De l'importance du rebond
"Il n'y a qu'une réponse à la défaite, et c'est la victoire". Cet aphorisme célèbre de Sir Winston Churchill ne concernait évidemment pas le football dans l'esprit de son auteur, mais il peut toutefois s'y appliquer. L'équipe première du RFC Wiersien vient de l'illustrer de spectaculaire façon. Sèchement battue (1-4) lors de la journée initiale par l'équipe B de la R.E. Acren-Lessines, elle s'est remarquablement reprise en s'imposant avec le même écart (0-3) sur la pelouse de l'AC Anvaing, ce qui était tout sauf évident.
Même si Christophe Ergo reconnaissait un parfait réalisme et une grande part de réussite dans ce large succès, ces critères nous ont semblé insuffisants pour expliquer une telle métamorphose. Nous avons donc cherché à en savoir un petit peu plus sur le travail psychologique et tactique effectué dans le courant de la semaine séparant ces deux rencontres aux visages et aux résultats diamétralement opposés.
C'est dans cette optique que nous avons contacté le (ou plus exactement l'un des, puisque Christophe partage cette tâche avec Michaël LIÉTARD) coach des Mauves, qui nous livre quelques pistes d'explication...
Christophe, comment Michaël et toi avez-vous travaillé vos gars pour obtenir une réaction aussi rapide et efficace?
Un travail essentiellement mental évidemment. Pour les remettre en confiance. Nous avons rappelé notre match référence, en Coupe du Hainaut à Honnelles, où nous avions livré une bonne partie, avec un bloc bas, en serrant les lignes et en veillant à ne pas laisser d'espace dans notre dos. Contre la Real, nous avons voulu jouer plus haut, mais avons vite été débordés, faute de la plus élémentaire rigueur. Nous souhaitions mettre en place un jeu de possession mais, au contraire, ce fut un festival de longs ballons vers Clément Stevens. C'était aussi le premier match de compétition à domicile; pour nos jeunes médians, mon fils Jules, 18 ans, et Dorian Decaluwé, 19, il n'était pas simple de confirmer leur belle prestation honnelloise.
Le moral de certains semblait en effet bien bas lors du premier match. Vous avez dû spécialement appuyer sur la mentalité?
En effet, nous avons dû déplorer quelques réactions négatives, dues à la frustration, surtout par rapport aux jeunes. L'état d'esprit était déjà bien meilleur à Anvaing. Nous avons quelques "anciens" dans le groupe, Clément Stevens, Aziz Abidelah, Taylor Rousseau, Maxime Dubruille; ils doivent comprendre que c'est en guidant positivement les plus jeunes qu'ils vont les aider à progresser. Quant à ceux-ci, devenus titulaires plus tôt que prévus, à eux de confirmer qu'ils méritent leur place.
Assurément quelques aménagements tactiques ?
Nous avons récupéré Noah Vanleynseele, 19 ans lui aussi, en défense centrale. Il apporte de la vitesse à ce secteur. De ce fait, Mathias Castelain a pu avancer d'un cran et, avec les jeunes qui courent à côté de lui, distiller de bonnes passes.
Templeuve et Enghien arrivent sur votre route, ce ne sera pas simple de confirmer...
C'est clair que Templeuve reste un prétendant malgré son faux départ, et qu'Enghien est annoncé costaud. Ce sera très compliqué, mais nous prendrons match par match. Les Templeuvois vont venir le couteau entre les dents. Ils ont besoin de points, mais de notre côté nous voulons continuer à en prendre. En jouant avec nos armes, nous pouvons obtenir des résultats...
Un petit mot sur la collaboration avec Michaël? Les rôles respectifs sont bien définis?
Sincèrement, ça se passe très bien. On discute régulièrement, nos avis se rejoignent souvent, mais nous tirons également profit de visions différentes. On fait pour un mieux, dans une bonne entente. Le coaching en bord de terrain, c'est plutôt mon rayon, tandis que Michaël prend des notes, envisage les changements éventuels, ce qu'il faut corriger, etc.
Le regard de Taylor ROUSSEAU, gardien et capitaine
Photo Daniel Wangermée
Taylor, vous avez dû vous poser pas mal de questions au sortir du match contre la REAL?
Ce fut effectivement très compliqué contre Lessines. S'est-on mis trop de pression? Le système de jeu était bien défini à la théorie, mais pas du tout traduit sur le terrain. Trop d'espace entre les lignes, un bloc désorganisé. Même si on s'est créé quelques occases, les joueurs de qualité en face se sont fait plaisir, apportant le surnombre dans le milieu. On s'est forcément posé des questions, surtout qu'on sortait d'un bon match à Honnelles, avec une mentalité adéquate. Même si on savait que la série serait relevée, une désillusion d'entrée avec une totale désorganisation a fatalement trotté dans les têtes.
Une réaction immédiate était nécessaire, vous ne vous êtes pas contentés de le dire, vous l'avez fait...
Le mardi, les coachs, et moi-même en tant que capitaine avons remotivé les troupes et invité chacun à relever la tête. Ce n'était jamais qu'un premier match, il convenait de se remettre tout de suite au travail, respecter ce que demandent les coachs et les anciens. Ce dimanche, nous avons montré une très bonne mentalité et fait preuve d'organisation. Certes, nous n'avons pas proposé un football chatoyant, je m'en suis d'ailleurs excusé auprès du capitaine anvinois, mais nous jouons avec nos armes. Il faut aussi le temps que les automatismes se mettent en place. Notre noyau va encore s'étoffer avec l'arrivée de quelques Français en cours d'affiliation. La concurrence va augmenter avec le nombre, car il n'est pas bon que certains croient leur place acquise. Ce mardi, nous étions une quinzaine à l'entraînement, c'est chouette. Templeuve va arriver le couteau entre les dents, il faudra qu'on soit là, aussi exemplaires.
Comment vivez-vous la collaboration entre vos deux entraîneurs?
Il n'y a pas de T1 et de T2, c'est plutôt un duo de coachs. Christophe a une expérience de joueur au haut niveau, et d'entraîneur, à la Montkainoise et avec les Espoirs de Péruwelz notamment. Il est fort dans la communication, parle beaucoup aux jeunes, tape du poing sur la table quand il le faut. Michaël a un profil plus à l'écoute des joueurs; il participe d'ailleurs aux séances, quand nous sommes un nombre impair par exemple. Son vécu de joueur en P1 apporte un plus au groupe. C'est aussi lui qui gère plus spécifiquement les phases arrêtées, déterminant les zones à occuper ou les lignes de course.
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