Les congratulations d'après but, une scène déjà répétée 35 fois cette saison!


L'avis de Sébastien GARDAVOIR

Templeuve B s'est incliné 0-3 le 4 septembre


"Difficile de ne pas faire la comparaison avec l'Hérinnes de la saison dernière, vu le nombre de joueurs qui en sont issus. C'est une formation très expérimentée, qui évolue en 4-3-3 ou 4-4-2 (NDLR: 3-5-2), avec comme principal point fort selon moi, l'animation offensive. En effet, les Thammavongsa, Dewaele, Guerar et autres bougent énormément et provoquent des espaces. De plus, ils sont réalistes: quand il y a une occasion, c'est souvent goal! La confiance qui les habite y est sans doute pour beaucoup."

Julien Dewaele, capitaine et buteur

"Derrière, Ait Baych et Fleurman font parler toute leur expérience, et font preuve de sang-froid. Leur équipe est très présente dans les duels, et il y a un impact physique non négligeable, à l'image du troisième but inscrit de la tête sur corner par Ait Baych."

Khalid Ait Baych, à l'aise techniquement mais aussi solide dans le jeu aérien

"Chez nous, ils ont essentiellement procédé par longs ballons, en fonction des déplacements des trois attaquants. À refaire, je crois qu'il vaudrait mieux les affronter avec un bloc bas, pour limiter l'espace laissé dans le dos de nos défenseurs."

"Après avoir joué Molenbaix le week-end dernier (défaite 8-0), je ne vois pas les Mouscronnois champions. Le groupe molenbaisien me semble plus complet et homogène, avec en outre l'apport d'éléments de P1 d'un calibre supérieur. C'est à mes yeux la plus belle équipe rencontrée, avec Estaimbourg. Risquons-Tout mise plus sur un groupe au service de certaines individualités."  


L'avis de Sébastien DANGLETERRE

Rumes LG s'est incliné 0-4 le 2 octobre




"Je connais bien Steve, qui était T2 à Hérinnes l'an passé, et qui est en parallèle responsable de la cellule Jeunes à Mouscron, un coach à plein temps!"

"Évoquer le Risquons-Tout, c'est forcément faire une comparaison avec Molenbaix, car ce sont pour moi les deux plus fortes équipes affrontées cette saison. Si Molenbaix dispose de renforts, Risquons-Tout a peut-être cet avantage d'avoir un groupe plus uni, car leur noyau ne changera pas beaucoup d'un dimanche à l'autre."

"Face à Molenbaix, nous avons été battus par bien plus forts, là où nous avons joué de malchance face aux Mouscronnois. Notre bloc-équipe était bien en place pour les cadenasser, sans subir plus que ça. Nous arrivions à les faire déjouer, avant de concéder un but malheureux juste avant la pause sur une erreur d'appréciation de mon gardien, que je ne souhaite cependant pas accabler; on sait qu'à ce poste on est pénalisé tout de suite. Comble de malchance, mon libéro Florian Lefebvre s'était claqué sur l'action..."

"J'ai trouvé Molenbaix plus complet, compte tenu de l'aide des individualités descendues de P1, qui ont un impact réel sur l'ensemble du groupe. Risquons-Tout a ce mérite incroyable de faire la course en tête dans les deux séries. Je suis déjà alléché par l'affiche qui les verra s'opposer d'ici quelques journées. Je serais bien incapable de faire un pronostic entre ces deux très belles équipes, dont je ne peux dire que du bien tant sur le plan humain que footballistique. Sur les quatre défaites concédées à ce jour, ce sont les deux seules qui ne me dérangent pas. Nous les avons peut-être rencontrées trop tôt. Nous verrons en janvier-février si nous sommes capables de faire mieux."

"Je tiens à souligner que ces deux matchs se sont déroulés sans aucun accroc. Que ce soit Fred (Agboton) à Molenbaix ou les deux coachs à Risquons-Tout, ils sont là pour proposer du foot. Molenbaix a cet objectif logique de vouloir réduire l'écart avec la P1. Les Mouscronnois ne pourront pas faire monter leurs deux équipes; s'ils continuent comme ça, ils seront peut-être amenés à faire des choix en fin de saison. On en saura déjà plus après leur première opposition."

"En termes de système de jeu, ils avaient démarré sur un 4-5-1 assez solide. Au bout d'une demi-heure, voyant qu'ils butaient sur notre bloc, ils sont passés en 3-5-2 en nous pressant plus haut, ce qui a payé sur le but d'ouverture. En passant à deux attaquants, ils ont fait rentrer Vinarom Thammavongsa. Il n'a pas scoré, mais son entrée nous a fait très mal. Il a largement contribué à faire pencher la balance dans leur camp."


Vinarom Thammavongsa


L'avis de Grégory BABER

Obigies s'est incliné 4-2 ce dernier dimanche


"C'est une excellente équipe, complète sur tous les plans et dans chaque ligne. J'en fais mon favori pour le titre.  En possession, ça joue juste et toujours vers l'avant quand ils sont pressés. Leurs reconversions offensives sont redoutables. Même menée au score, l'équipe reste calme et est capable de renverser la vapeur à tout moment."


Pierre-Antoine Bouteliere à la bonne place sur corner B+


Risquons-Tout B, la bonne surprise




Kévin GLORIEUX




Kévin, comment s'organise ton travail avec Hafid d'une part, et avec le staff de l'équipe A d'autre part?

Hafid s'occupait des U15 l'an dernier et souhaitait relever un nouveau défi. Nous avons convenu de travailler ensemble. Mon arrivée dans le staff a poussé quelques gars en partance à finalement décider de rester. Comme Mohamed Mortada, un excellent technicien, Kévin Goosens ou encore Jonathan Vanin, hélas blessé aux ligaments de la cheville à Wiers. Les frères Dewitte, Logan et Julian, allaient aussi nous quitter; la nouvelle structure les a convaincus, et c'est tant mieux. Le mardi, nous travaillons A et B réunis, en plateaux, et séparément le jeudi. La symbiose entre les deux équipes est très bonne. Manu Rommelaere, l'entraîneur des gardiens, nous accompagne le dimanche. Pour la sélection, je discute avec Anthony qui me fait part de ses souhaits.


Le staff au complet: Hafid, Kévin et Manu

Surpris par vos résultats?

Au départ, nous n'avions pas d'autre ambition que de gagner et de s'amuser. Même si, à l'approche du dixième match, nous nous sommes fixé l'objectif de la tranche... Nous ne savons pas encore si elle nous sera accordée, l'ACFF reportant d'après mes sources la décision en fin de saison... Quoi qu'il en soit, mes joueurs sont bien motivés à défendre notre place en haut de tableau. Au-delà de notre cas, la A prime tout le temps, elle doit monter, et notre noyau est aussi là pour l'aider à atteindre cet objectif. Après une décennie centrée sur les jeunes, nous avons décidé cette année de mettre le focus sur l'équipe première.

Vous avez notamment la meilleure production offensive de la série...

Les chiffres sont parfois trompeurs. Ainsi, contre Taintignies, nous marquons trois fois sur phases arrêtées, avec un doublé d'Ait Baych. Ce match s'est essentiellement résumé à une grosse bataille en milieu de terrain. Nous avons été bien payés face à cette équipe complète. Les frères Comblée notamment, dans le but et en central, m'ont impressionné!


Hafid HAJDOU



Hafid et Kévin poursuivent leur marche en avant


Hafid, quelles sont les différences essentielles que tu as déjà pu constater entre le coaching des jeunes et celui des adultes?

Le foot adulte est une découverte pour moi. J'ai bien accompagné l'équipe réserve quelques mois la saison dernière, engagement que je n'ai toutefois pu poursuivre pour raisons professionnelles. La philosophie de jeu est semblable à celle de mes U15, qui produisent déjà du foot et obtiennent des résultats intéressants. Il y a d'abord une différence d'intensité, de rythme. On peut plus facilement demander aux adultes de répéter les efforts. Ensuite, le langage utilisé n'est pas le même; il faut davantage guider les jeunes, là où leurs aînés sont plus autonomes. 

Cela fait quelques saisons que tu es au club, comment te sens-tu dans ce staff élargi?

Le Risquons-Tout est un club familial, qui me permet d'assouvir ma passion du ballon rond. Comme j'aime le répéter à Tony, je m'y sens à l'aise. J'y suis arrivé en 2019, après une première expérience à Luingne.

Comment fonctionnes-tu avec Kévin?

Pour notre séance spécifique du jeudi, on se met d'accord ensemble sur le contenu et la mise en place. Si on constate un problème de jeu qui se répète, on le retravaille et on le met en application dans des formes de match.

Quels sont les adversaires qui t'ont le plus impressionné jusqu'ici?

Il y a Taintignies bien sûr, mais aussi Brunehaut, qui joue au foot. Anvaing fait partie de ces blocs difficiles à bouger. Havinnes et Wiers ne sont pas mal non plus. En fait, c'est un championnat très homogène. J'en veux pour preuve notre déplacement à Rongy. C'était en quelque sorte le match des extrêmes au vu du classement, mais nous n'avons émergé que dans les derniers instants. Tous les matchs sont à jouer, je trouve ça plutôt cool.

Où sont les limites de votre équipe?

Nous n'avons pas de limites. Personne ne nous attendait, nous voulons donc continuer sans nous mettre de pression et en ne nous prenant pas pour ce que nous ne sommes pas. Nous n'allons pas changer notre façon de faire: notre but est de produire du jeu, en ressortant proprement et en construisant. Si on ne le fait pas en P4, on ne le fera jamais. Ce serait totalement aberrant de demander à des gars qui viennent pour le plaisir de balancer des ballons vers l'avant... Nos milieux de terrain n'auraient alors que le sale boulot de récupération à effectuer. Au contraire, on constate que nos défenseurs et nos médians marquent. Kevin De Sousa, notre demi-défensif, vient encore de scorer à deux reprises. Quoi qu'il advienne de cette première tranche, nous aurons réalisé un excellent début de saison...


L'avis de David VANALDERWEIRELDT

Anvaing B a partagé 1-1 à Mouscron le 4 septembre


"Risquons-Tout a surtout une excellente homogénéité, avec des joueurs qui savent manier le ballon dans tous les secteurs. Ils disposent d'un bon bloc offensif et sont très efficaces devant le but. Leur jeu sur les flancs est déjà bien évolué pour une P4."


Grosse pression mouscronnoise sur le but défendu par le jeune Louis Leclercq (site de l'AC Anvaing)


L'avis d'Andy DHONDT

Havinnes B a perdu 2-5 le 11 septembre


"Ils avaient clairement choisi de nous laisser la possession. Nous avions réalisé une très bonne première demi-heure et aurions mérité de mener au score, mais nous avons eu le tort de ne pas concrétiser nos occasions. Eux, par contre, ont fait preuve d'un réalisme XXL, avec notamment une magnifique reprise instantanée des 30 mètres. 

"Au-delà de ça, c'est une équipe extrêmement solidaire et compliquée à jouer, avec un gros volume de course. Ils se battent sur tous les ballons et ferment bien les espaces."

"Ils évoluent en 4-5-1, avec un milieu de terrain très fort, qui combine bien et trouve les bons espaces. L'homogénéité du groupe fait sa compétitivité; c'est la bonne surprise de cette première tranche. À voir s'ils pourront tenir la distance."


L'avis de Vincent WILLIAME

Brunehaut s'est incliné 1-0 le 18 septembre

"Ils ont évolué en 4-4-2, avec une ligne défensive à plat qui n'est pas des plus rapides. Leur latéral droit s'est souvent retrouvé hors position (NDLR: sans doute s'agissait-il plutôt d'un 3-5-2, ce qui expliquerait la position plus avancée de ce latéral). Leur milieu de terrain est très fort techniquement. La défense centrale procède souvent par des diagonales dans le dos de la défense vers des extérieurs véloces. Ce n'est pas l'équipe la plus forte que nous ayons rencontrée, mais nous avons été battus, ils ont donc été meilleurs que nous..."


Mohamed Mortada, très à l'aise techniquement, ici opposé à Charles Depauw (Taintignies)


L'avis de Thomas VISSENAEKENS

Taintignies a partagé 3-3 le 2 octobre

"L'impression que m'a laissée le Risquons-Tout est celle d'un groupe solide et solidaire. Leur impact physique a fait la différence en première mi-temps au cours de laquelle nous n'avons pas répondu présent dans les duels. De leur côté, ça va au charbon!"

"Le noyau compte également plusieurs joueurs plus expérimentés, principalement dans le milieu de terrain, des mecs qui savent garder un ballon et en faire bon usage! Ensuite, ils ont été intraitables sur phases arrêtées: leurs trois buts en résultent!"

"Enfin, derrière tout ça, ils ont un gardien lui aussi expérimenté, qui sait garder ses coéquipiers dans le droit chemin quand ça va moins bien."



Loïc Delmeule


Le club donne rendez-vous à ses ympathisants le 5 novembre, avec photo de toutes les équipes 

lundi 24 octobre 2022

Péruwelz B n'a pas dû suer Sang et Or pour s'imposer au Varenne

 Les hommes d'Edwin Malice se sont très vite mis à l'abri dans cette rencontre, menant déjà de deux buts à la vingtième minute. La jeune formation tournaisienne, moins de 20 ans de moyenne d'âge, s'est avérée incapable de mettre sérieusement en danger la cage péruwelzienne. Même un coup de réparation ne leur a pas permis d'adoucir la note en fin de match.

Le contexte

La seconde formation du Péruwelz FC pouvait encore remporter la première tranche, à condition de s'imposer au Luc Varenne, et qu'Esplechin, autre descendant de P2, ne l'emporte pas au Pays Vert B. Le RFC Tournai B avait pour ambition de se rapprocher du top 5. C'est le jeune Tim Defranne qui a été désigné pour arbitrer.





Les équipes

RFC Tournai B (4-2-3-1): Orfait; Marquette, Ngoyndaya (70e Ndiaye), Brunclair, Gue Kadji; Dupont (70e Mukonkole-Ngoie), Nedja; Ridelle, Coqu, El Taani (55e El Hajjioui); Zouggar (77e Duprez)

Péruwelz FC B (4-2-3-1): Vandendooren; Calcus (63e Bonningue), Renard (66e Mincio), Leleu, Decobecq; Leleux, Vanhoutte; Cara, Debruxelles (77e Decorné), Gahungu; Saval (70e Fiorenza)

Les faits de matchs

1e: Valéry Saval frappe dans le filet latéral sur ouverture de Sam Leleux

13e: Léon GAHUNGU reprend en un temps un centre de Lohan Calcus (0-1)

19e: Suite à une erreur défensive, SAVAL récupère le ballon, élimine le gardien et place dans le but vide (0-2)



Léon Gahungu et Valéry Saval

22e: Maxim Vandendooren repousse du pied une frappe de Rayane El Taani seul face à lui

31e: GAHUNGU est à la bonne place pour mettre au fond un ballon repoussé par Baptiste Brunclair sur un centre d'Aaron Decobecq (0-3)

38e: El Taani gâche une réelle possibilité de contre en centrant dans les mains du gardien

47e: Saval isolé par Gahungu frappe au-dessus

52e: Thiago Coqu en position de conclure à gauche du rectangle croise trop sa frappe

62e: Sam LELEUX est à l'origine de l'action en isolant Gahungu et à la réception du centre de Saval pour conclure du pied gauche dans le plafond (0-4)

72e: Luis Orfait repousse difficilement une tête de Gahungu sur corner sortant de Tiziano Cara

81e: Vandendooren repousse un pénalty botté par Boubacar Ndiaye suite à une faute de Loïc Leleu sur Mathis Marquette




L'analyse

Sur le grand terrain du Varenne, Edwin Malice a mis en place un bloc médian, attendant le moment opportun pour déclencher le press. Une maîtrise collective facilitée par le manque de mouvements des jeunes Sang et Or, notamment déploré par leur gardien. Le coach Hichem Hamdi a pour sa part beaucoup insisté sur le décrochage de Thiago Coqu et la disponibilité de Yanis Nejda. Ce dernier s'est proposé à la distribution mais il s'est, comme le reste de l'équipe, vite éteint face à l'efficacité visiteuse.  Les flancs offensifs péruwelziens, Léon Gahungu et Tiziano Cara, celui-ci très motivé face à ses anciennes couleurs, abattaient sans rechigner le boulot demandé par leur coach pour empêcher les dédoublements de Marquette et Gue Kadji.

Les visiteurs ont pleinement exploité les errements défensifs locaux: défauts de communication, de couverture, erreur individuelle. Face aux Gahungu et Saval, cela n'a pas pardonné. Et avec davantage de lucidité ou d'altruisme du second nommé, l'addition aurait pu être plus salée encore! Neuf corners à deux, la statistique révèle suffisamment la domination péruwelzienne. Le coach aurait apprécié que l'un de ces coups de coin soit décisif. Il s'en est fallu de peu que Léon Gahungu n'y parvienne à la 72e.


Deux joueurs, un droitier (Cara) et un gaucher (Decobecq) se présentent au botté


À l'approche du repos, le jeune coach du PFC ne se laissait pas endormir par les trois buts d'avance et maintenait l'exigence de repli défensif de son bloc. Même vigilance à l'abord du dernier quart d'heure, quand il exigeait de serrer haut. L'entame de match avait d'ailleurs laissé entrevoir de dangereux signes de facilité, dans d'inutiles prises de risque défensives qui débouchaient sur quelques pertes de balle. Les plus expérimentés dans le groupe rappelaient alors leurs jeunes équipiers à plus de simplicité dans le jeu. 



0-2 à la 19e, les Péruwelziens n'ont pas raté leur départ

La bataille du milieu de terrain a clairement été remportée par les visiteurs. Très présent à la récupération et en bonne connexion avec Jérôme Debruxelles en B+, Sam Leleux associé à Kylian Vanhoutte a muselé un Thiago Coqu qui a rarement pu échapper à leur garde. 


Sam Leleux, ici à la garde de Yanis Nejda

Derrière, le jeune latéral gauche Aaron Decobecq, 17 ans, grandit en confiance et a été l'auteur de quelques interventions décisives. 


La ligne arrière du PFC, avec à l'avant-plan Aaron Decobecq 


La défense de zone mise en place au PFC

Comme le soulignait Edwin Malice dans notre récent reportage, les gars issus du Noyau de P1 prestent avec motivation et sérieux. Maxim Vandendooren dirige de la voix et réveille ses équipiers quand il le faut. Les quatre joueurs de champ ne font preuve d'aucune attitude de supériorité et sont à l'écoute des remarques du coach. Un esprit de club évidemment facilité par la spirale positive, l'équipe n'ayant connu aucune défaite dans cette première tranche, finalement remportée par les Esplechinois de Greg Beukenne.



Sur le plan de la cohésion aussi, la différence était nette entre les deux équipes...



Un bon match du jeune arbitre


L'avis des coachs



Hichem Hamdi: "Plusieurs de mes joueurs n'étaient pas concernés. En perte de balle, nous n'avons pas été solidaires. J'avais insisté sur le retour collectif. Les trois premiers buts résultent de grosses erreurs individuelles. En possession, je déplore un manque criant de mobilité, certains étaient carrément à l'arrêt. Nos adversaires en voulaient simplement plus que nous. Heureusement, tous les gros morceaux sont passés. J'espère que nous pourrons engranger après la mini-trêve."


Edwin Malice: "Défensivement, j'avais demandé un bloc médian, laissant le ballon derrière à Brunclair, et déclenchant un press agressif au moment opportun. J'ai aussi attiré l'attention sur leurs dédoublements. D'où le travail de repli imposé à mes extérieurs, pour nous disposer en 4-5-1 à la perte de balle. Il importait de gagner la bataille de l'entrejeu; nous avons bien bloqué Coqu et leur avons laissé peu d'espace. En possession, nous voulions voir du jeu en triangle et des une-deux puis tabler sur la vitesse de Saval et Gahungu. Nous avions également retravaillé les phases arrêtées, ça a failli fonctionner avec cette belle tête de Léon sauvée sur la ligne."

jeudi 20 octobre 2022

Fabian Vervoort, ou la continuité au Pays Blanc

 Fidèle T2 de son ami Steve Artisien, Fabian Vervoort avait initialement prévu de stopper en même temps que lui. Mais quand Romain Delaby a été sollicité par le Comité pour prendre le relais à la tête du Pays Blanc B, la première demande du nouveau T1 a été de pouvoir compter sur les précieux services de Fabian. Romain a vu en lui un allié de choix, étant donné sa bonne connaissance du groupe, lui qui a encore joué avec certains éléments du noyau. Se plaisant dans cette fonction de coach en second, l'Antoinien a logiquement accepté d'assurer cette transition.




Fabian, peux-tu d'abord nous expliquer en quoi consistent les spécificités de ta fonction d'adjoint aux côtés de Romain ? Comment vous répartissez-vous le travail ?

Romain sollicite systématiquement mon avis sur les choix de composition ou sur les options tactiques qu'il envisage. Mes horaires de travail ne me permettent d'être présent aux entraînements qu'une semaine sur deux. Quand je le suis, je l'aide dans les exercices qu'il met en place. Comme je pratique la course à pied, je n'hésite pas lorsqu'il y a du spécifique à participer avec les joueurs pour leur apporter un boost de motivation.

Ambitionnes-tu à l'avenir de (re)devenir T1 ? As-tu des projets dans le coaching ou ta mission est-elle temporaire ?

J'ai déjà endossé le costume de T1 quand Steve a été appelé à prendre le relais de Fred Debaisieux en P2; à l'époque notre deuxième équipe militait en P3. Étant encore joueur mais me posant des questions sur mon état physique, je l'avais relayé comme coach. Cette première expérience m'a permis de me rendre compte que je n'avais pas encore le recul nécessaire. Je me demande d'ailleurs si je l'ai aujourd'hui: je reste très nerveux en bord de terrain. Même si les années contribuent à la maîtrise de soi, je continue à vivre le match à 200%. 




Qu'est-ce qui te plaît dans cette fonction de T2 ?

Je me retrouve un peu plus dans ce rôle, où je fais le lien entre le staff et les joueurs. J'essaye d'être de bon conseil, et cette tâche me convient. Redeviendrai-je un jour T1? Qui sait, mais il faudrait pour cela un nouveau poste dans la société qui m'emploie. Dans l'état actuel des choses, ce n'est pas envisageable. D'autant que j'ai une fille qui pratique la danse, et je suis souvent sur les routes avec elle...

Tu as eu l'occasion d'être le fidèle second de Steve Artisien un bon bout de temps. Forcément, la personnalité de l'un n'étant pas celle de l'autre, de même que les méthodes, quelles sont les principales différences que tu constates aujourd'hui avec Romain ?

J'ai effectivement épaulé Steve pendant plusieurs années. Je l'ai rejoint dès sa première saison comme T1 en P2 (NDLR: 2015-16). Nous avions fait le tour final (victoire 1-2 à la RASLO, défaite 1-2 contre le Pays Vert). La suivante fut une grande réussite, avec le titre de champions. Nous avons failli créer l'exploit la troisième saison en terminant deuxièmes derrière Ath en P1! Steve est un ami avant tout. Ses qualités ne sont plus à présenter: c'était clairement un rassembleur, je ne connais personnne de plus fort que lui sur ce plan. Il avait ce don de jouer le rôle de papa pour ses joueurs. Un guide naturel, capable de se fâcher, surtout les derniers temps, où il avait un peu moins de patience, mais après le match, c'était oublié.



Avec Romain, c'est forcément différent. J'ai découvert un perfectionniste, naturellement orienté vers la fonction d'entraîneur principal par sa belle carrière de joueur en nationale. Ce rôle est fait pour lui; il le prend à coeur. On n'en a jamais vraiment parlé, mais je pense qu'il a de l'ambition; je suis en tout cas persuadé qu'il a les capacités pour viser plus haut. Il connaît très bien le football, certes moins en provinciale, mais il est en train de s'y faire.


Romain vient de perdre son papa. Nous profitons de cet article pour lui réitérer nos sincères condoléances


Vous retrouverez ce dimanche l'un de vos deux rivaux dans la course au titre de l'an dernier, avec la Squadra. Néchin est en tête, il vient d'empocher la première tranche. Si la saison dernière, vous avez parfois fait la différence grâce aux renforts de la P1, cette fois c'est Néchin qui impressionne avec son gros mercato. Comment envisagez-vous ce match ? Quels seront vos points d'attention face à ce Néchin nouvelle mouture?



Lionel Vanleynseele et Julien Labarrère pourraient bien se retrouver en duel

© Christelle Luyten-Gobert

Je pense que les positions se sont simplement inversées. L'année dernière, nous étions cités comme grandissimes favoris de la P3 et eux avaient plutôt une étiquette d'outsiders. Ils se sont très bien renforcés, avec quelques éléments confirmés de P1, et réalisent un gros début de saison, avec le gain de la première tranche! De notre côté, nous sommes relativements satisfaits de notre bilan actuel, même si comme beaucoup nous aurions aimé avoir trois ou quatre points supplémentaires.

Nous allons aborder ce match comme tous les autres, en se disant que, pour l'instant, nous n'avons pas encore rencontré d'adversaires qui nous étaient supérieurs. Ce n'est que mon avis, mais il a été confirmé par la plupart des entraîneurs. Par contre, nous allons maintenant nous déplacer chez l'ogre de la série. L'approche mentale sera peut-être de se dire que prendre des points chez eux serait du bonus. Ils partiront clairement favoris, à nous de faire au mieux pour ramener un résultat. Nous devrons nous montrer solidaires et travailler en équipe.


La saison dernière, cet affrontement avait été chaud. Dimanche, c'est Arnaud Batteur qui arbitrera les débats

© Christelle Luyten-Gobert


Vous êtes coutumiers des scores-fleuves: 5-2 le premier match, 4-3 dimanche encore. Vous marquez et vous encaissez beaucoup, c'est spectaculaire. 45 buts au cours de vos neuf rencontres, c'est le total le plus élevé de la P2A. Je crois savoir que vous souhaiteriez un peu plus de rigueur défensive, notamment quand vous menez au score. On apprend de ses erreurs, aussi bien vous, dans le staff, que les joueurs. Quelles leçons en tirez-vous ? 

Nous avons une équipe très joueuse. À Antoing, on aime le spectacle, tant dans les tribunes que sur le terrain. On aime marquer des buts! Mais s'il faut d'office en mettre quatre ou cinq pour obtenir la victoire, ça devient compliqué! C'est clair que nous aimerions une plus grande rigueur défensive. Que notre ligne arrière communique davantage vers les deuxième et troisième lignes pour structurer une organisation collective. 

En tant qu'équipe B, nous sommes toujours appelés à avoir l'un ou l'autre garçon de la P1, ce qui ne facilite pas la stabilité. C'est la marque de fabrique du club, et il n'y a aucun souci avec ça, mais ce n'est pas toujours évident de mettre en place une association qui n'a pas été travaillée durant la semaine. Le onze change régulièrement, avec nos jeunes. Le mélange de fougue et d'expérience complique la construction d'un bloc défensif solide.


L'équipe en préparation, fin juillet


Néchin à la première place de la P2A, la Montkainoise à la dernière, nul doute que le troisième montant se satisferait du milieu de classement où il navigue actuellement. Vivre une saison tranquille, Fabian pouvant dans la sérénité continuer à épauler Romain dans l'apprentissage de son nouveau métier!

mardi 18 octobre 2022

Tenir le zéro derrière, la moitié du chemin...

 L'expression est connue dans le jargon: garder le zéro derrière, c'est déjà l'assurance d'un point au coup de sifflet final. Un seul petit but marqué et l'enjeu est dans la besace de l'équipe qui a su préserver ses filets inviolés. Tous les coachs rappellent donc régulièrement cet objectif à la théorie. Les formations qui occupent les premières places en fin de saison sont celles qui ont encaissé le moins. Une bonne organisation de son bloc, avec un soin particulier accordé aux transitions, fait partie des priorités d'un staff.

Quelques tacticiens régionaux s'expriment sur le sujet, nous livrant les principaux ingrédients de leur recette...


RFC LUINGNOIS, P1

Victoire 1-0 face à Péruwelz

Quatrième clean-sheet, troisième de rang !




Giovanni SEYNHAEVE: "Nous étions déforcés mais je sentais qu'on pouvait faire quelque chose. J'ai dû faire appel à cinq joueurs du noyau de P3, dont trois ont été titularisés. Dans un tel cas de figure, il faut y aller au culot et au caractère. Le but premier était de faire déjouer l'adversaire. J'espérais que Péruwelz vienne, peut-être inconsciemment, avec un excès de confiance. Dans l'envie, ça s'est un peu vérifié. J'ai pu compter sur quinze pitbulls, qui ont respecté les consignes à la lettre."

"J'avais demandé de ne pas jouer trop bas, mais d'aller les chercher à hauteur de la ligne médiane. Dès que les Péruwelziens pénétraient dans notre partie de terrain, nous devions resserrer les marquages et les agresser, dans le bon sens du terme bien sûr, car c'est une belle équipe."

"Au niveau de la compo, nous avons relancé Cyrille Dupont dans le but ce week-end, lui qui a été blessé et a été absent cinq semaines, et ce même si Nico Ranieri restait sur deux bons matchs. Cyrille a assuré. Devant lui, je voulais une charnière défensive expérimentée et forte dans les duels. C'est pourquoi nous avons opté pour Aurélien Delcourt et Quentin Tambour, même si je me privais ainsi de ce dernier en point de fixation. Nous attendions Berte devant pour une opposition assez physique, mais il a été aligné en défense. L'expérience de mes centraux devait servir les jeunes sur les côtés, Gilles Debels à droite, qui a livré une très bonne prestation dans l'engagement et les relances propres, et à gauche Augustin Lefebvre, tous deux venus de la P3. Devant ce dernier, nous avons placé Sam Catteau, notre habituel back gauche. Histoire que tous deux jouent proches l'un de l'autre pour laisser le moins de liberté possible à Heddadji. Et ils ont très bien fait ça."

"Comme j'ai perdu ma tour défensive et mon point d'équilibre au milieu, Jérôme Delecluse, j'ai décidé de responsabiliser Émile Windal, en le faisant descendre en six et en lui demandant de ne pas dézoner. Il a fait un très gros match, bien aidé par Darryl Wouansi et Simon Scorza."

"Devant, Théo Bultheel a été très généreux dans l'effort. Quelle dépense d'énergie! Ce n'est pourtant pas évident pour un offensif de courir autant, notamment en perte de balle. Maxime Dupont, le dernier titularisé de la P3, avec laquelle il affiche une belle forme ces derniers temps, n'a rien lâché et a embêté les défenseurs adverses."

"Pour l'anecdote, nous avons dû faire rentrer Nicola Ranieri en neuf pour terminer la rencontre. Comme il est rapide, je lui ai demandé d'appeler le ballon dans la profondeur, ce qui nous permettait de respirer quelques secondes et de remonter le bloc."

"Je suis très fier de mes joueurs, qui ont bien guidé les jeunes, et reconnaissant envers les gars de la P3 qui ont assuré et qui m'ont prouvé que nous pouvions compter sur eux. Ce qui me fait très plaisir, en tant qu'ancien défenseur, c'est notre troisième clean-sheet consécutive, surtout après les cinq buts concédés il y a quelques semaines au PAC Buzet."


RSC TEMPLEUVOIS, P2A

Victoire 0-1 à Estaimbourg

Troisième clean-sheet et meilleure défense de la série (9 buts encaissés, pour 17 l'an dernier à pareille époque)


Jean-Do VESSIÉ : "La rigueur défensive fait partie de nos priorités. Je suis ravi d'avoir pu réaliser l'acquisition de Valentin Mulnard en toute fin de mercato. Dimanche, il a bien muselé Taquet, ce qui n'était pas une mince affaire. Son association avec Amaury Dailly en défense centrale fonctionne bien. Valentin sera malheureusement suspendu contre Hensies, mais les solutions ne manquent pas dans le secteur défensif: Robin Lefèvre, Alex Deneyer, Yann Ponset, Maxime Duleu, Édouard Voiturier ... Devant la défense, Jimmy Van Cauter joue le rôle de régulateur et dirige de la voix ses partenaires d'entrejeu."

"Au niveau des gardiens, Alain et moi avons convenu que nous pouvions compter sur deux titulaires et que nous jouerions l'alternance. Benjamin Van Cauter a déjà suppléé David Roland pendant ses pépins physiques. Il était déçu de ne pas jouer à Biévène, mais nous lui avons accordé la préséance contre Wiers, son ancien club."

"Nous avons tenu le zéro dimanche mais il faut admettre une part de réussite. Devianne rate la transformation d'un pénalty et une demi-occase que l'an passé il aurait mise. On sent le garçon en manque de confiance."



Un score arsenal, pas fait pour déplaire à Jean-Do...


Alain HOET, T2 et spécifique gardiens : "Une défense hermétique a souvent été une des signatures de Jean-Do. Depuis le début de saison, nous ne faisons pourtant qu'alterner derrière, le quatre défensif changeant chaque semaine. Valentin Mulnard nous donne entière satisfaction en central. Son entente avec Amaury est excellente, tous deux respirent le foot. Pour le reste, l'ossature est stable."

"La différence de statistiques dans les buts concédés tient avant tout à la mentalité collective: esprit de groupe, volonté, investissement, nous sommes à la tête d'un groupe réceptif et conséquent. Le mardi, avec la P4, nous dépassons la trentaine de présences. Quant au jeudi, nous pouvons souvent terminer par un 11c11.  Et nous devons presque les freiner au niveau des contacts."

"Tout le monde tire dans le même sens, et nous entretenons l'émulation. En respectant une ligne de conduite. Andal est revenu à l'entraînement jeudi, mais nous lui avons expliqué pourquoi nous ne le reprenions pas. Nous tenons à ne pas reproduire les erreurs de la saison dernière."

"Mes deux gardiens sont des gentlemen qui se motivent entre eux. Tout autant impliqués quand ils savent qu'ils ne joueront pas."

"Nous avons construit un noyau avec des jeunes qui veulent se montrer et des garçons venus de divisions inférieures, parfois moins doués techniquement mais qui s'investissent. Dimanche, nous avons connu 15-20 minutes très difficiles en début de deuxième mi-temps. À ce moment-là, Jimmy Van Cauter et Arnaud Croin ont été précieux pour maintenir le navire à flot. Nous avons pressé plus haut, en défendant vers l'avant. À 0-1, nous n'avons pas reculé, et tout le monde a chassé. Notre victoire est flattée, Estaimbourg l'aurait sans doute méritée plus que nous, mais les semaines précédentes nous aurions aussi pu l'emporter à Biévène et contre Wiers..."




RUS HENSIES, P2A

Victoire 1-0 contre Isières

Quatrième clean-sheet de la saison et deuxième meilleure défense de la série (10 buts encaissés)




Maxime Grosse, T2: "Je crois d'abord qu'il convient de relativiser ces statistiques flatteuses: ces clean-sheets ont été réalisées contre l'Union de Tournai, Biévène à un moment où ça ne tournait pas, Isières et la REAL, qui ne figurent parmi les attaques les plus prolifiques de la série. Même si les Acrenois nous ont contraints à faire le gros dos pendant un bon moment. Nous allons entamer une série plus compliquée sur papier, contre Templeuve, Ère, Obigies et Anvaing. Il n'en reste pas moins que nous encaissons peu: un seul but contre Enghien, idem à Estaimbourg. C'est donc positif, même si nous en avons pris quatre à Néchin, avec un malheureux concours de circonstances."

"Il n'y a pas de secret à cette solidité défensive, mais quelques pistes d'explication: nous formons un bon bloc, qui met pas mal d'impact et se replie vite, avec des joueurs expérimentés derrière, comme Selçuk Alageyk, et un grand gardien, Yoan Baneton, qui nous rapporte des points. Je ne prendrai pour exemple que le pénalty stoppé face à la REAL. Il n'y a donc pas vraiment de clé tactique si ce n'est de bonnes transitions défensives."




Hasard du calendrier, ces deux formations sont amenées à se rencontrer dimanche à la Providence!


MOLENBAIX B, P4A

Victoire 0-2 à Herseaux B

Cinquième clean-sheet de rang et meilleure défense de la série (5 buts encaissés en 8 matchs)




"Lorsqu'on a des ambitions comme les nôtres, la première chose à faire comprendre aux joueurs, c'est de garder le plus souvent possible nos filets inviolés. Et ça ne se fait pas du jour au lendemain. En début de saison, nous laissions un peu trop d'espace à l'adversaire et nous avons pris trois buts sur des tirs à distance contre Velaines, Brunehaut et Rumes..."

"Nous avons tapé sur le clou en semaine et systématiquement à la théorie, afin que l'organisation globale de l'équipe, des attaquants aux défenseurs, devienne un réel objectif. J'ai toujours aimé le jeu simple et ma principale exigence est que chacun se donne à fond pour l'équipe."

"Chercher à garder le zéro derrière, c'est dans un premier temps mettre le gardien en confiance; c'est ensuite l'obliger à diriger et replacer ses coéquipiers. Pour les joueurs de champ, protéger leur but apporte une motivation supplémentaire. Tout le monde est ainsi concerné, jusqu'au banc et même aux garçons non repris."


ANVAING B, P4B

Victoire 2-0 contre Rongy B

Sixième clean-sheet de rang et meilleure défense de la série (5 buts encaissés en 9 matchs)




David Vanalderweireldt: "Il y a une vraie préparation à ces résultats. J'ai beaucoup appris des Verspaille, Zarbo, Depluvrez, des coachs avec lesquels nous encaissions très peu de buts, ce qui nous a souvent conduits au titre."

"Avant tout, il faut avoir des joueurs disposés à bien défendre, prêts à se sacrifier sur une frappe par exemple, et convaincus de ce que ne pas encaisser permet de ne pas perdre un match... Construire un bloc défensif passe avant tout par un commandant en chef, généralement le gardien ou un défenseur central. Un rôle dévolu dans mon noyau à Pierre Wangermée et/ou Ludovic Rigaut. Celui qui tient la baguette doit impérativement être écouté et entendu. Ses équipiers doivent réagir sur le champ à ses directives."

"Ensuite, c'est une question de position. Dans les 30 derniers mètres, il ne peut plus y avoir de possibilités de tirs au but ou de passes dans l'intervalle. Les joueurs doivent être disposés en un WW (5 défenseurs et 4 milieux), qui coulisse latéralement en fonction de la position du ballon. Nous parlons donc ici d'un bloc bas, voire très bas. Il importe également d'avoir des joueurs bons de la tête, principalement dans l'axe. Si le job est fait, on a de grandes chances de garder le zéro derrière!"