mercredi 30 juin 2021

Italie - Belgique : le quart de finale préfacé par six coachs aux racines transalpines

 On estime à près de 300 000 personnes le nombre de Belges d’origine italienne résidant dans notre pays! Suite aux accords charbon dont on vient de fêter le 75e anniversaire, l’immigration italienne marqua en effet les années d’après-guerre et le travail dans les mines.

Ce quart de finale Italie – Belgique, en plus de proposer une magnifique affiche sportive, présente une forte connotation affective pour toute une frange de notre population.

Plusieurs coachs aux racines transalpines ont accepté de préfacer pour nous cette rencontre si particulière pour eux. 

Voici les questions que nous leur avons posées :

1. La Squadra a souffert plus que prévu face à l’Autriche. Pourtant, elle transpire la confiance suite à sa longue invincibilité, non ?

2. Quels sont selon vous les points forts les plus évidents de cette équipe ?

3. À quels niveaux pensez-vous que les Belges puissent surprendre les Italiens ?

4. Un seul but encaissé jusqu’ici par Donnarumma, et encore, dans les prolongations. Un seul aussi pour Courtois. Doit-on craindre un match fermé ? Qu’est-ce qui selon vous, pourrait le faire basculer ?

 

Felice MAZZU


© sudinfo.be


Fraîchement promu en D1A avec la Royale Union Saint-Gilloise, le technicien carolo possède un important vécu au plus haut niveau de notre football. Il endosse par ailleurs régulièrement le rôle de consultant sur RTL Sport.

Felice a sorti en 2018 un ouvrage intitulé « Papa, je te promets qu’un jour », dans lequel il retrace sous la plume du regretté Jean Derycke, son parcours de fils d’immigrés italiens. Voici ce qu’il y écrit : « J’ai le sentiment d’avoir pris une revanche sur la vie de mon papa. Lui qui a vécu dans une des plus tristes maisons du monde, qui a tout quitté pour travailler à la mine, puis à l’usine. Qui a dû attendre d’avoir plus de 50 ans pour s’acheter une voiture, qui ne nous emmenait pas, ou si peu, en vacances… Tous les sacrifices que mes parents ont faits, on ne peut pas les oublier. »

 

1. Je relèverais d’abord les évidentes qualités intrinsèques de l’Autriche, d’un très bon niveau. Son bloc haut a par moments embêté l’Italie. Ses joueurs de taille ont également posé problème. Peut-être manque-t-il aussi à la Squadra un véritable buteur ?

2. La vivacité, le pressing et la solidarité.

3. De manière générale, dans les transitions B- B+. Ou encore sur les phases arrêtées. Plus précisément, par la vitesse sur les deux défenseurs centraux, ou encore dans le dos du latéral gauche, Spinazzola étant très offensif.

4. Je prévois un début de match fermé tactiquement, et ça sera le cas tant que le score restera vierge. Les transitions seront le paramètre le plus important pour les deux équipes. L’efficacité de la ligne d’attaque belge, que j’estime supérieure, pourrait faire la différence.

 

Fabrice MILONE


                                                                                                                                                               

  © site de la REAL

Fabrice a récemment intégré le pôle d’entraîneurs de la Royale Entente Acren-Lessines (D2 amateurs). 

C’est son nonno (grand-père) qui est venu en Belgique pour y travailler à la mine, à Marcinelle très exactement.

 

1. Il y avait un gros bloc en face, les Autrichiens étaient costauds physiquement, ils ont mis l’impact, jouant avec un cœur gros comme ça ; c’est ce qu’il fallait faire pour ennuyer la Squadra. Les Italiens sont en confiance certes, mais peut-être pas si sereins que ça. Beaucoup de tifosi estiment qu’il manque un peu d’efficacité en attaque et d’équilibre entre les flancs, le droit pistonnant moins.

2. Un bloc et une mécanique bien huilée. Tactiquement, ils savent tous ce qu’ils ont à faire. Une ligne défensive avec beaucoup d’expérience, un milieu de terrain avec un Jorginho au four et au moulin. Spinazzola, la révélation, qui arpente inlassablement son flanc gauche et invite Insigne à rentrer dans le jeu. Et enfin Chiesa, que je vois débuter à droite.

3. Les Belges pourraient surprendre via Romelu face au manque de vitesse de l’axe défensif. De Bruyne est le magicien de cette équipe. À voir s'il sera rétabli à temps. À 100 %, c’est le gars capable de faire basculer le match.

4. Je ne m’attends pas à une rencontre fermée, mais au contraire spectaculaire et très ouverte. L’envie de jouer vers l’avant des deux côtés, un football offensif avec des flancs qui n’hésitent pas à sortir, et une belle bataille d’entrejeu.

 

Marc SEGATTO


© lameuse-huy-waremme.sudinfo.be


Après avoir exercé comme formateur au Standard de Liège et suivi sa formation UEFA A en compagnie de Thierry Witsel, Marc entame sa 10e saison ( !) de rang au RCS Verlaine (D2 amateur). C’est un petit-fils d’immigrés italiens

 

1. La Squadra a été mise en difficulté à l’une ou l’autre reprise, mais je ne trouve pas qu’elle ait souffert sur l’ensemble du match. Cette victoire fut difficile mais méritée, même si l’Italie l'a échappé belle sur le but annulé ou sur une suspicion de pénalty.

2. Je crois que les Italiens peuvent nous faire mal par leurs flancs, qui sont très forts physiquement. Quel volume de course, je serais curieux de connaître leur vma ! Qui plus est, ils sont très rapides et savent jouer au ballon ! J’espère que Mancini gardera la même ligne de conduite, avec Chiesa comme joker. Il faut tenir compte de leur détermination, leur envie et leur amour du pays. C’est une jeune équipe qui a une grande faim…

3. La Belgique peut les embêter en les privant de ballon. Je crois aussi que malgré le vécu et l’expérience des défenseurs centraux, Lukaku devrait leur poser des problèmes. Sur leur côté gauche, il y a parfois de l’espace dans le dos de Spinazzola car il sort beaucoup, ce sera peut-être un point faible à exploiter. L’expérience et la patience des Belges devraient être des atouts. Si nous parvenons à avoir des reconversions rapides, nous devrions faire mal. Donnaruma a un très bon jeu au pied mais prend beaucoup de risques, c’est encore un élément à prendre en considération.

4. Il y aura sur le terrain deux des meilleurs gardiens du monde, c'est une des raisons pour lesquelles ils prennent peu de buts. Je ne crois pas que ce sera un match fermé, ce n’est pas dans la culture des deux coachs. Lors de la deuxième mi-temps face aux Portugais, nous ne pouvions plus sortir mais ce n’était pas par choix ! Dans ces matchs couperet, la forme du jour et la chance sont significatives. Tout le groupe devra être à 120%, car en face, la détermination sera totale, c’est une certitude…

 

Gino D’ANGELO


lanouvellegazette-centre.sudinfo.be


Surprenant promu en P1 hennuyère avec son club de Morlanwelz à l’issue de la saison 2019-20, Gino est lui aussi petit-fils d’immigrés italiens

 

1. Certes, mais le défi physique imposé par les Autrichiens a contrarié la Squadra.

2. Collectif, rigueur, générosité dans les efforts, qualités techniques.

3. L’impact de Romelu pourrait faire mal à la défense italienne.

4. De fait, je pense que le match sera fermé et se jouera sur un détail.

 

Gino CASSAMASSA


© laprovince.sudinfo.be

Entraîneur bien connu de la région montoise (à Tertre-Hautrage notamment), aujourd’hui à la retraite après plus de 40 ans de coaching, Gino est fils de mineur. Son papa est arrivé à Tertre il y a 70 ans

 

1. Effectivement, je trouve qu’elle a souffert plus qu’attendu, l’Autriche ayant su imposer un combat physique énorme.

2. Organisation, solidarité, groupe très compact.

3. Je pense que l’immense joueur qu’est Lukaku peut faire la différence à tout moment. Eden Hazard et Kevin De Bruyne, s’ils sont rétablis, peuvent être déterminants, ainsi que Vermaelen et sa défense s’ils peuvent reproduire la prestation du Portugal. Sans oublier Courtois, meilleur gardien du monde.

4. Il y aura une très grosse organisation des deux côtés, sauf si une des deux équipes marque rapidement. L’équipe qui ouvrira le score aura un gros avantage. À mon humble avis, il n’y aura pas beaucoup de buts dans ce match.

 

Nicolas LONGONI




Nicolas possède une expérience appréciable dans le coaching féminin. Il s’occupait encore de l’équipe  d’Havinnes il y a trois saisons, avec un doublé coupe-championnat et une accession à la Nationale, avant de prendre un break afin de pouvoir suivre son épouse et ses enfants, qui jouent tous trois. Ses arrière-grands-parents sont arrivés après la guerre à Bruxelles, pour y gérer une glacerie. Il est d’ailleurs lui aussi Bruxellois de naissance. Suite à une séparation, son papa est retourné vivre en Italie, sa maman et lui étant aujourd’hui installés dans la région lessinoise

 

1. Il ne fallait certainement pas sous-estimer cette équipe autrichienne qui est composée de quelques joueurs de qualité évoluant en Bundesliga. Les Italiens ont eu beaucoup de difficultés à répondre au défi physique et à l’engagement proposés par leurs adversaires, sans doute aussi par manque d’efficacité et de rapidité dans les transmissions. La Squadra reste sur une série impressionnante de résultats positifs et a donc acquis assurance et confiance, dans leurs atouts essentiellement collectifs.

2. Une équipe joueuse, qui prône un football dominant dans la mesure du possible et une récupération haute par un pressing direct et rapide, afin d’éviter les reconversions adverses. Une équipe mariant expérience et jeunesse. Pas de stars mais un collectif, un noyau qui vit en parfaite harmonie.

3. Tout d abord par son système en 3-5-2 qui pourrait permettre aux joueurs de couloir de profiter de l’espace créé par l’apport constant des latéraux italiens (surtout Spinazzola). Ensuite, par des reconversions rapides et une justesse technique. Enfin et surtout par l'entremise de Romelu Lukaku qui risque d’user les anciens de notre défense centrale.

4. Je pense au contraire voir un match ouvert avec deux équipes qui auront cette volonté de monopoliser le cuir, mais également la faculté de faire mal par des contres rapides. Deux gardiens qui encaissent peu, de par un jeu dominant et bien évidemment par leur talent personnel puisque naturellement deux des meilleurs du monde. Je m’attends à un match agréable à regarder grâce à deux équipes joueuses et cependant difficiles à bouger.

 

 

 

samedi 26 juin 2021

Philippe Saint-Jean préface Belgique - Portugal

 Nous avons sollicité l'oeil expert du technicien mouscronnois, lui demandant quelles étaient selon lui les clés de ce palpitant huitième de finale. Voici sa réponse:



© nordeclair-mouscron.sudinfo.be

Je pense que nous aurons un match fermé à moins d’une ouverture rapide du score des Belges. 

Car Fernando Santos n’est pas du genre à prendre des risques inutiles et compte sur une inspiration de Ronaldo, malgré la très large palette de talents offensifs qu’il possède. Il peut former deux « onze » d’une grande qualité. 

Collectivement une équipe mature, solide, d’expérience, ancien vainqueur de ce championnat avec cet entraineur, donc une belle stabilité.  

Comme les Belges, les joueurs sont disséminés dans tous les grands clubs. Belges et Portugais sont d’ailleurs souvent équipiers un peu partout.  

Beaucoup de talent individuel. 

Un bloc solide & uni défensivement qui peut compter sur :

- un keeper Rui Patricio aux réflexes impressionnants, à l’image de sa double parade contre la France 

- un axe solide Pepe & Ruben Dias 

- des arrières ailes participatifs offensivement, Semedo & Guerreiro, mais moins intransigeants que l’axe 

- une tour devant la défense, Danilo, solide demi défensif à la relance moyenne

- Renato Sanchez, le moteur, pas toujours titulaire ! Saison exceptionnelle avec le LOSC, le meilleur sur le terrain de France - Portugal, volume impressionnant, fort au duel et relance simple et juste

- Moutinho, leur KDB dans le tir à distance, mais il faut voir comment il va récupérer

- Offensivement l’embarras du choix avec Bernardo Silva créateur de City, qui aime toucher le ballon, comme Bruno Fernandes, maitre du jeu à Man U, Joao Felix,  l’étoile de l’Athletico, Andre Silva dans la forme de sa vie avec Francfort, Diogo Jota une des flèches de Liverpool, sans oublier Guedes, Palhinha & Rafa Silva !

Le tout autour de Ronaldo au jeu aérien exceptionnel, une suspension dans les airs hors du commun qu’il a beaucoup travaillée. Une détermination et une force mentale à toute épreuve. Déjà 5 buts actuellement. 

Mais là est la clé du succès portugais. Tout le jeu offensif est basé sur Ronaldo. 

La cohésion offensive, l’harmonie n’est pas de mise entre ses créateurs que sont Jao Felix, Bruno Fernandez & Silva qui aiment toucher le ballon quand Ronaldo aime être servi directement. L’espace devant le but adverse des 16 à 35 mètres lui est réservé en priorité alors que Felix & Fernandes ne s’expriment que là aussi. Le fait de servir Ronaldo est un handicap à la créativité et finition des autres éléments. Qui associé et comment à Ronaldo sera une clé portugaise. 

Pour les Belges, est-ce que Hazard, Witsel & KDB pourront s’exprimer normalement dans un match engagé, dont les duels avec Pepe ?

Les Français ont trouvé une brèche sur le côté droit entre Semedo & Pepe par de bonnes passes verticales au sol en direction de Mbappe et une décisive de l’autre côté de Pogba pour Benzema pour le 2-1. Qui partira en profondeur chez nous ? 

Si Lukaku se place du côté de Ruben Dias, impassable sur sa gauche, il peut se retourner rapidement du côté droit de l’adversaire, moins solide.  

Rencontre très serrée, où j’espère que nous ferons une petite différence…

 


UEFA Euro 2020 : les coachs vus par nos coachs

Nous avons demandé à nos coachs régionaux de désigner leur coup de cœur concernant les coachs en exercice pendant ce premier tour de l’Euro, et d’argumenter leur choix en précisant les aspects ayant orienté celui-ci: personnalité, stratégie, etc.

Il ressort de ce sondage qu’à une écrasante majorité, c’est l’allenatore de la squadra azzura qui a marqué les esprits de nos techniciens…

Du dug-out au petit écran, tour d’horizon…

 

Roberto MANCINI


© Eurosport

Gestion de groupe

Une bonne gestion de son groupe, lance Sébastien Terlin. J’ai bien aimé l'idée de faire participer son gardien remplaçant. Beaucoup d’observateurs se sont en effet interrogés sur le sens de ce changement de gardiens à la 89e minute du match contre le Pays de Galles. J’ai lu que Mancini n’était pas entré au jeu lors de la Coupe du Monde en 90, et que ça l’avait marqué, note François Échevin. Respect des joueurs présents suite à la désillusion vécue lors de sa carrière, confirme Sébastien Wouters. Cette valeur est également relevée par Philippe Labie : J’ai trouvé admirable le fait qu’il ait donné du temps de jeu à tout son noyau, c’est une grande marque de respect envers son groupe.

On sent que c’est un groupe qui vit bien et qui est uni, analyse Steve Roussel. Le fait qu’il donne du temps de jeu à chacun hormis Meret (son 3e gardien) prouve à quel point il est un coach profondément humain, qui veille au bien-être de chacun. C’est extrêmement important selon moi quand on gère un groupe amené à vivre ensemble le plus longtemps possible.

Récemment désigné à la tête de l’équipe B des Étoilés d’Ère, Thomas Vandecasteele fait la même observation : On sent un rôle rassembleur très fort. Les joueurs sont heureux d’être là, fiers, se sentant tous utiles et mis en valeur.

Jean-Charles Fabrel est tout aussi admiratif: Mancini a réussi à bâtir un vrai collectif, bien huilé, et sans grosse individualité ou star comme l'Italie a pu en avoir par le passé.

En utilisant 25 joueurs en 3 matchs, il donne une grande confiance à son groupe, ajoute Bryan Losterman. Les joueurs se donnent à 100% parce qu’ils sont tous impliqués. Sa gestion humaine est parfaite !

Mix expérience – jeunesse

Le coach acrenois poursuit : Il a construit son équipe sur base des performances, et pas sur des noms. C’est un bon mix entre les jeunes et les joueurs d’expérience. Dans le même ordre d’idées, Philippe Labie : Il n’a pas hésité à reprendre des joueurs évoluant dans des clubs de moindre envergure, comme Sassuolo. Bis Leleu précise : Une charnière centrale expérimentée, avec Bonucci, Chiellini, Jorginho et Immobile. Locatelli et Barella, la jeunesse dans le milieu.

Un renouveau

Mancini a métamorphosé le jeu de la squadra, juge Gino D’Angelo. Un réel renouveau pour le foot italien. Le coach de Morlanwelz est rejoint en cela par de nombreux autres. Ainsi, Jo Duquène : On est vraiment loin du foot fermé que l’Italie proposait par le passé ; comme pour de Boer aux Pays-Bas, c’est un noyau en reconstruction et fort jeune. Ou Patrick Billiet : Fini ce football italien où c’était le cadenas. Au contraire, un jeu offensif, qui n’est pas sans faire penser à celui de la Belgique. Agréable à regarder, beaucoup d’automatismes et de choses à noter pour les coachs que nous sommes. Et l’on a pu découvrir lors d’un précédent reportage à quel point le coach velainois était attentif à s’inspirer des modèles proposés dans le haut niveau. Bis Leleu : Il a complètement modifié le jeu italien. Finis l’attentisme et le contre, place à l’offensive. Fabien Delbeeke : Il a fait d’une équipe réputée pour son « catenaccio » une formation offensive avec un festival de buts, un football qui fait plaisir à voir. Philippe Labie osera même parler de résurrection du foot italien !

Du côté d’Estaimbourg, on note via Steve Roussel : Il a réussi à changer une philosophie italienne relativement défensive qui se basait principalement sur le « catenaccio » pour la faire évoluer vers une équipe joueuse, offensive, mobile. Mobilité également soulignée par François Échevin, le coach esplechinois y ajoutant la variation dans le jeu et le fait de casser les lignes.

Plan de jeu connu

Écoutons d’abord deux coachs d’origine transalpine – mais qui réfutent tout soupçon de chauvinisme ! – nous en parler. Gino d’Angelo d’abord : On sent qu’un plan de jeu est établi, et que le groupe complet y adhère. Pas de places pour des starlettes dans le groupe. Humilité, générosité dans les efforts, passion sont les facettes de cette équipe. Fabrice Milone ensuite : Chaque joueur connaît son rôle, sa mission, et se met au service du collectif. Sans grande star. Thomas Vandecasteele abonde dans le même sens : Le système de jeu est huilé et maîtrisé à la perfection ; chaque joueur sait exactement quel est son rôle. De plus, les changements apportés en cours de match ou lors de la troisième rencontre n’ont jamais semblé modifier le plan de jeu, preuve supplémentaire que chaque joueur sait parfaitement ce qu’on attend de lui.

Jeu vers l’avant

On retrouve une squadra conquérante, un jeu rapide en reconversion, apprécie Olivier Gossuin. L’Italie montre un jeu vertical dès que possible, signale Ronny Roelen, qui relève en outre la liberté des joueurs en B+. Une philosophie de jeu ultra séduisante, poursuit Fabrice Milone, tournée vers l’offensive, la prise de risques et la passion. L’envie de jouer vers l’avant est confirmée par Seb Terlin et François Echevin. Avec beaucoup d'envie et de rythme, ajoute J-Ch. Fabrel. Un jeu qualifié de séduisant par Julien Tambour et de chatoyant par Gino D’Angelo. Un des plus beaux proposés jusqu’à présent, pour Steve Artisien. Confirmation chez Miguel Lionaise : C’est l’équipe qui a développé le plus beau jeu lors de ce premier tour. Animation et manière de jouer très énergiques, toniques, avec beaucoup d’intensité.

Petite leçon de tableau noir avec Philippe Labie, qui nous explique les options de cette équipe joueuse et joyeuse : Mancini a mis en place un jeu moderne, à partir du gardien déjà. On peut remarquer l’importance des deux latéraux, qui montent très haut le long de leurs lignes respectives, surtout côté gauche, avec Spinazzola, qui est droitier en plus. On a un bloc très haut, qui permet de s’installer chez l’adversaire, et surtout à la perte de balle, de pouvoir exercer un contre-pressing intense.

Thomas Vandecasteele ajoutant : Les latéraux, Spinazzola notamment, apportent énormément de présence offensive. Le milieu « charbonne » avec des récupérations rapides et de l’imagination en reconversion. Et les clés sont données à un Insigne qui évolue comme un poisson dans l’eau.

Pressing constant

Un pressing continu (Ronny Roelen) qui demande beaucoup d’énergie (Seb Terlin), avec des joueurs qui se battent pour la récupération du ballon (Olivier Gossuin), le plus haut possible (Steve Roussel). Corentin Douterlungne évoque lui aussi l’agressivité que les Italiens mettent dans leur pressing durant les 90 minutes, avec une grande débauche d’énergie. Steven Dangremont évoque à ce sujet la célèbre grinta, d’origine italienne : c’est à l’image du pays mais c’est aussi la signature du coach !

Bryan Losterman décortique la mise en place de ce pressing : Les trois joueurs du milieu de terrain – Barella, Jorginho, Locatelli ou Veratti - ne laissent jamais respirer l’adversaire. En B-, le 7 (Berardi ou Chiesa) et le 11 (Insigne) pressent constamment.

Des stats impressionnantes

30 matchs sans défaite, une statistique éloquente relevée par Patrick Billiet. Aucun but encaissé encore dans ce tournoi, signe de la rigueur tactique (Julien Tambour). Avec 7 buts marqués, on ne peut pas dire mieux, ajoute Steven Dangremont. Dans les transitions, de la perte à la récupération, tout est bien mis en place, c’est tactiquement très juste.

Classe naturelle

Une réussite chiffrée insolente qui fait naître  confiance et sérénité. Écoutons Steve Roussel : Mancini dégage un calme le long de la ligne, qui en dit long sur la sérénité italienne actuelle. On ne reste pas sur une série de résultats aussi positifs si on n’a pas bon nombre de certitudes et si on ne dégage pas une certaine sérénité.

C’est un coach calme et posé, confirme Philippe Labie. La classe à l’italienne. Rejoint en cela par Thomas Vandecasteele : Quelle classe ! Sa posture et sa tenue sur le banc puent l’élégance. Fabrice Milone ne va pas contredire ce constat : Quel gentleman en bord de terrain !

Kasper Hjulmand

 


© 7sur7.be

L’intense charge émotionnelle provoquée par le dramatique accident dont fut victime Christian Eriksen, et surtout la gestion humaine qui s’en est suivie de la part du staff danois n’ont pas laissé nos observateurs insensibles. Voici le témoignage de cinq d’entre eux :

 Par rapport à ce drame du premier match, il a laissé la parole à ses joueurs en leur demandant s’ils voulaient jouer contre la Belgique. Il a ensuite trouvé les mots pour leur permettre de se surpasser. Avec au final une qualification pour les 1/8e, et avec un jeu offensif. Après l’Italie, c’est la nation qui a le plus tiré au but ! (Alex Depraetere)

Il a laissé libre choix aux joueurs de vouloir être sélectionnés, et il s’est servi de cet événement pour insuffler une énergie et une cohésion folles à son équipe. Comment transformer un fait négatif en énergie positive, pour preuve la qualification en 1/8e. Respect ! (Michaël Browaeys)

 J’ai été touché par l’émotion du coach du Danemark. Ca fait du bien de voir que derrière tout ce business, il y a encore des hommes et des émotions. De plus il a su trouver, je pense, les mots pour transformer cette tragédie en une force qui, actuellement, impressionne (Gwen Rustin).

Son équipe qui était déjà bien soudée, est devenue un véritable bloc, pas simple à bouger. Ils ont perdu leur meilleur joueur et le cerveau de l’équipe mais le coach a su s’adapter. En plus d’être compacts, ils sont capables d’effectuer un gros pressing, comme on l’a vu les 30 premières minutes contre les Belges. Et, des images et des déclarations qu’on voit de lui depuis le début, on devine quelqu’un qui a la classe et qui est proche de ses joueurs. Sa philosophie de jeu est bien intégrée par son groupe (Julien Collie).

 Mon coup de cœur pour l’aspect humain va indéniablement au coach danois qui est passé par de drôles d’émotions depuis le début du tournoi. Je trouve très classe d’avoir laissé le choix à ses joueurs de poursuivre ou non la compétition après le traumatisme vécu lors du premier match. Quel travail psychologique il a dû fournir avec son staff pour remobiliser positivement ses troupes ! Cette force morale s’est encore plus vérifiée après la déception suite à la défaite contre nos couleurs et la fantastique détermination face aux Russes. Une très belle leçon de vie pour tous, et surtout un exemple d’humilité puis de caractère face aux destinées de la vie ! (Fred Debaisieux).

 

Roberto Martinez

 


© La Libre.be

L’adage selon lequel nul n’est prophète en son pays s’est presque vérifié à l’occasion de cette petite enquête, mais trois de nos entraîneurs ont toutefois choisi de citer notre coach national :

 Son équipe réalise un neuf sur neuf, il opère des changements gagnants, reste fidèle à ses principes – je ne suis pourtant pas fan du 3 arrière -, et ne laisse paraître aucune nervosité dans les moments difficiles, comme lors de la première mi-temps face au Danemark ! (Christophe Ergo)

 J’ai bien aimé son audace avec les changements en défense centrale, la confirmation de Denayer au troisième match aux côtés de Boyata et Vermaelen ; ainsi que le fait d’avoir lancé les cadres au deuxième match (Grégory Voiturier).

 Avec son 3-4-3, il a magnifiquement géré son groupe: du temps de jeu pour tout le monde, en gardant son animation habituelle. Ses remplacements contre le Danemark, sa rotation face à la Finlande, tout en restant fidèle à sa philosophie de jeu. Dans ses interviews, il est clair et explique parfaitement ses choix (Steve Delgrange)

 

Didier Deschamps



 © rtbf.be

Derrière ce trio de tête, deux coachs récoltent chacun deux voix. À commencer par le sélectionneur français. Ce sont les coachs de Luingne et d’Escanaffles qui nous en parlent : 

J’aime son 4-4-2 en possession, qui passe en 4-3-3 en perte de balle. Je pense que ce système n’est pas le plus compliqué, mais il faut surtout faire comprendre à ses stars offensives que leur reconversion est essentielle. Et je trouve que DD est très fort pour ça ! C’est un meneur d’hommes et il prône le dialogue avec ses joueurs, chose hyper importante selon moi (Giovanni Seynhaeve).

Laurent Debeurne, lui, met en exergue l’efficacité et le réalisme du technicien français, qu’il juge malin à l’italienne : à travers la stratégie et l’animation de jeu, je retrouve la culture de la Juve des années 80-90 : bloc bas, tout le monde défend, et si ouverture du score, catenaccio ! Surtout quand on a des atouts offensifs comme l’équipe de France a la chance d’avoir ! Ce n’est peut-être pas le plus beau à regarder, mais en football, seul le résultat final compte.

 

Viennent ensuite deux choix plus étonnants, celui du coach italien – ils ont décidément la cote ! – de la Hongrie :

 

Marco ROSSI

 


© lequipe.fr

Jonathan Krys a commencé par rappeler que lors de sa prise de fonction, le maestro a insisté auprès de ses joueurs sur son désir de les voir jouer avec cœur : On a redécouvert un football qui se joue avec des valeurs humaines : humilité, courage et sincérité. Quand on voit ses larmes après l’exploit contre la France… Chaque coach a connu ou connaîtra ce moment où on craque émotionnellement tellement on est fier de ses gars…

 C’est ensuite le coach de Bléharies qui souligne ses mérites. Comme beaucoup, il avait pensé à Mancini ou Martinez, avant de diriger son coup de cœur vers le sélectionneur de la Hongrie : Marco Rossi réussit quelque chose d’incroyable avec cette sélection. Qui aurait cru que cette équipe tiendrait sa qualification jusqu’à quelques minutes du coup de sifflet final face à l’Allemagne? Dans ce groupe dit de la Mort, ils ont tenu la dragée haute à trois grosses nations mondiales et peuvent sortir la tête haute. Il a réussi à instaurer un énorme esprit d’équipe dans ce groupe composé de joueurs que peu de gens connaissent. Certes le jeu n’était peut-être pas flamboyant, pour les amateurs de jeu de possession ou d’attaque placée, mais comment faire autrement face à de tels adversaires ? Sa mise en place tactique a failli faire mouche. L’histoire aurait été belle si  le courage, la fierté et l’abnégation de ses joueurs avaient pu venir à bout d’un des trois favoris du tournoi (Florian Sénéca).

 

Janne ANDERSSON


 © lequipe.fr

Last but not least, l’emblématique mentor suédois obtient les faveurs de Johan Devos. Voici ce qu’en dit le coach isiérois : J’aime bien sa disposition en 4-4-2, avec deux attaquants intéressants, Berg et Isak, et derrière eux Forsberg, qui vient régulièrement dans le rectangle. Et surtout une parfaite couverture en reconversion défensive. Il me paraît très calme, connaissant parfaitement ses forces et faiblesses. Premier de son groupe devant l’Espagne et la Pologne, joli coup réussi sans la star Zlatan ! Il me semble qu’il n’en est pas à son coup d’essai : en 2018, il avait déjà devancé l’Allemagne dans les poules !

 

Merci à tous les coachs qui nous ont livré ces bien intéressantes considérations tactiques. Place maintenant aux matchs à élimination directe, où il n’y a pas de place pour l’erreur, sous peine de devoir essuyer l’inévitable pluie de critiques. Vu les forces en présence et toutes les qualités de management qui viennent d’être soulignées, d’alléchantes confrontations s’offrent à nous !


mercredi 9 juin 2021

Jean-Do VESSIÉ: "Je donne beaucoup, mais je dois recevoir"

 Allons à la rencontre de Jean-Dominique Vessié, qui entame son septième exercice de rang au RSC TEMPLEUVOIS (P2). Une saison qui sera marquée par le centenaire du club, un événement que le coach aimerait honorer comme il se doit sur le terrain. 

Côté Coach vous invite à découvrir cette personnalité marquante du football hennuyer, qui a accepté de répondre pour nous à quelques questions, avant que plusieurs intervenants ne viennent témoigner de leur perception du Guy Roux de la Providence. 




Côté Coach: Jean-Do, peux-tu nous indiquer quels sont les fondamentaux de ta méthode de travail?

Jean-Do Vessié: La passion. Et une ligne de conduite. Je donne beaucoup, tout ce que j'ai même, mais je dois recevoir en retour. Rigueur, discipline, mais aussi fun. Toujours innover, diversifier les entraînements, que ce ne soit pas monotone pour les joueurs. 



Faire progresser le groupe, en sachant me remettre en question et en invitant les gars à en faire de même. Je suis entier et n'ai pas de porte de derrière: si je dois dire quelque chose, je le dis. Je ne donne pas systématiquement d'explications quand un joueur n'est pas repris, mais la porte de mon vestiaire est toujours ouverte en semaine. À ce moment-là, on discute, mais je ne vais pas commencer à justifier mes choix devant tout le monde.

CC: Ta principale qualité comme coach?

JDV: La persévérance, ne rien lâcher, jamais abandonner.

CC: Une qualité que tu aimerais posséder davantage?

JDV: Peut-être plus de dialogue?




CC: Des coachs qui t'ont marqué?

JDV: Je pense d'abord à Jean-Jacques CASTERMAN, qui le premier m'a dit "Toi, tu vas entraîner, je te vois bien dans ce rôle!". Ensuite à Damien DELITTE, qui fut mon professeur à l'école d'entraîneurs. Suite à ces cours dispensés au Futurosport, j'ai bien failli devenir son adjoint à Lessines, en 1997. Philippe BREYNE, bien sûr, qui dirigeait l'équipe première quand j'entraînais les réserves, et qui fut mon parrain de formation à l'Union Belge. Je pourrais encore citer Christian TORFS, que j'ai croisé à Lessines, pour sa gestion de groupe, avec de forts caractères, une main de fer dans un gant de velours. J'ai encore des contacts avec lui. Sans oublier Gérard NAUW, que j'adorais taquiner, et qui fulminait alors en bord de touche: "Bon, Jean-Do, ça suffit" (rires).

CC: Ce que tu attends en priorité d'un joueur?

JDV: Ne pas tricher, être franc et correct.

CC: Et a contrario ce qui t'insupporte le plus?

JDV: L'hypocrisie, donc, les coups de poignard dans le dos. Et le manque de sérieux en général. Les excuses bidon pour ne pas venir s'entraîner. Les joueurs doivent aussi avoir l'honnêteté de dire s'ils ont exagéré la veille du match, sinon c'est toute l'équipe qu'ils pénalisent.

CC: Parle-nous de cette longévité à la tête du matricule 133

JDV: La Providence, c'est ma seconde maison. J'ai joué ici, avec Didier Bocquet entre autres! J'y ai coaché les jeunes avant les adultes. Guillaume Plancquaert, par exemple, je l'entraînais déjà en préminimes, puis en cadets, à l'époque de mon UEFA B. J'ai également travaillé 19 ans à Templeuve - NDLR: dans le domaine bancaire -; j'y suis donc connu. Quand le président m'a appelé pour, selon ses dires, "reconstruire avec du Templeuvois", je n'ai pas dû réfléchir longtemps...


Jean-Do vu par son T2...

Alain HOET a d'abord connu Jean-Do en tant que joueur, à Ere puis à Néchin, pendant 6 ans. Doublure de Laurent Masquelin dans un premier temps, puis gardien titulaire, et finalement ses premiers pas comme coach spécifique, notamment pour Geoffrey Coudou. Alain secondera encore Jean-Do 4 ans au Pays Blanc avant de le retrouver à Templeuve. Au-delà de la complicité sportive, les deux hommes sont à présent liés par une forte amitié. 




"Jean-Do est avant tout un passionné. Rendez-vous compte qu'il est incapable de manger le dimanche midi! Le football tient une place énorme dans sa vie. Quand il rentre chez lui, c'est encore pour regarder des matchs... Comme coach, il est très rigoureux; je dois parfois le raisonner sur ce plan, en lui rappelant que nos joueurs ne sont pas pros, même s'il se tempère avec l'âge. Tellement méticuleux aussi: tout est préparé et réfléchi. C'est d'ailleurs le point sur lequel il ne transige pas: le manque d'application par rapport au travail de la semaine le fait sortir de ses gonds, tout étant organisé en fonction soit de ce qu'il veut voir soit de l'adversaire." 

"Travail, persévérance et ambition le caractérisent. Il est arrivé ici dans un club en pleine reconstruction, mais il s'est dès le départ fixé des objectifs: avec les moyens du bord, aller chercher un tour final."

"C'est un homme complètement différent lors de la troisième mi-temps; il se libère alors de la concentration extrême qui fut la sienne des heures durant..."


... et par son capitaine, Arnaud CROIN




"Je pointerais d'abord son grand sérieux dans la préparation des matchs. À la théorie, nous apprenons tout des points forts et des points faibles de nos adversaires. C'est top pour un joueur. Le coach se donne à 200% pour l'équipe et pour le club. Il arrive à 18h pour l'entraînement de 19h15. Mentalement, ça me ressemble un peu. Jean-Do aime les joueurs qui ne lâchent jamais rien. On connaît son caractère, on sait qu'il crie, mais ça va mieux qu'avant. Et puis, ce n'est jamais le joueur qui est visé en tant que tel, c'est toujours par rapport à un fait de jeu."

Le regard de ses collègues coachs

Fabien DELBEEKE, AS Obigies

"J'ai découvert Jean-Do lorsqu'il entraînait les Espoirs du RFC Tournai. Je dirais un passionné, assez stressé, et superstitieux! D'ailleurs, avant un match, il a pour habitude de s'isoler dans le dug-out. C'est un entraîneur qui vit le match, tout le temps occupé à encourager et replacer ses joueurs. Je dirais très fort en voix (rires). Il essaye de leur donner un maximum d'infos sur l'adversaire. Un coach que j'ai toujours plaisir à affronter!"

Giovanni SEYNAEVE, RFC Luingne

"Si Jean-Do peut paraître froid au premier abord, c'est quelqu'un de charmant quand on le connaît davantage. Il a beaucoup d'expérience dans le foot provincial, et connaît super bien la P2. C'est un entraîneur qui demande beaucoup de rigueur, de discipline et de saine agressivité à ses joueurs. Un vrai roublard, qui a beaucoup de malice, ce qui peut parfois énerver le coach adverse (rires). Il est aussi très fin tactiquement."

"À côté de ça, c'est quelqu'un de très convivial - j'en sais quelque chose, nos fils jouent ensemble en U13 à l'Excel - et avec un grand sens de l'humour."

Johan DEVOS, JS Isières

"Jean-Do, c'est l'ancienne école, quelqu'un qui incarne le respect par sa longévité et sa motivation toujours intacte. C'est un meneur d'hommes, avec beaucoup de charisme, et un fin tacticien. La première fois que je l'ai croisé, c'était à Lessines. Les bancs étant très proches l'un de l'autre, j'ai pu m'apercevoir qu'il criait très fort (rires)! On a sympathisé après le match et nous sommes restés en contact depuis, avec beaucoup d'infos échangées sur les adversaires."

Quentin WINBERG, AC Estaimbourg

"Jean-Do est un véritable passionné. Il vit son match comme personne. J'ai toujours été impressionné par cette passion qui ressort au bord du terrain. Je pense qu'il est respecté par son vestiaire, et qu'il parvient à maintenir cette autorité quoi qu'il arrive. Il sait créer un groupe et s'entourer de gars qui seront prêts à se battre pour lui. Il a selon moi une relation privilégiée avec ses joueurs. C'est un vrai meneur d'hommes. Il connaît par coeur la P2 et les joueurs qui la composent. Si Templeuve figure toujours dans mes favoris, c'est grâce à lui!"

Miguel LIONAISE, Péruwelz B

"J'ai évolué une saison sous les ordres de Jean-Do, quand il est arrivé au Pays Blanc en succession de Thierry Procureur. J'avais alors un a priori négatif lié à son fort volume vocal subi en tant qu'adversaire. Une fois de son côté, on s'y fait, à la limite on ne l'entend plus. Il est à fond dans le scouting, c'est très détaillé. D'ailleurs, quand nous étions blessés, il nous demandait parfois d'aller visionner un match. Peut-être pouvait-on alors - c'était il y a 15 ans! - lui reprocher un léger manque de communication, sur des choix ou des changements de compo qui nous paraissaient surprenants. Même si un coach n'a pas à se justifier, je crois que c'est toujours bien d'expliquer."

"Mon ressenti actuel est que c'est quelqu'un de très compétent, qui maîtrise son sujet, connaît très bien le foot et les joueurs. Il gère bien ses groupes, sait tirer parti de leurs qualités. J'ai pu le sentir parfois un peu fatigué de la mentalité - ou du manque de mentalité! - de la génération actuelle." 


La semaine de Jean-Do en période de compétition


Lundi : analyse du match, préparation du débriefing du lendemain : ce qui aurait pu être mieux, mettre le doigt sur les petites erreurs, mais toujours encourager, expliquer, montrer

Mardi : débriefing avec tour de table (environ 15’) ; entraînement basé sur les points à améliorer, afin que les joueurs puissent assimiler les corrections à apporter

Mercredi : coups de fil à quelques collègues coachs (parfois déjà le lundi) pour collecter de précieuses infos sur l’adversaire

Jeudi : deuxième séance de la semaine, et discussion en staff pour envisager la sélection

Vendredi :

(jusque fin septembre, 3 entraînements/semaine)

Le matin, finalisation de la sélection, qui sera communiquée le soir. Sur le terrain, mise en place tactique, positionnement en fonction de l’adversaire, phases de jeu, phases arrêtées défensives et offensives. En n’oubliant pas de terminer par le fun, histoire de relâcher un peu la pression

Samedi Préparation des feuilles qui seront affichées au vestiaire, et projection sur les entraînements de la semaine à venir (possiblement rectifiés en fonction de la tournure du match)

Dimanche matin relecture des notes et… 5 km de jogging