"Le plus important, ce n'est pas de vouloir être le meilleur par rapport aux autres, c'est de ne chercher à améliorer que soi, le lendemain par rapport à la veille. Avec beaucoup d'humilité et de simplicité."
Felice MAZZU
Reconnaissons avant tout que le principe même de ce type de referendum est discutable. Pour plusieurs raisons. À commencer par les critères de choix. Certains votants s'en tiennent aux résultats, voire aux titres, estimant que les premiers prix reviennent en priorité aux champions. Il n'y a d'ailleurs que deux lauréats dans le top 15 à ne pas avoir obtenu au minimum une qualification pour le tour final.
D'autres tiennent davantage compte des moyens humains mis à disposition; d'autres encore de paramètres esthétiques tels que la qualité du jeu développé. Comme l'ont fait remarquer Philippe Breyne et Yves Moreau, il est difficile de se prononcer sans voir les gens à l'oeuvre dans leur club.
La visibilité ensuite. Certains isolés de 3B, comme Jean-Charles Fabrel (Harchies) ou Benoit Brasseur (Pommeroeul), ainsi que les coachs en duo, ne sont pas avantagés.
Avoir fait une saison complète nous semble une condition cohérente. On attendra ainsi avec intérêt la confirmation d'un garçon comme Bryan Losterman, dont l'apport à Wiers n'est pas passé inaperçu.
Si le plaisir de cette organisation consiste à mettre l'un ou l'autre en avant, le mérite revient d'abord à la corporation: comment pourrait-on dire que trois d'entre tous sont meilleurs que les autres? Chacun a ses qualités et ses limites, sa personnalité et ses objectifs. Nous pouvons sans crainte de nous tromper affirmer que notre Wallonie Picarde dispose d'une sacrée confrérie!
Le fait de constater que Julien Collie et Giovanni Seynhaeve, lauréats respectivement du prix Côté Coach et du Coach des coachs la saison dernière, ne figurent plus dans le top 15, illustre peut-être toute la relativité du jugement humain, mais surtout le fait que l'on mesure dans ce genre d'exercice le succès du moment plus que la valeur intrinsèque du technicien. Voici d'ailleurs ce que nous confiait le coach luingnois avec toute la sagesse qui le caractérise: "Le foot est notre passion, mais il y a des choses plus importantes dans la vie! J'ai eu la chance de connaître beaucoup de bons moments; je découvre aujourd'hui un sentiment que je ne connaissais pas, qui fait mal, mais qu'il faut accepter. L'important, c'est de repartir de plus belle."
En plus de leur vote, nous avions demandé aux entraîneurs consultés de livrer un petit commentaire pour justifier leur choix. Nous nous en sommes inspiré pour la présentation.
15e place: Philippe LABIE (US Thumaide, P3A)
Benjamin Legat évoque la "ligne de conduite" de Philippe, et David Hallemans la "stabilité amenée à son club". Pour Johan Devos, "Philippe est capable d'amener ses joueurs à leur meilleur niveau grâce à sa passion et sa connaissance du foot". Philippe Breyne, qui suit très attentivement les oppositions, n'oubliait pas de rappeler les sérieux contretemps rencontrés en cours de saison: "L'accident de Tommy Tonneau a eu un gros impact sur le groupe; Giesen est parti à l'armée, le gardien a été blessé... Philippe n'a pas été verni, mais a quand même réussi à hisser son équipe à mi-classement."
Une victoire à domicile justement face à Béclers, une courte défaite (4-3) au retour, un nul blanc à Luingne, il n'a sans doute pas manqué grand-chose aux Rouges et Verts pour rivaliser davantage. Mordu de tactique, Philippe aime habituer ses joueurs à plusieurs systèmes pour pouvoir en changer en cours de match. Il amène son équipe à une belle septième place. Des chiffres vite relativisés en comparaison du drame vécu par son jeune défenseur et à sa famille, qui n'a laissé personne indifférent...
14e place: Johan DEVOS (JS Isiéroise, P2)
Habitué à croiser Johan depuis de nombreuses saisons, Jean-Do Vessié a un avis autorisé: "Avec un noyau restreint, composé de jeunes bien entourés, Johan a su tirer le maximum de son groupe."
Un seul exemple en ce qui nous concerne, la probante victoire (1-3) obtenue début novembre sur les terres du futur champion: "Beaucoup mettent le bus pour affronter Néchin. Nous avons au contraire voulu jouer assez haut et les presser dans leur camp." En osant maintenir une défense à trois, avec les tout jeunes Maxence Luc et Lucien Van Pevenaeyge!
13e place: Philippe BREYNE (FC Béclers, P3A)
"Encore un miracle du coach à succès!", s'exclame un Jean-Do Vessié admiratif devant celui qu'il côtoya à la Providence et qui fut son parrain lors de sa formation à l'Union Belge. "Plan de jeu, sens tactique, résultats forgés avec un groupe restreint", tel sont les notes du bulletin établi par Ronny Roelen. "Il forme un duo complémentaire avec Denis Plasman", ajoute Thomas Vissenaekens qui voit là une analogie avec l'aventure qu'il vit aux côtés de Sandy Lechantre. Enfin, Christophe Ergo tire son chapeau à Philippe à propos du fait de "se qualifier pour le tour final lors de la dernière journée face à son concurrent direct".
Nous ne pouvons que nous incliner devant la carrière du coach mouscronnois, qui collecte toutes les informations imaginables sur ses adversaires et qui a très vite fait d'en détecter les points forts et les faiblesses dès les premières minutes d'un match, voire dès l'échauffement en ce qui concerne le gardien! Philippe se cantonne d'ailleurs le plus souvent à ce rôle d'observateur et d'analyste sur son petit banc, laissant la guidance orale à son adjoint. Malgré les réticences évoquées quant à l'évolution des mentalités, il reste habité par la passion et continuera de guider les Verts et Blancs, une aubaine pour notre foot régional.
12e place: Bernard LÉNELLE (FC Enghiennois, P2)
"Mal embarqué durant le premier tour, Bernard a de nouveau trouvé les moyens de qualifier son équipe pour le tour final", constate Julien Deconinck. "Son esprit compétiteur aura aidé son groupe à ne rien lâcher et à se relever. Chapeau à lui d'être revenu après un retrait de plusieurs années et d'avoir performé à nouveau", ajoute Fred Debaisieux qui a évolué autrefois sous ses ordres. "Malgré le fait qu'il ne soit pas reconduit, il peut partir la tête haute", conclut Christophe Ergo.
11e place: Jonathan LABIE (JS Meslin GM, P3B)
"Jo fait des résultats partout où il passe, et ses joueurs parlent toujours de lui positivement", lance Alain Sterckx. "Ses équipes sont bien en place. Sa connaissance du foot et ses compétences tactiques lui permettent de tirer le meilleur de son groupe", poursuit Jean-Charles Fabrel. "Ce n'est pas évident de jouer la tête quand on vient de descendre", constate Jean-Do Vessié. "Il a su faire les transferts nécessaires pour atteindre le top 5." Arnaud Gain, enfin, mentionne deux autres qualités du coach meslinois: "Il prépare semble-t-il d'excellents entraînements, et reste très calme dans son coaching".
Ayant échoué de peu lors du tour final à Casteau, avec une double exclusion pénalisante, le mentor des Oranges et Bleus remettra l'ouvrage sur le métier en compagnie de son ami Denis Van Schandevyl.
10e place: Edwin MALICE (Péruwelz Fc B, P3A)
Edwin a fait une entrée remarquée dans la cour des entraîneurs "adultes": "Chapeau pour son parcours", applaudit Philippe Labie. "Surtout pour une première saison!" "Il a amené son équipe au tour final dans une série relevée", estime Fred Rousseau. "Tenant la dragée haute à Esplechin avec une équipe essentiellement composée de jeunes, tout en proposant du jeu", ajoute Benoit Staelens.
Deux autres jeunes coachs de P3A émettent un jugement élogieux à son égard. Yves Moreau d'abord: "Une équipe qu'on n'attendait pas aussi bien, avec un vrai fond de jeu. Une réelle osmose entre les jeunes et quelques plus expérimentés. Il régnait une belle sérénité dans ce groupe." Thomas Vandecasteele ensuite: "Edwin a brillamment relevé le défi d'une première saison en adultes, à la tête d'une équipe B, qui venait de descendre: du beau jeu, construit de derrière, signe d'un travail de fond, avec des jeunes qu'il a formés. C'est aussi quelqu'un avec qui j'ai beaucoup échangé, une agréable rencontre humaine."
Edwin, qui est fan de Man Utd et considère Sir Alex Ferguson comme son modèle de coaching, vivra la saison prochaine sans Patrice Meurant, son Jimini Cricket comme il l'a sympathiquement baptisé, qui repassera en P1, mais toujours avec le soutien de Pierre, son papa.
9e place: Yves MOREAU (RFC Ellezellois, P3A)
Sébastien Dangleterre, le coach rumois, avouait sa difficulté à suivre les autres séries. Ce qui ne l'empêchait pas de mentionner "la nette progression de cette équipe, de plus en plus structurée d'année en année." Jacques Depreter, qui a côtoyé Yves au Futuro, le décrit comme "pédagogue dans son coaching, précis dans ses explications, à l'écoute pour évoluer et capable de se remettre en question."
Parmi les collègues de P3A, Hermann Bapes confirme le "calme dans son coaching". Patrick Billiet souligne le "gros boulot" et la "domination dans la deuxième tranche". Quant à Philippe Breyne, dont le scout Didier Legrand a souvent été amené à voir les Collinards, il souligne "beaucoup de stabilité et un objectif pleinement atteint".
Julien Deconinck, enfin, jouait les oiseaux de bonne augure, en risquant ce souhait prémonitoire: "Yves se bat depuis plusieurs années sans relâche pour rejoindre la P2, celle-ci sera peut-être la bonne!"
Elle le sera donc finalement, malgré la double frustration consécutive au manque de chance ou de réalisme face aux Francs Borains puis devant Marcinelle. Tout est bien qui finit bien pour Yves et son club, qui sont enchantés de découvrir la P2A...
8e place: Jonathan KRYS (Péruwelz FC, P1)
Jonathan "lance des jeunes et s'inscrit dans la durée", observe Benoit Staelens. "Il a construit un groupe soudé, travailleur et compétitif. Tour final et demi-finale de Coupe où ils auraient largement mérité mieux, saison plus que réussie", mentionne sportivement Corentin Douterlungne qui fut précisément son tombeur au Varenne.
Le compliment de Fred Debaisieux, qui a joué Péruwelz quatre fois cette saison, tient compte d'un contexte particulier pour le deuxième tour: "Jonathan est toujours bien là malgré les turbulences et une séparation annoncée. Il a su forcer ce revirement suite à une série de bons résultats. Au final, une très belle quatrième place et une qualification méritée pour les play-offs."
Un tour final obtenu au terme d'un parcours finalement très régulier: cinq victoires et un nombre de points fort semblable dans chaque tranche.
7e place: Fabien DELBEEKE (AS Obigies, P2)
Comme pour la plupart, les bons résultats contribuent à cette position honorable. "Une très belle saison, en accrochant le tour final au dernier match face à un adversaire direct", nous rappelle ainsi Sébastien Baudart. Mais pour beaucoup, ce sont les attitudes et le savoir-être de Fabien qui sont retenus en priorité. Deux exemples: "un gentleman sur et en dehors du terrain, fidèle à ses principes" (Johan Devos); "très bon comportement sur la touche, respectueux de l'adversaire" (Blaise Dehon).
À la tête de la seconde formation du club, Grégory Baber est convaincu que "pour avoir travaillé avec lui toute la saison, Fabien est vraiment précieux pour Obigies".
Nous aimerions également souligner toute l'humilité de son discours. Consulté par exemple au sujet de ses changements gagnants, dont il est coutumier (contre Herseaux et Enghien, à Templeuve entre autres), Fabien se contente de dire que "ça ramène de la fraîcheur". S'effacer et laisser le mérite aux joueurs sortis du banc, et il ne s'agit pas de fausse modestie...
6e place: Giovanni HUIN (SC Néchin, P2)
Une deuxième montée successive, "ça n'arrive pas tous les jours", constate notamment Michaël Browaeys. "Promu en P2 et directement champion dans cette série de routiniers et d'habitués aux premiers rôles, ce n'est pas rien", confirme Steve Roussel. "Cerise sur le gâteau", ajoute Greg Voiturier, "ce magnifique geste à l'égard de Baptiste Dulon lors de la dernière journée."
"Il a eu le mérite de tenir son groupe malgré les forts caractères", considère Julien Lecomte. De tempérament, il est aussi question dans le commentaire de Gio Seynhaeve qui glisse malicieusement: "Courage pour aller affronter les mentalités carolos, ça fera plus d'étincelles avec son groupe qu'avec mes gentils moutons!".
Nicolas Descamps, coach des filles de Wez, reconnaît à Giovanni le mérite "de savoir se retirer à temps". C'est en effet avec une simplicité tout à son honneur qu'il met en avant le travail de Philo Deschryver et de son fils Clément, admettant dans la foulée que ne se sentant pas apte à coacher en P1, il préférait à l'avenir se limiter à son rôle de manager, dont l'importance est cruciale dans le recrutement. Et comme Giovanni sait s'entourer d'hommes de terrain, tels aussi Georges Lecoustre et désormais Rémi Keromest, la boutique tourne!
5e place: Fred DEBAISIEUX (RFC Molenbaix, P1)
"Partout où il passe, Fred connaît la réussite", lance Michaël Wisniewski. "C'est un fin tacticien, qui décortique l'adversaire à merveille." Un autre Michaël, Dutrieux cette fois, abonde dans le même sens: "Toujours au sommet avec les équipes qui lui sont confiées et qu'il affine, il sait gérer une concurrence rude et doit probablement faire face à des caractères bien trempés. C'est un vrai meneur d'hommes, qui voit clair tactiquement."
La continuité au sein de son club notamment relevée par Greg Beukenne va de pair avec une régularité dans les résultats, "ce qui en dit long sur ses qualités", juge Edwin Malice. Quelles sont-elles alors? "Remise en question et gestion humaine au top", selon Jo Labie. "Les pieds sur terre", pour Bernard Lénelle, que Fred ne contredira pas.
Avec l'humilité comme leitmotiv, il s'est en effet parfaitement adapté à la mentalité molenbaisienne et mettra une fois de plus tout en oeuvre avec son staff pour se mêler à la bagarre en haut de tableau.
4e place: Corentin DOUTERLUNGNE (AC Estaimbourg, P2)
Les résultats et le jeu proposé par les Estaimbourgeois ont séduit un observateur aussi averti que Patrice Meurant. Tout comme son jeune élève Edwin Malice: "Corentin manie adroitement son équipe, dans un système offensif". "Bravo pour sa philosophie de jeu", ajoute Michaël Wisniewski.
Andy Dhondt est élogieux: "Si le matériel humain dont ils disposent est de qualité, Corentin et Quentin le subliment pour obtenir des résultats incroyables." À savoir "un deuxième tour final consécutif" (Charly Vanherpe) et "un incroyable parcours en Coupe du Hainaut" (Sandy Lechantre). Thomas Vandecasteele précise un peu les contours de ce "fameux parcours: tactiquement, un système peu fréquent, avec ce quatre au milieu. Avec Quentin, il a su amener des garçons comme Taquet ou Delval qui venaient de P3 au haut niveau de P2."
Le mot de la fin à Fred Rousseau: "Un duo d'entraîneurs très complémentaire, et dont la complicité rejaillit sur le groupe. Une équipe très complète, dans le prolongement de l'an dernier, qui produit le plus beau foot de la série."
Nous étions en droit de nous poser en avant-saison la question de savoir comment serait surmonté l'arrêt du capitaine Christophe Desmazières, dont l'expérience et le coaching étaient très précieux. Force est de constater que le coach a su trouver la formule pour pallier à ce départ marquant, et a eu le nez fin en reculant Romain Decarpentrie en défense centrale. Quant à ce jeu que tous reconnaissent de qualité, Corentin le souhaite simple. Il a adopté un 3-4-2-1 pour favoriser la récupération haute. Quant à la cool attitude évoquée ci-dessus, elle semble avoir un effet bénéfique sur une formation qui est celle subissant le moins de sanctions arbitrales dans la série...
3e place: Greg BEUKENNE (FC Esplechin, P3A)
Humanité, humilité et humour, voilà bien trois vertus que l'on peut prêter à Greg. Un coach qui n'a de cesse de se répéter rassembleur plus que fin tacticien. Ce qui ne l'a pas empêché de réaliser une kyrielle de scores arsenal. Réfutant à juste titre l'expression souvent entendue et un peu réductrice de "chance du champion".
Deux de ses adversaires de P3, Philippe Labie et Yves Moreau, utilisent le terme de "forteresse" pour évoquer sa formation. "Ses soldats font tout pour la défendre et sont terriblement dangereux quand ils sortent en territoire ennemi" décrit de façon imagée le premier nommé. Son homologue ellezellois insistant sur "l'efficacité que réclame un sport de compétition". Y ajoutant la touche psychologique aussi évoquée par Jacques Depreter: "un meneur d'hommes qui sait comment s'entourer et trouver la bonne alchimie".
Giovanni Seynhaeve, qui sait de quoi il parle, salue les mérites du champion: "Greg a su tirer le maximum de son groupe. Il a bien résisté aux solides équipes derrière lui, comme le Stade Mouscronnois. C'est un long parcours, pas évident!"
L'éloge de Fred Debaisieux est une belle conclusion: "Après avoir remporté le plus important des combats, il est revenu dans le parcours de la meilleure des façons, et ce malgré le fait de n'avoir pu éviter la descente l'an passé. Pouvoir remobiliser un club et fédérer un groupe est sans doute sa plus belle réussite."
2e place: Julien DECONINCK (RUS Herseautoise, P2)
"Herseaux a réalisé une très belle remontée pour finir deuxième dans une série relevée avec 6 équipes à la lutte derrière Néchin", constate Chemcedine El Araichi. "Julien a fait ses preuves tactiquement", estime Alex Depraetere. Jacques Depreter précise et développe: "Son 3-5-2 fonctionne très bien. En outre, le coaching hyper positif de Julien a réussi à créer un groupe uni, malgré quelques personnalités difficiles à gérer." Julien Collie note lui aussi "une envie commune de réussir". "Mentalité, esprit de groupe, fond de jeu, cette équipe sur laquelle il a mis sa griffe est transformée depuis son arrivée", commente Matthew Verhaeren. "Il a littéralement métamorphosé le club d'Herseaux", confirme Corentin Douterlungne. Un autre Estaimbourgeois, Steve Roussel, observe: "Julien a repris une équipe mal en points l'année passée et a directement su relever la barre pour en faire une belle surprise cette saison." C'est également l'avis de Johan Devos: "Julien a amené son groupe à la deuxième place à la surprise générale."
Plusieurs coachs, dont les Antoiniens Romain Delaby et Alex Depraeetere, ou encore Bryan Losterman, évoquent un feeling qui est bien passé avec lui.
Ces deux derniers arguments nous ont également convaincu et amené à désigner Julien pour le prix Côté Coach. Une sorte de coup de coeur personnel. Pas plus qu'un Jean-Do Vessié, pourtant fin connaisseur de la P2A, nous n'aurions situé Herseaux aussi haut dans la hiérarchie. L'intéressé non plus d'ailleurs, qui reconnaissait bien sincèrement un top 5 quasi intouchable. Or, les Herseautois ne terminent qu'à quatre points du champion, en ayant marqué autant et encaissé moins! Onze clean-sheets en championnat, c'est à signaler surtout qu'on a plus souvent évoqué les qualités offensives de cette formation, en parallèle avec Estaimbourg, très proche à plus d'un point de vue. Herseaux n'a été écarté d'une possible accession en P1 que par une séance de tirs au but, comme ça avait été le cas en Coupe à Meslin...
Nous avons eu l'occasion d'assister au match à Néchin fin août. C'est 0-1 à la mi-temps, après une brillante démonstration de football. Le scénario s'inversera après la pause, avec un triplé de Georges Lecoustre consécutif sans doute à une petite gueulante de Giovanni Huin, mais aussi parce que Julien a privilégié un grand respect de son staff et une fidélité à sa ligne de conduite: il sort à la pause un Mezzina déterminant sur le terrain, mais qui est "sorti du cadre", dixit le coach, en répondant de façon inappropriée à une consigne du T2 Enzo Salvini...
Julien sait tirer les leçons de ses échecs. Après 6 matchs et un 9 sur 18, il évoque la nécessité de se remettre en question. Lors de son bilan à mi-saison, il disait vouloir améliorer dans son groupe la gestion des émotions en cas d'avantage au marquoir. Ce qui s'est vérifié au second tour...
C'est quelqu'un qui parle beaucoup de sérénité et de plaisir pour ses joueurs, ce qui ne l'empêche pas de vivre les tourments inhérents à la fonction, considérant parfois la sélection comme un crève-coeur. Par son implication sans faille, Julien incarne tout le professionnalisme que l'on peut trouver dans nos séries provinciales.
Enfin, en guise de clin d'oeil, nous ajouterons que le coach herseautois ne manque pas d'humour, lui qui faisait encore référence au maintien avec 25 points après 16 matchs!
Première place: Chemcedine EL ARAICHI (RUS Beloeil, P1)
Grandissime favori de l'élite provinciale, Beloeil n'a pas failli à l'objectif clairement avoué du titre et, sans les soubresauts internes de fin de saison, Chemcedine et son staff auraient plus que probablement réalisé "la sasion de tous les records" qu'ils ambitionnaient. La domination affichée sur le terrain s'est également traduite dans ce referendum, le coach boussutois s'étant irrésistiblement détaché au fur et à mesure des votes...
Le T2 ellezellois, Jason Lorenzato, utilise une belle image empruntée à la Formule 1 pour qualifier cette réussite: "On lui a mis une Ferrari dans les mains, qu'il a conduite avec beaucoup de maîtrise"!
Alex Depraetere résume bien la tendance générale: "Il est facile de dire qu'avec une équipe comme ça, il ne fallait pas d'entraîneur. Je dis tout l'inverse: avec un tel groupe, il fallait quelqu'un de grand pour gérer les égos." Dans le même registre, Romain Delaby: "Il faut du leadership pour gérer les caractères forts et imposer sa vision footballistique." Sven Leleux relève à juste titre: "Chemcedine a réussi à gérer la pression du favori, et termine presque invaincu alors que chaque équipe voulait leur peau tous les dimanches." Pour cela, Jo Labie énonce un mérite du coach: "il a su maintenir un grand appétit de victoire chez chacun de ses joueurs."
Au-delà des performances proprement dites, Fabien Delbeeke exprime une solidarité de principe: "c'est une décision forte qu'il a prise lors de cette fin de saison, de ne jamais se laisser imposer un joueur, à laquelle j'adhère totalement!"