mardi 20 avril 2021

Le 3-5-2 de l'Eintracht Francfort

À l’exception des déplacements au Bayern (5-0 le 24 octobre) et à Moenchengladbach (4-0 ce... 17 avril) - 1/5e des buts encaissés sur ces 2 matchs !- les hommes de Adi HÜTTER ont toujours marqué. Avec 61 buts en 30 matchs, ils présentent la troisième production offensive de la Bundesliga.

Nous avons souhaité analyser le système et l’animation mis en place par le coach autrichien.

Match observé : Eintracht Francfort – Augsburg 2-0 (20-04-21)

1 TRAPP

35 TUTA                                13 HINTEREGGER                           2 N’DICKA

8 SOW                                  17 RODE

22 CHANDLER                                       15 KAMADA                                          10 KOSTIC

          9 JOVIC                                 33 SILVA

46e 20 HASEBE pour HINTEREGGER

79e 32 YOUNES pour JOVIC et 3 ILSANKER pour SOW

83e 27 BARKOK pour KAMADA

88e 25 DURM pour CHANDLER

Buts

37e HINTERREGER reprend de la tête un centre de KAMADA côté droit suite corner


© Bundesliga.com

58e SILVA reprend de la tête un centre de KOSTIC côté gauche

 

Bloc haut

La première chose qui frappe dans l’animation du système, c’est l’impact offensif des défenseurs qui n’hésitent pas à porter le ballon et sortir de position. C’est particulièrement le cas de N’DICKA, 21 ans seulement, comme son compère TUTA. Le Français évolue en possession de balle comme un latéral qui vient faire le surnombre et centrer !

L’équipe entière se retrouve régulièrement dans le camp adverse, TRAPP évoluant alors comme libéro, capable de relancer des deux pieds.

Jeu vers l’avant

La philosophie est de jouer le moins possible vers l’arrière. Uniquement quand c’est nécessaire. HINTEREGGER, qui assure la couverture centrale quand ses voisins ouvrent largement le jeu, n’hésite pas à conduire le ballon une vingtaine de mètres en vue de sauter une ligne, ce qu'il peut aussi tenter de faire par une passe tranchante au sol.

L’animation des flancs

Avec les montées offensives de N’DICKA – encore au grand rectangle adverse à la 77e ! – et la vitesse de KOSTIC (pointe à 34km/h), le jeu de Frankfort penche à gauche. Ces deux joueurs se partagent intelligemment le flanc, sachant combiner et naviguer entre long de ligne et couloir intérieur.

CHANDLER est moins percutant que le Serbe, mais l’Américain (né à… Francfort) a le coffre pour pistonner sur son flanc droit. Et il se positionne tout aussi haut, écartant le jeu au maximum pour ses équipiers.

Le triangle axial

SOW et RODE sont les deux vrais milieux centraux de l’équipe. Très proches en B-, leurs déplacements sont synchrones et symétriques. Disponibles à la construction, meneurs de jeu infiltreurs, ils profitent de l’espace libéré par les déplacements de KAMADA. Ce dernier évolue en faux 10, électron libre, qui peut venir se positionner entre les deux attaquants ou se retrouver sur un flanc, surtout droit.

 Très exposé en reconversion défensive

Le penchant résolument offensif et joueur des Aigles les rend très friables sur les reconversions adverses. Ce risque est clairement assumé. Il y a très peu de purs defensive thinking players dans le onze aligné. Avec 1,46 buts encaissés en moyenne, ils n’ont réalisé que 4 clean-sheet, dont ce match, où ils ont pourtant été mis en danger, surtout en 1e mi-temps: HINTEREGGER très solide sur un 1 contre 2 à la 18e, puis sur un 2 contre 2 lors de la même minute !

Les deux cartes jaunes pour HINTEREGGER (grand danger quand il est dépassé, à la limite du rouge) et RODE ont sanctionné des fautes dites nécessaires sur des contres adverses.

Une équipe très athlétique

À l’exception de RODE, 1m79, et du rentrant YOUNES (1m68), tous les joueurs alignés font plus d’1m80, N’DICKA culminant à 1m92 ! 

Pas surprenant dès lors que ce soit la troisième équipe qui marque le plus de la tête dans le championnat allemand.

La gestion des phases arrêtées

5 hommes se présentent dans le rectangle sur corner offensif, la plupart du temps donnés par KOSTIC (parfois en combinaison avec KAMADA).

En B-, tout le groupe défend, avec une défense mixte (zone et individuelle) sur les corners. Sur les coup-francs latéraux dans le 1/3 défensif, une ligne de 8 est organisée dans l’axe.

Confiance et sérénité

Adi HÜTTER est très calme et dégage une impression de sérénité. Debout en bord de terrain, il s’exprime peu et est avant tout dans l’observation.


© Bulinews.com

Cette sérénité, bien sûr favorisée par les bons résultats, rejaillit sur le groupe.

André SILVA est le joueur qui incarne le mieux cette confiance, avec 24 buts à son compteur, dont 6 de la tête. Il profite notamment de la qualité technique de KOSTIC (13 assists) et KAMADA (11). Le Portugais occupe généralement la position la plus avancée, là où JOVIC décroche davantage. Il aime jouer en rupture, à la limite du hors-jeu, est aussi intéressant comme target man (mais peu de jeu long observé)


© Bundesliga.com

Team spirit

YOUNES et ILSANKER, pourtant montés assez tard au jeu, sont directement impliqués et touchent le ballon dès leur entrée. C’est un signe qui ne trompe pas quant à la solidarité et l’esprit du groupe. Défendre à 9 en toute fin de match sur une touche adverse montre à quel point cette équipe ne veut rien lâcher et postuler au podium de la Bundesliga, avec un jeu très attractif.

samedi 17 avril 2021

Le Responsable Technique de la Formation des Jeunes

 

Farid MOUSIN, RTFJ à l’Entente Acren Lessines


Farid MOUSIN n’est pas un novice en matière d’encadrement des formateurs. Coordinateur technique dès 2011 au Royal Géants Athois, mission qui se poursuit dans ce même club deux saisons durant sous l’appellation Responsable Technique de la Formation des Jeunes, avant d’exercer la même fonction au Pays Vert Ostiches-Ath  (15-18), à Flénu (18-19) et depuis février 2020 à la REAL (Entente Acren Lessines) :

"Les Géants étaient mon club de cœur. Puis j’ai adhéré au projet du Pays Vert. On a démarré des semi-provinciaux pour arriver aux interprovinciaux et au Label 3 étoiles. L’objectif était donc atteint, mais je n'étais plus totalement en phase sur le plan de la mentalité. Un ami m’a sollicité pour le club de Flénu. J’ai accepté mais me suis vite rendu compte qu'à ce niveau de formation le responsable sportif est fort livré à lui-même. Avec des entraîneurs qui sont parfois des papas de joueurs sans préparation spécifique. Ajoutez à cela quelques conflits avec certaines personnes à l’esprit arriviste. Le RFC Tournai m’a alors approché, et nous étions sur le point de trouver un accord quand Denis DEHAENE m’a recontacté et convaincu de travailler pour son club."




Atteindre le label 3 étoiles

Avec un plan bien établi et des objectifs clairement définis : 

"Atteindre le label 3 étoiles, mettre à moyen terme toutes les équipes en provinciaux, tripler les équipes de foot à 5, doubler celles de foot à 8, et avoir une équipe par catégorie dans le foot à 11.  Après un an et malgré les difficultés inhérentes à la période complexe que nous traversons, les deux premiers contrats sont déjà remplis !"




Le lien entre le club et l’ACFF

Avec toute la volubilité et la passion qui le caractérisent, mais aussi et surtout avec son expertise – il est également vérificateur Label depuis trois ans -, Farid cerne pour nous les principaux contours de la mission d’un RTFJ :

"Celui qu’on appelait auparavant directeur technique ou coordinateur général est en quelque sorte le chef d’orchestre de l’école des jeunes au niveau sportif. Dans les clubs labellisés par l’ACFF, il veille au respect du plan de développement du jeune joueur. Tant pour les entraînements que pour les matchs, son rôle est de vérifier que les critères Label sont correctement suivis : conformité des méthodes d’apprentissage, respect des temps de jeu, pas de pressing sur les défenseurs quand le gardien s’apprête à relancer, buts bien fixés, bonne taille des ballons, etc."

En plus de son diplôme UEFA A, Farid a obtenu le Brevet RTFJ qui cautionne son statut de responsable du staff technique :

"Les formateurs reçoivent des instructions théoriques en salle, sur le bloc/équipe, sur les tâches par poste dans les différents systèmes de jeu, etc."

Mais il ne conçoit pas cette fonction comme celle d’un théoricien donneur de leçons et éloigné de la réalité du terrain, y voyant au contraire une opportunité de mettre ses compétences au service de tous :

"Je suis toujours en tenue au stade, pour observer activement le travail des coachs, et éventuellement intervenir pour une correction technique. J’aime l’aspect pédagogique de ce poste, la communication et l’échange. La plupart du temps, ça se passe très bien."

Respecter le plan de formation

La vérification porte donc essentiellement sur le respect du plan de développement du jeune joueur en fonction de sa catégorie d’âge :

"La planification des tâches est soigneusement établie. Pour les plus jeunes, c’est le camembert, à savoir des séances d’1h15 divisées en 6 ou 7 parties (jeux, vitesse, duels, petits matchs…). Dès le foot à 8, c’est la méthode MIM (formes intermédiaires, formes de match…) qui se met en place, avec l’apparition des teamtactics, qui seront plus poussés encore dans le foot à 11. Pour les basics, nous fonctionnons par cycles de six semaines (conduite, dribble, passe, tir au but…). Lors des matchs, nous nous assurons que les schémas prônés par l’ACFF – losange, double losange, 4-3-3 – sont bien appliqués."

En mettant l’accent sur la dimension de formation qui doit rester prépondérante : 

"Car une majorité de formateurs – et de parents ! – pensent encore qu’ils vont être jugés sur les résultats. Pour contrecarrer cette fâcheuse tendance à la championnite, nous devons leur rappeler les principes de base : faire jouer tout le monde, enseigner les positions, construire du jeu, ne pas taper devant ou faire un mur devant le but parce qu’on mène, etc."

Mettre des gants

Le savoir-faire communicationnel est indispensable pour envisager une relation saine avec les formateurs. Ceux-ci ont chacun leur personnalité, et si certains seront d’office ouverts aux conseils, il en est sûrement d’autres avec qui il faudra envisager une approche plus diplomate. Parfois ingrat le rôle de RTFJ ?

"Si un entraîneur s’écarte du fil rouge, il est de notre devoir de lui rappeler qu’il a un plan de formation. Le tout est de le faire avec tact. Il ne faudrait pas perdre un bon formateur. Je ne vais jamais le discréditer devant ses joueurs. Je note précisément ce que je vois, il doit s’agir d’observations précises, puis j’envoie un mail privé au coach concerné, évoquant le problème constaté : indiscipline dans le groupe, manque de tempo, contact insuffisant avec le ballon, temps de parole trop long, etc. En prenant soin de toujours terminer par un feed-back positif et encourageant."

"On peut considérer qu’il y a un tiers de très bons formateurs, qui sont aptes à s’autogérer et pour lesquels il ne faut pas intervenir ; un autre tiers de formateurs corrects, avec des hauts et des bas. Et un dernier tiers plus en difficulté, des jeunes qui débutent ou d’autres pas assez formés, qui sont d’ailleurs souvent à la tête d’une équipe elle-même en difficulté."

Quels sont alors les circonstances où le message passe plus difficilement ? 

"C’est gênant quand on a affaire à quelqu’un de renfermé, qui ne parle pas beaucoup, ou qui aurait peur de venir demander quelque chose."

L’approche peut également être scabreuse avec quelqu’un qui pense avoir la science infuse et qui ne verra pas d’un bon œil qu’on vienne lui faire des remontrances. Farid nous livre d’ailleurs une anecdote à ce sujet :

"C’était à Flénu. Après avoir observé de nombreuses aberrations lors d’une séance, j’ai envoyé un courriel au coach. Vu le profil de celui-ci, un UEFA B expérimenté, j’ai été plus direct dans mes propos. Il l’a très mal pris et a aussitôt présenté sa démission, me traitant de fou. Comme quoi, soit dit en passant, le diplôme n’est pas une garantie absolue."

Entraîneur technique

Lors de la saison 2015-16, l’ACFF a lancé une formation spécifique intitulée « perfectionnement technique » U10-U11 sur le site d’Ath. Farid y a assuré les cours en collaboration avec Jonathan KRYS (RTFJ Péruwelz FC) : 

"Pendant six mois, nous avons poli le bagage technique de ces jeunes joueurs, par un patient travail de répétitions s’apparentant à la méthode Coerver ; c’est très gratifiant de les voir maintenant évoluer en interprovinciaux."

Pour lui qui a été joueur puis coach au futsal, ces entraînements techniques sont un ravissement : 

"J’y suis dans mon jardin, en effet. C’est mon dada de conseiller les enfants dans ce domaine et de pouvoir leur apporter les corrections nécessaires : la souplesse dans certains gestes, la vitesse de réaction, les changements de direction. Le jonglage n’est pas directement utile sur un terrain de foot, mais il travaille la dextérité, le toucher de balle, l’équilibre…"

D’où l’intérêt d’avoir de jeunes formateurs techniciens. Et pour les autres qui ne sont pas aptes à démontrer correctement les gestes, Farid prône le recours à la vidéo, pour que l’enfant visualise bien ce qu’il va ensuite s’évertuer à reproduire.




C’est ce qu’il met d’ailleurs en place à la REAL : 

"Le lundi, j’assure un entraînement de rattrapage sur les basics pour les U8-U9, par petits groupes de six ou sept. Dans le même ordre d’idées, nous comptons organiser une séance par semaine en salle, avec projection vidéo, des U10 aux U13 en principe, mais nous allons leur adjoindre les U14 et 15 afin de récupérer certaines lacunes."

La vidéo, un outil indispensable

Le recours à la vidéo est de toute évidence un précieux outil de travail dans le développement du football contemporain. Farid s’y est attaché avec assiduité dès sa prise de fonction aux Géants Athois, filmant les matchs des équipes de jeunes pour leur proposer ensuite des séances d’analyse. Il estime que l’initiative devrait venir de chaque coach : 

"À Ath, j’avais parfois l’impression qu’on se reposait sur moi pour le faire, mais avec le nombre d’équipes, ce n’était guère possible matériellement de le proposer plus qu’une fois ou deux sur la saison. Idéalement, l'opération devrait être renouvelée chaque mois, pour permettre aux joueurs de visualiser leur évolution sur le terrain."

Vers des pôles d’entraîneurs

Comme cela se fait déjà dans certains centres de formation, la REAL envisage de mettre sur pied des collectifs d’entraîneurs pour certaines catégories, dans le but de diversifier et, partant de là, d’améliorer l’apprentissage des enfants : 

"Pour la saison prochaine, des U6 aux U9, nous projetons de faire tourner quatre ou cinq formateurs, qui ne seront pas responsables de leur équipe mais de tous les enfants. Cela ne peut qu’amener un enrichissement mutuel et une évaluation plus objective. Mais cela passe par un changement de mentalité, tant pour les formateurs que pour les parents."

Rôle social

En assumant une responsabilité qui impacte l’ensemble de l’école des jeunes, le RTFJ est amené à côtoyer beaucoup de monde au club : 

"Et il faut pouvoir parler avec tout le monde, s’ajuster à tous les milieux sociaux, respecter tous les enfants aussi. Entre 200 et 250 jeunes sont affiliés chez nous. C’est très compliqué pour moi de mettre un nom sur chaque visage ; par contre, si vous me montrez une photo de l’un ou l’autre, je peux vous dire comment il joue."

Ce rôle social implique également de pouvoir arrondir les angles lorsque les gens viennent manifester leur mécontentement : 

"Si 10% du club ne tournent pas comme on le voudrait, on vient vous trouver pour critiquer. C'est moins le cas pour vous féliciter des 90% qui fonctionnent bien. Certains parents ne sont pas toujours commodes vis-à-vis d’un formateur que leur gamin discrédite pour telle ou telle raison. Il faut pouvoir faire preuve d’entregent. Quoi qu’il en soit, ce rôle de coordination n’est pas fait pour celui qui voudrait se mettre personnellement en valeur. La satisfaction est ailleurs."

Voir les enfants progresser

Notamment dans le fait de voir l’évolution parfois spectaculaire, tant individuellement que collectivement,  des jeunes qui vous sont confiés: 

"Le poste réclame beaucoup de temps et d’énergie. Heureusement, il apporte aussi de nombreuses satisfactions, la principale étant de voir les enfants s’améliorer, parfois au-delà de nos espérances. Les voir courir pour te taper dans la main et te dire Bonjour, coach !, c’est la plus belle des reconnaissances." 

Être bien encadré

En terminant cet entretien, Farid a voulu insister sur l’importance de l’encadrement et de la synergie :

 "Il ne peut y avoir de bon RTFJ si derrière il n’y a pas de bons formateurs et de bons dirigeants de clubs, compétents et qui te font confiance. Dans mon cas, j’ai beaucoup de plaisir et de facilité à travailler avec Denis DEHAENE, qui en plus de son grand vécu footballistique, est très ouvert et réfléchi. Je progresse à son contact."

 

Gérard NAUW, RTFJ au Pays Vert Ostiches-Ath


Après une longue et fructueuse carrière de coach, tant chez les jeunes (à la Montkainoise essentiellement) que chez les adultes (Montkainoise, Wiers, Bernissart, Pays Vert entre autres), Gérard NAUW met son expérience au service de la formation du Pays Vert. Il s’est d’abord lancé dans la coordination du foot à 8 et du foot à 11, sous la supervision de Michaël DUTRIEUX, avant d’endosser lui-même le costume de RTFJ. Diplômé UEFA A de longue date, Gérard suit actuellement les cours pour obtenir le Brevet lié à cette nouvelle fonction. Ses professeurs à Namur – ou en visio compte tenu des mesures sanitaires – sont Jean-Louis LOSFELD et Philippe BRUTSAERT.




Nous vous livrons ci-dessous quelques réflexions savoureuses de ce coach à la forte personnalité, mais qui a acquis suffisamment de sagesse pour savoir qu’il ne détenait pas la vérité. Un vrai passionné avec lequel nous pourrions causer football des heures durant...

Morceaux choisis

"C’est la finalité d’un travail commencé il y a longtemps. J’ai toujours été attiré par la formation. Mais je n’aurais pas accepté ce rôle dans n’importe quel club. Avec le président Philippe DUBOIS, je sais que je ne m’engage pas pour du court terme. On se connaît bien, on a les mêmes idées ; même si on s’engueule presque tous les jours, ça nous permet d’avancer. La stabilité et la continuité sont indispensables, car les résultats ne sont envisageables que sur le long terme."

"Même si je suis au club cinq jours par semaine, c’est l’énorme liberté qui m’est laissée que j’apprécie dans la fonction. Coach d’une équipe avec toutes les contraintes que cela entraîne, comme les horaires fixes, j’ai assez donné. Maintenant, je fais ce que j’ai envie de faire quand j'ai envie de le faire."

"Philippe Saint-Jean m’a autrefois proposé de devenir formateur à Mouscron; je n’y suis pas allé car je savais qu’on m’aurait dit ce que je devais faire. Or, j’ai toujours voulu travailler à ma manière, c’est aussi pour ça que je n’ai jamais été adjoint."

"Je n’aime pas imposer les choses. Je préfère amener mes idées petit à petit, donner des pistes, encourager à faire ceci ou cela, et je rectifie quand c’est nécessaire. Nous devons quand même tenir compte des contraintes du Label."

"La formation n’est pas du formatage : il faut amener les coachs et les enfants à trouver eux-mêmes la solution à un problème de jeu. Dans ce cas seulement, leur mémoire à long terme la retiendra."

"Ce qui se vit dans le football est à l’image de la société, c’en est un microcosme." 

"Le relationnel, avec les joueurs et les parents, c’est quelque chose que j’aime bien. Être en contact avec les jeunes permet en plus de rester dans le coup."

"Ce sport m’a appris énormément, et si j’ai un message à transmettre en priorité, c’est celui-là : le foot est d’abord une école de vie, qui peut t’apporter beaucoup, dans le domaine professionnel notamment."

"L’égo est un problème propre à la plupart des coachs. Moins dans la fonction de RTFJ. Ton nom n’apparaît pas dans le journal le lundi. Les bons résultats de l'équipe sont attribués à l'entraîneur, pas à toi. Avec l’âge, j’ai appris à me détacher de tout ça."

"Une équipe n’est pas l’autre.  Avec la dernière que j’ai coachée, les U11 de la Montkainoise, nous avons remporté la Coupe du Hainaut et atteint les demi-finales de la Coupe de Belgique. Dans ces compétitions, je ne permutais que mes arrières latéraux. Les autres ne changeaient pas de place. Le reste du temps, comme il n'y avait pas de classement, nous pouvions tester d'autres formules."




"Quand je vois des enfants qui font la file dans un exercice, c'est mal parti. Par contre, s’ils sont actifs, qu’ils bougent et qu’ils touchent le ballon, c’est déjà réussi."

"J’ai longtemps été un adepte de l’analytique. La méthode Coerver, j’étais à fond là-dedans. Mon point de vue a changé à ce sujet, et je suis devenu un partisan de la méthode globale. Un apprentissage comparable au foot de rue. C’est comme ça que j’ai appris à jouer, et ma technique n’était pas mauvaise pour autant."

"Dans le foot, on ne peut jamais prétendre qu’on détient le savoir. L’évolution est constante, au niveau scientifique notamment. Quand on veut, on apprend tous les jours."

"Ainsi, j’ai récemment découvert les préférences motrices, qui classent les joueurs en deux grandes catégories, les terriens (qui basent leurs mouvements sur le bassin) et les aériens (sur les épaules). Ce serait fort utile de le savoir, pour la pliométrie par exemple. Vincent Kompany est un aérien ; ses blessures à répétition s’expliquent peut-être en partie à cause d’exercices qui ne lui convenaient pas."

« Ou encore connaître son œil dominant. Ribéry était meilleur à gauche parce que son œil périphérique dominant est le gauche. Il semblerait que 80% des joueurs aient un œil gauche dominant, ce qui implique un hémisphère droit du cerveau plus développé, celui de la spontanéité et de la créativité. Ne serait-ce pas intéressant, dans un travail de scouting, de chercher à repérer l’œil dominant ? »

 

 

mardi 13 avril 2021

Des U14 aux U21, le foot à onze

 Pour ceux que l'on appelait auparavant Cadets, Scolaires et Juniors, terminées les compositions réduites, on joue à présent dans la configuration du foot adultes. Dès la catégorie U14 en effet, les lois du jeu appliquées sont les mêmes, à l'exception de la durée des mi-temps (2x35 jusqu'en U15, 2x40 jusqu'en U17, puis les 2x45), du nombre de remplaçants (5) et des changements illimités.

Plusieurs formateurs, un pour chaque tranche d’âge, se sont prêtés au jeu de répondre à nos questions pour cibler les principales caractéristiques de leur catégorie. L’objectif n’est pas de faire un tour complet de la question, mais de mettre en lumière le travail d'éducateurs dévoués qui préparent avec passion les joueurs de demain. Passion et compétence, comme vous pourrez vous en rendre compte !


François BROGNIEZ, U14 Interprovinciaux Royal Francs Borains

27 ans, diplômé UEFA B, termine actuellement le bloc 1 de l’UEFA A. Va aborder la formation Élite Youth en deuxième année. Après son parcours de joueur au RFB, a débuté le coaching avec les plus jeunes (U6 à U8), et en est à sa quatrième saison en U14, se faisant ainsi un spécialiste de cette année charnière. François est également, comme son ami Antoine DELAYE qui l'a rejoint cette saison au club, arbitre en D2 amateur !




Comment les enfants qui viennent du jeu à huit vivent-ils la transition au foot à onze ?

Très bien. Ils arrivent dans le vrai football, celui qu’on voit à la télé, sur un terrain entier, avec de grands buts. Les enfants sont très motivés et ont une grande soif d’apprendre. Concentration et application vont de soi chez eux, tant ils sont spontanément captivés. Bien sûr, certains sont plus vite prêts que d’autres à évoluer sur grand terrain, étant donné les niveaux différents de maturité physique et de coordination.

Comment t’y prends-tu pour leur apprentissage tactique ?

Le schéma le plus abordable est incontestablement le 4-3-3, idéal pour leur apprentissage. Le quatre arrière notamment, indispensable pour leur permettre de couvrir la largeur du terrain, un paramètre nouveau à cet âge. La familiarisation à d’autres systèmes de jeu leur viendra suffisamment tôt, à un moment où il sera plus facile de les moduler.

Pour l’initiation tactique, nous avons la chance de pouvoir organiser un stage de cinq jours en avant-saison, à Beauraing. Nous y jetons les bases du plan de travail : apprentissage du bloc-équipe, de la zone, mise en place des phases arrêtées, etc. Avec trois séances par jour, on avance vite !

Nous avons aussi l’occasion d’y tester les joueurs à différents postes et d’ainsi cibler les profils. Même si rien n’est figé, nous distinguons facilement les joueurs de flancs et les axiaux, surtout dans la continuité de ce qu’ils ont fait dans le jeu à huit.




Ce stage a aussi le grand mérite de créer des affinités; c’est le genre d’expérience qui laisse des souvenirs impérissables. J’ai d’ailleurs eu moi-même la chance de participer à de semblables séjours en Ardennes et les coachs de l’époque m’ont donné l’envie de me lancer à mon tour dans l’organisation.

Nous poursuivons le cheminement durant la saison, sous forme de jeux de possession, ou de formes de match.

Quels sont les points d’insistance dans la planification de ton travail ?

Énormément de ballon, bien sûr. Il faut que les enfants le touchent au maximum. Nous avons trois séances hebdomadaires :

- le mardi, je reçois l’aide de deux amis kinés qui viennent faire de la préparation physique adaptée aux enfants, par groupes de niveaux

- le mercredi, on peut mettre un peu plus d’intensité dans les jeux et exercices

- le vendredi est davantage axé sur la préparation du match, avec des démarquages sur de plus grandes surfaces, mais en veillant à bien doser les efforts




Nous faisons passer trois tests VMA aux enfants: avant le stage, à la mi-saison et à la fin de celle-ci, dans le but qu’ils connaissent leurs limites. Nous surveillons aussi leur évolution physique (taille, poids…).

Nous avons par ailleurs acquis des pieds téléscopiques pour les filmer et leur proposer de petites séances vidéo.

Mon optique est de donner aux enfants le maximum d’outils de formation. Certains trouveront peut-être que c’est exagéré, mais j’essaye de les préparer au mieux. Mes successeurs ont ainsi la tâche facilitée (rires).

 

Christophe PRÉSEAUX, U15 Élite 2 Royal Excel Mouscron

40 ans, diplômé UEFA A. A été adjoint de Thierry PISTER et Carl DEVIAENE au RFC Tournai. À Mouscron pour la troisième saison. Formateur professionnel, Christophe travaille le matin pour l’ACFF où il assure avec Michel DEROUCK les séances pour les jeunes Élite de 15 à 21 ans qui sont dans les écoles de Mouscron. Le soir, il coache les U15 de l’Excel, mais s'occupe aussi des U14 aux U21.




Comment le travail est-il organisé dans un Centre de formation comme le Futurosport ?

Nous tournons beaucoup, en ateliers. Un joueur a plusieurs formateurs. L’objectif est que, sur une saison, il ait pu travailler avec trois, quatre, cinq voire six formateurs. L’approche est déjà très professionnelle à cet âge. Mais le jeu reste fort présent. En plus des bases techniques qui sont régulièrement entretenues, nous travaillons beaucoup les possessions et les formes de match.

L’élaboration tactique est-elle déjà fort poussée ?

Chez nous, la formation est plus importante que le résultat. La mise en place est progressive. Par exemple, nous déterminons déjà les lignes de course offensives, en vue des U19-U21.

Philippe SAINT-JEAN nous demande de travailler en 4-3-3. Mais nous avons la latitude de changer occasionnellement en cours de match. Il m’est déjà arrivé lors de certaines rencontres où cela s’y prêtait de tester le 3-5-2 ou le 3-4-3 pour leur inculquer d’autres notions tactiques.

Une caractéristique t’ayant plus particulièrement marqué chez les U15 ?

Les différences énormes de maturité. Des ados présentant une morphologie quasi adulte côtoient des gamins en début de croissance. Il faut prendre ça en considération. Si les premiers marquent les esprits par leur puissance technique et physique, nous devons veiller à ne pas passer à côté de joueurs à haut potentiel mais pas encore matures.

J’y suis d’autant plus sensible que c’était mon cas ! À seize ans, j’étais le plus petit de mon équipe, et en U21 le plus grand ! Ce n'est qu'entre dix-sept et dix-neuf ans que j’ai connu une croissance tardive et spectaculaire.

Comment arrivez-vous à gérer la situation particulière de cette période ?

C’est difficile, bien sûr. Sans match, c’est très frustrant. Nous avons pu continuer à travailler par bulles de quatre, puis de dix, c’est déjà ça, mais ça ne ressemble que de loin à ce que nous pouvons offrir et vivre lors d’une saison normale.

 

Laurent MEGANK, U16 Interprovinciaux Div. 1 CS Pays Vert Ostiches-Ath

47 ans, diplômé UEFA B, 12 ans de coaching (Biévène, Neufvilles et au Pays Vert depuis 3 ans), champion l’an passé avec ses U15 en interprovinciaux D2, Laurent coachera encore ce groupe la saison prochaine en U17. À côté de ses fonctions au PVOA, il travaille aussi pour l’ACFF (vérificateur Label) et pour le Sporting d'Anderlecht (scouting).




Quelles spécificités constates-tu dans cette catégorie « Scolaires 1e année » ?

De grandes disparités physiques. Des jeunes plus frêles peuvent se retrouver face à des « adultes » d’1m82, 83… On commence aussi à voir apparaître les blessures musculaires.

D’où le recours au stretching ?

Oui, nous procédons à de petits étirements, le plus souvent actifs, après l’échauffement, et des étirements passifs plus poussés en fin de séance.

Et sur le plan tactique ?

Avec trois entraînements/semaine, nous pouvons déjà bien travailler tactiquement. En général, ils maîtrisent déjà correctement les bases du 4-3-3 après leurs U14-U15. La saison dernière, nous avons quasi tout le temps évolué en 3-5-2. En U16, les longues diagonales sont plus fréquentes, ils y sont donc plus à l’aise avec une défense à quatre. Je leur ai déjà annoncé que l’an prochain, nous testerions le 4-4-2, à plat ou en losange, histoire d’étoffer leur bagage tactique.

Comment organises-tu le travail physique ?

Je maîtrise les notions de base acquises à l’école d’entraîneurs. Mais pour la saison prochaine, j’ai proposé au club de réserver une séance hebdomadaire à la préparation physique. C’est Laurent DE CNOP qui devrait s’en charger pour les U17 et les U19.

As-tu constaté une évolution dans l’esprit de compétition ?

Oui, énorme. C’est logique à partir du moment où il y a un classement. Viser la montée ou éviter la descente, c’est la carotte du championnat. Tous les points comptent. Un exemple, en octobre dernier, pour ce qui aura constitué l'ultime rencontre avant l’interruption Covid, nous nous déplacions à Wanze/Bas-Oha, leader de la série. Or, nous n’avions jusqu’alors obtenu qu’une victoire en quatre matchs. Menant 1-2 à une dizaine de minutes de la fin, j’ai décidé de renforcer mon secteur défensif pour conserver ces points précieux. Une précaution que je n’aurais sans doute pas prise en l’absence de classement. L’obligation de résultat est relative mais réelle.




 Thomas LAMBLIN, U17 Provinciaux RFC Luingnois

33 ans, s’est lancé dans le coaching dès l’âge de 19 ans. Diplômé UEFA B, formation suivie au CRAF de Liévin. Passé par toutes les catégories de jeunes en France, arrivé à Luingne il y a trois ans. Est monté de U16 à U17 avec son groupe, et va les suivre en U19. Aimerait passer son UEFA A en Belgique.




Qu’est-ce qui te frappe dans ces catégories « Scolaires » ?

Entre 15 et 17 ans, il y a d’incroyables différences de morphologie. La croissance peut faire que des petits techniciens ont des difficultés motrices à se réadapter à leur corps qui évolue.

Le travail tactique y est-il déjà fort présent ?

J’ai des joueurs avec d’évidentes aptitudes techniques. Mais ce qui m’a frappé au début, ce sont les nombreuses lacunes tactiques. Par exemple dans l’apprentissage de la défense de zone, ou en voyant un arrière latéral toujours défendre côté ligne. Les déplacements du bloc-équipe sont également primordiaux. En interprovinciaux (c’était le cas en U16), on est vite puni si ce n’est pas au point.

J’adapte mon schéma tactique aux qualités des joueurs. Le club mise généralement sur le 4-3-3, mais je lui ai dernièrement préféré le 3-4-3, notamment pour me permettre d’aligner de concert trois excellents défenseurs centraux.

Comment construis-tu tes séances ?

L’essentiel se fait avec un ballon. À part l'une ou l'autre séquence de 15/15, en début de saison particulièrement, très peu d’exercices sans ballon. La course doit être football. On voit rarement en match un joueur courir 40 mètres sans ballon. Beaucoup de jeux réduits, qui amènent un maximum d’intensité. Des oppositions 2c1, 3c2 sur petites surfaces, des jeux de conservation (variantes de passes à 10, stop-ball, jeu à 4 buts, etc.).

Notre formation est fort axée sur le mouvement, la technique, les passes redoublées,…

Les gardiens ont leur entraînement spécifique à part, ce qui signifie que je les ai toujours à ma disposition. Soit ils sont dans le but, soit ils sont inclus dans les exercices pour travailler leur jeu au pied.

Je responsabilise mes joueurs pour l’échauffement qu’ils font par groupes de trois ou quatre, ou pour la récupération, dont je leur parle beaucoup, notamment en leur conseillant les étirements sous la douche.

Quel type de relations entretiens-tu avec tes joueurs ?

J’ai beaucoup de discussions avec eux. À leur âge, les soucis d’école ou d’ordre privé sont fréquents. Il faut pouvoir les écouter. Je peux entendre qu’un jeune traverse un passage difficile qui nuit à son implication dans le foot. Et puis il y a les sorties… il faut jongler avec tout ça. Mettre trop d’interdits ne ferait qu’exacerber la tentation de les enfreindre. Par contre, on peut tenter de les sensibiliser aux conditions mentales pour accéder au foot seniors. J’essaie toujours d’apporter une touche d’humour, qui permet de décompresser.


 Ronny ROELEN, U19 Provinciaux Entente Acren Lessines

62 ans, diplômé UEFA A depuis 2004, a aussi suivi des formations aux Pays-Bas sur la périodisation physique et tactique, ainsi que sur la préparation physique. Il a débuté sa carrière en 1996 au KV Woluwé-Zaventem, avant de s’occuper des jeunes nationaux (U16, 17, 19) à Diegem Sport. À la REAL depuis 2018 (U16 puis P2 et D2). Une vingtaine d’années d’expérience chez les adultes. Il prendra d’ailleurs en mains les destinées de la P1 de l’Excelsior Biévène la saison prochaine.



© Sudinfo.be

Considères-tu ton travail comme de la post-formation ?

À partir du moment où le jeune est en âge d’arriver en équipe première (16 ans), on peut effectivement parler de post-formation. Les entraînements que je leur dispense sont les mêmes qu’en adultes, pour écourter le chemin. C’est aussi pour cela qu’en match, j’évite les changements incessants, afin de les préparer au futur.

La saison prochaine, la plupart de mes joueurs seront des deuxième année. Parmi eux, sept ou huit devraient par la suite intégrer le noyau de P2, et quelques-uns peuvent même viser un peu plus haut. Le talent y est. Il ne suffit pas, mais c’est une base nécessaire. D’ici quatre ou cinq ans, l’objectif est qu’il y ait dans le groupe P2 une quinzaine d’éléments de Deux-Acren.

Un de nos gros avantages est que notre D2 amateur nous permet d’aligner des Espoirs, où le rythme est plus élevé et le terrain souvent plus grand. Nos jeunes y ont l’occasion de se frotter à des adultes de niveau national.

En quoi peux-tu encore les faire progresser ?

Nous avons toujours le souci de les faire progresser. Sur le plan mental, en leur inculquant la notion du sérieux. Dans les petits détails tactiques, comme la lecture du jeu défensif face à un adversaire qui s’apprête à jouer long, ou encore techniques, comme dans la différence entre une passe de dix mètres donnée de l’intérieur du pied ou sur les lacets, qui fera que l’adversaire la lira plus difficilement; ou encore sur comment positionner son corps. Pendant mes séances d’entraînement, je reçois l’aide de mon délégué, qui va par exemple gérer un 7c7 dont j’ai donné les consignes – et je me place de manière à pouvoir quand même y jeter un œil – pendant que je travaille en analytique avec quelques-uns à côté.

Quel schéma tactique privilégies-tu ?

Le 4-3-3 me paraît idéal en jeunes. Mais si tu les prépares pour un noyau d’adultes, ce qui est mon cas, il est bon d’aborder les autres systèmes de jeu, pour de possibles adaptations en match : le 4-4-2 avec un losange ou un carré au milieu, le 3-5-2 pour observer et leur donner quelques petits trucs en plus.



© Lavenir.net

 

 

Ce sur quoi tu es le plus intransigeant

Ce sur quoi tu es le plus indulgent

François BROGNIEZ

Discipline et travail sont les deux mots que je leur répète en début de saison. J'ai un caractère fort et droit, mais rassurez-vous, ce n'est pas l'armée. En dehors, je peux rire avec eux, et ils ne sont pas traumatisés en fin de saison (rires).

 Leurs erreurs. Notre but est de les corriger, il faut faire preuve de patience. L'enfant a tenté, il a raté, c'est avec ses erreurs qu'il va progresser. Le rôle d'un formateur est de former, pas de descendre l'enfant parce qu'il a fait une mauvaise passe ou un mauvais choix.

Christophe PRÉSEAUX

L’attitude ! Du joueur qui veut progresser et réussir. Sur le terrain, en dehors de celui-ci, dans les présences aux entraînements. Au-delà du talent, il faut la mentalité pour avancer. Sans quoi, il n’y a pas d’avenir. Si l’attitude est bonne, le jeune peut toujours arriver à quelque chose. Sinon, il risque fort d’abandonner aux premières difficultés.

Le manque de maturité. Sur le plan mental (esprit fort jeune) ou morphologique (certains U15 peuvent déjà faire une transversale de 40m ou ont une grosse frappe, d’autres pas). Cette maturité viendra tout naturellement, à un moment donné. Mais il faut en tenir compte.

Laurent MÉGANK

Le sérieux à l’entraînement, l’attention aux consignes. Écouter, comprendre, essayer. Ne pas râler et baisser les bras. Avec des ados de 14-15 ans, ce n’est pas évident.

Le droit à l’erreur. Ils peuvent rater, comme moi je peux perdre des matchs sur une mauvaise décision. L’important après une erreur, c’est de se battre pour la réparer.

Thomas LAMBLIN

La concentration et l’application dans les séances d’entraînement. Ne pas tricher et se cacher. Si le dépassement de soi fait défaut, alors on empêche aussi son partenaire d'évoluer.

Un mauvais jour. Ca arrive de ne pas être bien (Écoutez, coach, aujourd’hui je ne suis pas dedans). Les erreurs techniques, les différences de morphologie.

Ronny ROELEN

La mentalité, et le travail. La notion d’ensemble est fondamentale. Onze très bons joueurs ne font pas une équipe. Mettre son talent au service du groupe, voilà qui est primordial.

Les erreurs. Ils ont encore du temps pour progresser ; c’est pourquoi on peut toujours reprendre quelques gammes (passe longue, pied faible…)

 

 

jeudi 8 avril 2021

Le foot à huit (U10 à U13)

 Dès l'âge de neuf ans, et ce pour quatre saisons, le format de jeu évolue: huit joueurs au lieu de cinq, deux mi-temps de 30 minutes, un terrain aux dimensions supérieures (40-50m x 30-35m en U10-U11, 50-60m x 40-45m en U12-U13). Un calendrier établi, mais pas encore de classement, toujours dans l'optique de favoriser l'apprentissage sans championnite.

Le schéma tactique prôné par la Fédération est celui d'un double losange devant le gardien: trois défenseurs, un milieu axial, deux ailiers et un pivot.



Pour évoquer les spécificités de ce cycle d'initiation, nous avons contacté quatre formateurs engagés dans des clubs régionaux:

- Gaëtan GOULEM est à l'AS Montkainoise depuis une petite dizaine d'années. Titulaire du Brevet C, obtenu à Mouscron sous la guidance de Sébastien GARDAVOIR, il se lancerait volontiers à la quête du Brevet B, mais doit combiner avec travail et vie familiale. Gaëtan coordonne le foot à huit dans le club kainois, et coache les U11. Avec Fabrice LELEU, coordinateur du foot à onze, il s'évertue à redynamiser l'école de jeunes pour lui permettre de retrouver le niveau des Provinciaux.

- Cyrille HUAIN est lui aussi coordinateur du foot à huit et coach d'une équipe U10 à la RAS Pays Blanc Antoinien. Éducateur spécialisé, il possède plus de vingt ans d'expérience dans le coaching. De la psychomotricité aux U21, il a entraîné toutes les catégories de jeunes, et reconnaît avoir beaucoup appris des coachs fréquentés.

- Damien NICAISE, diplômé UEFA B, s'apprête à reprendre les U10 de la RE Acren-Lessines. Il a lui aussi acquis une solide dose d'expérience chez les jeunes, au FC Ellezelles. Damien reprend le coaching après un break lui ayant permis de décrocher un CAP dans l'enseignement.

- Pascal MOLLE, diplômé UEFA A, assure la coordination du foot à huit au Pays Vert Ostiches-Ath. Il a un solide parcours à faire valoir dans le coaching des jeunes, ainsi que dans la coordination (FC Ath, Vaudignies) et la Préparation Physique (équipe première du FC Ath avec Michel DEROUCK et Georges HEYLENS, PP des arbitres du Hainaut depuis une vingtaine d'années!). Pascal a également donné des cours à l'école d'entraîneurs (Brevet C et B) sous la direction de Franz MASSON.

Gaëtan GOULEM: "Marquer des buts, c'est ce que veulent les enfants!" 

Les 3 V

Un des points d'insistance de Gaëtan dans sa pédagogie est le jeu au sol: 

"Effectivement, j'insiste beaucoup sur les combinaisons au sol: aucun ballon en l'air! Pour apprendre aux enfants à exploiter toute la largeur du terrain, je leur enseigne les trois V: le premier est un simple une-deux. 


Pour le deuxième V, on passe par le défenseur central ou le milieu axial pour jouer du même côté. Même principe pour le troisième, sauf que l'axial va orienter sur l'autre flanc. Le dribble reste fort présent, mais par rapport au jeu à cinq, les enfants perçoivent d'eux-mêmes la nécessité du jeu de passes."

Le 3-3-1 est donc le système préconisé dans le foot à huit. Il arrive toutefois à Gaëtan de lui préférer le 2-3-2, "qui permet un jeu plus offensif; or, marquer des buts, c'est ce que les enfants veulent."

L'élastique

Peu de consignes défensives à ses U11, le jeu en zone étant davantage de mise dans la catégorie supérieure avec un terrain élargi. Une figure est cependant déjà d'application:

"L'élastique, pour les initier au coulissement, et ne pas laisser un attaquant s'isoler entre deux défenseurs. Les enfants apprennent aussi à se parler."


Cotes de niveau

L'ACFF a mis au point un système de cotes de niveau, en vue de favoriser des oppositions plus équilibrées, avec une ré-évaluation en octobre pour le second tour. Semblable répartition est pratiquée en interne par les formateurs kainois:

"Nous avons trois équipes en U11. Pour que les enfants s'y retrouvent, notamment ceux qui nous arrivent à dix ans sans avoir jamais joué en club, nous créons trois groupes distincts, de niveau 1 à 3. Pour ces derniers, nous travaillons les bases. Toutefois, pour entretenir la cohésion de groupe, nous rassemblons tous les enfants pour un des deux entraînements hebdomadaires, et nous leur proposons divers ateliers."



Coerver

La méthode Coerver, du nom d'un entraîneur hollandais de la fin des années 60, consiste en la répétition sans opposition des gestes techniques (conduite, dribble, passe, frappe) en vue de développer l'habileté individuelle dans ce domaine:

"La technicité est accentuée dans le foot à huit, notamment dans le mouvement. Avec les enfants du niveau 1 surtout, nous exerçons la vitesse avec ballon."


Cyrille HUAIN: "Un suiveur en A peut devenir un leader en B"

Former un groupe

À la question de savoir quelle est la principale évolution par rapport au foot à cinq, Cyrille évoque la plus grande difficulté à construire un groupe homogène, surtout en vue de l'étape suivante, le foot à onze. Pour y arriver, il a convenu avec ses coachs d'une ligne de conduite: chaque joueur aura au minimum 30% de temps de jeu en A, et 80% au maximum, ce qui signifie que chacun sera aussi invité à évoluer avec les B:

"Les enfants s'entraînent tous ensemble, avec deux ou trois entraîneurs par catégorie. Une pédagogie mise en place pour forger un esprit de groupe. Pour les matchs, nous varions les sélections. En U10 par exemple, Fabio SCARPINO et moi tâchons de constituer deux équipes correctement balancées en fonction des différents postes. Un enfant qui passe inaperçu en A aura l'occasion de s'affirmer en B. Il convient de garder à l'esprit que ce n'est pas toujours le plus fort à cet âge qui arrivera en équipe première..."



Le contenu plus intéressant

Cyrille évoque à son tour l'organisation des championnats par niveaux:

"Fabio et moi avons choisi d'inscrire nos équipes en 2 et en 3. Non pas par facilité ou manque d'ambition, mais pour que chaque enfant puisse évoluer et prendre du plaisir. L'objectif est moins le résultat, même si on est toujours content de gagner, que le contenu. Pour développer l'esprit de compétition, il y a la Coupe du Hainaut, qui ajoute un challenge attractif. L'appétit de performance viendra avec l'âge."

Préparer au foot à 11

Comment le coach antoinien envisage-t-il l'apprentissage tactique de ses protégés?

"Le 3-3-1 est sans doute plus facile à expliquer au début. Au-delà du système choisi, nous veillons à mettre une organisation en place, au moyen d'exercices ou de petites sessions théoriques. Ainsi, c'est d'office l'arrière latéral qui fait les touches (introduites à la main dans le foot à huit); c'est le demi latéral qui donne les corners, etc."


Cyrille avoue un faible pour un autre dispositif:

"Personnellement, je trouve que le 2-4-1 prépare mieux au passage à onze. Deux arrières qui coulissent et se forment au poste de défenseur central (ou demi def). Deux joueurs de couloir qui arpentent leur flanc. Ils se fatiguent sans doute plus vite, mais les changements illimités solutionnent ce problème. Deux médians axiaux qui s'orientent vers les postes de 6 et 10. Et toujours un attaquant pivot."

Quoi qu'il en soit, l'accent est mis sur la responsabilisation de l'enfant:

"L'objectif est que les enfants se coachent entre eux et qu'à terme, ils n'aient plus besoin d'un guide sur le côté. Nous faisons pour cela attention à nos mots de coaching: leur dire lève la tête plutôt que centre, par exemple."

Déterminer des profils

"Plus que des places prédéterminées, nous tâchons de découvrir des profils ou des zones de prédilection (offensif-défensif, axial-flanc...). Un gaucher aura l'occasion d'évoluer à droite; lors d'un match un peu plus facile, on inversera les positions des défenseurs et des attaquants. Mettre un enfant à une place qui n'est pas idéale pour lui permet de voir comment il va s'y débrouiller, ce qui peut être riche d'enseignements. Même au niveau du gardien, nous faisons preuve de souplesse. Si le gamin n'a plus envie de rester dans le but, nous n'allons pas l'y forcer, nous le perdrions."

Le confort du synthétique

Pour étoffer le bagage technique de ses affiliés, le Pays Blanc jouit d'un précieux outil de travail: 

"C'est hyper confortable, en effet. A fortiori cette année, où nous n'avions pas accès aux vestiaires. Les enfants ne rentrent pas chez eux avec des vêtements sales... Les seules séances annulées le sont par des températures inférieures à moins cinq!"

Mais c'est surtout sur le plan purement qualitatif que la pratique du football y trouve un avantage très appréciable:

"Même les moins doués au départ peuvent apprendre à jouer en une touche. Nos exercices d'échauffement sont systématiquement exécutés en deux puis une touche(s) de balle."

Les méfaits du Covid

Cyrille, qui fait aussi partie de l'équipe dirigeante du club, craint le contre-coup de la crise sanitaire:

"Je crains que le Covid ne fasse des dégâts. Notre groupe est passé de 24 au départ à 20 aujourd'hui. Les enfants - ou les parents!- ont pris d'autres habitudes. On constate une démotivation ou une lassitude par l'absence de match le week-end. Même si c'est cool de s'entraîner, et nous veillons encore plus que d'habitude à l'aspect ludique, rien ne remplace le plaisir de marquer un but sur une phase travaillée en semaine: T'as vu, coach?"

Damien NICAISE: "Une évolution incroyable"

La catégorie que je préfère

De son parcours d'une dizaine d'années au FC Ellezelles, Damien garde un tel souvenir de son vécu avec des U10 qu'il n'a pas hésité à répondre à l'appel de la REAL pour reprendre avec cette catégorie:

"Pourtant, la première fois que j'ai pris des Préminimes après avoir travaillé avec des plus grands, c'était la grosse inconnue. Mais honnêtement, ces enfants te donnent un retour incroyable. Leur évolution est remarquable. Je me souviens encore d'un premier tour où nous étions nettement en-deçà de nos adversaires. En mettant au point quelques phases de jeu et des automatismes, leur progression au second tour a été phénoménale. Pour un coach, c'est très gratifiant de voir reproduit le week-end ce qu'on a mis au point la semaine. J'ai beaucoup appris avec eux."

Une autre source de satisfaction étant de suivre leur évolution:

 "Apprendre qu'un de ces enfants se retrouve ensuite au Pays Vert, à Tubize, voire au Sporting de Charleroi, c'est une belle récompense du travail accompli. Même si nous n'évoluions que dans des catégories régionales, il nous arrivait de filmer les matchs pour qu'ils puissent visualiser les situations de jeu et se corriger."

La relation aux parents

Comme nous le confiait Gaëtan GOULEM, ce n'est pas toujours évident de contenir les parents qui, comme certains coachs hélas, font parfois monter la pression sur le côté. Mais Damien y perçoit aussi une opportunité:

"J'essaie de faire en sorte qu'il y ait une bonne symbiose avec les parents. L'organisation de quelques soupers favorise la cohésion. Ce qui m'a marqué, ce sont les mamans qui arrivent au départ pas convaincues du tout que leur fils accrochera, peu enthousiastes à la perspective de lessives à répétition et qui, quelques semaines plus tard, sont parmi les plus exaltées au bord du terrain pour encourager leur progéniture."

Jeu au sol

Damien voit dans le double losange une opportunité idéale pour développer le jeu en triangle au sol.

Moyens mnémotechniques

"Pour le match, je pouvais avoir quinze enfants à disposition. Comme je ne laisse jamais un enfant à la maison, je faisais un double changement les deux ou trois minutes. Pour que ces rotations se fassent le plus facilement possible, sans perturber l'organisation globale, j'avais appris aux enfants des chiffres correspondant aux positions sur le terrain, avec des multiples: le 2 (défenseur central) devant le 1 (gardien), le 8 devant le 4 à gauche, le 6 devant le 3 à droite, le 10 devant le 5 dans l'axe. Et ça fonctionnait bien."


Damien révèle également une pédagogie épatante pour les phases arrêtées:

"Nous préparions trois stratégies sur corner. Symbolisées par des couleurs: corner bleu, rouge ou jaune. Le tireur annonçait la couleur et ses équipiers savaient alors où se placer."

Responsabiliser les enfants

Autre initiative remarquable, les enfants se voyaient confier diverses tâches en vue de les conscientiser: ranger les ballons, les équipements, le vestiaire. Mais également sur le plan sportif: 

"Avant le match, le capitaine gère une structure d'échauffement: avec quatre plots, passer-suivre, contrôle et frappe finale. Je me souviens d'un petit gamin qui découvrait le foot en club, je lui ai confié le brassard pour l'aider à s'affirmer. Il ne l'a plus lâché!"

Une anecdote savoureuse achèvera de nous convaincre du bien-fondé de la méthode. Une maman confiait à Damien: "Depuis que c'est toi l'entraîneur, la chambre de mon fils n'a jamais été aussi bien rangée!"

Le charme des tournois

Un temps fort de la saison, la participation à l'un ou l'autre tournoi:

"Je garde particulièrement le souvenir de celui de Bredene, auquel j'ai participé quatre années de suite. Partager ces quelques jours entre staff et joueurs, rejoindre la plage en trottinant, les soirées jeux, voir arriver les parents en bus le jour du tournoi, tout cela génère des moments inoubliables pour les enfants comme pour les adultes." 



3 questions à Pascal MOLLE



Pascal, peux-tu nous expliquer en quoi consiste précisément la fonction de coordinateur?

Il y a essentiellement deux rôles: tout d'abord, la gestion des entraînements et des formateurs. Chacun d'eux a sa propre personnalité, mais par l'échange et le dialogue, nous veillons à maintenir une ligne de conduite commune. Nous devons notamment vérifier que le plan de formation et les thèmes d'entraînement sont bien respectés. Centraliser, être sur le terrain et remplacer les coachs quand ils sont absents. Il y a ensuite une tâche administrative, consistant à établir le planning et l'organisation du travail.

Quels sont les points d'insistance de la formation à cet âge?

Le club aligne une trentaine d'équipes de jeunes, des semi-provinciaux aux interprovinciaux. C'est un niveau que je découvre. Pour cela, j'ai la chance de pouvoir compter sur Gérard NAUW, notre RTFJ, avec qui je collabore étroitement. Expressément pour les U13, dont nous devons préparer le passage au foot à onze. 

Notre principale insistance concerne le jeu en B+: nous demandons un maximum de séquences d'entraînement sur la possession de balle. Personnellement, j'accorde beaucoup d'importance, surtout à cet âge, aux fondamentaux: les gammes techniques sont retravaillées lors de chaque mise en train. 

Sur le plan physique, particulièrement pour les 12-13 ans, je recommande les exercices de vitesse (coordination, explosivité, changements de direction, technique de course,...), spécialement de réaction (coordination oeil-pied), associés à un travail de réflexion (donner d'un côté, partir de l'autre) pour rendre les gestes naturels et éliminer le penser aussi vite que possible.

Notre plan de formation repose sur des cycles de quatre semaines, avec des thèmes tels que la maîtrise de la construction à partir du gardien (relance courte ou mi-longue, à la main ou au pied, vers les flancs), ou le travail de reconversion (B+-B- et vice-versa) du bloc-équipe.

Outre les basics (passes mi-longues, démarquage...), nous exerçons les teamtactics (jeu en triangle, construction par lignes...), et demandons à nos formateurs de maîtriser deux systèmes de jeu, afin de pouvoir réagir à des situations de match ou s'adapter à l'adversaire. Sans tomber dans les excès de la championnite, nous stimulons tout de même la culture de la gagne.

Quel type de coaching attendez-vous de vos formateurs?

Le label 3 étoiles que nous défendons exige notamment de laisser la liberté de créativité aux enfants.  Éviter de les robotiser en les dirigeant exagérément. D'autant que dans le jeu à huit, nous sommes toujours dans la préformation. Il est bon que les enfants trouvent la solution par eux-mêmes. Le formateur peut donner la correction après la phase de jeu, par exemple lors des quart-temps, ou mieux encore leur demander de formuler eux-mêmes ce qui a été ou pas, pour qu'ils assimilent plus vite. On veillera aussi bien entendu à leur assurer un feed-back positif, à leur prodiguer des encouragements.

Je dirais que les trois priorités dans notre formation sont: 1. Respect, 2. Fun, 3. Foot. 

Le respect est la base de tout. Du formateur, du délégué, de l'adulte en général. La première chose quand l'enfant rentre sur le site, c'est de dire bonjour. Les valeurs d'éducation sont fondamentales.

Ensuite, nous ne devons pas oublier que les enfants viennent d'abord pour s'amuser. Le fun doit dès lors être présent pendant un maximum de séquences d'entraînement.

Une fois ces assises bien ancrées, nous pouvons nous concentrer sur l'acquisition des aptitudes spécifiques du joueur de foot.

à suivre, le foot à 11...