vendredi 17 décembre 2021

Les 10 qualités d'un bon débriefing

 Le débriefing est essentiel dans la progression de l'équipe. Dans le débriefing collectif, il faut trouver l'équilibre entre mettre en valeur ce qui a bien fonctionné et corriger les erreurs globales. Si le groupe est dans la grande difficulté, on peut pointer l'un ou l'autre joueur devant tout le monde. Sinon, le débriefing personnalisé se fera entre le staff et le joueur. Et le travail en début de semaine sur le terrain portera sur les corrections individuelles et collectives.

Felice MAZZÙ pour Côté Coach


"Une clean-sheet de plus, notre organisation défensive est bonne", "Les réservistes ont fait le boulot à leur entrée", "Ce n'est pas la première fois qu'on encaisse dans les minutes qui suivent un de nos buts, on doit encore grandir sur ce plan", "Je ne comprends pas comment on n'a pas su exploiter les espaces que l'adversaire nous laissait. Avec la vitesse de nos attaquants, nous aurions dû creuser l'écart et assurer la victoire", "Untel qui arrive 1/4h en retard et nous oblige à revoir toute la stratégie, c'est inadmissible", "Nous avons encore marqué dans le dernier quart d'heure, c'est le signe que physiquement nous sommes bien", "Comment expliquez-vous de votre côté nos mauvais résultats actuels?", etc.

Quelques exemples parmi tant d'autres de ces constats de vestiaire après le match du week-end. Un indispensable retour en arrière avant d'attaquer le prochain objectif. Souligner après une défaite que tout n'a pas été mauvais, après une victoire que tout ne fut pas parfait. Le staff se doit de prendre du recul et de la hauteur par rapport à l'immédiateté.

Sur base de notre expérience et en consultant quelques coachs régionaux, nous vous proposons ici les dix qualités d'un bon débriefing, sans prétention à l'exhaustivité ni à la vérité générale. Vos observations personnelles sur le blog sont d'ailleurs les bienvenues.


1. À froid

Il est généralement convenu qu'il vaut mieux éviter de réagir à chaud, particulièrement en cas de prestation frustrante et de résultat négatif. Le débriefing prend le plus souvent place avant le premier entraînement de la semaine.

À Estaimbourg (P2A), Corentin Doutrelungne procède différemment: Pour moi, il est important de réagir à chaud, quand tout le monde a encore le match en tête. J'évoque d'abord le comportement global de l'équipe, en aucun cas une prestation individuelle, pour éviter tout sentiment de culpabilité. On utilise un ton très calme et posé, car il est important de ne pas tomber dans l'énervement ou l'émotionnel, vu l'état de fatigue voire de frustration des joueurs. Dans un deuxième temps, j'ai une discussion avec Quentin, on y échange nos points de vue, on prépare les discussions individuelles et on jette les bases du travail de la semaine à venir. Dans un troisième temps, on parle beaucoup avec les joueurs individuellement ou par petits groupes une fois qu'ils sont sortis du vestiaire. On juge qu'ils sont plus ouverts à ce moment-là, plus calmes et plus réfléchis sur le match qui vient de se dérouler.




2. Opportun

Si la plupart des joueurs attendent souvent ce retour sur leur prestation, il ne faut pas faire de débriefing pour le simple plaisir d'en faire. Le feeling est précieux pour en déterminer la pertinence. Ainsi, l'expérimenté Ronny Roelen qui vit une saison délicate avec Biévène en P1: Je débriefe mais sans exagération. Les joueurs savent bien eux-mêmes dans quelle situation ils sont embarqués. Inutile de toujours taper sur le même clou... Un autre problème qui se pose régulièrement aux coachs de provinciales réside dans les absences ou les retards d'éléments concernés par les points à évoquer. Le mardi, tu as parfois huit joueurs sur les quatorze du dimanche, constate Philippe Breyne (Béclers, P3A). Le jeudi, ça n'a déjà plus la même impact. À la théorie d'avant-match, ce n'est pas l'idéal non plus. Bref, à notre niveau, ce n'est pas simple de trouver le bon moment...




3. Préparé

Les mots que le coach va utiliser sont importants. Il n'y a pas de place pour l'improvisation dans ce genre de discours. Il ne faut pas minimiser le poids et l'impact d'une parole. Il en va du débriefing comme de l'entraînement, ce sont des exercices qui méritent une préparation attentive.


4. Constructif

En veillant à trouver un équilibre entre les constats positifs et les négatifs, il sera important que les points abordés veillent toujours à chercher le progrès. Le débriefing est un passage obligé, témoigne Fred Debaisieux (Molenbaix, P1). Nous mettons d'abord en avant les points positifs, comme le respect des consignes et des schémas tactiques, ce qui valorise tout le monde. Dans une spirale positive, j'insiste toujours sur le plaisir de gagner, sinon la routine risque de briser cet élan. Nous relevons ensuite le négatif, ou en tout cas ce qui peut être amélioré, pour maintenir le niveau d'exigence et ne pas tomber dans la facilité.




5. Factuel

Que l'on recoure à la vidéo ou aux notes prises pendant le match, le discours ne peut se contenter de généralités. Pour marquer les esprits, celui-ci doit s'appuyer sur des exemples concrets ou des statistiques précises. Une image vaut mieux que mille mots, rappelle Jean-Charles Fabrel, le coach d'Harchies-Bernissart (P3B), qui dès lors pratique aussi cette forme de débriefing consistant à illustrer ses dires en retravaillant une phase pendant l'entraînement. Patrick Billiet (Velaines, P3A) préfère aussi corriger directement sur le terrain ce qui n'a pas été : Le message passe mieux, dans les passer-suivre par exemple. Une correction technique, la position d'un joueur, particulièrement quand il n'évolue pas à sa place de prédilection, le jeu sans ballon, etc. Même principe pour les possessions et la finition.




6. Succinct

Même s'il n'y a pas de règle générale et commune à tous, à moins que le coach ne soit un excellent communicateur, il vaut mieux limiter le temps consacré à ce retour sur le match. Cela dépend aussi des moyens disponibles (la vidéo par exemple) et du niveau, mais il est bon d'avoir en tête que dans le football amateur, les joueurs viennent également pour se distraire et se dépenser sur le terrain. Quand l'équipe traverse une zone de turbulences, il est évident que la discussion pourra être plus longue. Un quart d'heure quand la situation ne demande pas plus, explique Fred Debaisieux. Ce timing peut être prolongé si la conjoncture est moindre. J'introduis la réflexion, avant de donner la parole à mes adjoints, le T2 puis le coach des gardiens, qui a un autre regard que nous, s'attache à des détails que nous n'avons pas vus; c'est un complément d'analyse très intéressant. Si les joueurs souhaitent ajouter quelque chose ou exposer un avis contraire, ils s'expriment à leur tour.




7. Direct

Pas question d'en rester à des allusions détournées ou de longs discours alambiqués, le groupe attend de franches constatations, tant positives que négatives. Les joueurs mettent d'aillleurs souvent moins de gants que la plupart des coachs pour tirer leurs conclusions. Mais l'entraîneur se doit également d'avoir une vision plus large que ses hommes qui ont parfois tendance à exagérer les faits. Il faut aller tout droit vers les points essentiels qui ont influencé le résultat, nous dit Philippe Breyne, principalement tout ce qui se passe dans les deux rectangles. Johan Devos (Isières, P2A) confirme: Il faut aller directement à l'essentiel et tourner la page assez rapidement quand ça n'a pas été comme on voulait. 




8. Varié

Dans le choix des méthodes, des moments, de la durée, il sera intéressant de surprendre pour maintenir l'intérêt, même si la dimension de rituel n'est pas à négliger. Cela peut aussi dépendre des circonstances. Deux jours n'avaient pas suffi pour que Jean-Do Vessié (Templeuve, P2) ait digéré la cuisante défaite à domicile face à Herseaux (1-4). Il a préféré ne pas s'exprimer au premier entraînement, mais dire sa façon de penser au groupe le jeudi soir, leur faisant clairement comprendre qu'il attendait une réponse sur le terrain et pas au vestiaire. Résultat: depuis lors, son équipe est invaincue et a pris 18 points sur 24!





9. Interactif

Les interventions des joueurs ou des membres du staff seront également les bienvenues. Il faut en tout cas éviter les monologues et, dans cette optique, il sera bon de vérifier que la vision du coach est partagée par l'ensemble de l'équipe. Il me semble important d'intégrer les joueurs à la réflexion, note Jean-Charles Fabrel. Cela permet de se rendre compte de certains points sur lesquels on n'avait pas forcément mis le doigt. Notre vision d'entraîneur n'est pas forcément la même que la leur; on ressent différemment les choses sur le terrain. Le coach doit savoir où il veut mener ses hommes, mais qu'ils fassent une partie du chemin eux-mêmes les conscientise. Voilà pourquoi je pense qu'un bon débriefing doit être participatif. À Ellezelles (P3A), Yves Moreau aime aussi donner la parole à tous ses joueurs: Nous avons plusieurs façons de procéder. La version que je préfère est celle où chacun s'exprime tour à tour, en prenant soin d'éviter les redites, pour ne pas éterniser la discussion. De cette façon je peux entendre l'avis des plus réservés. En d'autres occasions, s'expriment ceux qui le souhaitent, souvent les leaders dans ce cas, c'est fort intéressant. 




10. Orienté vers l'avenir

Comme le coaching sur le terrain se doit d'être anticipatif (à quoi cela sert-il de dire au joueur de tenter sa chance au goal quand il a déjà fait sa passe, ou de lui demander de soigner ses contrôles quand il vient d'en rater un?), le débriefing au vestiaire se terminera toujours en orientant les esprits vers le prochain rendez-vous. Nous terminons systématiquement par le focus sur le match à suivre et la semaine de travail, explique Johan Devos. Lorsque les améliorations sont effectives, nous pouvons dire que notre mission est réussie.




À des moments charnières, comme à la trêve de mi-saison, il pourra être intéressant de solliciter l'avis des joueurs par écrit, afin notamment de permettre à ceux qui s'expriment moins volontiers au vestiaire de faire part de leur ressenti. En leur demandant une (auto-)évaluation, qui pourra ensuite servir à un entretien avec le staff.

Voici quelques exemples de questions pouvant amener des enseignements intéressants:

- Quels sont les points forts du groupe selon toi?

- Les points où l'on peut le plus progresser?

- Comment te sens-tu dans le groupe?

- Quels devraient être selon toi nos principaux objectifs pour la suite de la saison?

- Des observations sur notre organisation tactique?

- Des observations ou suggestions sur le travail en semaine?

- Ton évaluation sur tes prestations personnelles ?

- Les domaines où tu peux le plus progresser?

- Tes objectifs personnels pour la seconde moitié de saison?

- As-tu des remarques ou suggestions (entraînements, vie de groupe...)? 

Frédéric Debaisieux nous confiait avoir retiré beaucoup de satisfactions de semblable bilan, en l'occurrence oral, à la fin de la préparation: Nous avons proposé à chaque joueur un entretien individualisé avec le staff. C'est la première fois que je faisais ça, comme quoi on évolue. L'idée m'en est venue car on sortait d'une période plus compliquée avec l'arrêt Covid. Nous avons ainsi pu recueillir leur ressenti personnel (mental, physique, intégration dans le groupe, etc.). À la suite de quoi nous leur faisions part du nôtre. Ces moments d'échange sont riches. C'est plus facile pour eux de s'exprimer individuellement que devant les autres. Et c'est fort instructif pour moi qui ne vais pas spontanément vers les joueurs, cette tâche incombant plutôt au T2.

Le débriefing global est plus courant à la mi-saison, incluant le recours aux statistiques collectives et individuelles.

Giovanni Seynhaeve (Luingne, P2A) en est coutumier : En janvier, nous proposons un bilan de mi-saison à chaque joueur, que nous recevons avec mon adjoint au vestiaire: les points positifs et négatifs, ensuite ce que j'attends de lui. Nous faisons également une projection sur ses intentions, car certains clubs courtisent très vite, surtout que nous sommes proches de la Flandre. C'est donc l'occasion de poser les premières bases de la saison suivante.




Le témoignage de Patrice Meurant, directeur technique au Péruwelz FC




mercredi 8 décembre 2021

Le Pays Blanc B sera-t-il le premier à faire tomber la Squadra à domicile?

 La première tranche en poche, la Squadra Mouscron a poursuivi sur sa lancée et décroché le titre honorifique de champion d'automne. Il est clair que dans cette P3A, le futur lauréat se trouve dans ce trio de tête qui a fait le trou. Ce dimanche, Néchin qui se déplace à l'Union B et ne devrait pas connaître de soucis pour ajouter trois points à son escarcelle, attendra avec intérêt le résultat du sommet entre ses deux concurrents directs.

Pour préfacer cette rencontre, nous avons consulté un maître tacticien de cette P3A, en la personne du coach béclersien Philippe Breyne, avant de prendre la température du côté d'Antoing et de Steve Artisien.


Philippe BREYNE: "Une profondeur de noyau qui pourrait profiter au Pays Blanc"




Philippe, les deux équipes viennent de réaliser un 13/15. Les sens-tu à égalité au niveau de la forme actuelle?

Plus ou moins, mais il me semble que la Squadra connaît plus de problèmes avec ses blessés. Les Mouscronnois ont dû aligner toutes leurs forces vives face à Thumaide. Le Pays Blanc a un réservoir plus large et peut se permettre comme ce fut apparemment le cas à Taintignies de se passer de l'un ou l'autre pion.

La Squadra est invaincue à domicile. Sera-ce encore le cas dimanche soir?

Ce sera compliqué, je pense. Même s'ils me paraissent supérieurs en termes qualitatifs, les absences risquent de leur poser problème. Sans Gréco et Mouissi, avec l'arrêt de Nottebaert et la suspension de Laurent Potier suite à sa carte rouge à la Montkainoise, et compte tenu d'un noyau qui n'est pas extensible, cela commence à faire beaucoup... Des Djeffal ou El Housni sont tout bons mais ont moins d'expérience. 

Le Pays Blanc a marqué énormément dans ce premier tour. Mais la Squadra encaisse un peu moins...

Les chiffres laissent à penser que la Squadra est plus costaude défensivement. Ce qui est sûr, c'est que des deux côtés les ressources offensives prennent le dessus. Ces équipes encaissent plus que leur rival néchinois contre qui, si tu perds 1-0, c'est très compliqué de revenir. Nous étions menés 0-3 face au Pays Blanc, mais nous avons refait notre retard avant hélas de concéder un auto-goal...

Nous devrions voir une opposition de systèmes. Qu'est-ce qui peut faire la différence selon toi?




Xavier Lemmens ne déroge que très rarement à son 3-5-2. Le Pays Blanc change plus régulièrement de dispositif, mais en gardant son quatre arrière. Chez nous, ils avaient débuté en 4-4-2 pour terminer en 4-2-3-1, histoire de renforcer leur milieu de terrain qui était en difficulté. Nous avons gagné 3-0 contre la Squadra et perdu 3-5 contre le Pays Blanc, et bizarrement les Mouscronnois me sont apparus plus impressionnants offensivement. Ils avaient obtenu de nombreux corners. Cette statistique ne veut parfois rien dire, mais si tu en concèdes beaucoup, c'est quand même que tu passes du temps devant ton but... Le jeu de la Squadra est plus chatoyant, la circulation de balle plus fluide. À la passe à dix, ils l'emporteraient d'office, mais cela ne veut pas dire qu'ils soient plus forts. Le Pays Blanc a un jeu disons plus chirurgical. Ils mettent plus vite le doigt là où ça fait mal. 

Les Antoiniens possèdent notamment une arme qui peut faire la différence dans un match a priori fermé: les phases arrêtées. Avec des tireurs de la trempe d'un Rjillo ou d'un Delannoy, tous les coups-francs ou les coups de coin sont sources de grand danger. Sans parler des longues touches de Metrouch! Avec Filmotte, Deprekel (NDLR: sorti blessé dimanche dernier), Gramtine, peut-être Boucart ou Abrassart, il y a du répondant physique dans le rectangle. C'est un registre dans lequel ils mettent beaucoup de pression. De plus, le gardien mouscronnois, Allan Weens, vient du futsal et ne joue en plaine que depuis quelques saisons. Excellent sur sa ligne, il n'a pas la culture des centres devant son but, même s'il s'est sans doute amélioré sur ce plan.

Le premier but aura toute son importance. S'il tombe dans le camp des visités, ceux-ci pourront mettre à profit leur vélocité et leur technique. Si ce sont les visiteurs qui ouvrent le score, ils pourront attendre et jouer des longs ballons vers Delannoy, avec le risque pour les Mouscronnois de faire des fautes et de provoquer de dangereux coups-francs...

Des individualités à suivre plus particulièrement?

Du côté de la Squadra, le losange composé de Facon devant la défense - un coup de patte à la Rjillo-, Quique et Flament sur les côtés, et Vancauwenberge en dix. Djeffal et El Housni sont des feux follets qui peuvent allumer la mèche à tout moment.

Dans ce genre de match, l'expérience joue beaucoup et, à ce niveau, avantage Pays Blanc. Moralement aussi sur le plan du noyau. Le banc de la Squadra risque d'être limité. Les Antoiniens ont l'avantage de pouvoir compter sur des renforts de l'équipe A qui joue la veille. Ce n'est sans doute pas des plus fair-play, mais si le système le permet, pourquoi s'en priver? S'ils disposent d'un gros banc et qu'ils peuvent changer cinq joueurs après une heure, ça peut faire pencher la balance en leur faveur. 

 

5 questions à Steve Artisien, T1 du Pays Blanc B


Site du club


Steve, quel bilan tires-tu à l'issue de ce premier tour?

Nous avons justement débriéfé là-dessus en début de semaine. Même si on nous voyait au-dessus du lot, on fait quand même un bon premier tour: 11 victoires, 3 défaites, 1 nul, ce bilan est honorable. Après trois matchs, j'avais dit qu'on ne ferait pas cavalier seul comme beaucoup le prédisaient, et je ne me suis pas trompé. D'autres formations s'étaient bien renforcés. Tant mieux pour le championnat qui y gagne en intérêt. On a la meilleure attaque, le meilleur buteur de la série (NDLR: Jonathan Delannoy), on n'est qu'à un point de la Squadra... Certains sont sans doute étonnés qu'on ne soit pas encore devant mais c'est le foot et on va tout faire pour y arriver.

Ces dernières semaines, vous alternez des scores fleuves et des résultats plus étriqués. Une explication à ce constat?

Il y a deux facteurs: les terrains deviennent très gras, comme dimanche dernier à Taintignies, et cela complique le déploiement de notre football. Et le deuxième point qui selon moi est tout aussi important, c'est que beaucoup d'équipes se contenteraient d'un point contre nous et jouent quasi à onze derrière... En conséquence, le jeu est beaucoup moins ouvert.

À Néchin, ça ne s'est pas bien passé pour vous, avec une défaite 4-1. Avez-vous retiré les leçons de cet échec?

Il n'y a pas eu photo ce jour-là. Néchin nous a pris à froid tout de suite, en jouant vite vers l'avant. Après 25 minutes, c'était 3-0 (4-0 à la mi-temps). Nous nous sommes repris ensuite, mais c'était trop tard. Cette claque a réveillé beaucoup de joueurs, qui ont pris conscience qu'il ne suffirait pas de paraître. Nous avons retenu la leçon, et nous veillons maintenant à être pied au plancher dès l'entame de match.

Sur votre synthétique, en match d'ouverture de la compétition, on a vécu un scénario un peu fou contre la Squadra (3-5). Comment envisages-tu le retour?

Oui, un match vraiment fou. La Squadra aligne une formation ouverte, comme la nôtre. Nous jouons toujours vers l'avant, pour marquer des buts, ce qui explique qu'on en concède pas mal aussi. Je m'attends à un match très ouvert, avec beaucoup de buts. L'équipe qui prendra l'avantage ne restera pas dans la gestion, ce n'est pas dans notre adn. Nous nous déplaçons en tout cas pour gagner et ainsi prendre notre revanche; le nul ne nous intéresse pas. Je sais qu'ils auront évidemment les mêmes intentions. Le spectacle devrait être au rendez-vous, avec deux équipes joueuses. J'espère que l'esprit sera aussi fair-play qu'à l'aller. La saison est encore longue, mais le vainqueur éventuel prendra vraisemblablement un ascendant psychologique.

En avant-saison, vous étiez pointés par tous comme les grandissimes favoris de la série. Vous voilà aujourd'hui en embuscade et moins sous les projecteurs. Ne serait-ce pas un avantage?

Effectivement, la Squadra est peut-être plus attendue partout que nous maintenant, c'est un petit avantage. L'étiquette de grand favori nous a mis la pression plus qu'on ne l'aurait cru, en interne et dans le chef des adversaires. Depuis qu'on doit courir après cette première place, c'est mieux pour nous, ça a permis à plusieurs joueurs de voir qu'il fallait travailler et ça nous a bien remis les pieds sur terre.


Qu'en pensent les autres coachs de la série?


Florian Sénéca (Bléharies): "Ce match pourrait faire des dégâts pour l'équipe qui serait battue. Le Pays Blanc aura une grande soif de revanche par rapport à l'aller. Les Antoiniens peuvent survoler une rencontre comme peiner davantage. La Squadra est très solide à domicile et affiche une régularité impressionnante. Je mettrais une petite pièce sur les Mouscronnois."

Patrick Billiet (Velaines): "Un match qui s'annonce indécis. Pour le Pays Blanc, ce sera une revanche. Pour la Squadra, le match à ne pas perdre pour passer les fêtes au chaud."

Thomas Vandecasteele (Ère B): "Un festival offensif. Une opposition de styles. Un vrai topper!"

Julien Tambour (Rongy): "L'équipe qui parviendra à remporter les trois points prendra clairement un avantage psychologique en vue de la course au titre, même si le championnat est encore très long."

Philippe Labie (Thumaide): "C'est une véritable opposition de styles entre le Pays Blanc très expérimenté, diaboliquement efficace sur phases arrêtées, et l'équipe la plus joueuse, la plus latine de notre championnat."

Yves Moreau (Ellezelles): "Un duel super intéressant entre deux équipes très expérimentées, mais c'est peut-être la jeunesse qui pourrait faire la différence, avec Quique et Vancauwenberge côté Squadra."

Georges Lecoustre (T2, Néchin): "Un match ouvert entre deux équipes fort joueuses, qui devrait être spectaculaire avec beaucoup d'occasions et sans doute de buts. Un nul nous arrangerait!"

Laurent Debeurne (Escanaffles): "Pour cette rencontre, Pays Blanc jouera à domicile car ses supporters seront au rendez-vous, ça promet une belle ambiance! Peut-être Néchin sera-t-il le grand gagnant de ce duel qui s'annonce indécis?"

Patrick Minet (Taintignies): "Un beau duel où le Pays Blanc doit l'emporter pour continuer à y croire. Les deux formations ont une force offensive inégalée dans la série. La Squadra est plus impressionnante avec ses combinaisons et son jeu court. Avantage aux Mouscronnois pour ce dimanche." 

Fabrice Leleu (Montkainoise): "Pour moi, il n'y aura pas de surprise, la Squadra prendra les trois points à domicile. C'est l'équipe la mieux armée pour aller au bout. De plus, j'ai entendu que le Pays Blanc avait des pièces maîtresses à l'infirmerie..." 

Steven Dangremont (ex RFC Tournai B): "Le Pays Blanc est dans une bonne passe, ses joueurs d'expérience sont en grande forme, je pense surtout à Delannoy. Sur le plan tactique, j'ai hâte de voir si le 3-5-2 de la Squadra fonctionnera aussi bien face à une formation avec autant de vécu." 

Coup d'envoi dimanche 14h30 au Jacky Rousseau. Arbitre désigné: Christian Blondiau

vendredi 3 décembre 2021

Coachs et amis avec une même mission: sauver Meslin

 Jonathan Duquène et Anthony Masini ayant décidé de démissionner à la tête de la P2 de la JS Meslin GM, le Comité s'est tourné vers Jonathan Labie pour reprendre le rôle de T1. Celui-ci a accepté la proposition, moyennant l'engagement comme adjoint de son ami Denis Van Schandevyl. Les anciens coachs à succès de Biévène (de P2 en P1) et Vaudignies (de P4 en P3) retrouvent de concert un emploi la Chaussée de Mons. 



Après une semaine de travail, ils échauffaient leurs troupes pour affronter Enghien, quand l'arbitre décida à la surprise générale de remettre le match. Nous les avons rencontrés à cette occasion.


Jonathan LABIE

Côté Coach: Peux-tu revenir sur les raisons qui t'ont poussé à quitter Biévène?

Jo Labie: C'est avec un gros pincement au coeur que je me suis résolu à quitter Biévène. L'aventure y était belle. Mon choix d'arrêter tient essentiellement à deux raisons: une très grosse déception par rapport au manque d'implication des joueurs suite à l'arrêt Covid. J'ai d'abord proposé deux séances hebdomadaires personnalisées d'entretien physique à distance avec une application, mais devant le peu de suivi, nous avons convenu avec le Comité de nous entraîner au terrain le dimanche matin. Nous divisions le groupe en trois et chaque coach proposait un atelier. Mais là encore, devant le peu de présences, j'en ai conclu que je perdais l'adhésion du groupe. Le second motif tient au fait que je devais gérer d'autres aspects que le sportif. Sans vouloir m'étendre sur le sujet, disons que c'était compliqué...




CC: À Meslin, tu as commencé avec l'équipe B, on t'a proposé de reprendre les A, on t'écarte la saison suivante de la P4, et voilà maintenant qu'on va te chercher pour sauver la P2. Comment expliquer cette versatilité des dirigeants? Tu as dû faire tes preuves à leurs yeux?

JL: J'ai eu la chance de coacher la P4 deux saisons durant. Au terme de la première, Pascal Blavier, qui avait pris le relais de David Depluvrez en P2, a signifié aux dirigeants qu'il ne poursuivrait pas. Ceux-ci m'ont alors proposé de reprendre les A, satisfaits qu'ils étaient du travail effectué. J'ai hésité, parce que quand on débute dans le coaching adulte, de telles propositions sont rares! Mais après réflexion, j'ai décliné leur offre. 

La deuxième année en P4 s'est bien passée et je ne m'attendais pas à être écarté. Mais Michaël Demarbaix qui avait construit un groupe très soudé en U19 souhaitait poursuivre avec eux et c'était aussi le désir de ses joueurs. J'en ai ressenti de l'amertume sur le coup, mais avec le recul, cela m'a ouvert des portes, celle de Wiers pour commencer. 

Pourquoi les dirigeants meslinois ont-ils décidé de me rappeler? Je ne connais pas leur motivation première. Peut-être le souffle nouveau à Biévène les a-t-il convaincus? J'ai de nouveau hésité un peu, j'avais d'ailleurs refusé une première proposition quelques semaines auparavant (NDLR: à Vaudignies). Mais après avoir discuté avec le comité, l'envie l'a emporté. Essayer de les sortir de cette situation délicate est un beau challenge, surtout que l'occasion m'est donnée de collaborer avec Denis. 

C'est une nouvelle aventure dans un club que je connais bien, et qui m'a tout de même donné l'opportunité de découvrir le coaching adulte.




CC: Tu as l'occasion de travailler avec ton ami Denis, que nous avons précédemment présenté à propos de la formation UEFA B. Comment comptez-vous répartir vos rôles respectifs?

JL: C'est un bonheur de pouvoir collaborer avec son meilleur ami. Denis va m'apporter un solide appui avec son expérience du coaching adulte. Sa présence et notre complicité bénéficieront à tous. C'est quelqu'un de consciencieux et de motivé. En plus du lien entre le coach et le groupe qu'un T2 assure traditionnellement, je pourrai lui déléguer certaines tâches en toute confiance. Je ne vais pas lui demander de mettre mes plots ou de préparer mes séances. Il pourra par contre m'épauler efficacement quand on dédoublera des ateliers, et surtout je lui demanderai sa vision des choses à l'heure de poser les choix. Si nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes pour un onze de départ ou une option tactique, le débat enrichira la réflexion et augmentera nos chances de prendre la meilleure décision possible.

CC: Vu le contexte délicat dans lequel vous débarquez, quelles seront vos tâches prioritaires?

JL: Nous n'avons pas vraiment eu d'infos sur le comment et le pourquoi de ce qui s'est passé et qui a poussé le staff précédent à renoncer, et je n'ai pas envie de savoir. On constate certaines choses et on va tenter d'y remédier pour inverser la tendance. La première évidence, c'est l'étroitesse du noyau. À l'heure actuelle, nous pouvons espérer avoir quinze joueurs maximum en semaine, pour autant qu'il n'y ait pas de défections supplémentaires. Si des apports extérieurs sont fort aléatoires, nous allons envisager une refonte des noyaux P2-P3-U19. Dans un second temps, nous essaierons de rendre aux joueurs le goût de l'effort et le plaisir de s'entraîner. C'est sur ce plan que nous avons senti chez eux de la déception et de la frustration. Ce n'est agréable pour personne de se retrouver à huit ou neuf à l'entraînement et, si peu nombreux, de mettre dans une séance de l'amusement, du rythme et l'indispensable concurrence pour sortir de sa zone de confort et progresser. Enfin, il s'agira de les travailler mentalement. J'ai pu voir à Templeuve que l'équipe pouvait rivaliser 20-25 minutes, mais s'écroulait après avoir pris un but. Nous devrons donc nous atteler à rendre du mental au groupe.




CC: Est-ce que derrière la légitime frustration de la remise face à Enghien, n'était-ce finalement pas une bonne chose pour vous, afin de mieux jauger les troupes et préparer le déplacement à Péruwelz?

JL: La remise a surpris tout le monde. Le terrain était certes boueux, mais pas plus qu'en beaucoup d'autres endroits où l'on a joué... Cette décision a amené beaucoup de frustration. Les joueurs étaient prêts et motivés pour ce match. Qui aurait pu nous indiquer directement si nous étions dans la bonne direction. Le défi était de taille face à un candidat au tour final, on aurait aimé s'y confronter mais l'arbitre en a décidé autrement.

CC: C'est un match à six points qui vous attend à la Verte Chasse

JL: Dans notre situation, tous les matchs sont importants. La priorité est de reconstruire un véritable groupe et d'aller décrocher une première victoire qui, je l'espère, ouvrira l'appétit pour d'autres...



Le coach semble indiquer qu'il est temps d'engranger!


Denis Van Schandevyl


CC: Démissionnaire à la mi-octobre, tu ne seras pas resté longtemps au chômage technique! Pour quelles raisons as-tu fait ce pas de côté à Vaudignies?

DVS: Je pense être simplement arrivé à terme. J'avais déjà hésité à reprendre après l'interruption Covid. Je sentais que j'avais fait le tour, mais l'insistance des dirigeants et le fait que ce soit mon club de coeur ont eu raison de mon indécision. J'ai fait un pas de côté pour le bien de l'équipe; le message ne passait plus, il fallait provoquer une réaction du groupe. Je compte dix ans de présence à Vaudignies, dont cinq en équipe première, avec une montée en P3 lors de la saison 19-20. Étant passé des U21 en B puis en A, certains joueurs étaient avec moi depuis sept ou huit ans et la juste distance s'amenuisait.

CC: Devant cette belle opportunité de travailler avec ton ami Jonathan, qui plus est en P2, on imagine que tu n'a pas dû réfléchir longtemps pour accepter?

DVS: J'ai accepté pour Jonathan, car je reste un T1 dans l'âme. On s'est toujours dit qu'on travaillerait un jour ensemble. Auprès de lui, je ne peux qu'apprendre et combler mes manquements.




CC: Quelles seront tes tâches en semaine et le dimanche?

DVS: En plus de l'assistance technique sur le terrain, j'aurai un rôle de conseiller, en donnant mon avis sur le dispositif. Nous ferons chacun notre onze de base sans influence mutuelle, puis nous comparerons et Jonathan tranchera. Le dimanche, je m'occuperai d'abord de l'échauffement de notre gardien Maxime Marlier et des réservistes. Pendant le match, je me concentrerai sur l'équipe adverse: composition, animation B+ B-, points forts-points faibles, phases arrêtées, en essayant de repérer les éventuelles failles. Je gérerai également un travail plus administratif concernant les statistiques diverses, collectives comme individuelles (temps de jeu, buts, assists, etc.).


Le point de vue de Miguel LIONAISE (Péruwelz B), premier adversaire



© site du Péruwelz FC


CC: Ce changement de staff complique-t-il votre approche de ce match dont l'importance n'échappe à personne? 

ML: Cela entraîne un double point d'interrogation: quel sera l'effet de ce changement sur le groupe? Nous savons qu'ils ont un onze capable de tenir la route en P2 mais que l'équipe souffre d'un manque de profondeur dans l'effectif et, partant de là, sur le banc. Ensuite, dans quel dispositif vont-ils évoluer? Les échos reçus d'un de nos observateurs font état d'un jeu loin d'être mauvais, supérieur en tout cas aux deux autres mal classés que sont Havinnes et Esplechin. On sait que Jonathan Labie est un bon coach, ça s'est très bien passé pour lui à Wiers et à Biévène, il arrive à faire performer ses équipes.

CC: La remise de leur match contre Enghien n'est-elle pas aussi gênante pour vous?

ML: Cela nous prive de nouvelles infos, mais nous en avons suffisamment sur les joueurs à titre individuel. Les principales forces du noyau nous sont connues. Le nouveau staff n'aura pas eu le temps de révolutionner beaucoup de choses, mais ils vont bien sûr essayer de se rassurer le plus vite possible. Nous allons préparer ce match effectivement très important en regardant d'abord dans notre assiette, avant de regarder ce que Jo Labie peut apporter à Meslin.

CC: Comment envisages-tu ce match de votre point de vue dans une période plutôt difficile (un point sur dix-huit!)?

ML: Nous faisons actuellement face à de nombreuses absences, dues à des suspensions, des gars qui doivent remplacer au boulot des collègues souffrant du Covid, etc. Depuis trois, quatre semaines, l'équipe est constamment remaniée, notamment en défense, ce qui explique en partie les onze buts encaissés en deux matchs. Les objectifs de notre travail hebdomadaire ont été de retrouver un effectif plus stable et de la solidité, sans mettre trop de pression sur le groupe. Nous partirons au moins avec l'idée de ne pas perdre, pour laisser l'adversaire à distance, et si on peut l'écarter un peu plus, on ne s'en privera pas.


Coup d'envoi dimanche 14h30. Au sifflet Anthony Vandersteene


jeudi 2 décembre 2021

P2A: l'efficacité offensive anvinoise viendra-t-elle à bout de la solidité défensive isiéroise?

 Après 14 rencontres de cette P2A qui suscite toujours autant d'intérêt, le trou semble fait entre les colonnes de gauche et de droite, que cinq points séparent. Sauf surprise, le top 8 est connu. Reste à déterminer quel sera le top 5 et, en espérant bien sûr que la compétition puisse aller à son terme, la lutte à ce niveau s'annonce passionnante. Entre Templeuve, actuellement huitième, et Isières, deuxième, quatre petites unités. Deux belles affiches seront au programme de ce dimanche, avec les Étoilés d'Ère qui recevront Estaimbourg, et Anvaing qui accueillera Isières. C'est sur cet affrontement que nous nous pencherons cette semaine, en vous apportant des éléments de réflexion pour tenter de répondre à la question de savoir si les Anvinois à la moyenne de 2,6 buts / match parviendront à surprendre le solide bloc défensif isiérois...




Il nous a déjà été donné de visionner les Anvinois quatre fois cette saison. Si l'on excepte le mutisme face à Estaimbourg (défaite 0-3), ils nous sont apparus non seulement séduisants dans le jeu mais aussi fort présents devant le but. Comme preuve de leur tempérament offensif, nous nous appuierons sur le nombre de corners obtenus: sept à Luingne (malgré une défaite 5-2), autant à Enghien (2-2) et neuf quand même contre Estaimbourg: belle moyenne!



Par contre, la solidité défensive chère à Michaël Browaeys qui se plaisait à recenser les clean-sheets lors des saisons précédentes n'est plus aussi évidente: 28 buts encaissés, c'est le moins bon bilan du top 8. Ne conservant le zéro derrière que lors des trois victoires nettes obtenues chez les mal classés: 0-6 à Esplechin, 0-3 à Meslin et de nouveau 0-6 à Havinnes.

Dans le 4-3-3 mis en place, nous épinglerons d'abord le triangle axial, le plus souvent composé de Dylan Vandermeersch, David François et Nathan Mahée, la polyvalence de Gilles Descamps le ramenant régulièrement en défense centrale. De bons manieurs de ballon, de l'intelligence de jeu et beaucoup de disponibilité entre les lignes. Vandermeersch n'a pas le profil classique d'un demi-def mais il ne craint pas le duel et surtout il sait éliminer un homme. David François est un infiltreur. On connaît la frappe de balle de Nathan Mahée, qui a aussi une bonne passe longue, essentiellement dirigée vers Alex Bottequin.

Pour le trois offensif, on a le plus souvent deux ailiers au profil semblable, à savoir petits et vifs: Corentin Sinty d'un côté et Alex Bottequin de l'autre. Ce dernier a encore une belle marge de progression, dans la maîtrise de soi et le réalisme, mais il constitue un danger permanent pour les défenses adverses, par ses appels dans la profondeur, sa vitesse d'enchaînement et son placement dans le rectangle. En pivot, le coach peut aligner Arnaud Descamps ou Corentin Delneste à la frappe toujours aussi dévastatrice. Le second nommé pouvant aussi évoluer sur le côté pour sa conservation de balle.

Nous avons déjà évoqué les corners. Donnés par Nathan Mahée ou David François, ils peuvent créer du danger, notamment via Julien Timmerman.


But de Timmerman sur corner à Luingne © site ACA

Meilleure défense du championnat

Seize buts encaissés, sept clean-sheets, c'est-à-dire un match sur deux sans concéder, voilà des chiffres qui valent mieux que de longs discours sur la robustesse isiéroise. Johan Devos a d'abord eu le nez fin en allant rechercher à Péruwelz David Van Nieuwenhuyze, qu'il avait coaché à... Anvaing. Un bon gardien est indispensable à la bonne santé d'une équipe, et Isières avait connu quelques difficultés à ce poste les saisons précédentes.


© site du Péruwelz FC

Un secteur défensif stable et solide avec les Dewulf, Dacquin, Dernoncourt, Luc, Mary et l'impressionnant Louis Steelandt en tour de garde devant le quatre arrière. 

Johan Devos réussira-t-il pour son retour à la Drève à contrer l'enthousiasme offensif des Anvinois? Voici l'avis de quelques coachs...


Bryan LOSTERMAN (REAL B)

"Deux très belles équipes. Peut-être plus de qualités individuelles à Anvaing, avec des capacités offensives assez redoutables: les François, Bottequin, Mahée, Descamps, Sinty savent faire la différence. Sur ce plan, avantage aux visités."

"Par contre, Isières m'a vraiment impressionné au niveau de sa mentalité, ce que Johan Devos a toujours recherché dans ses équipes: un groupe soudé, qui a le sens du sacrifice. Au niveau du caractère donc, avantage à Isières. Johan maîtrise parfaitement son coaching, et il a en plus la chance d'être secondé par Maxime Grosse qui connaît très bien le football et la série. Sur le plan individuel, j'ai beaucoup apprécié Mohamed Deme qui, malgré un terrain difficile, a montré de belles choses: très intelligent dans ses déplacements, capable aussi de donner la bonne passe dans les espaces pour ses attaquants. La puissance de Jonas Mercier peut aussi être intéressante si les conditions climatiques continuent à alourdir les terrains."




Sylvain SAUVAGE (ex Union Tournai)

"Je me hasarderais à donner un petit avantage à Isières, tout en sachant qu'on a joué ces équipes dans des contextes fort différents. Deux équipes qui en perte de balle se replacent très vite, sans chercher à mettre un press haut. Nous avons affronté Isières sur un terrain très gras, avec de notre côté un groupe plus compétitif que face à Anvaing, et l'entrejeu isiérois m'a vraiment fait forte impression. Un milieu de terrain capable de permuter, de dézoner, de décrocher. Je pense qu'avec leur impact athlétique et sur les sorties de balle, ils peuvent faire la différence. Je remarque par expérience que dans ce genre de confrontation, la meilleure défense a souvent tendance à l'emporter."


Julien COLLIE (Étoilés d'Ère)

"Pour percer cette défense isiéroise avec les armes que je connais à Anvaing, il y a deux possibilités qui peuvent très bien se combiner: un dédoublement de flanc avec Desmedt et Timmerman pour apporter une supériorité numérique. Jouer dans les intervalles avec François et surtout Mahée, très mobile, qui doivent trouver le point d'ancrage entre les arrières centraux et leur numéro six. Ou alors chercher Delneste ou un remuant Descamps, et toujours l'apport de la deuxième ligne dans les trente derniers mètres. Et je pense qu'à ces conditions Isières pourrait être mis en difficulté, même si c'est un très bon bloc."


Fabien DELBEEKE (Obigies)

"Nous étions parvenus à mettre deux buts à Isières, mais nous nous sommes fait remonter dans les dernières minutes. Une équipe assez athlétique et bien organisée, difficile à prendre en défaut. Rigueur et positionnement de tout le bloc qui bosse bien pour colmater les failles."

"Concernant Anvaing, j'ai surtout été impressionné par leur trio en milieu de terrain (NDLR: ce jour-là, François, Descamps, Mahée), qui nous a fait mal, avec ce diable de Delneste, qui avait bien sûr envie de se montrer contre son ancienne équipe et à qui il n'avait fallu que quelques secondes pour envoyer le ballon au fond des filets. Il vaut donc mieux s'en méfier." 


Giovanni SEYNHAEVE (Luingne)

"La majorité du match devrait se dérouler dans la moitié offensive d'Anvaing, qui marque facilement, surtout ces dernières semaines, avec deux individualités que j'ai remarquées: le petit Bottequin, qui avait été très bon contre nous, et Coco Delneste toujours dangereux dans les 30 derniers mètres."


Alex Bottequin © site ACA

"Mais, d'un autre côté, on ne doit plus présenter Johan Devos et sa grande qualité à organiser son équipe, lui, l'ancien défenseur. Isières encaisse très peu et arrive généralement à punir son adversaire en contre et à gagner, souvent avec un petit but d'écart (NDLR: cinq fois)."

"On pourrait donc prédire un attaque-défense, mais si Anvaing marque rapidement et oblige Isières à sortir, on verrait un tout autre match."


Jonathan DUQUÈNE (ex Meslin)

"Deux équipes au style différent. Anvaing cherche à construire par l'axe, en s'appuyant sur Delneste, qui peut aussi être aligné sur le côté, laissant alors la position de pivot à Arnaud Descamps, qui ne renonce jamais, presse constamment. Face à ces deux attaquants, les défenseurs adverses n'ont pas droit à la moindre erreur."

"Isières pratique un football engagé, avec du physique, de la taille notamment. La défense centrale et le milieu de terrain, athlétiques et autoritaires, sont bien capables de contrer les qualités anvinoises. Leur première mission sera d'empêcher Nathan Mahée de faire ce qu'il veut, ce qui n'est pas une mince affaire."

"Le forcing d'Anvaing peut faire le jeu d'Isières. C'est pourquoi je donnerais un petit avantage aux hommes de Johan Devos qui peuvent sortir vite et profiter des espaces dans le dos de la défense locale."




Remarques:

- Sam LELEUX sera suspendu côté isiérois

- l'arbitre désigné est Erkan Saridogan (Trazegnies)